Analyse spatiale des violences faites aux femmes au sein du couple dans la ville de Toulouse

Les violences faites aux femmes au sein du couple sont internationalement reconnues comme étant un problème d’ampleur épidémique de santé publique, de politique sociale et une violation des droits des femmes. La survenue de ces violences serait notamment corrélée au regroupement de conditions de désavantages socio-économiques au sein de l’environnement local. L’objectif de notre étude était de cartographier la répartition des violences faites aux femmes au sein du couple dans la ville de Toulouse afin de mettre en évidence la présence d’interactions spatiales. Les adresses postales de 840 femmes ayant consulté à l’unité médico-judiciaire de l’Hôpital Rangueil ont été géocodées. La distribution spatiale des adresses a été analysée à l’aide de fonctions de lissage spatial, de tests de corrélation spatiale et de modèles spatiaux d’estimation de risque. Une hétérogénéité marquée a été mise en évidence sous la forme de regroupements spatiaux significatifs dont certains présentent un sur-risque relatif estimé de violences faites aux femmes au sein du couple. Les unités médico-judicaires jouant un rôle central dans la prise en charge de ces femmes, l’utilisation des nombreuses données disponibles associée à l’utilisation de méthodes innovantes d’épidémiologie spatiale permettrait d’améliorer la compréhension des mécanismes en jeu afin de faciliter la mise en œuvre de politiques sociales, médicales et environnementales visant à lutter contre ces violences.Intimate partner violence against women is internationally recognized as a public health and social policy issue of epidemic proportions and a violation of women’s rights. In particular, the occurrence of such violence appears to be correlated with the clustering of socio-economically disadvantaged conditions within the local environment. The aim of our study was to map the distribution of intimate partner violence against women in the city of Toulouse, in order to highlight the presence of spatial interactions. The postal addresses of 840 women who consulted the forensic medicine unit at the Rangueil Hospital in Toulouse were geocoded. The spatial distribution of these addresses was then analysed using spatial smoothing functions, spatial correlation tests and spatial risk estimation models. These revealed a markedly heterogeneous pattern formed by significant spatial groupings, of which some present an estimated relatively high risk of intimate partner violence against women. Because forensic medicine units play a central role in the care of these women, using the large quantity of available data together with innovative methods of spatial epidemiology would help to better understand the mechanisms at play, in order to facilitate the implementation of social, medical and environmental policies aiming to combat violence of this kind