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ArmĂ©niens et GĂ©orgiens: AppelĂ©s Ă un rĂŽle-clĂ© entre lâEurope et lâAsie, en ce dĂ©but du XXIĂšme siĂšcle
ArmĂ©niens et GĂ©orgiens furent marquĂ©s, Ă lâouest par lâexpansion de lâEmpire romain, relayĂ© par Byzance, et Ă lâest par la mainmise de la Perse. Ils trouvĂšrent nĂ©anmoins leur pleine identitĂ© avec, Ă lâaube du IVĂšme siĂšcle, leur conversion au christianisme, non sans conflits avec la Perse. Puis, la domination arabe favorisa lâĂ©mergence de deux maisons de mĂȘme souche: en ArmĂ©nie, les Bagratouni; en GĂ©orgie, les Bagrationi.Le XIĂšme siĂšcle est dĂ©terminant: placĂ©e en premiĂšre ligne face Ă lâexpansionnisme de Byzance Ă lâouest, Ă la conquĂȘte turque Ă lâest, la Grande ArmĂ©nie tend Ă se dĂ©sagrĂ©ger, tandis que le royaume de GĂ©orgie se maintient. Cependant, Ă des degrĂ©s diffĂ©rents, ArmĂ©niens, dans leur nouveau royaume de Cilicie, et GĂ©orgiens participent aux Croisades.Du XVĂšme au XVIIIĂšme siĂšcle inclus, face aux menaces turque et persane, les ambassades des princes armĂ©niens et des rois gĂ©orgiens, de leurs catholicos, demandent au pape, au roi de France, au tsar, une aide militaire et un soutien culturel. De tels contacts favorisent les Renaissances armĂ©nienne et gĂ©orgienne. Lâesprit des LumiĂšres, les principes de la RĂ©volution française marquent profondĂ©ment les deux peuples. AcculĂ©s Ă solliciter la protection de la Russie, ArmĂ©niens (surtout) et GĂ©orgiens y gagnent la sĂ©curitĂ©, mais au prix de la fin du royaume gĂ©orgien et de la liquidation du projet de royaume armĂ©nien. Ils savent cependant profiter de lâĂ©panouissement de la culture russe au XIXĂšme siĂšcle, sans oublier les richesses de la RĂ©publique française. Ils mettent en mĂȘme temps leurs compĂ©tences au service de pays dâAsie (Egypte, Irak, Iran). AprĂšs la guerre mondiale, le gĂ©nocide des ArmĂ©niens, le bref accĂšs Ă lâindĂ©pendance, les soixante-dix ans de rĂ©gime soviĂ©tique, ArmĂ©niens et GĂ©orgiens, ayant recouvrĂ© leur souverainetĂ©, se prĂ©sentent maintenant, dans leur complĂ©mentaritĂ©, comme des acteurs potentiels de premier plan dans le dialogue entre lâEurope et lâAsie
De la prise de Thessalonique par les Normands (1185) à la croisade de Frédéric Barberousse (1189-1190) : le revirement politico-religieux des pouvoirs arméniens
Les relations des ArmĂ©niens avec les Grecs sâĂ©taient profondĂ©ment altĂ©rĂ©es, en raison de persĂ©cutions et dâexigences de toutes sortes, avant le milieu du xiie siĂšcle : en 1145, le catholicos Grigor III avait envoyĂ© un lĂ©gat â peut-ĂȘtre son frĂšre et coadjuteur NersĂȘs Chenorhali â auprĂšs du pape EugĂšne III, Ă Viterbe. La montĂ©e de la menace des Zengides â avec lâunification de la Syrie musulmane, en 1154, grĂące Ă la conquĂȘte de Damas, nouvelle capitale aprĂšs Alep â va amener les Ătats chrĂ©tiens..
Migrations arméniennes des xie et xiie siÚcles et création de nouveaux pouvoirs au Proche-Orient
Il nous paraĂźt opportun de rappeler ici, pour Ă©clairer notre propos, ce quâAlain Ducellier Ă©crivait dans sa belle prĂ©face Ă lâAtlas historique de lâArmĂ©nie, de Claude Mutafian et Ăric Van Lauwe : « Cartes et textes nous persuadent aussi que cette mobilitĂ© armĂ©nienne, souvent forcĂ©e, est surtout le tĂ©moignage dâune capacitĂ© peu commune Ă sâadapter Ă une infinitĂ© de conditions territoriales et socio-politiques : incorporĂ©e au Khalifat de Bagdad, la Grande ArmĂ©nie est, aprĂšs lâIraq, la plus rich..
Le rĂŽle des ArmĂ©niens sur la frontiĂšre sud-orientale de Byzance, puis dans les Ătats de Croisade
Introduction La reconquĂȘte effectuĂ©e par lâempereur byzantin HĂ©raclius (610-641) dans le Proche-Orient mĂ©diterranĂ©en, occupĂ© par les Sassanides (sur lesquels fut rĂ©cupĂ©rĂ©e la Vraie Croix, rapportĂ©e triomphalement Ă JĂ©rusalem, en 630), avait dĂ©jĂ conduit nombre dâArmĂ©niens vers le sud, plus particuliĂšremet la cavalerie noble des azat (hommes libres), constituĂ©e de cataphractaires. Les effets de cette « prĂ©-croisade » ayant Ă©tĂ© annihilĂ©s par la premiĂšre expansion musulmane (vers 634-654), les A..
Les listes « féodales » du pseudo-Smbat
Each of the two chronicles attributed to Smbat, High Constable of the Armenian kingdom of Cilicia in the middle of the 13th century, provides a list of the lords and fortresses in Cilicia at the end of the 12th century. These feudal lists remind of the precedence lists of nobles (Gahnamak) in the age of the Arsacids (lst-4th century), considering the number of lords mentioned (about fifty) and the ecclesiastical dignitaries referred to. However they do differ from them in the geographical order of enumeration adopted and in referring no longer to the family name but to the fortress name to designate a person. Through these very differences, our lists may also remind of such lists as the Catalogus Baronum of the Italian Normans (mid 12th century), although the latest mentions the small feoffs along with the large areas and always indicates the service owed by the feoff holder. Thus the old Caucasian dynasticism, whereby princes of immemorial nobility do not proceed from the king, who is only a primus inter pares, is replaced in Cilicia by western feudalism whereby nobility proceeds from the office granted by the king and where one is no longer defined through what one is (enhancing surname) but through what one has (enhancing ownership).
Despite the still perceptible influence of the Gahnamak, the Pseudo-Smbat feudal lists therefore appear to be the expression of a new Armenian political and social order, in which the Feudals, due to influence from the Antioch Norman principality, are more closely submitted to monarchy.Chacune des deux chroniques attribuĂ©es Ă Smbat, connĂ©table du royaume armĂ©nien de Cilicie au milieu du XIIIe s., fournit une liste des seigneurs et forteresses de Cilicie Ă la fin du XIIe s. Ces listes fĂ©odales rappellent les listes nobiliaires (Gahnamak) de l'Ă©poque des Arsacides (Ier-IVe s.), en ce qui concerne le nombre de seigneurs mentionnĂ©s (environ cinquante) et les dignitaires ecclĂ©siastiques dĂ©signĂ©s. Cependant elles n'adoptent pas du tout le mĂȘme classement gĂ©ographique et ne donnent plus le nom de famille mais celui de la forteresse pour dĂ©signer une personne. MalgrĂ© ces diffĂ©rences, nos listes peuvent aussi en rappeler d'autres â comme le Catalogus Baronum des Normands d'Italie (mil. XIIe s.) â mĂȘme si celles-ci mentionnent les petits fiefs aussi bien que les grands domaines et indiquent toujours le service dĂ» par le seigneur. Cependant le dynastisme du Caucase ancien, par lequel les princes de noblesse immĂ©moriale ne procĂšdent pas du roi, qui n'est qu'un primus inter pares, est remplacĂ© en Cilicie par la fĂ©odalitĂ© occidentale oĂč la noblesse Ă©mane de la charge accordĂ©e par le roi et oĂč la personne est dĂ©finie non par ce qu'elle est (ce qui met en valeur le nom), mais par ce qu'elle a (ce qui insiste sur la propriĂ©tĂ©).
En dépit de l'influence toujours perceptible du Gahnamak, les listes féodales du Pseudo-Smbat apparaissent donc comme l'expression d'un nouvel ordre socio-économique en Arménie, ordre dans lequel les féodaux, à cause de la proximité du modÚle de la principauté normande d'Antioche, sont plus étroitement soumis à la monarchie.Dédéyan Gérard. Les listes « féodales » du pseudo-Smbat. In: Cahiers de civilisation médiévale, 32e année (n°125), Janvier-mars 1989. pp. 25-42
Le comté de Tripoli, Etat multiculturel et multiconfessionnel (1102-1289)
National audienc
Un aperçu des contacts arméno-languedociens (début XIVe-début XXe siÚcle)
La Provence, desservie par plusieurs ports, au premier rang desquels Marseille et Toulon, a plus facilement accueilli les migrations mĂ©diterranĂ©ennes que le Languedoc : aussi, dâune certaine maniĂšre, le second nâa-t-il, eu en tout cas pour ce qui concerne les ArmĂ©niens, que les ramifications de la premiĂšre. Le royaume dâArmĂ©nie et ses pĂ©riphĂ©ries : des contacts diversifiĂ©s Au Moyen Ăge, des contacts ne sont dĂ©celables quâau XIVe siĂšcle, lorsque le royaume armĂ©nien de Cilicie (1198-1375), plus..
Noël du Fail et les femmes d'aprÚs les propos rustiques
Dédéyan Charles. Noël du Fail et les femmes d'aprÚs les propos rustiques. In: Annales de Bretagne. Tome 51, numéro 1, 1944. pp. 206-217
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