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    Exploitation des documents audiovisuels numĂ©riques d’archives : modĂšle conceptuel thĂ©orique des usages, modalitĂ©s et moyens d’organisation et de diffusion sur le web

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    La rĂ©volution numĂ©rique et le dĂ©veloppement d’Internet ont amĂ©liorĂ© l’accĂšs aux documents audiovisuels. Dans le numĂ©rique, organiser et diffuser les archives audiovisuelles en tenant compte de leurs usages est dĂ©terminant, car leur prĂ©servation et transmission dĂ©pend de leur exploitation. Cependant, il y a peu d’études sur les usages des documents audiovisuels numĂ©riques d’archives et il y a une lacune thĂ©orique dans les dĂ©finitions des concepts liĂ©s aux usages de ces types de documents. Notre recherche a pour but de dĂ©velopper, Ă  partir d’un corpus interdisciplinaire d’écrits en archivistique, en sciences de l’information et en sociologie des usages, un modĂšle conceptuel thĂ©orique des usages des documents audiovisuels numĂ©riques d’archives qui sert ensuite Ă  proposer des pistes de solution afin d’adapter aux usages l’organisation et la diffusion sur le web de ces documents. Pour atteindre ce but, nous analysons dans un premier temps les concepts et construits thĂ©oriques liĂ©s aux usages et aux documents audiovisuels numĂ©riques d’archives. Dans un deuxiĂšme temps, un modĂšle conceptuel thĂ©orique est Ă©laborĂ© puis, afin d’explorer de nouvelles pistes de solution, transposĂ© en moyens d’organisation et de diffusion sur le web. La clarification des concepts et construits thĂ©oriques comble des lacunes dans les Ă©tudes d’usagers et dans les Ă©crits thĂ©oriques. Le modĂšle est utile pour anticiper les utilisations possibles et adapter Ă  cet effet les pratiques, interfaces et systĂšmes web. La prĂ©sente recherche vise Ă  amĂ©liorer l’accĂšs aux documents audiovisuels numĂ©riques d’archives et se veut une rĂ©ponse au fossĂ© entre la pratique et la thĂ©orie archivistiques et les usages actuels et futurs.The digital revolution and the development of the internet improved access to audiovisual documents. In the digital environment, it is crucial to take account of the uses of the audiovisual archives in their organisation and dissemination, since their preservation does not rely on the passive conservation of materials kept intact but instead is dependant on their usage. However, there are few studies on usage of digital audiovisual archival documents and there is a theoretical gap in conceptual definitions pertaining to usages of these types of documents. Our research aims to develop, from an interdisciplinary corpus of archival, information science and sociology of usages literature, a theoretical and conceptual model of digital audiovisual archival documents usage which is subsequently used to suggest possible solutions to adapt to users their organisation and dissemination on the web. To achieve this goal, we first analyse theoretical concepts and constructs related to usage and digital audiovisual archival documents. Second, a theoretical and conceptual model is developed then transposed into web organisation and dissemination means to explore new potential solutions. The clarification of concepts and theoretical constructs addresses gaps within user studies and theoretical writings. The model is useful to anticipate possible uses and adapt for this purpose practices, interfaces and web systems. This research aims to enhance access to digital audiovisual archival documents and is a response to the gap between archival practice and theory and actual and future uses and users

    Visualisation des rĂ©sultats de recherche classifiĂ©s en contexte de recherche d’information exploratoire : une Ă©valuation d’utilisabilitĂ©

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    La recherche d’information exploratoire sur le Web prĂ©sente des dĂ©fis cognitifs en termes de stratĂ©gies cognitives et de tactiques de recherche. Le modĂšle « question-rĂ©ponse » des moteurs de recherche actuels est inadĂ©quat pour faciliter les stratĂ©gies de recherche d’information exploratoire, assimilables aux stratĂ©gies cognitives de l’apprentissage. La visualisation des rĂ©sultats de recherche est un dispositif qui possĂšde des propriĂ©tĂ©s graphiques et interactives pertinentes pour le traitement de l’information et l’utilisation de la mĂ©moire et, plus largement de la cognition humaine. Plusieurs recherches ont Ă©tĂ© menĂ©es dans ce contexte de recherche d’information exploratoire, mais aucune n’a distinctement isolĂ© le facteur graphique et interactif de la « visualisation » au sein de son Ă©valuation. L’objectif principal de cette thĂšse est de vĂ©rifier si la visualisation des rĂ©sultats en contexte de recherche d’information exploratoire tĂ©moigne des avantages cognitifs et interactifs pressentis selon ses prĂ©supposĂ©s thĂ©oriques. Pour dĂ©crire et dĂ©terminer la valeur ajoutĂ©e de la visualisation des rĂ©sultats de recherche dans un contexte de recherche d’information exploratoire sur le Web, cette recherche propose de mesurer son utilisabilitĂ©. En la comparant selon les mĂȘmes critĂšres et indicateurs Ă  une interface homologue textuelle, nous postulons que l’interface visuelle atteindra une efficacitĂ©, efficience et satisfaction supĂ©rieure Ă  l’interface textuelle, dans un contexte de recherche d’information exploratoire. Les mesures objectives de l’efficacitĂ© et de l’efficience reposent principalement sur l’analyse des traces de l’interaction des utilisateurs, leur nombre et leur durĂ©e. Les mesures subjectives attestant de la satisfaction procurĂ©e par l’usage du systĂšme dans ce contexte repose sur la perception des utilisateurs par rapport Ă  des critĂšres de perception de la facilitĂ© d’utilisation et de l’utilitĂ© de l’interface testĂ©e et par rapport Ă  des questions plus large sur l’expĂ©rience de recherche vĂ©cue. Un questionnaire et un entretien ont Ă©tĂ© passĂ©s auprĂšs de chacun des vingt-trois rĂ©pondants. Leur session de recherche a aussi Ă©tĂ© enregistrĂ© par un logiciel de capture vidĂ©o d’écran. Sur les donnĂ©es des vingt-trois utilisateurs divisĂ©s en deux groupes, l’analyse statistique a rĂ©vĂ©lĂ© de faibles diffĂ©rences significatives entre les deux interfaces. Selon les mesures effectuĂ©es, l’interface textuelle s’est rĂ©vĂ©lĂ©e plus efficace en terme de rappel et de pertinence ; et plus efficiente pour les durĂ©es de la recherche d’information. Sur le plan de la satisfaction, les interfaces ont Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ©es toutes deux posivitivement, ne permettant pas de les distinguer pour la grande majoritĂ© des mĂ©triques. Par contre, au niveau du comportement interactif, des diffĂ©rences notables ont montrĂ© que les utilisateurs de l’interface visuelle ont rĂ©alisĂ© davantage d’interactions de type exploratoire, et ont procĂ©dĂ© Ă  une collecte sĂ©lective des rĂ©sultats de recherche. L’analyse statistique et de contenu sur le critĂšre de l’expĂ©rience vĂ©cue a permis de dĂ©montrer que la visualisation offre l’occasion Ă  l’utilisateur de s’engager davantage dans le processus de recherche d’information en raison de l’impact positif de l’esthĂ©tique de l’interface visuelle. De plus, la fonctionnalitĂ© de classification a Ă©tĂ© perçue de maniĂšre ambivalente, divisant les candidats peu importe l’interface testĂ©e. Enfin, l’analyse des verbatims des « visuelle » a permis d’identifier le besoin de fonctionnalitĂ©s de rĂ©troaction de l’utilisateur afin de pouvoir communiquer le besoin d’information ou sa pondĂ©ration des rĂ©sultats ou des classes, grĂące Ă  des modalitĂ©s interactives de manipulation directe des classes sur un espace graphique.Conducting exploratory searches on the web presents a number of cognitive difficulties as regards search strategies and tactics. The “question-response” model used by the available search engines does not respond adequately to exploratory searches, which are akin to cognitive learning strategies. Visualising search results involves graphic and interactive properties for presenting information that are pertinent for processing and using information, as well as for remembering and, more broadly, for human cognition. Many studies have been conducted in the area of exploratory searches, but none have focussed specifically on the graphic and interactive features of visualisation in their analysis. The principal objective of this thesis is to confirm whether the visualisation of results in the context of exploratory searches offers the cognitive and interactive advantages predicted by conjectural theory. In order to describe and to determine the added value of visualising search results in the context of exploratory web searches, the study proposes to measure its usability. By comparing it to a parallel text interface, using the same criteria and indicators, the likelihood of better efficiency, efficacy, and satisfaction when using a visual interface can be established. The objective measures of efficiency and efficacy are based mainly on the analysis of user interactions, including the number of these interactions and the time they take. Subjective measures of satisfaction in using the system in this context are based on user perception regarding ease of use and the usefulness of the interface tested, and on broader questions concerning the experience of using the search interface. These data were obtained using a questionnaire and a discussion with each participant. Statistical analysis of the data from twenty-three participants divided into two groups showed slightly significant differences between the two interfaces. Analysis of the metrics used showed that the textual interface is more efficient in terms of recall and pertinence, and more efficacious concerning the time needed to search for information. Regarding user satisfaction, both interfaces were seen positively, so that no differences emerged for the great majority of metrics used. However, as regards interactive behaviour, notable differences emerged. Participants using the visual interface had more exploratory interaction, and went on to select and collect pertinent search results. Statistical and content analysis of the experience itself showed that visualisation invites the user to become more involved in the search process, because of the positive effect of a pleasing visual interface. In addition, the classification function was perceived as ambivalent, dividing the participants no matter which interface was used. Finally, analysis of the verbatim reports of participants classed as “visual” indicated the need for a user feedback mechanism in order to communicate information needs or for weighting results or classes, using the interactive function for manipulating classes within a geographic space

    Repenser les limites

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    Les trois journĂ©es du colloque ont portĂ© sur les problĂšmes qu’a fait Ă©merger rĂ©cemment la prise en compte des mutations des limites spatiales, temporelles et disciplinaires qui touchent autant les objets de l’historien de l’architecture que le champ de ses investigations. Dans un monde dans lequel les frontiĂšres politiques comme les cadres de rĂ©fĂ©rences identitaires ont changĂ©, oĂč la mondialisation culturelle prend une importance grandissante, le thĂšme des mutations spatiales, temporelles et disciplinaires prĂ©sente une pertinence Ă  la fois actuelle et historique. Ce thĂšme, Ă  la fois transchronologique et transgĂ©ographique, a permis ainsi de faire rĂ©flĂ©chir ensemble historiens de l’architecture et chercheurs (historiens, historiens de l’art, sociologues, gĂ©ographes, etc.) travaillant dans le champ de l’architecture et de son histoire quelle que soit leur discipline

    Entre trivialitĂ© et culture : une histoire de l’Internet vernaculaire: Emergence et mĂ©diations d’un folklore de rĂ©seau

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    From Cybercultural studies to new Web science, Media and Communication theory engage in analyzing scientific models of the Internet that are mostly homogeneous : models built on the faith in the universal language of networked information and tending to creating norms and/or rules for network communication. There are new cultural, economical and even political institutions appearing that rely on a vehicular model that is widely accepted, although criticized.In my thesis I come back to the sources of this criticism by opening a vernacular perspective, which is a concept borrowed from socio-linguistics and reinterpreted under the light of network culture. It allows to think about the relation between values (the vulgar, the popular, the trivial) and media practices of groups manifested as Internet folklore. From the point of view of a local theory (Jacques Perriault), the vernacular perspective opens a field of analysis understood as composite (JoĂ«lle Le Marec), that is a complex of unstable relations between discourse and matter, technologies and their uses, practices, representations and norms. Folklore, by definition formalist and traditional, transforms itself within network culture to become a media process based on appropriation and commentary, two of the most crucial characteristics of the Internet thought of as meta-medium (Philip Agre). Folklore and vernacular provide important elements to sketch a cultural theory of information and communication in terms of « triviality »‘ (Yves Jeanneret) – a culture defined by is mediations and transformations. This thesis, by investigating archeologically the archives of Internet’s micro-history to dig out its folklore, analyzes dynamically contexts that have allowed the social information of contemporary network culture.Studying two periods of network history that are defined partly by the tools of access to the Internet (Usenet in the 80’s and early 90’s and the Web 1.0 in the 90’s and the 2000’s), my research takes a close look at how Internet folklore is invented, experiment, produced and reproduced interacting with content-management media (emailing and newsgroups, homepages, blogs). These apparatuses are seen as « architexts » (following French semiology in media interfaces), which content cannot be understood without an analysis of their system and forms (their « metaforms ») and the process of computer and cultural codes that defined their context of production.A first series of case studies dig out the roots of Internet folklore, its emergence within the first large-scale virtual community : Usenet – and in particular the alt. newsgroup hierarchy. From ASCII Art to Flame Wars and through the pantheon of Net.legends, I show how the leisure and experimental use of communication and information processing rules allow the users to confront the difficulties and dead-ends of collective regulation. The Usenet public, celebrating and participating in network folklore, is testing instruments that give power in writing and expressing opinions. These situations are named « metatexts » : they develop commentaries and folkloric theories on the complex problem of « metarules ». From an Internet micro-historical point of view, they are the basis of a sub-culture that reinvented public discourse within a network context : commenting, conversing, evaluating and filtering, all through the computer media.A second series of case studies approaches network folklore from another angle. Through and experience of participant-observation, I borrow the outlook of two generations of Internet artists on Web popular creativity. The first generation, net.art, considered as pioneer in art happening on the Web in the mid-90’s, starts a process of valuing and mediating amateur creativity in the homepages. The second generation, the surfclubs, recipient to the net.art heritage in the context of Web 2.0, give a new understanding and context to network cultural practices within collective blog networks inspired from image forums, the new territories of emergence for network folklore. The eye of Net art channels the observation of a specific evolution of network vernacular : conflicts about the value and the legitimation of this cultural « popular » matter seem to resolve in the new mainstream tendencies of the social Web. New leisure figures appear, between amateur and professional network practices, inspired by the aesthetic and the informational value of Internet folklore. This issue opens up new discussion on the socio-economics of network culture.The vernacular perspective updates the conflictual relations between, technology, society and culture that have built the Internet and marked its history. Its shows that they are dialogic articulations between users’ creativity and institutional norms that structure the network environment. It uncovers little known archives that reveal the voices of the actors of this cultural micro-history. it signals epistemological problems about material and methods for network culture analysis by suggesting that this should be handled from the bottom up, accompanying the emergence of media practice in the cultural economy of today’s Web.De la perspective cyberculturelle aux nouvelles sciences du Web, les Sciences de l’Information et de la Communication Ă©tudient des modĂšles scientifiques d’Internet marquĂ©s par une forme d’homogĂ©nĂ©itĂ© : celle portĂ©e par la croyance en un langage universel de l’information et tendant vers la normalisation et/ou la rĂ©gulation des outils de la communication en rĂ©seau. Ainsi, les nouvelles tendances Ă  l’institutionnalisation de la culture, de l’économie voire de la politique des rĂ©seaux reposent sur un modĂšle vĂ©hiculaire prĂ©gnant et gĂ©nĂ©ralement acceptĂ©, bien que souvent critiquĂ©.Je propose de revenir aux sources de ces critiques en les envisageant sous la dimension du vernaculaire, notion empruntĂ©e Ă  la socio-linguistique et rĂ©interprĂ©tĂ©e sous l’angle de la mĂ©diation de culture informatique en rĂ©seau. Dans ce cadre, cette notion permet de penser l’articulation entre des valeurs (le vulgaire, le populaire, le trivial) et des pratiques mĂ©diatiques de groupes qui se manifestent dans un « folklore Internet ». AttachĂ©e Ă  une thĂ©orie locale des usages techniques (J. Perriault), la perspective vernaculaire ouvre un terrain d’analyse placĂ© sous le sceau du composite (J. Le Marec), c’est-Ă -dire les relations instables et complexes d’artefacts faits de discours et de matiĂšre.Le folklore, par dĂ©finition formel et traditionnel, se transforme au sein de la culture de rĂ©seau pour devenir un processus de mĂ©diation fondĂ© sur l’appropriation et le commentaire, deux des grandes caractĂ©ristiques d’Internet pensĂ© comme mĂ©ta-mĂ©dium (P. Agre). Folklore et vernaculaire fournissent des Ă©lĂ©ments importants pour envisager une thĂ©orie culturelle de l’information et de la communication en termes de « trivialitĂ© » (Y. Jeanneret) – une culture dĂ©finie par ses mĂ©diations et ses transformations. Cette thĂšse se propose, en allant faire l’archĂ©ologie des archives de la micro-histoire d’Internet pour y retrouver son folklore, d’analyser de maniĂšre dynamique les contextes qui ont permis l’information sociale de la culture de rĂ©seau contemporaine.A partir de deux pĂ©riodes de l’histoire des rĂ©seaux marquĂ©es par deux rĂ©seaux privilĂ©giĂ©s d’accĂšs Ă  Internet (Usenet, annĂ©es 1980-1990 ; le Web, annĂ©es 1990-2000), j’analyse les contextes de communication dans lesquels un folklore Internet s’invente, s’expĂ©rimente, se produit et se reproduit en interaction avec des dispositifs de mĂ©diation de contenu en rĂ©seau (messagerie, pages personnelles, blogs). Adoptant un point de vue « architextuel » (empruntant Ă  la sĂ©miotique des interfaces et des mĂ©diations informatisĂ©es), mes Ă©tudes s’intĂ©ressent tout aussi bien aux contenus qu’aux formes et mĂ©taformes ainsi qu’aux processus de codification informatiques et culturels de ces contextes.Une premiĂšre sĂ©rie d’études de cas se penche sur les racines du folklore Internet, son Ă©mergence au sein de la premiĂšre communautĂ© virtuelle de grande ampleur, Usenet – en particulier dans la hiĂ©rarchie alt. du groupe. De l’art ASCII aux flame wars en passant par le panthĂ©on des cĂ©lĂ©britĂ©s de Usenet, je montre comment l’usage ludique et expĂ©rimental des rĂšgles de communication et du transfert d’information sur le rĂ©seau permettent aux usagers d’affronter les difficultĂ©s et les apories de la rĂ©gulation collective. Le public Usenet, dans la cĂ©lĂ©bration et sa participation au folklore de rĂ©seau, teste des instruments qui lui donne un pouvoir d’écriture et d’opinion. Ces situations, je les nomme « mĂ©tatextes » : des commentaires ludiques et des thĂ©ories folkloriques sur la question complexe des « mĂ©tarĂšgles ». En terme de micro-histoire de l’Internet, elles sont fondamentales pour comprendre, Ă  partir de ce qui Ă©tait Ă  l’origine une sous-culture, le dĂ©veloppement culturel du commentaire et de la conversation, de l’évaluation et du filtrage de l’informatique sur le rĂ©seau actuel.Une deuxiĂšme sĂ©rie approche le folklore de rĂ©seau sous une autre forme, et dans une perspective diffĂ©rente. J’emprunte, dans le cadre d’une expĂ©rience d’observation-participante, le regard de deux gĂ©nĂ©rations d’artistes Internet portĂ©es sur la crĂ©ation populaire du Web. Le net.art, pionnier de l’art sur le Web dans les annĂ©es 1990 (Web 1.0), valorise et mĂ©diatise la crĂ©ativitĂ© amateur des pages personnelles. Les surfclubs, hĂ©ritiers directs dans le cadre du web social des annĂ©es 2000 (Web 2.0), recontextualisent ces pratiques au sein de rĂ©seaux de blogs et s’inspirent des forums d’images, nouveaux lieux d’émergence du folklore Web. L’oeil du Net art permet d’observer une Ă©volution particuliĂšre du vernaculaire de rĂ©seau : les conflits de lĂ©gitimation de cette matiĂšre culturelle « populaire » semblent se rĂ©soudre dans les nouvelles tendances du Web social pour donner lieu Ă  de nouvelles figures du loisir en ligne. Apparaissent alors des professionnels qui s’inspirent de l’esthĂ©tique et des pratiques informationnelles des amateurs et les remĂ©diatisent. Cette « rĂ©solution » est en fait l’entrĂ©e dans de nouveaux enjeux, socio-Ă©conomiques cette fois, qui pour ĂȘtre compris devront ĂȘtre analysĂ©s Ă  partir de cette gĂ©nĂ©alogie historique du vernaculaire Internet.L’approche vernaculaire permet de mettre Ă  jour les conflits techniques, sociaux et culturels ayant jouĂ© un rĂŽle crucial dans l’histoire d’Internet : elle Ă©claire l’articulation dialogique entre la crĂ©ativitĂ© des usagers et les normes institutionnelles qui structurent l’environnement-rĂ©seau. Elle fait dĂ©couvrir des archives peu connus qui rĂ©vĂšlent les voix des acteurs micro-historique du rĂ©seau des rĂ©seaux. Elle signale une sĂ©rie de problĂšmes Ă©pistĂ©mologiques sur les matĂ©riaux et les mĂ©thodes d’analyse de la culture d’Internet en proposant une vision d' »en bas » (« bottom up ») qui accompagne l’émergence des mĂ©diations de l’économie culturelle du Web d’aujourd’hui

    Usurpation de l'identité citoyenne dans l'espace public : astroturfing et communication politique

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    L'astroturfing est une stratĂ©gie de communication dont la source rĂ©elle est occultĂ©e et qui prĂ©tend Ă  tort ĂȘtre d'origine citoyenne. Il s'agit d'une stratĂ©gie trompeuse, puisqu'elle modifie sa source et ment sur son origine rĂ©elle. Bien que l'astroturfing s'inscrive en faux par rapport Ă  la communication dĂ©mocratique idĂ©ale, il en est peu fait mention dans la littĂ©rature scientifique, qui n'offre ni cadre thĂ©orique pouvant expliquer l'astroturfing, ni dĂ©finition, ni portrait holistique du phĂ©nomĂšne. Notre thĂšse explore l'astroturfing en prĂ©sentant un portrait le plus fidĂšle possible de ce phĂ©nomĂšne, puis rĂ©flĂ©chit Ă  l'impact qu'il peut avoir dans nos sociĂ©tĂ©s. L'hypothĂšse posĂ©e est que : Si l'astroturfing participe Ă  la mise Ă  l'agenda, alors il exerce une influence sur les agendas public, mĂ©diatique et politique. Ce faisant, l'astroturfing et ses voix astroturfs crĂ©ent dans l'espace public des dysfonctions susceptibles de nuire Ă  l'exercice de la communication dĂ©mocratique et de la dĂ©mocratie. Le cadre thĂ©orique s'articule autour de l'idĂ©e de dĂ©mocratie et des jeux d'influence qui s'Ă©laborent dans la communication Ă©mergeant au sein de l'espace public. L'idĂ©e de dĂ©mocratie est centrĂ©e sur le citoyen, ses opinions et ses dĂ©cisions, qui forment la pierre angulaire de ce systĂšme politique. Ce constat met en exergue l'importance de la voix citoyenne dans les dĂ©mocraties. L'Ă©tude des groupes d'intĂ©rĂȘts, de leurs rĂŽles et de leurs impacts dans les dĂ©mocraties mĂšne Ă  l'exploration des fonctions d'agenda (agenda-building, agenda-setting) et des nombreux mĂ©canismes d'influence (influence interpersonnelle, two-step flow of communication, etc.) qui lient les acteurs en sociĂ©tĂ©. Ces thĂ©ories mettent en Ă©vidence la principale motivation de l'astroturfing : influencer les agendas. Par la suite, le concept d'espace public pose les bases normatives de ce que serait la communication dĂ©mocratique idĂ©ale (dĂ©libĂ©ration, crĂ©ation et publicitĂ© de l'opinion publique). Ces critĂšres sont ceux auxquels nous confrontons l'astroturfing pour juger de ses effets sur la communication dĂ©mocratique et sur la dĂ©mocratie. La recherche empirique menĂ©e est de nature exploratoire mixte. Son objectif principal est de dĂ©celer un nombre significatif de cas d'astroturfing dont l'analyse permet de dresser un portrait de ce phĂ©nomĂšne communicationnel. Par une recherche documentaire sur le Web, 99 cas (s'appuyant sur 548 documents) sont dĂ©busquĂ©s. Un questionnaire ouvert guide l'analyse de contenu de ce corpus et permet d'identifier les processus de crĂ©ation et de dĂ©nonciation de l'astroturfing, ainsi que les objectifs poursuivis et les cibles visĂ©es. Dans un troisiĂšme temps, les unitĂ©s d'informations sont catĂ©gorisĂ©es afin d'identifier les caractĂ©ristiques gĂ©nĂ©rales du phĂ©nomĂšne de l'astroturfing. L'analyse univariĂ©e des rĂ©sultats nous apprend que l'astroturfing est orchestrĂ© par une grande variĂ©tĂ© d'acteurs (entreprises privĂ©es, citoyens, gouvernements, OBNL). Il est aussi dĂ©noncĂ© et diffusĂ© par le truchement de nombreux vĂ©hicules communicationnels (mĂ©dias traditionnels, Web 2.0, blogues, etc.). L'astroturfing cible tant l'opinion publique, le consommateur, que le gouvernement. Il a pour objectif d'influencer les enjeux lĂ©gaux et commerciaux, de mĂȘme que l'opinion publique au sens large. Les moyens de communication qui soutiennent les stratĂ©gies d'astroturfing sont multiples et variĂ©s, mais ceux liĂ©s aux technologies de l'information et des communications (Web, Web 2.0, blogues, etc.) sont prĂ©pondĂ©rants. L'analyse bivariĂ©e des rĂ©sultats de cette recherche permet d'Ă©tablir des liens entre certaines variables et catĂ©gories, d'oĂč Ă©merge un portrait global des stratĂ©gies astroturfs les plus rĂ©currentes. L'interprĂ©tation des rĂ©sultats fait Ă©tat, entre autres, des apports de la thĂšse au dĂ©veloppement des connaissances en communication, en proposant une dĂ©finition, une typologie des stratĂ©gies d'astroturfing (action, campagne, groupe conjoncturel, groupe pĂ©renne) ainsi qu'une modĂ©lisation de l'astroturfing. Finalement, la discussion apporte des arguments en faveur de l'hypothĂšse de dĂ©part. En effet, les rĂ©sultats de recherche dĂ©montrent que l'astroturfing est une stratĂ©gie de communication qui participe Ă  la crĂ©ation et Ă  l'influence des agendas public, politique et mĂ©diatique. D'autre part, l'ancrage des donnĂ©es dans les approches et concepts du cadre thĂ©orique (espace public, mĂ©canismes de communication dĂ©mocratique idĂ©ale, etc.) dĂ©montre que l'astroturfing est nocif puisqu'il corrompt les processus de communication dĂ©mocratique. \ud ______________________________________________________________________________ \ud MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : astroturf, groupes d'intĂ©rĂȘts, influence, agenda-building, espace public, citoyens

    LA CONSTRUCTION SOCIALE DES REPRESENTATIONS POLITIQUES DU TERRORISME. LE CAS DES ATTENTATS INDIVIDUELS.

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    Comment la signification politique d’un acte individuel de violence se construit-elle et comment les « faiseurs d’opinion » en viennent-ils Ă  qualifier un cas d’attentat politique ? La rĂ©ponse apportĂ©e mĂȘle, d’une part, une approche historico-juridique qui retrace la genĂšse et le dĂ©veloppement des reprĂ©sentations de l’attentat politique, conceptualisĂ© Ă  son origine par le lexique de la « terreur » et, d’autre part, une analyse des reprĂ©sentations professionnelles qui interviennent dans le processus de catĂ©gorisation des actes individuels de violence en tant qu’attentat politique ou crime de droit commun. Plusieurs variables ou traits supposĂ©s discriminants sont Ă©valuĂ©s pour comprendre leur rĂŽle dans l’attribution d’une qualification et catĂ©gorisation d’un acte individuel de violence dont notamment le profil de l’auteur, la poursuite d’une idĂ©ologie affichĂ©e par l’auteur, la maladie mentale, la revendication et la cible. Cinq cas d’étude sont mobilisĂ©s : l’attentat du Parlement de Zoug (Suisse) de 2001, les attentats d’Oslo et d’UtĂžya (NorvĂšge) en 2011, les attentats de Toulouse et Montauban (France) en 2012, l’attentat de Nice (France) de 2016 et l’attentat de Salez (Suisse) en 2016. L’analyse empirique qui forme le cƓur de cette thĂšse s’articule autour de l’analyse d’entretiens semi- directs menĂ©s auprĂšs de « faiseurs d’opinion » en Suisse, Ă  savoir des experts du « terrorisme » et des journalistes. En effet : « agir sans rĂ©ellement dĂ©finir » ; tel pourrait rĂ©sumer la situation qui prĂ©vaut, Ă  savoir que les comprĂ©hensions et les qualifications des attentats individuels – politiques – se fondent sur un processus de construction sociale au travers des reprĂ©sentations personnelles d’experts, des reprĂ©sentations Ă©manant de l’habitus secondaire et du sens commun qui s’agrĂšgent et deviennent, in fine, grĂące au principe des actes performatifs, projetĂ©es dans l’espace public et considĂ©rĂ©es comme officielles, peu questionnĂ©es et peu questionnables. -- How is the political significance of an individual, violent act constructed, and how do « opinion-makers » decide when such an act is in fact a political attack? The answer proposed here combines, on the one hand, a historic-judicial approach, which retraces the origin and development of representations of political attacks, whose initial designations are conceptualized by the term « terror ». On the other hand, an analysis of professional representations, which intervene in the categorization of individual acts of violence as political attacks or common law offences. Several factors or supposedly differentiating characteristics have been assessed in order to understand their roles in designating and categorizing an individual act of violence. These include the profile of the perpetrator, their explicit following of an ideology, mental health issues, the claiming of responsibility for the attack and the target. The following five case studies have been analyzed: the attack on the Parliament in Zug (Switzerland) in 2001, the attacks in Oslo and in UtĂžya (Norway) in 2011, the attacks in Toulouse and Montauban (France) in 2012, the attack in Nice (France) in 2016, and the attack in Salez (Switzerland) in 2016. The empirical analysis, which forms the basis of this thesis, centres on semi-direct interviews with « opinion-makers » in Switzerland, i.e. journalists and experts in « terrorism ». « Acting without properly defining » could in fact sum up the current situation. That is to say, the understanding and qualifying of individual attacks – political attacks – rely on a process of social construction that is based on the personal representations of experts. These representations stem from a secondary habitus and common sense, and which, due to the principles of performative utterances that are cast into the public domain and perceived as official, combine to become, in fine, infrequently questioned and difficult to question

    RIODD 2016 « Energie, environnement et mutations sociales »

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    International audienceLe RIODD a tenu son 11Ăšme congrĂšs annuel du mercredi 6 au vendredi 8 juillet 2016 Ă  St-Etienne. Il s'est dĂ©roulĂ© Ă  l'Ecole des Mines de Saint-Étienne. L’organisation de ce 11Ăšme congrĂšs annuel du RIODD Ă©tait portĂ©e par l’Institut Henri Fayol de l’Ecole des Mines de St-Etienne. Cette manifestation scientifique Ă  caractĂšre pluridisciplinaire et de dimension internationale s’est inscrite dans le cadre du Bicentenaire de l’Ecole des Mines de St-Etienne en 2016

    Pouvoirs civils et religieux dans la fiction d'Earl Lovelace (1935-...) : entre collusion et collision

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    In his novels and short stories, Earl Lovelace describes the island of Trinidad as caught in the ebb and flow of two antagonistic systems of thought, both shattered in the event of a sudden decolonisation. Religion and politics, the corner stones of social architecture, have no choice but to undergo changes in view of adaptation. Facing a background of secularisation and growing political consciousness, religion is compelled to lay aside its selfsufficiency to avoid being overthrown by the body politics. As a consequence, a struggle, in which the survival of individuals is at stake, ensues. This thesis offers to explore the rivalries between the religious and political bodies as well as the ability of Lovelace’s fictional Caribbean to overcome this dichotomy. In other words, in Lovelace’s work does polity annihilate religion or act in accordance with it to achieve a move from unworthy politics to a faith aiming at liberation?Dans les romans et nouvelles d’Earl Lovelace, l'Ăźle de Trinidad se trouve aux confluents de systĂšmes antagonistes, branlĂ©s par la rĂ©cente dĂ©colonisation. Les forces civiles et religieuses, piliers de l’organisation sociĂ©tale, ne peuvent Ă©chapper aux dynamiques de transmutation et d’adaptation. Ainsi, dans un contexte de sĂ©cularisation et de politisation croissante, le religieux se voit obligĂ© d’écarter toute tendance autarcique, s’il veut triompher de la tentative d’annexion par le politique. Un conflit, dont l’enjeu n’est autre que la survie de l’individu, est dĂšs lors engagĂ©. Cette thĂšse se propose d’explorer les relations de rivalitĂ© et d’usurpation entre pouvoirs civils et religieux de mĂȘme que l’issue du dĂ©passement de cette dichotomie au sein de la CaraĂŻbe lovelacienne. En d’autres termes, le politique dans la fiction de Lovelace dĂ©truit-il le religieux ou fait-il corps avec lui afin que s’opĂšre le passage d’une politique condamnable Ă  une foi praxis de libĂ©ration
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