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    L'ergotoxicologie en actions – Mobiliser l'analyse de l'activitĂ© pour rĂ©duire les risques chimiques

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    Contexte et objectifs L’ergotoxicologie est conçue comme une pratique particuliĂšre de l’ergonomie (Garrigou, 2011) visant Ă  analyser les activitĂ©s de travail dans des milieux professionnels oĂč des expositions Ă  des produits chimiques peuvent se produire. Dans ce cadre, l’ergotoxicologie dĂ©veloppe « des modĂšles opĂ©rants (au sens de Wisner, 1972), des outils et des moyens de prĂ©vention efficaces pour gĂ©rer et prĂ©venir les risques pour la santĂ© des travailleurs exposĂ©s Ă  des produits chimiques » (Garrigou, 2011). En ce sens, il s’agit bien d’une forme de recherche et de pratique Ă  visĂ©e opĂ©rationnelle, et non d’une nouvelle discipline ou sous-discipline de l’ergonomie. On peut alors considĂ©rer que l’ergotoxicologie est un des domaines de spĂ©cialisation de l’ergonomie (Falzon, 2004, p.18). Dans cette perspective l’ergotoxicologie est ancrĂ©e profondĂ©ment dans l’ergonomie, mais de par ses objectifs, elle mobilise des connaissances et des modĂšles issus de la toxicologie, de la mĂ©decine du travail et de la prĂ©vention. Sa pratique nĂ©cessite donc un engagement transdisciplinaire, en ne perdant pas de vue que ses racines se nourrissent de l’analyse de l’activitĂ© (Garrigou, 2011). L’ergotoxicologie se dĂ©veloppe dans un contexte de remise en question des pratiques classiques de prĂ©vention des risques liĂ©s Ă  l’utilisation de produits chimiques dĂ©taillĂ© par Mohammed-Brahim & Garrigou (2009). La notion d’ergotoxicologie est apparue Ă  partir de la nĂ©cessitĂ© de prendre en compte les caractĂ©ristiques rĂ©elles des opĂ©rateurs exposĂ©s en situations de travail pouvant influencer les effets sur la santĂ© ou en raison d’une non certitude d’absence d’effets sur la santĂ© malgrĂ© le respect des normes Ă©tablies (Villate, 1985). Ces « bonnes pratiques » actuelles de prĂ©vention sont essentiellement basĂ©es sur la mise en place de barriĂšres entre une source de danger (NPs par exemple) et les opĂ©rateurs, comme dĂ©crit par Mortureux (2016). La principale limite de ce modĂšle et de son opĂ©rationnalisation (Mohammed-Brahim & Garrigou, 2009) est l’efficacitĂ© partielle de ces barriĂšres pouvant ĂȘtre « permĂ©ables ». La mise en place des barriĂšres ne rĂ©sulte pas toujours d’une analyse systĂ©mique des situations Ă  risque, les causes rĂ©elles dĂ©terminantes des expositions peuvent ĂȘtre ainsi occultĂ©es. Une telle reprĂ©sentation des actions possibles s’interdit alors d’agir sur les dĂ©terminants rĂ©els de l’exposition, en raison d’un manque de prise en compte de l’activitĂ© de travail, au profit d’une prise en compte de la tĂąche prescrite. Les normes Ă©tablies dans ces modĂšles classiques de prĂ©vention sont ainsi souvent dĂ©contextualisĂ©es des situations de travail et de l’activitĂ© rĂ©elle (Galey & Garrigou., 2020). Ces derniĂšres annĂ©es, l’ergotoxicologie a fait l’objet de nombreux dĂ©veloppements conceptuels et mĂ©thodologiques par la construction de projets de recherche-intervention financĂ©s dans le cadre de rĂ©ponses Ă  des appels Ă  projets de recherche de publics. On peut citer les travaux de Judon (2017) portant sur les expositions au fumĂ©es de bitume des travailleurs de la route. Ceux de Galey (2019) sur la caractĂ©risation des expositions aux particules nanomĂ©triques dans les nouveaux procĂ©dĂ©s industriels comme la fabrication additive. Ainsi que les travaux de Jolly (Jolly et al., 2021) sur l’exposition des pomiculteurs quĂ©bĂ©cois aux pesticides, de Goutille (Goutille et al., 2016 ; Goutille & Garrigou, 2021 ; Goutille, 2022) sur la co-construction de la prĂ©vention des risques en milieux industriels et agricoles, ou bien les travaux d’Albert (Albert et al., 2021) sur l’articulation des sources du droit et de l’ergonomie pour concevoir autrement les pulvĂ©risateurs, L’objectif de ce symposium est de contribuer Ă  la transmission/traduction de ces concepts et mĂ©thodologies pour engager des actions de transformations. En effet, aujourd’hui, l’ergotoxicologie n’est pas rĂ©servĂ©e aux seuls ergonomes. Elle est Ă©galement mobilisĂ©e par des prĂ©venteurs internes ou en service de santĂ© au travail et par des toxicologues (Mohammed-Brahim et al., 2018), nourrissant une pratique transprofessionnelle. Axes de rĂ©flexion Le premier axe de rĂ©flexion concerne la transmission des concepts et des mĂ©thodes dĂ©veloppĂ©s en ergotoxicologie et leur traduction et ou leur transformation dans des contextes d’intervention divers (entreprises, services de santĂ© au travail, etc.) et dans des logiques mĂ©tiers diffĂ©rentes (ergonomes, prĂ©venteurs, toxicologues, mĂ©decin du travail
). Le deuxiĂšme axe va porter sur la possibilitĂ© des acteurs mettant en oeuvre des concepts et mĂ©thodes issus de l’ergotoxicologie de pouvoir ou pas dĂ©velopper des approches pluridisciplinaires et/ou transprofessionnelles dans leurs actions de construction des problĂšmes, de diagnostics mais aussi de co-construction des transformations de la situation de travail. Cette problĂ©matique va porter sur les interactions entre les « experts » de la prĂ©vention mais aussi sur l’implication du chef d’entreprise, des salariĂ©s et de leurs reprĂ©sentants. Le troisiĂšme axe portera sur les dĂ©terminants des expositions qui font l’objet de la construction du problĂšme, des analyses, et des transformations. Nous nous intĂ©resserons aux diffĂ©rents dĂ©terminants de l’exposition prĂ©sents dans la situation de travail, qu’ils soient d’ordre technique, humain ou organisationnels. L’objectif de la discussion est aussi d’aller discuter de familles de dĂ©terminants qualifiĂ©s d’éloignĂ©s de la situation de travail mais qui concourent aux expositions. Ce symposium s'appuiera sur 5 prĂ©sentations et un dĂ©bat avec les participants autour des questions que pose la prĂ©vention durable du risque chimique en milieu de travail. Les communicants d’origine disciplinaire et professionnelle diverse (doctorants, prĂ©venteurs, consultant, service SST, anthropologue, ergonome, toxicologue, 
) prĂ©senteront leurs travaux de recherche et d’intervention en milieu hospitalier, agricole, dans le BTP, ainsi que dans des plus petites entreprises (TPE et cabinet de podologie). La premiĂšre contribution sera prĂ©sentĂ©e par CĂ©dric Gouvenelle (ergonome) et Julie Vornax (toxicologue) de l’ASPT 18. Elle portera sur l’apport de l’ergotoxicologie en service de santĂ© au travail. Dans le cadre de cette Ă©tude prĂ©sentĂ©e, la fabrication d’élĂ©ments en bĂ©ton est identifiĂ©e par le mĂ©decin du travail comme un secteur exposant les travailleurs Ă  de la silice cristalline cancĂ©rogĂšne (ANSES, 2019. Le mĂ©decin du travail identifie ces formes d’exposition lors de l’établissement du diagnostic santĂ© travail en s’appuyant sur les donnĂ©es des visites des travailleurs, la dĂ©claration des risques de l!employeurs et la littĂ©rature. Dans un contexte oĂč les perceptions entre les travailleurs et l'employeur apparaissent diffĂ©rentes (perception du contexte et des normes) et Ă  des rĂ©gulations concernant le port de certains Ă©quipements de protection individuel, il s'est agi de comprendre l!activitĂ© et ses diffĂ©rents dĂ©terminants. Recueillir les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires Ă  l'adaptation du suivi individuel et Ă  la traçabilitĂ© des expositions a permis de co-construire des pistes de solutions avec l'employeur, les salariĂ©s et leurs reprĂ©sentants. Lors de cette intervention les outils ergotoxicologiques et la construction d!objets intermĂ©diaires (Vinck, 2009; Vinck & Laureillard, 1996) Ă©volutifs, ont Ă©tĂ© des leviers pour la construction de pistes de solution. La deuxiĂšme contribution sera prĂ©sentĂ©e par Valentin Lamarque (doctorant en ergonomie) et Guillaume Swierczynski (doctorant en santĂ© publique). Elle portera sur l’hybridation de la SantĂ© publique et de l’ergotoxicologie dans un contexte d’exposition des soignants aux cytotoxiques, contenus dans les mĂ©dicaments anti-cancĂ©reux administrĂ©s en service d’oncologie. L’enjeu de la recherche interventionnelle prĂ©sentĂ©e est la co-construction d’un dispositif de formation en e-learning avec les professionnels concernĂ©s. La troisiĂšme contribution sera prĂ©sentĂ©e par Caroline Esterre (ergonome) et Emilie Bussy (mĂ©trologue) au sein d’un service de santĂ© au travail, l’AHI33. La prĂ©sentation va porter sur l’étude de l'exposition des soignants aux cytotoxiques (contenus dans les mĂ©dicaments anticancĂ©reux) dans un institut d'oncologie. La question qui va ĂȘtre discutĂ©e est de savoir comment l'activitĂ© de travail des professionnels de santĂ© peut induire des situations d'expositions aux agents cytotoxiques ? Cette question va ĂȘtre traitĂ©e Ă  partir : - De l’analyse de l'activitĂ© de travail des soignants (recherche des situations exposantes) en suivant le produit de sa rĂ©ception Ă  son Ă©limination dans l'institut - De prĂ©lĂšvements de surface (identification des sources potentielles d’exposition) - De la restitution des analyses aux salariĂ©s grĂące Ă  des objets intermĂ©diaires pour dĂ©velopper les pratiques de prĂ©vention La quatriĂšme contribution sera prĂ©sentĂ©e par Jessie Aldana (toxicologue Ă  l’ASTI en formation en ergonomie) et MaĂ«l Montigny (en formation en ergonomie). La prĂ©sentation va porter sur l’analyse de l’activitĂ© et de l’exposition Ă  des produits chimiques dans le cadre de la fabrication d'orthĂšses chez des pĂ©dicures podologues. Cette intervention a permis de mettre en Ă©vidence une exposition au risque chimique potentialisĂ©e par des dĂ©terminants organisationnels et techniques de l'activitĂ©. Des variables ont Ă©tĂ© observĂ©es et ont permis de rĂ©vĂ©ler d'autres facteurs d'expositions aux agents chimiques dangereux. Des observations ouvertes et systĂ©matiques de l'activitĂ© ont Ă©tĂ© couplĂ©s Ă  une analyse de danger des produits manipulĂ©s. L’étude a permis de mettre en corrĂ©lation des signes d'intoxication dĂ©clarĂ©s par les opĂ©rateurs avec les rĂ©sultats de mesures. La cinquiĂšme contribution sera prĂ©sentĂ©e par Caroline Jolly (doctorante en ergonomie, IRSST) et Fabienne Goutille (anthropologue doctorante en ergonomie, Inserm). Elle va porter sur les croisements possible entre analyse de l’activitĂ©, analyse du contexte de l’activitĂ© et analyse des expositions aux pesticides du point de vue des agriculteurs. Les deux recherches interventions menĂ©es au Canada et en France viendront illustrer la maniĂšre dont l’ergonomie peut contribuer Ă  la prĂ©vention du risque pesticides dans deux contextes d’intervention diffĂ©rents (acteurs, rĂ©glementations, technologies, 
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    Co-construire une méthode de prélÚvement de surface pour les médicaments anticancéreux : vers de nouveaux apprentissages pour la prévention des expositions à des produits chimiques

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    Despite the efforts made in risk prevention to use anti-cancer drugs (AD) to reduce the internal contamination of professionals exposed to chemotherapy, recent studies show that this problem remains relevant. In this regard, in its report published in 2021, the French Agency for Food, Environmental and Occupational Health and Safety (agence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)) points out that exposure to ADs is an enigma that needs to be characterized, where evaluation must be intensified, and where healthcare workers lack knowledge and training. In the face of mostly top-down prevention methods that are no longer sufficient, we therefore believe that the methods must be learning methods, i.e. they should encourage learning in and through work to support the development and transformation of the work of professionals, by the professionals themselves. To this end, this article proposes a hybrid method between ergotoxicology and expansive learning theory, based on the first stage of an ongoing formative research-intervention. Using the principle of double stimulation, we will help healthcare workers to develop knowledge about exposure, based on their own experiences, which will prove helpful when working with them to select the sampling surfaces to be used. The links made between exposure, actions, protection, and the possibility of contamination, will then allow healthcare workers to construct intermediate objects useful for continuing the intervention and supporting learning at a collective level

    Proposition d’hybridation entre santĂ© publique et ergotoxicologie pour la prĂ©vention des risques de contaminations des soignants aux mĂ©dicaments anticancĂ©reux

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    Ce travail s’intĂšgre dans le symposium “ergotoxicologie en action” et propose une premiĂšre tentative de comprĂ©hension du processus d’élaboration mĂ©thodologique du projet PREVMAC. Ce projet, au dĂ©part menĂ© par un doctorant en santĂ© publique, prend la suite d’une Ă©tude d’expologie mettant en Ă©vidence une contamination interne des soignants. Cette contribution prĂ©sente le cheminement rĂ©alisĂ© depuis 2005, jusqu’à l’inclusion d’un doctorant en ergonomie, pour atteindre le niveau de coopĂ©ration actuel. Cette hybridation est alors issue de rencontres opportunistes, symbolisĂ©e par une mĂ©thodologie, liant logique de santĂ© publique et ergotoxicologie, par des mĂ©thodes d’expologie, de toxicologie analytique, de recherche interventionnelle, d’analyse de l’activitĂ©, et d’un “laboratoire du changement”. Cette hybridation mĂ©thodologique permettra l’élaboration d’une formation en e-learning pour prĂ©venir les risques de contamination des soignants aux mĂ©dicaments anticancĂ©reux et sera l’occasion d’enrichir mutuellement nos disciplines, en vue de coopĂ©rations Ă  venir.This work is part of the "ergotoxicology in action" symposium and offers a first attempt to understand the methodological development process of the PREVMAC project. This project, initially led by a phd student in public health, follows on from an expology study highlighting internal contamination of nursing staff. This contribution presents the progress made since 2005, followed by the inclusion of a phd student in ergonomics, to reach the current level of cooperation. Then this hybridization is the result of opportunistic encounters, symbolized by a methodology, linking public health and ergotoxicology logic, through methods of expology, analytical toxicology, interventional research, activity analysis, and a "Change laboratory". This methodological hybridization will allow the development of an e-learning training to prevent the risks of contamination of nursing staff with anticancer drugs and will be an opportunity to mutually enrich our disciplines, in view of future cooperations.Innovation and Transformation for Prevention Activity of Professional Risk

    L'ergotoxicologie en actions – Mobiliser l’analyse de l’activitĂ© pour rĂ©duire les risques chimiquesActes du 56Ăšme CongrĂšs de la SELF, VulnĂ©rabilitĂ©s et risques Ă©mergents : penser et agir ensemble pour transformer durablement

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    International audienceContexte et objectifsL’ergotoxicologie est conçue comme une pratique particuliĂšre de l’ergonomie (Garrigou, 2011) visant Ă  analyser les activitĂ©s de travail dans des milieux professionnels oĂč des expositions Ă  des produits chimiques peuvent se produire. Dans ce cadre, l’ergotoxicologie dĂ©veloppe « des modĂšles opĂ©rants (au sens de Wisner, 1972), des outils et des moyens de prĂ©vention efficaces pour gĂ©rer et prĂ©venir les risques pour la santĂ© des travailleurs exposĂ©s Ă  des produits chimiques » (Garrigou, 2011). En ce sens, il s’agit bien d’une forme de recherche et de pratique Ă  visĂ©e opĂ©rationnelle, et non d’une nouvelle discipline ou sous-discipline de l’ergonomie. On peut alors considĂ©rer que l’ergotoxicologie est un des domaines de spĂ©cialisation de l’ergonomie (Falzon, 2004, p.18). Dans cette perspective l’ergotoxicologie est ancrĂ©e profondĂ©ment dans l’ergonomie, mais de par ses objectifs, elle mobilise des connaissances et des modĂšles issus de la toxicologie, de la mĂ©decine du travail et de la prĂ©vention. Sa pratique nĂ©cessite donc un engagement transdisciplinaire, en ne perdant pas de vue que ses racines se nourrissent de l’analyse de l’activitĂ© (Garrigou, 2011). L’ergotoxicologie se dĂ©veloppe dans un contexte de remise en question des pratiques classiques de prĂ©vention des risques liĂ©s Ă  l’utilisation de produits chimiques dĂ©taillĂ© par Mohammed-Brahim & Garrigou (2009). La notion d’ergotoxicologie est apparue Ă  partir de la nĂ©cessitĂ© de prendre en compte les caractĂ©ristiques rĂ©elles des opĂ©rateurs exposĂ©s en situations de travail pouvant influencer les effets sur la santĂ© ou en raison d’une non certitude d’absence d’effets sur la santĂ© malgrĂ© le respect des normes Ă©tablies (Villate, 1985). Ces « bonnes pratiques » actuelles de prĂ©vention sont essentiellement basĂ©es sur la mise en place de barriĂšres entre une source de danger (NPs par exemple) et les opĂ©rateurs, comme dĂ©crit par Mortureux (2016). La principale limite de ce modĂšle et de son opĂ©rationnalisation (Mohammed-Brahim & Garrigou, 2009) est l’efficacitĂ© partielle de ces barriĂšres pouvant ĂȘtre « permĂ©ables ». La mise en place des barriĂšres ne rĂ©sulte pas toujours d’une analyse systĂ©mique des situations Ă  risque, les causes rĂ©elles dĂ©terminantes des expositions peuvent ĂȘtre ainsi occultĂ©es. Une telle reprĂ©sentation des actions possibles s’interdit alors d’agir sur les dĂ©terminants rĂ©els de l’exposition, en raison d’un manque de prise en compte de l’activitĂ© de travail, au profit d’une prise en compte de la tĂąche prescrite. Les normes Ă©tablies dans ces modĂšles classiques de prĂ©vention sont ainsi souvent dĂ©contextualisĂ©es des situations de travail et de l’activitĂ© rĂ©elle (Galey & Garrigou., 2020). Ces derniĂšres annĂ©es, l’ergotoxicologie a fait l’objet de nombreux dĂ©veloppements conceptuels et mĂ©thodologiques par la construction de projets de recherche-intervention financĂ©s dans le cadre de rĂ©ponses Ă  des appels Ă  projets de recherche de publics. On peut citer les travaux de Judon (2017) portant sur les expositions au fumĂ©es de bitume des travailleurs de la route. Ceux de Galey (2019) sur la caractĂ©risation des expositions aux particules nanomĂ©triques dans les nouveaux procĂ©dĂ©s industriels comme la fabrication additive. Ainsi que les travaux de Jolly (Jolly et al., 2021) sur l’exposition des pomiculteurs quĂ©bĂ©cois aux pesticides, de Goutille (Goutille et al., 2016 ; Goutille & Garrigou, 2021 ; Goutille, 2022) sur la co-construction de la prĂ©vention des risques en milieux industriels et agricoles, ou bien les travaux d’Albert (Albert et al., 2021) sur l’articulation des sources du droit et de l’ergonomie pour concevoir autrement les pulvĂ©risateurs,L’objectif de ce symposium est de contribuer Ă  la transmission/traduction de ces concepts et mĂ©thodologies pour engager des actions de transformations. En effet, aujourd’hui, l’ergotoxicologie n’est pas rĂ©servĂ©e aux seuls ergonomes. Elle est Ă©galement mobilisĂ©e par des prĂ©venteurs internes ou en service de santĂ© au travail et par des toxicologues (Mohammed-Brahim et al., 2018), nourrissant une pratique transprofessionnelle.Axes de rĂ©flexionLe premier axe de rĂ©flexion concerne la transmission des concepts et des mĂ©thodes dĂ©veloppĂ©s en ergotoxicologie et leur traduction et ou leurtransformation dans des contextes d’intervention divers (entreprises, services de santĂ© au travail, etc.) et dans des logiques mĂ©tiers diffĂ©rentes (ergonomes, prĂ©venteurs, toxicologues, mĂ©decin du travail
). Le deuxiĂšme axe va porter sur la possibilitĂ© des acteurs mettant en oeuvre des concepts et mĂ©thodes issus de l’ergotoxicologie de pouvoir ou pas dĂ©velopper des approches pluridisciplinaires et/outransprofessionnelles dans leurs actions de construction des problĂšmes, de diagnostics mais aussi de co-construction des transformations de la situation de travail. Cette problĂ©matique va porter sur les interactions entre les « experts » de la prĂ©vention mais aussi sur l’implication du chef d’entreprise, des salariĂ©s et de leurs reprĂ©sentants. Le troisiĂšme axe portera sur les dĂ©terminants des expositions qui font l’objet de la construction duproblĂšme, des analyses, et des transformations. Nous nous intĂ©resserons aux diffĂ©rents dĂ©terminants de l’exposition prĂ©sents dans la situation de travail, qu’ils soient d’ordre technique, humain ou organisationnels. L’objectif de la discussion est aussi d’aller discuter de familles de dĂ©terminants qualifiĂ©s d’éloignĂ©s de la situation de travail mais qui concourent aux expositions.Ce symposium s'appuiera sur 5 prĂ©sentations et un dĂ©bat avec les participants autour des questions quepose la prĂ©vention durable du risque chimique en milieu de travail.Les communicants d’origine disciplinaire et professionnelle diverse (doctorants, prĂ©venteurs, consultant, service SST, anthropologue, ergonome,toxicologue, 
) prĂ©senteront leurs travaux de recherche et d’intervention en milieu hospitalier, agricole, dans le BTP, ainsi que dans des plus petitesentreprises (TPE et cabinet de podologie).La premiĂšre contribution sera prĂ©sentĂ©e par CĂ©dric Gouvenelle (ergonome) et Julie Vornax (toxicologue)de l’ASPT 18. Elle portera sur l’apport de l’ergotoxicologie en service de santĂ© au travail. Dans le cadre de cette Ă©tude prĂ©sentĂ©e, la fabricationd’élĂ©ments en bĂ©ton est identifiĂ©e par le mĂ©decin du travail comme un secteur exposant les travailleurs Ă  de la silice cristalline cancĂ©rogĂšne (ANSES, 2019. Le mĂ©decin du travail identifie ces formes d’exposition lors de l’établissement du diagnostic santĂ© travail en s’appuyant sur les donnĂ©es des visites des travailleurs, la dĂ©claration des risques de l!employeurs et la littĂ©rature. Dans un contexte oĂč les perceptions entre les travailleurs et l'employeur apparaissent diffĂ©rentes (perception du contexte et des normes) et Ă  des rĂ©gulations concernant le port de certains Ă©quipements de protection individuel, il s'est agi de comprendre l!activitĂ© et ses diffĂ©rents dĂ©terminants.Recueillir les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires Ă  l'adaptation du suivi individuel et Ă  la traçabilitĂ© des expositions a permis de co-construire des pistes de solutions avec l'employeur, les salariĂ©s et leurs reprĂ©sentants. Lors de cette intervention les outils ergotoxicologiques et la construction d!objets intermĂ©diaires (Vinck, 2009; Vinck & Laureillard, 1996) Ă©volutifs, ont Ă©tĂ© des leviers pour la construction de pistes de solution. La deuxiĂšme contribution sera prĂ©sentĂ©e par Valentin Lamarque (doctorant en ergonomie) et GuillaumeSwierczynski (doctorant en santĂ© publique). Elle portera sur l’hybridation de la SantĂ© publique et de l’ergotoxicologie dans un contexte d’exposition dessoignants aux cytotoxiques, contenus dans les mĂ©dicaments anti-cancĂ©reux administrĂ©s en service d’oncologie. L’enjeu de la rechercheinterventionnelle prĂ©sentĂ©e est la co-construction d’un dispositif de formation en e-learning avec les professionnels concernĂ©s.La troisiĂšme contribution sera prĂ©sentĂ©e par Caroline Esterre (ergonome) et Emilie Bussy (mĂ©trologue) au sein d’un service de santĂ© au travail, l’AHI33. La prĂ©sentation va porter sur l’étude de l'exposition des soignants aux cytotoxiques (contenus dans les mĂ©dicaments anticancĂ©reux) dans un institut d'oncologie. La question qui va ĂȘtre discutĂ©e est de savoir comment l'activitĂ© de travail des professionnels de santĂ© peut induire des situations d'expositions aux agents cytotoxiques ? Cette question va ĂȘtre traitĂ©e Ă  partir :- De l’analyse de l'activitĂ© de travail des soignants (recherche des situations exposantes) en suivant le produit de sa rĂ©ception Ă  son Ă©limination dansl'institut- De prĂ©lĂšvements de surface (identification des sources potentielles d’exposition)- De la restitution des analyses aux salariĂ©s grĂące Ă  des objets intermĂ©diaires pour dĂ©velopper les pratiques de prĂ©ventionLa quatriĂšme contribution sera prĂ©sentĂ©e par Jessie Aldana (toxicologue Ă  l’ASTI en formation en ergonomie) et MaĂ«l Montigny (en formation en ergonomie). La prĂ©sentation va porter sur l’analyse de l’activitĂ© et de l’exposition Ă  des produits chimiques dans le cadre de la fabrication d'orthĂšses chez des pĂ©dicures podologues. Cette intervention a permis de mettre en Ă©vidence une exposition au risque chimique potentialisĂ©e par des dĂ©terminants organisationnels et techniques de l'activitĂ©. Des variables ont Ă©tĂ© observĂ©es et ont permis de rĂ©vĂ©ler d'autres facteurs d'expositions aux agents chimiques dangereux. Des observations ouvertes et systĂ©matiques de l'activitĂ© ont Ă©tĂ© couplĂ©s Ă  une analyse de danger des produitsmanipulĂ©s. L’étude a permis de mettre en corrĂ©lation des signes d'intoxication dĂ©clarĂ©s par les opĂ©rateurs avec les rĂ©sultats de mesures.La cinquiĂšme contribution sera prĂ©sentĂ©e par Caroline Jolly (doctorante en ergonomie, IRSST) et Fabienne Goutille (anthropologue doctorante en ergonomie, Inserm). Elle va porter sur les croisements possible entre analyse de l’activitĂ©, analyse du contexte de l’activitĂ© et analyse des expositions aux pesticides du point de vue des agriculteurs. Les deux recherches interventions menĂ©es au Canada et en France viendront illustrer la maniĂšre dont l’ergonomie peut contribuer Ă  la prĂ©vention du risque pesticides dans deux contextes d’intervention diffĂ©rents (acteurs, rĂ©glementations, technologies, 
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    Plant cell environ.

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    Climate change threatens food security, and plant science researchers have investigated methods of sustaining crop yield under drought. One approach has been to overproduce abscisic acid (ABA) to enhance water use efficiency. However, the concomitant eff

    Effects of climate and atmospheric nitrogen deposition on early to mid-term stage litter decomposition across biomes

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    International audienceLitter decomposition is a key process for carbon and nutrient cycling in terrestrial ecosystems and is mainly controlled by environmental conditions, substrate quantity and quality as well as microbial community abundance and composition. In particular, the effects of climate and atmospheric nitrogen (N) deposition on litter decomposition and its temporal dynamics are of significant importance, since their effects might change over the course of the decomposition process. Within the TeaComposition initiative, we incubated Green and Rooibos teas at 524 sites across nine biomes. We assessed how macroclimate and atmospheric inorganic N deposition under current and predicted scenarios (RCP 2.6, RCP 8.5) might affect litter mass loss measured after 3 and 12 months. Our study shows that the early to mid-term mass loss at the global scale was affected predominantly by litter quality (explaining 73% and 62% of the total variance after 3 and 12 months, respectively) followed by climate and N deposition. The effects of climate were not litter-specific and became increasingly significant as decomposition progressed, with MAP explaining 2% and MAT 4% of the variation after 12 months of incubation. The effect of N deposition was litter-specific, and significant only for 12-month decomposition of Rooibos tea at the global scale. However, in the temperate biome where atmospheric N deposition rates are relatively high, the 12-month mass loss of Green and Rooibos teas decreased significantly with increasing N deposition, explaining 9.5% and 1.1% of the variance, respectively. The expected changes in macroclimate and N deposition at the global scale by the end of this century are estimated to increase the 12-month mass loss of easily decomposable litter by 1.1– 3.5% and of the more stable substrates by 3.8–10.6%, relative to current mass loss. In contrast, expected changes in atmospheric N deposition will decrease the mid-term mass loss of high-quality litter by 1.4–2.2% and that of low-quality litter by 0.9–1.5% in the temperate biome. Our results suggest that projected increases in N deposition may have the capacity to dampen the climate-driven increases in litter decomposition depending on the biome and decomposition stage of substrate
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