La molaire d’enfant néandertalien de Genay (Côte-d’Or, France). Réflexions sur la variabilité dentaire des Néandertaliens

En 1985, un germe isolé d’une molaire inférieure était mis au jour par Y. Pautrat dans le site de Genay en Côte-d’Or (France) durant des fouilles de sauvetage. Ce germe a été trouvé avec du matériel lithique attribué au Moustérien et des vestiges fauniques qui pourraient être rapportés au stade isotopique 4. Toutefois, il n’est pas possible d’établir précisément la position spatiale de ce nouveau vestige, numéroté Genay 3, avec le crâne fragmentaire de Genay 1 (et la dent isolée de Genay 2) mis au jour lors des fouilles de J. Joly et J.-J. Puisségur en 1955 (Joly 1955).Le fossile Genay 3 est identifié comme un germe de première molaire permanente droite ayant appartenu à un enfant de 2/3 ans étant donné la calcification de la couronne dentaire. Les diamètres mésio-distal et vestibulo-lingual sont importants avec des valeurs voisines de celles de la série de Krapina ou d’autres Néandertaliens. Cette pièce se caractérise par ses dimensions et une morphologie assez tourmentée de sa face occlusale avec sept cuspides, une fossette mésiale profonde et bien individualisée, comme cela est documenté chez d’autres Néandertaliens immatures. L’étude de ce germe permet de mieux connaître la variabilité des populations qui peuplaient la Bourgogne au Moustérien. Cela nous conduit aussi à présenter des réflexions préliminaires quant à celle de certains traits morphologiques (la mid trigonid crest) et métriques des membres de la lignée néandertalienne

Le plus ancien enfant d'Aquitaine : Combe-Grenal 31 (Domme, France)

Le récolement des collections du Musée national de Préhistoire a permis, lors du travail sur la faune découverte au cours des fouilles de F. Bordes à Combe-Grenal, site de référence, l’identification d’un nouveau fossile humain, Combe-Grenal 31. Il provient de la couche 60. En fonction des vestiges archéologiques et paléontologiques qu'elle livre, et de comparaisons avec des niveaux aussi anciens de différents gisements, cette couche s’est probablement formée lors du dernier tiers du stade isotopique 6. Combe-Grenal 31 correspond à une incisive inférieure droite de la dentition déciduale d’un enfant d’environ 3 ans ± 12 mois. Sa couronne présente de grandes dimensions malgré une forte attrition de la face occlusale. La courbure de la face vestibulaire, ainsi que le tubercule lingual sont bien marqués. Les crêtes marginales sont un peu saillantes. Ses caractères morphologiques et leur comparaison avec d'autres fossiles européens ainsi que l’ellipse d’équiprobabilité réalisée à partir des dimensions de la couronne nous permettent de souligner des similitudes avec les dents équivalentes d’autres enfants néandertaliens des stades isotopiques 5, 4 ou 3 et deux spécimens européens rapportés au stade 6

Le plus ancien enfant d'Aquitaine : Combe-Grenal 31 (Domme, France)

Le récolement des collections du Musée national de Préhistoire a permis, lors du travail sur la faune découverte au cours des fouilles de F. Bordes à Combe-Grenal, site de référence, l’identification d’un nouveau fossile humain, Combe-Grenal 31. Il provient de la couche 60. En fonction des vestiges archéologiques et paléontologiques qu'elle livre, et de comparaisons avec des niveaux aussi anciens de différents gisements, cette couche s’est probablement formée lors du dernier tiers du stade isotopique 6. Combe-Grenal 31 correspond à une incisive inférieure droite de la dentition déciduale d’un enfant d’environ 3 ans ± 12 mois. Sa couronne présente de grandes dimensions malgré une forte attrition de la face occlusale. La courbure de la face vestibulaire, ainsi que le tubercule lingual sont bien marqués. Les crêtes marginales sont un peu saillantes. Ses caractères morphologiques et leur comparaison avec d'autres fossiles européens ainsi que l’ellipse d’équiprobabilité réalisée à partir des dimensions de la couronne nous permettent de souligner des similitudes avec les dents équivalentes d’autres enfants néandertaliens des stades isotopiques 5, 4 ou 3 et deux spécimens européens rapportés au stade 6

An interdisciplinary vision of "Cova Beneito"

Aquest freball ofereix una visió interdisciplimiria i global dels nivells del paleolític mijà i superior de la cova Beneito (Muro del Comtat, Alacant). L'estudi sedimentològic, palinològic i faunístic de la seua dilatada estratigrafia aporta dades imprescindibles per al reconeixement de l'lnterestadial II-III, per a la consolidació de la climatoestratigrafia del Pleistocé Superior i, a més, una comprensió millor de la relació home-medi. El desenvolupamenr cultural ofereix altenatives interessants per a la seqüència mediterrànea i aporta la novetat de I'Aurinyacià evolucionat final a l'ambit valencià. S'hi dedica una apartat a l'estudi d'una tomba ritual secundària solutriogravetiana.The present work attempts to offer an interdisciplinary and global vision on the levels of the Middle and Upper Paleolithic period in "Cova Beneito" (Muro-Alicante-Spain). The sedimentological, palynological and faunistic study of its vast stratigraphy bring forward essential facts for the identification of the midlast glacial stage and for strengthening of the climatostratigraphy of the Upper Pleistocene, as well as for a better reconstruction of the retationship between man and environment. The cultural development supplies interesting alternatives to the Mediterranean sequence, and brings out the novelty of the Evolued Aurignacian in the Valencian area. There is a special section on the study of a secondary Solutrean-Gravettian ritual burial.El presente trabajo ofrece una visión interdisciplinar y global de los niveles del Paleolítico Medio y Superior de Cova Beneito (Muro- Alicante). El estudio sedimentológico, palinológico y faunístico de su dilatada estratigrafía aportan datos imprescindibles para el reconocimiento del Interestadial II-III y el afianzamiento de la climatoestratigrafía del Pleistoceno Superior, así como para una mejor comprensidn de la relación hombre-medio. El desarrollo cultural ofrece alternativas interesantes a tu secuencia mediterránea, aportando la novedad del Auriñaciense evolucionado final al ámbito valenciano. Se dedica un apartado al estudio de un enterramiento ritual secundario Solútreogravetiense

The Neanderthal teeth from Marillac (Charente, Southwestern France): Morphology, comparisons and paleobiology

Few European sites have yielded human dental remains safely dated to the end of MIS 4/beginning of MIS 3. One of those sites is Marillac (Southwestern France), a collapsed karstic cave where archeological excavations (1967–1980) conducted by B. Vandermeersch unearthed numerous faunal and human remains, as well as a few Mousterian Quina tools. The Marillac sinkhole was occasionally used by humans to process the carcasses of different prey, but there is no evidence for a residential use of the site, nor have any hearths been found. Rare carnivore bones were also discovered, demonstrating that the sinkhole was seasonally used, not only by Neanderthals, but also by predators across several millennia. The lithostratigraphic units containing the human remains were dated to ∼60 kyr. The fossils consisted of numerous fragments of skulls and jaws, isolated teeth and several post-cranial bones, many of them with traces of perimortem manipulations. For those already published, their morphological characteristics and chronostratigraphic context allowed their attribution to Neanderthals. This paper analyzes sixteen unpublished human teeth (fourteen permanent and two deciduous) by investigating the external morphology and metrical variation with respect to other Neanderthal remains and a sample from modern populations. We also investigate their enamel thickness distribution in 2D and 3D, the enamel-dentine junction morphology (using geometric morphometrics) of one molar and two premolars, the roots and the possible expression of taurodontism, as well as pathologies and developmental defects. The anterior tooth use and paramasticatory activities are also discussed. Morphological and structural alterations were found on several teeth, and interpreted in light of human behavior (tooth-pick) and carnivores' actions (partial digestion). The data are interpreted in the context of the available information for the Eurasian Neanderthals