8 research outputs found

    Die – Chadillon et Cocause

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    La fouille du site fait suite à une phase de diagnostic réalisée par l’Inrap au printemps 2013, du fait du projet d’extension par la Cave Coopérative de Jaillance de ses bâtiments de production. L’emprise totale du futur aménagement est d’environ 2,9 ha, divisée en deux tranches successives ; l’opération de fouille réalisée ne concerne que la première tranche, soit environ 1 885 m2 d’emprise. Le diagnostic a mis en évidence trois types de vestiges (Thiercelin-Ferber 2013), interprétés comme d..

    Saint-Jean-le-Vieux – La Colombières, Au Molard (tranche 1)

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    L’opération de fouille préventive effectuée sur la commune de Saint-Jean-le-Vieux a concerné pour la première tranche une surface d’environ 2,8 ha, dans le cadre d’une extension de carrière de granulats. Le site s’insère dans la plaine alluviale de l’Ain, sur un ensemble de paléoterrasses incisé par plusieurs paléochenaux dont certains sont occasionnellement réactivés, notamment lors d’épisodes pluvieux intenses. Le décapage mécanique a permis de mettre en évidence environ un millier d’anomal..

    Toulon, Ancien hĂ´pital Chalucet

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    Le projet de nouveau quartier urbain sur le site de l’ancien hôpital Chalucet à Toulon (Var) sur la parcelle CP 213, a donné lieu à une opération d’archéologie préventive, réalisée du 17 octobre au 22 décembre 2016 par la société Archeodunum SAS. Cette fouille fait suite aux diagnostics archéologiques menés par P. CHAPON (Inrap) en avril 2014 et novembre 2015.L’emprise des fouilles représente 3 200 m², pour une emprise totale du projet d’aménagement de 14 775 m². Le site est situé à l’extérieur des agglomérations antiques et médiévales, en périphérie des fortifications érigées par Vauban (1679-1697). Il est englobé dans l’enceinte urbaine au milieu du XIXe siècle.Trois grandes phases d’occupation du site sont attestées par les sources historiques. Un premier « hospice de la charité » est fondé en 1678 par testament de Jean de Gautier (†1667) pour accueillir les vieillards pauvres. À partir de 1694, Armand-Louis Bonnin de Chalucet, évêque de Toulon de 1684 à 1712 et neveu de Richelieu, fait construire sur le site un hospice plus conséquent. Au milieu du XIXe siècle, un nouvel hôpital est érigé sur le site en englobant la construction antérieure. Un des bâtiments est détruit en 1944 par les bombardements alliés sur Toulon et la majeure partie des bâtiments du XIXe siècle disparaissent au début du XXIe siècle avec le projet d’aménagement urbain.Si des artefacts isolés témoignent de périodes plus anciennes (fragment de lame du néolithique final, pièce antique), aucune occupation antérieure au XVIIe siècle n’a pu être identifiée sur le site. Il en va de même pour le Béal de Bonafé, aqueduc médiéval dont le tracé était situé dans l’emprise de fouille par l’historiographie toulonnaise. La topographie actuelle témoigne de la forte anthropisation dont la pente naturelle est aménagée en terrasse aux périodes moderne et contemporaine.Les occupations du XVIIe siècle mises au jour se traduisent principalement par deux complexes bâtis. Un premier ensemble de bâtiment a été observé à l’est de l’emprise, pour partie sous l’aile est, conservée, de l’hôpital du XIXe siècle. Ces vestiges, observés sur 200 m², traduisent au moins trois aménagements successifs d’un complexe partiellement préexistant à l’hospice, puis destiné à l’accueil des femmes. Il est bordé à l’ouest par une calade recouvrant un système de drainage des eaux pluviales, et à l’est par un collecteur massif faisant office de mur de terrasse. Ce complexe est encore présent sur le cadastre napoléonien en 1808.Le second bâtiment, observé à l’ouest, est une construction semi-excavée sur deux étages : le Rez-de-chaussée est de plain-pied au Sud tandis que le niveau de circulation supposé du premier étage correspond au niveau de circulation extérieure au Nord. Le rez-de-chaussée comprend un hall et cinq pièces sur une superficie d’environ 90 m² dont de nombreux aménagements sont conservés (sol en tomettes, seuils, escalier, murs et enduits). L’une de ces pièces conserve les vestiges d’un grand four domestique, tandis qu’une autre présente les restes d’un bassin dont la fontaine en bas-relief a été découverte dans les couches de démolition. L’ensemble est mis hors d’eau par un imposant système de drainage situé en amont dont les eaux sont ensuite acheminées en contrebas du bâtiment par une série de canalisation passant sous les sols. Ce bâtiment est détruit et remblayé en une seule fois, à la suite de la construction de l’évêque Chalucet, érigée quelques mètres seulement plus au nord.De cette dernière est conservée en élévation la chapelle (une partie de son aménagement actuel date toutefois du XIXe siècle) et l’aile ouest. Le corps central du bâtiment, d’une superficie de 320 m², a été découvert en fouille. Ce grand bâtiment, fortement arasé, présente à l’ouest un sol de grandes tomettes hexagonales et plusieurs murs de refends. Il se caractérise par la très nette différenciation de ces maçonneries, avec au sud un grand mur de façade monumental, au parement en pierre de taille, contre lequel viennent s’accoler au XIXe siècle plusieurs appentis. Une grande fosse dépotoir comprenant des rejets des XVIIIe et XIXe siècles a été mise au jour. Son contenu, riche et varié, permet d’appréhender la vie quotidienne dans l’hôtel-Dieu : rejets de boucherie et céramiques domestiques, bouteilles, mais aussi pipes en grand nombre, boutons et éléments de vêtements, dés et dominos, etc. Plusieurs aménagements extérieurs de l’hôtel-Dieu du XIXe siècle ont également été observés en fouille, bassins, collecteurs et chablis notamment

    La grotte de l'Abbaye I Chazey-Bons : Rapport de synthèse 2010-2012

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    La grotte de l'Abbaye I est connue depuis le début du 20ème siècle. De 1993 à 2003 des campagnes de fouilles ont été menées par J.F. Buard avec deux campagnes de sondages préliminaires (1993 et 1994, Buard et al. 1994 et 1995), puis de fouilles programmées de 1995 à 2003. La séquence stratigraphique du site couvre la fin du paléolithique supérieur, le néolithique, l'âge du Bronze et le début de l'âge du fer et la période romaine

    TREMBLAY-EN-FRANCE, RD 88, Route de Villepinte. Occupations rurales au bord du Sausset, Ă©tude diachronique

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    Attention : cette notice scientifique prend en compte les résultats de deux opérations de fouilles : la première réalisée entre novembre 2014 et janvier 2015, pour le compte de SOLIMMO sarl et la seconde, entre septembre et décembre 2015, pour le compte de SEAPFA. Les fouilles archéologiques, situées à Tremblay-en-France, au lieu-dit Chemin des Ruisseaux, circonscrit au sud par la route de Villepinte et au nord par le ru du Sausset, se sont déroulées entre novembre 2014 et décembre 2015, sur une surface de 2,8 ha environ. Les deux rapports correspondent à deux dépôts différents sur HAL.Par le biais de plus de 2000 structures, les investigations ont fourni un inventaire de vestiges variés et pour la plupart dans un état de conservation très appréciable. La diversité des structures fouillées témoigne de la multiplicité des activités exercées et de la dynamique des occupations. Par ailleurs, en conséquence d’une longue occupation in situ, une organisation interne très complexe a été observée et elle s’étend entre la Préhistoire et le bas Moyen Âge, voire l’époque moderne, avec une densité particulièrement importante pour la période allant du VIe au XIIe siècle. La proximité avec le Sausset a indéniablement joué un rôle prédominant dans l’implantation des hommes à cet endroit. Toutefois, l’apparence que ce cours d’eau revêt aujourd’hui, ne ressemble en rien à celle des périodes passées. L’étude géomorphologique a permis de déterminer que, jusqu’à l’époque moderne, il s’agissait plus d’une large vallée que d’un cours d’eau rectiligne et canalisé, comme c’est le cas actuellement. Le site était situé sur son versant sec, largement déboisé, au bord d’un ruisseau au tracé méandreux et situé plus bas qu’à son niveau actuel. En effet, les observations réalisées durant l’opération archéologique ont mis en évidence une pente régulière en direction du ru, lui-même précédé par un couloir de dépôts alluvionnaires, d’environ 30 m de large.La PréhistoirePlus de 80 pièces en silex taillé, dont des nucléus, des grattoirs, des lames, des racloirs et des haches polies, ont été collectées sur le site. Hormis une petite hache polie en dolérite ou serpentinite, impliquant une importation sur de longues distances, les autres éléments sont en silex d’origine du Crétacé et/ou du Tertiaire et proviennent vraisemblablement du Bassin Parisien. La chronologie de cet ensemble permet d’établir que le site a été fréquenté durant le Paléolithique et le Mésolithique. En ce qui concerne le Néolithique et notamment les périodes moyenne et récente, certaines observations permettent d’envisager l’hypothèse d’une occupation structurée de l’espace et de surcroît, en sédentarisation partielle.La ProtohistoireLe mobilier céramique et des analyses 14C ont permis de rattacher à la Protohistoire 18 structures, avec deux faciès chronologiques successifs qui se dessinent en fonction de leur emplacement. Ainsi, sur la partie orientale de l’emprise de la fouille, l’occupation protohistorique s’étend d’entre la transition Bronze-Fer à la fi n du premier âge du Fer, alors que l’horizon chronologique observé à l’opposé, du côté du ru, comprend la période du second âge du Fer. Toutefois, pour les aménagements protohistoriques il s’agit d’informations tronquées, la lecture chronologique étant brouillée par la superposition des vestiges médiévaux qui ont interféré dans l’organisation spatiale du site pour les périodes antérieures. La structure la plus ancienne pour cette période s’apparente à un four « en meule » ou à défaut, le dépotoir d’une cuisson ratée, impliquant la fabrication sur place de récipients en céramique. Situés en périphérie de l’emprise, sur la face orientale du site, quatre silos sont organisés en deux batteries de deux silos. Ils se distinguent par leurs grandes tailles, car ils sont conservés jusqu’à 2,5 m de profondeur et leurs diamètres oscillent entre 1,6 et 2,2 m à l’ouverture et entre 2,6 et 3,0 m dans les parties basses. Enfin, en ce qui concerne la période la plus récente, qui correspond à La Tène C/D, deux inhumations d’adultes bordent le ru dans la partie médiane du site et leurs creusements sont de forme rectangulaire, inhabituellement grands par rapport à la taille des individus, mais avec des effets de parois linéaires indiquant la présence de coffres.L’AntiquitéL’Antiquité laisse des indices plus mitigés pour conclure à une installation pérenne. Certes, quelques structures ont livré de rares tessons, aussi bien du Haut que du Bas-Empire, et quelques-unes de ces structures sont concentrées dans la partie méridionale de la fouille. Toutefois, il s’agit en réalité de très peu d’artefacts et il est possible qu’ils proviennent de l’amendement de la terre, prouvant tout juste alors la mise en culture de la parcelle avant son occupation extensive à l’époque médiévale.Le Moyen ÂgeLe site est occupé de façon continue entre la fin du Ve et le cours du XIVe siècle, même si vers la fin du Moyen Âge, son abandon progressif a été observé. Hormis quelques sépultures en contexte isolé, les vestiges médiévaux se réfèrent à l’habitat et aux activités à vocation productive, liées à ce dernier. Outre des constructions sur poteaux, les fouilles ont livré une cinquantaine de bâtiments à sol excavé, de type « cabane », tout en mettant en évidence des variantes dans ces architectures. Il existe en effet, des constructions à 2, 4 ou 6 trous de poteau avec parfois des perforations supplémentaires, évoquant l’ancrage d’aménagements spécifiques et notamment de métiers à tisser. Ainsi, si certains ouvrages suggèrent une utilisation en tant qu’habitat, d’autres sont vraisemblablement liés à des activités de productions spécialisées, pouvant répondre à des besoins collectifs. La présence d’une quarantaine de fours, elle aussi, indique la volonté de mise en commun de certaines activités. Ces derniers sont le plus souvent composés d’une sole, d’une fosse et d’un passage les reliant. L’étude micromorphologique a permis de déterminer que la température de chauffe de certains d’entre eux se situait entre 700 et 1000°C, ce qui implique un autre usage que domestique. La majorité de ces fours sont des aménagements individuels, bien qu’il existe toutefois quelques cas de fours groupés, où une seule fosse est flanquée de plusieurs soles. L’activité de stockage est mise en exergue par la présence de très nombreux silos, plus de 200 au total et les études, notamment celles liées aux restes carpologiques et de faune présents dans les structures, apportent des renseignements précieux sur l’évolution des habitudes alimentaires durant le Moyen Âge. À l’époque mérovingienne, la distribution des structures démontre une occupation de l’ensemble de l’espace, légèrement éloignée du ru cependant, la quasi-absence d’aménagements linéaires ne permet pas de comprendre la structuration du paysage. Près de la moitié des « cabanes » datent de cette époque et deux regroupements d’habitat émergent dans la partie méridionale du site et sont en relation avec ce type de constructions. Plus de 40% des fours découverts sont mérovingiens, dont deux tiers concernant les fours groupés. Ce mode d’aménagements particuliers ne sera observé, par ailleurs, que pendant cette phase d’occupation. A contrario, quasiment aucun silo de cette époque n’a été identifié par le biais d’éléments datables récoltés sur le site. Dès l’époque carolingienne, la répartition spatiale des vestiges sur le site démontre une structuration évidente de l’espace avec une volonté de mise en commun de certaines productions et la séparation de l’habitat des autres zones d’activités. Un chemin circonscrit par deux fossés bordiers traverse le site en direction du Sausset. Il restera en usage jusqu’à la fin du Moyen Âge. D’autres fossés parallèles à ce chemin et creusés à des intervalles égaux, ponctuent l’organisation spatiale, qui semble se structurer dans un réseau de clôtures ou de palissades. Les « cabanes » sont plus rares, mais parmi elles, une cave attire l’attention par sa taille et sa profondeur. Elle se trouve à proximité des silos, qui s’organisent en lignes autour d’elle. Les fours, presque aussi nombreux que durant la phase d’occupation précédente, se distinguent de l’ensemble du corpus par plusieurs aspects. En effet, deux fours présentent un mode de construction particulier, qui comprend la réalisation de parois avec des blocs de pierres, conservés sur plusieurs assises et huit autres bénéficient de couches préparatoires de radiers composés de pierres calcaires et/ou de terres cuites architecturales romaines. À partir du Xe siècle, l’occupation se resserre dans la direction du Sausset. En parallèle du ru et à 25 m de son cheminement actuel, un large et profond fossé a été creusé. Son tracé correspond en outre, à la limite de dépôts alluvionnaires qui ont colmaté la vallée et qui sont visibles sur les cadastres. Désormais, sur la marge créée entre les deux cours d’eau, toute l’activité humaine a cessé. En ce qui concerne les aménagements à vocation artisanale, c’est cette période de transition entre le haut Moyen Âge et le Moyen Âge central qui a livré le plus grand nombre de « cabanes » munies d’ancrages de métiers à tisser et dont trois d’entre elles semblent avoir fonctionné en même temps, puisqu’elles s’étendent sur un même axe et sont espacées à des intervalles réguliers. Cette phase de transition a livré également un aménagement particulier, comprenant un dépôt intentionnel de plusieurs objets. Le dépôt se compose d’un pot en céramique comportant une récolte desséchée de lin cultivé, ainsi que des outils en alliage ferreux. Aux XIe – XIIe siècles, l’occupation se rétracte d’avantage encore vers le ru, alors qu’elle semble plus étendue du côté septentrional. Près de la moitié des silos découverts datent de cette époque et les zones d’ensilage semblent être organisées en petits îlots le long du Sausset. Une configuration singulière, en rapport avec les structures de stockage et formée de trois silos reliés entre eux par des passages souterrains, a été découverte dans la partie orientale du site. Quant au bas Moyen Âge, il n’est attesté que par la présence de quelques silos, situés tous du côté septentrional du site. Le site médiéval s’étend de part et d’autre de l’emprise des fouilles, en mettant en évidence une occupation continue qui s’étire le long du Sausset au moins jusqu’au XIIe siècle. Ces observations vont à l’encontre de la théorie selon laquelle le ru semble avoir été délaissé vers l’an mil, au profit de deux nouveaux pôles d’intérêt qui aboutiront à la création des villages de Tremblay-en-France et de Villepinte. Par ailleurs, sur l’autre rive du Sausset, à La Maladrerie, juste en face des investigations décrites ici, des vestiges du haut Moyen Âge, comprenant également des « cabanes », silos et fours, prouvent que l’habitat borde le ru des deux côtés. Malgré les recherches entreprises, aucun passage du Sausset n’a pu être identifié, il est possible cependant qu’il se situe en face du chemin découvert pendant les fouilles à quelques 30 m du franchissement actuel. Les fouilles du Chemin des Ruisseaux, outre leur intérêt sur le témoignage de la formation et le développement d’un lieu, permettent d’alimenter une problématique plus générale sur la structuration du paysage, notamment à l’époque médiévale

    TREMBLAY-EN-FRANCE, Route de Villepinte, chemin des Ruisseaux. Occupations rurales au bord du Sausset, Ă©tude diachronique

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    Attention : cette notice scientifique prend en compte les résultats de deux opérations de fouilles : la première réalisée entre novembre 2014 et janvier 2015, pour le compte de SOLIMMO sarl et la seconde, entre septembre et décembre 2015, pour le compte de SEAPFA. Les fouilles archéologiques, situées à Tremblay-en-France, au lieu-dit Chemin des Ruisseaux, circonscrit au sud par la route de Villepinte et au nord par le ru du Sausset, se sont déroulées entre novembre 2014 et décembre 2015, sur une surface de 2,8 ha environ. Les deux rapports correspondent à deux dépôts différents sur HAL.Par le biais de plus de 2000 structures, les investigations ont fourni un inventaire de vestiges variés et pour la plupart dans un état de conservation très appréciable. La diversité des structures fouillées témoigne de la multiplicité des activités exercées et de la dynamique des occupations. Par ailleurs, en conséquence d’une longue occupation in situ, une organisation interne très complexe a été observée et elle s’étend entre la Préhistoire et le bas Moyen Âge, voire l’époque moderne, avec une densité particulièrement importante pour la période allant du VIe au XIIe siècle. La proximité avec le Sausset a indéniablement joué un rôle prédominant dans l’implantation des hommes à cet endroit. Toutefois, l’apparence que ce cours d’eau revêt aujourd’hui, ne ressemble en rien à celle des périodes passées. L’étude géomorphologique a permis de déterminer que, jusqu’à l’époque moderne, il s’agissait plus d’une large vallée que d’un cours d’eau rectiligne et canalisé, comme c’est le cas actuellement. Le site était situé sur son versant sec, largement déboisé, au bord d’un ruisseau au tracé méandreux et situé plus bas qu’à son niveau actuel. En effet, les observations réalisées durant l’opération archéologique ont mis en évidence une pente régulière en direction du ru, lui-même précédé par un couloir de dépôts alluvionnaires, d’environ 30 m de large.La PréhistoirePlus de 80 pièces en silex taillé, dont des nucléus, des grattoirs, des lames, des racloirs et des haches polies, ont été collectées sur le site. Hormis une petite hache polie en dolérite ou serpentinite, impliquant une importation sur de longues distances, les autres éléments sont en silex d’origine du Crétacé et/ou du Tertiaire et proviennent vraisemblablement du Bassin Parisien. La chronologie de cet ensemble permet d’établir que le site a été fréquenté durant le Paléolithique et le Mésolithique. En ce qui concerne le Néolithique et notamment les périodes moyenne et récente, certaines observations permettent d’envisager l’hypothèse d’une occupation structurée de l’espace et de surcroît, en sédentarisation partielle.La ProtohistoireLe mobilier céramique et des analyses 14C ont permis de rattacher à la Protohistoire 18 structures, avec deux faciès chronologiques successifs qui se dessinent en fonction de leur emplacement. Ainsi, sur la partie orientale de l’emprise de la fouille, l’occupation protohistorique s’étend d’entre la transition Bronze-Fer à la fi n du premier âge du Fer, alors que l’horizon chronologique observé à l’opposé, du côté du ru, comprend la période du second âge du Fer. Toutefois, pour les aménagements protohistoriques il s’agit d’informations tronquées, la lecture chronologique étant brouillée par la superposition des vestiges médiévaux qui ont interféré dans l’organisation spatiale du site pour les périodes antérieures. La structure la plus ancienne pour cette période s’apparente à un four « en meule » ou à défaut, le dépotoir d’une cuisson ratée, impliquant la fabrication sur place de récipients en céramique. Situés en périphérie de l’emprise, sur la face orientale du site, quatre silos sont organisés en deux batteries de deux silos. Ils se distinguent par leurs grandes tailles, car ils sont conservés jusqu’à 2,5 m de profondeur et leurs diamètres oscillent entre 1,6 et 2,2 m à l’ouverture et entre 2,6 et 3,0 m dans les parties basses. Enfin, en ce qui concerne la période la plus récente, qui correspond à La Tène C/D, deux inhumations d’adultes bordent le ru dans la partie médiane du site et leurs creusements sont de forme rectangulaire, inhabituellement grands par rapport à la taille des individus, mais avec des effets de parois linéaires indiquant la présence de coffres.L’AntiquitéL’Antiquité laisse des indices plus mitigés pour conclure à une installation pérenne. Certes, quelques structures ont livré de rares tessons, aussi bien du Haut que du Bas-Empire, et quelques-unes de ces structures sont concentrées dans la partie méridionale de la fouille. Toutefois, il s’agit en réalité de très peu d’artefacts et il est possible qu’ils proviennent de l’amendement de la terre, prouvant tout juste alors la mise en culture de la parcelle avant son occupation extensive à l’époque médiévale.Le Moyen ÂgeLe site est occupé de façon continue entre la fin du Ve et le cours du XIVe siècle, même si vers la fin du Moyen Âge, son abandon progressif a été observé. Hormis quelques sépultures en contexte isolé, les vestiges médiévaux se réfèrent à l’habitat et aux activités à vocation productive, liées à ce dernier. Outre des constructions sur poteaux, les fouilles ont livré une cinquantaine de bâtiments à sol excavé, de type « cabane », tout en mettant en évidence des variantes dans ces architectures. Il existe en effet, des constructions à 2, 4 ou 6 trous de poteau avec parfois des perforations supplémentaires, évoquant l’ancrage d’aménagements spécifiques et notamment de métiers à tisser. Ainsi, si certains ouvrages suggèrent une utilisation en tant qu’habitat, d’autres sont vraisemblablement liés à des activités de productions spécialisées, pouvant répondre à des besoins collectifs. La présence d’une quarantaine de fours, elle aussi, indique la volonté de mise en commun de certaines activités. Ces derniers sont le plus souvent composés d’une sole, d’une fosse et d’un passage les reliant. L’étude micromorphologique a permis de déterminer que la température de chauffe de certains d’entre eux se situait entre 700 et 1000°C, ce qui implique un autre usage que domestique. La majorité de ces fours sont des aménagements individuels, bien qu’il existe toutefois quelques cas de fours groupés, où une seule fosse est flanquée de plusieurs soles. L’activité de stockage est mise en exergue par la présence de très nombreux silos, plus de 200 au total et les études, notamment celles liées aux restes carpologiques et de faune présents dans les structures, apportent des renseignements précieux sur l’évolution des habitudes alimentaires durant le Moyen Âge. À l’époque mérovingienne, la distribution des structures démontre une occupation de l’ensemble de l’espace, légèrement éloignée du ru cependant, la quasi-absence d’aménagements linéaires ne permet pas de comprendre la structuration du paysage. Près de la moitié des « cabanes » datent de cette époque et deux regroupements d’habitat émergent dans la partie méridionale du site et sont en relation avec ce type de constructions. Plus de 40% des fours découverts sont mérovingiens, dont deux tiers concernant les fours groupés. Ce mode d’aménagements particuliers ne sera observé, par ailleurs, que pendant cette phase d’occupation. A contrario, quasiment aucun silo de cette époque n’a été identifié par le biais d’éléments datables récoltés sur le site. Dès l’époque carolingienne, la répartition spatiale des vestiges sur le site démontre une structuration évidente de l’espace avec une volonté de mise en commun de certaines productions et la séparation de l’habitat des autres zones d’activités. Un chemin circonscrit par deux fossés bordiers traverse le site en direction du Sausset. Il restera en usage jusqu’à la fin du Moyen Âge. D’autres fossés parallèles à ce chemin et creusés à des intervalles égaux, ponctuent l’organisation spatiale, qui semble se structurer dans un réseau de clôtures ou de palissades. Les « cabanes » sont plus rares, mais parmi elles, une cave attire l’attention par sa taille et sa profondeur. Elle se trouve à proximité des silos, qui s’organisent en lignes autour d’elle. Les fours, presque aussi nombreux que durant la phase d’occupation précédente, se distinguent de l’ensemble du corpus par plusieurs aspects. En effet, deux fours présentent un mode de construction particulier, qui comprend la réalisation de parois avec des blocs de pierres, conservés sur plusieurs assises et huit autres bénéficient de couches préparatoires de radiers composés de pierres calcaires et/ou de terres cuites architecturales romaines. À partir du Xe siècle, l’occupation se resserre dans la direction du Sausset. En parallèle du ru et à 25 m de son cheminement actuel, un large et profond fossé a été creusé. Son tracé correspond en outre, à la limite de dépôts alluvionnaires qui ont colmaté la vallée et qui sont visibles sur les cadastres. Désormais, sur la marge créée entre les deux cours d’eau, toute l’activité humaine a cessé. En ce qui concerne les aménagements à vocation artisanale, c’est cette période de transition entre le haut Moyen Âge et le Moyen Âge central qui a livré le plus grand nombre de « cabanes » munies d’ancrages de métiers à tisser et dont trois d’entre elles semblent avoir fonctionné en même temps, puisqu’elles s’étendent sur un même axe et sont espacées à des intervalles réguliers. Cette phase de transition a livré également un aménagement particulier, comprenant un dépôt intentionnel de plusieurs objets. Le dépôt se compose d’un pot en céramique comportant une récolte desséchée de lin cultivé, ainsi que des outils en alliage ferreux. Aux XIe – XIIe siècles, l’occupation se rétracte d’avantage encore vers le ru, alors qu’elle semble plus étendue du côté septentrional. Près de la moitié des silos découverts datent de cette époque et les zones d’ensilage semblent être organisées en petits îlots le long du Sausset. Une configuration singulière, en rapport avec les structures de stockage et formée de trois silos reliés entre eux par des passages souterrains, a été découverte dans la partie orientale du site. Quant au bas Moyen Âge, il n’est attesté que par la présence de quelques silos, situés tous du côté septentrional du site. Le site médiéval s’étend de part et d’autre de l’emprise des fouilles, en mettant en évidence une occupation continue qui s’étire le long du Sausset au moins jusqu’au XIIe siècle. Ces observations vont à l’encontre de la théorie selon laquelle le ru semble avoir été délaissé vers l’an mil, au profit de deux nouveaux pôles d’intérêt qui aboutiront à la création des villages de Tremblay-en-France et de Villepinte. Par ailleurs, sur l’autre rive du Sausset, à La Maladrerie, juste en face des investigations décrites ici, des vestiges du haut Moyen Âge, comprenant également des « cabanes », silos et fours, prouvent que l’habitat borde le ru des deux côtés. Malgré les recherches entreprises, aucun passage du Sausset n’a pu être identifié, il est possible cependant qu’il se situe en face du chemin découvert pendant les fouilles à quelques 30 m du franchissement actuel. Les fouilles du Chemin des Ruisseaux, outre leur intérêt sur le témoignage de la formation et le développement d’un lieu, permettent d’alimenter une problématique plus générale sur la structuration du paysage, notamment à l’époque médiévale

    La grotte du Gardon (Ain), volume I : le site et la séquence néolithique des couches 60 à 47

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    La grotte du Gardon à Ambérieu-en-Bugey (Ain), au sud du Jura, a fait l'objet, durant plus de quinze années, d'une importante fouille programmée afin d'établir une nouvelle séquence chrono-culturelle de référence pour la Préhistoire récente du haut Bassin rhodanien. Ce volume constitue le premier volet d'une trilogie présentant les résultats de ces recherches qui documentent les occupations humaines depuis la fin du sixième millénaire jusqu'au XVIIe siècle de notre ère. La première partie de l'ouvrage présente le gisement dans son contexte géographique et géologique, les résultats des fouilles anciennes, la stratigraphie, les datations absolues et les facteurs de remplissage. Il est notamment possible de mettre en évidence une alternance de couches d'occupation et de niveaux d'inondation du trop-plein karstique, en lien avec les variations paléo-climatiques reconnues dans le Jura. La seconde partie traite de l'environnement du gisement, qu'il soit archéologique ou naturel (anthracologie, carpologie, paléoenvironnement, microfaune, ressources lithiques). En dernier lieu est abordée la question de la néolithisation de cette région par la présentation des couches 60 à 47. Durant le Néolithique ancien, entre 5300 et 4800 avant notre ère, la grotte est occupée à plusieurs reprises, soit par des éleveurs d'origine méridionale, soit par des chasseurs autochtones dont les pratiques renvoient pour l'essentiel aux traditions mésolithiques locales. Le début du Néolithique moyen, entre 4700 et 4250 avant notre ère, correspond à des occupations semi-permanentes (habitats ou bergeries). Ces niveaux, riches en matériaux archéologiques, ont contribué à la définition des ensembles culturels de cette période, et notamment du style de Saint-Uze
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