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    Exploration de la cognition sociale comme facteur de risque suicidaire chez des patients adultes souffrant de schizophrénie

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    Le suicide représente un défi majeur de santé publique. Les études retrouvent que 90% des suicidés présentent des troubles mentaux.Les patients souffrant de schizophrénie représentent un groupe particulièrement exposé au risque de suicide ; il s'agit de la première cause de mortalité dans cette population. L'étude des facteurs de risque suicidaires apparaît indispensable aux stratégies de prise en charge.<br>Au sein de ces facteurs de risques dans la schizophrénie, où s'associent des déficits cognitifs généraux et spécifiques, nous nous sommes intéressés aux facteurs cognitifs. Quelques études, peu nombreuses, ont porté sur l'étude des facteurs neurocognitifs en lien avec le suicide dans cette pathologie et ne permettent pas d'apporter de réponses claires.<br>Dans le champ cognitif, il existe un autre domaine, celui de la cognition sociale qui comprend quatre dimensions : la théorie de l'esprit, la perception et le traitement des émotions, la perception sociale et le style d'attribution. La théorie de l'esprit se définit comme la capacité à attribuer des états mentaux à autrui. Dans la schizophrénie on retrouve une altération de la cognition sociale, faisant l'objet de nombreuses études ; et cette altération est responsable d'un retentissement important sur le fonctionnement social de ces patients.<br>Nous nous sommes interrogés dans ce travail sur la possibilité d'un lien entre les déficits en cognition sociale et le suicide dans la schizophrénie. La littérature retrouve une seule étude sur le sujet mettant en lien un déficit en théorie de l'esprit de second ordre et le risque suicidaire.<br>Ce travail consiste en une étude rétrospective comparant deux groupes de patients schizophrènes stabilisés, suicidant et non-suicidant, sur des épreuves évaluant la théorie de l'esprit (TOM-15: épreuve de fausses croyances, Reading the Mind in the Eyes, épreuve de sous-entendus de Corcoran).<br>Les résultats en analyse uni-variée montrent une différence significative sur deux épreuves sur trois, dans le sens d'une altération plus importante de la théorie de l'esprit chez les patients suicidant. L'analyse multivariée, après ajustement des variables, retrouve une différence significative sur une épreuve (TOM-15).<br>Malgré les limites de cette étude, qui se veut préliminaire, ces résultats constituent un argument en faveur de notre hypothèse selon laquelle l'altération de la cognition sociale serait un facteur de risque suicidaire dans la schizophrénie. Il semble intéressant de poursuivre la réalisation d'autres études sur le sujet afin de préciser notamment quelles pourraient être les implications pratiques en clinique : réalisation de bilan cognitif, prise en charge par des stratégies de remédiation par exemple
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