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    Socioéconomie de la microfinance au Sénégal : une approche en termes de filiÚre, de territoire et de proximité

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    The object of this thesis is to analyze the potential and limits of microfinance in the creation or preservation of employment in Senegal. It combines an analysis of supply and demand, by studying together some value chains and the role played by microfinance therein, MFIs’ establishment strategies, and issues related to unpaid-loan and over-indebtedness in Senegal that is now emerging. Three main questions are addressed in this thesis. Inspired by a value chain approach, the first question concerns the demand and analyses the potential and limits of microfinance in the financing of different sectors like artisanal fishing, fish trade, processing of marine products, trading and craftsmanship. The analysis reveals on one hand the existence of multiple barriers to the dynamism of these value chains which go far beyond access to credit and on the other hand the presence of diverse forms of informal financing, often less costly, easier to access and more adapted to the irregularity and seasonal nature of the activities. One conclusion is that, in the present context microfinance is not well suited. Using the model of local economy, the second question is related to supply and studies microfinance institutions establishment strategies. Findings evidence two main strategies: one that is centered on cities with a high human and economic potential, creating therefore a concentration of microfinance and strong competition; and the other that are more specialized and are territory-specific. The third question combines the two points of view – supply and demand – to study the emerging unpaid-loan issue. Our results show that several reasons preside to this issue, including a loss of cap in the mission, loose management and governance rules enforcement and political factors.Cette thĂšse a pour objet l’analyse des potentialitĂ©s et limites de la microfinance dans la crĂ©ation ou la consolidation d’emploi au SĂ©nĂ©gal. Elle combine une analyse de la demande et de l’offre, en Ă©tudiant Ă  la fois le fonctionnement de certaines filiĂšres d’activitĂ© et le rĂŽle qu’y joue la microfinance, les stratĂ©gies d’implantation des IMFs puis la crise des impayĂ©s et de surendettement au SĂ©nĂ©gal qui est actuellement en Ă©mergence. Dans cette thĂšse trois grandes questions essentielles sont abordĂ©es. S’inspirant d’une approche en termes de filiĂšres, une premiĂšre question s’intĂ©resse Ă  la demande et analyse les potentialitĂ©s et limites de la microfinance dans le financement de diffĂ©rents secteurs d’activitĂ© comme la pĂȘche artisanale, le mareyage, la transformation de produits halieutiques, le commerce et l’artisanat. Nos analyses mettent en Ă©vidence d’une part l’existence de barriĂšres multiples Ă  la dynamisation de ces filiĂšres, qui vont bien au-delĂ  de l’accĂšs au crĂ©dit, et d’autre part la prĂ©sence de diverses formes de financement informel, souvent peu couteux, facilement accessibles et plus adaptĂ©s Ă  l’irrĂ©gularitĂ© et la saisonnalitĂ© des activitĂ©s. Au final, dans le contexte actuel, la microfinance se rĂ©vĂšle peu adaptĂ©e. S’inspirant des Ă©conomies de proximitĂ©, une seconde question s’intĂ©resse Ă  l’offre et Ă©tudie les stratĂ©gies d’implantation des institutions de microfinance. Nos analyses mettent en Ă©vidence deux stratĂ©gies principales : celles qui privilĂ©gient l’agglomĂ©ration dans des zones Ă  fort potentiel humain et Ă©conomique, crĂ©ant ainsi une concentration de la microfinance et une forte concurrence ; et celles qui en revanche se spĂ©cialisent et s’ancrent sur un territoire spĂ©cifique. Une troisiĂšme question combine les deux points de vue – offre et demande – pour Ă©tudier la crise Ă©mergente des impayĂ©s. Nos analyses suggĂšrent que cette crise combine diffĂ©rents facteurs, les dĂ©rives de mission, le relĂąchement dans les rĂšgles de gestion et de gouvernance et des facteurs politiques

    Le cactus Opuntia tuna (L.) Mill. et ses formes d’usage dans la zone des Niayes au SĂ©nĂ©gal

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    Opuntia tuna est une espĂšce bien adaptĂ©e dans la zone des Niayes au SĂ©nĂ©gal. Sa prolifĂ©ration assez rapide est due en partie Ă  une sous exploitation suscitant ainsi un envahissement de quelques espaces agropastoraux. Dans une perspective de valorisation et de meilleure gestion de l’espĂšce, cette prĂ©sente Ă©tude a Ă©tĂ© conduite pour comprendre les formes d’usages et de gestion de la plante par les populations locales afin de la promouvoir pour renforcer leur rĂ©silience. L’étude a portĂ© sur cinq villages de la zone nord des Niayes auprĂšs de petits exploitants de maraichers. Des enquĂȘtes qualitatives par entretiens et groupes de discussion ont Ă©tĂ© conduites. Elles ont portĂ© sur le niveau de connaissance, les pratiques et usages connus du cactus, les contraintes liĂ©es Ă  sa prĂ©sence, les solutions adoptĂ©es ou envisagĂ©es et le niveau de perception sur sa valorisation. Les rĂ©sultats ont rĂ©vĂ©lĂ© de nombreux usages de la plante et de ses produits. Plus de la moitiĂ© des personnes enquĂȘtĂ©es utilise le cactus dans le domaine agricole. L’élevage, la pharmacopĂ©e et l’alimentation sont d’autres secteurs Ă©galement concernĂ©s par l’usage du cactus. Les analyses ont montrĂ© que la plupart des personnes enquĂȘtĂ©es (94%) admettent un degrĂ© d’envahissement trĂšs Ă©levĂ© de Opuntia tuna. Le niveau d’envahissement pourrait ĂȘtre liĂ©e Ă  la zoochorie selon 38% des hommes et 33% des femmes. La bonne adaptation de l’espĂšce dans la zone serait Ă©galement un facteur de prolifĂ©ration selon 33% des hommes et 23 % des femmes. Afin de pallier la prolifĂ©ration rapide du cactus les maraichers ont dĂ©veloppĂ© des stratĂ©gies de gestion telles que le brulis, la coupe et le dessouchage. Une meilleure gestion de cette espĂšce qui prĂ©sente de nombreux usages pour les maraichers de la zone des Niayes est nĂ©cessaire. De tels usages de l’espĂšce, valorisĂ©s davantage pourrait contribuer de façon significative Ă  la diversification des sources de revenus des communautĂ©s locales et au dĂ©veloppement durable de la zone des Niayes

    Socioeconomy of microfinance in Senegal : an approach in terms of value chain, territory and proximity

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    Cette thĂšse a pour objet l’analyse des potentialitĂ©s et limites de la microfinance dans la crĂ©ation ou la consolidation d’emploi au SĂ©nĂ©gal. Elle combine une analyse de la demande et de l’offre, en Ă©tudiant Ă  la fois le fonctionnement de certaines filiĂšres d’activitĂ© et le rĂŽle qu’y joue la microfinance, les stratĂ©gies d’implantation des IMFs puis la crise des impayĂ©s et de surendettement au SĂ©nĂ©gal qui est actuellement en Ă©mergence. Dans cette thĂšse trois grandes questions essentielles sont abordĂ©es. S’inspirant d’une approche en termes de filiĂšres, une premiĂšre question s’intĂ©resse Ă  la demande et analyse les potentialitĂ©s et limites de la microfinance dans le financement de diffĂ©rents secteurs d’activitĂ© comme la pĂȘche artisanale, le mareyage, la transformation de produits halieutiques, le commerce et l’artisanat. Nos analyses mettent en Ă©vidence d’une part l’existence de barriĂšres multiples Ă  la dynamisation de ces filiĂšres, qui vont bien au-delĂ  de l’accĂšs au crĂ©dit, et d’autre part la prĂ©sence de diverses formes de financement informel, souvent peu couteux, facilement accessibles et plus adaptĂ©s Ă  l’irrĂ©gularitĂ© et la saisonnalitĂ© des activitĂ©s. Au final, dans le contexte actuel, la microfinance se rĂ©vĂšle peu adaptĂ©e. S’inspirant des Ă©conomies de proximitĂ©, une seconde question s’intĂ©resse Ă  l’offre et Ă©tudie les stratĂ©gies d’implantation des institutions de microfinance. Nos analyses mettent en Ă©vidence deux stratĂ©gies principales : celles qui privilĂ©gient l’agglomĂ©ration dans des zones Ă  fort potentiel humain et Ă©conomique, crĂ©ant ainsi une concentration de la microfinance et une forte concurrence ; et celles qui en revanche se spĂ©cialisent et s’ancrent sur un territoire spĂ©cifique. Une troisiĂšme question combine les deux points de vue – offre et demande – pour Ă©tudier la crise Ă©mergente des impayĂ©s. Nos analyses suggĂšrent que cette crise combine diffĂ©rents facteurs, les dĂ©rives de mission, le relĂąchement dans les rĂšgles de gestion et de gouvernance et des facteurs politiques.The object of this thesis is to analyze the potential and limits of microfinance in the creation or preservation of employment in Senegal. It combines an analysis of supply and demand, by studying together some value chains and the role played by microfinance therein, MFIs’ establishment strategies, and issues related to unpaid-loan and over-indebtedness in Senegal that is now emerging. Three main questions are addressed in this thesis. Inspired by a value chain approach, the first question concerns the demand and analyses the potential and limits of microfinance in the financing of different sectors like artisanal fishing, fish trade, processing of marine products, trading and craftsmanship. The analysis reveals on one hand the existence of multiple barriers to the dynamism of these value chains which go far beyond access to credit and on the other hand the presence of diverse forms of informal financing, often less costly, easier to access and more adapted to the irregularity and seasonal nature of the activities. One conclusion is that, in the present context microfinance is not well suited. Using the model of local economy, the second question is related to supply and studies microfinance institutions establishment strategies. Findings evidence two main strategies: one that is centered on cities with a high human and economic potential, creating therefore a concentration of microfinance and strong competition; and the other that are more specialized and are territory-specific. The third question combines the two points of view – supply and demand – to study the emerging unpaid-loan issue. Our results show that several reasons preside to this issue, including a loss of cap in the mission, loose management and governance rules enforcement and political factors

    The Effects of Pandemics on the Vulnerability of Food Security in West Africa—A Scoping Review

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    The purpose of this paper was to show the effects of the Ebola and COVID-19 pandemics on food security vulnerability in West Africa. The methodology is based on a scoping literature review using the PRISMA method. The study showed that food security was affected by the restrictive measures in the different West African countries. In addition, it shows that this region is highly vulnerable to such crises, which can combine their effects with those of other events such as climate change and civil unrest. In both pandemics, all pillars of food security were affected. The effects on urban and rural centers may be very different. The study suggests a better understanding of the differences between rural and urban centers and between men and women and how long-term restraint measures can affect rural areas where agriculture is the main lever for reducing food insecurity. Food security must be seriously considered by governments when implementing restrictive measures during a pandemic. Consideration of health factors alone at the expense of food security can greatly exacerbate health problems and even increase cases of disease

    Do COVID-19 and Food Insecurity Influence Existing Inequalities between Women and Men in Africa?

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    This review sought to understand what is currently known about how the ongoing COVID-19 pandemic and restrictive measures are affecting food security and equality between women and men in all of Africa. A review of both the academic and grey literature was performed by following PRISMA guidelines. Results showed that a general disparity exists in gender-inclusive/-sensitive research. Most reported increases in inequalities between women and men were predictive only. Evidence-based articles found were mainly conducted online and target tertiary educated populations, among which neutral effects were found. A general lack of disaggregated data (e.g., women vs. men) was found to be a barrier in gaining a complete understanding of the situation on-the-ground. Furthermore, documents reporting on food security seldom included all four pillars (i.e., availability, access, utility, stability) in their analysis despite the reciprocal connection between them all. Within household disparities and the impacts on power relationships within households were also overlooked. Future studies must focus on rural settings and gender disaggregated interview processes as well as consider all pillars of food security. Doing so will help to better inform governments and humanitarian groups leading to better designed policies and social supports that target where they are most needed

    Participatory diagnosis and development of climate change adaptive capacity in the groundnut basin of Senegal: building a climate-smart village model

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    Up to now, efforts to help local communities out of the food-insecurity trap were guided by researcher (or other actors)-led decisions on technologies to be implemented by the communities. This approach has proved inefficient because of low adoption of the so-called improved technologies. This paper describes the strategic approaches to the development of a climate-smart village (CSV) model in the groundnut basin of Senegal. A CSV model is a participatory integrated approach using climate information, improved context-based technologies/practices aiming at reaching improved productivity (food and nutrition security), climate resilient people and ecosystem and climate mitigation. In this study, participatory vulnerability analysis, planning adaptation capacity and participatory communication for development were implemented, putting people affected by the impacts of climate change (CC) at the center of the approach. Four interdependent groups of activities/domains, namely—local and institutional knowledge, use of climate information services, development of climate-smart technology and local development plans, were covered. It was emphasized, how all this taken together could create improved livelihoods for women, men and vulnerable groups. Results: The approach made it possible to involve local people in the decision-making process for the development of their adaptation capacity to CC. It also helped to set up an overall land management process by identifying and addressing environmental (sustainable resource management, ecosystem resilience) and socioeconomic (institutional organization, empowerment, poverty alleviation and food security) challenges. A monitoring survey revealed that farmers appreciate well this participatory approach compared to previous top-down approach in that the former allow them to own the process. Also determinant drivers of adoption of the technologies were identified. Conclusion: Scaling this community development model in sites with similar climatic and socioeconomic conditions could help in contributing toward achieving food security in rural areas at wider scale because of better enthusiasm and engagement from rural farmers to pursue solution to their con

    Investir dans la gestion durable des terres au SĂ©nĂ©gal pour attĂ©nuer les conflits d’usage. SynthĂšse des quatre cas d’étude ELD au SĂ©nĂ©gal : ForĂȘt classĂ©e de Pata (Kolda), Kamb (Louga), Mbar Diop (ThiĂšs) et Daga Birame (Kaffrine): Un rapport de lÂŽInitiative ELD dans le cadre du projet « Inverser la dĂ©gradation des terres en Afrique par l'adoption Ă  grande Ă©chelle de l'agroforesterie »

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    RĂ©sultats scientifiques clĂ©sLe SĂ©nĂ©gal est sujet Ă  la dĂ©gradation des terres et a mis en place des mesures de rĂ©habilitation qui ont permis son inversion par endroit. Dans un contexte oĂč les terres deviennent de plus en plus rares, avec des empiĂštements d’un usage qui pĂ©nalise nĂ©cessairement d’autres usages, il devient important de pouvoir investir de maniĂšre judicieuse, efficace et efficiente dans la restauration des terres mais aussi d’avoir des moyens d’arbitrage entre diffĂ©rents usages des terres. Ceci est d’autant plus important au Sahel oĂč la question de la sĂ©curitĂ© alimentaire reste primordiale au vu de la forte pression dĂ©mographique. Quatre cas Ă©tudes ELD ont Ă©tĂ© Ă©tablis au SĂ©nĂ©gal, afin d’estimer le coĂ»t de la dĂ©gradation des terres et surtout d’évaluer la viabilitĂ© de mesures de restauration des terres des points de vue financier et Ă©conomique. Il s’agit ici d’appliquer une dĂ©marche scientifique pour identifier les mesures de rĂ©habilitation avec un retour suffisant par rapport aux ressources investies (financiĂšres, matĂ©rielles, humaines et naturelles) et de poser quelques Ă©lĂ©ments d’arbitrages possibles entre diffĂ©rents usages.Ces quatre cas d’étude ont Ă©tĂ© choisis de maniĂšre Ă  donner un aperçu des diffĂ©rentes situations rencontrĂ©es Ă  travers le pays, notamment en termes de dĂ©gradation des terres. Les cas d’étude se focalisent sur les zones de Kamb dans la rĂ©gion de Louga (zone Ă  vocation sylvo-pastorale), Mbar Diop dans la rĂ©gion de ThiĂšs (zone reforestĂ©e sur une concession miniĂšre exploitĂ©e), la ForĂȘt classĂ©e de Pata dans la rĂ©gion de Kolda en Casamance (sujette Ă  la dĂ©forestation), et le village de Daga Birame dans la rĂ©gion de Kaffrine (zone du bassin arachidier). Toutes les zones choisies sont sujettes Ă  une surexploitation des ressources naturelles, d’autant plus forte lorsque ces ressources sont en accĂšs libre, avec des situations typiques de la « TragĂ©die des Communs » dĂ©crite par Garrett Hardin.Les bĂ©nĂ©fices retirĂ©s des terres ont des formes multiples. Les populations tirent des services Ă©cosystĂ©miques d’approvisionnement comme les produits des cultures sur des parcelles agricoles individualisĂ©es, du bois Ă©nergie, du bois d’Ɠuvre, du bois de service, des matĂ©riaux pour l’artisanat, du pĂąturage aĂ©rien et des produits forestiers non ligneux dĂ©rivĂ©s de parcelles communautaires boisĂ©es. Les Ă©cosystĂšmes ont une fonction importante de rĂ©gulation du climat au niveau local, reconnue par les populations, comme au niveau global en stockant du carbone dans les vĂ©gĂ©taux et les sols. Des Ă©cosystĂšmes soumis Ă  une moindre dĂ©gradation des terres permettent une meilleure rĂ©gulation des flux de nutriments dans les sols et une amĂ©lioration de la disponibilitĂ© en eau. Les services Ă©cosystĂ©miques culturels issus des terres dans les zones Ă©tudiĂ©es sont beaucoup plus limitĂ©s. Ils sont liĂ©s aux cĂ©rĂ©monies traditionnelles, l’ombrage, et les activitĂ©s rĂ©crĂ©atives et d’écotourisme. Les cas d’étude ELD au SĂ©nĂ©gal, de par la nature des zones Ă©tudiĂ©es et leur contexte socio-Ă©conomique, sont dominĂ©s par les services d’approvisionnement dans les zones cultivĂ©es et celles sous couvert forestier. La plupart de ces services servent de principaux moyens de subsistance aux populations locales et peu sont Ă  vocation marchande hormis les cultures de rente (arachide, manioc).La dĂ©gradation des terres prĂ©sente plusieurs visages et se matĂ©rialise par une rĂ©duction du couvert vĂ©gĂ©tal (Kamb, ForĂȘt classĂ©e de Pata), une Ă©rosion hydrique et Ă©olienne entraĂźnant des pertes de fertilitĂ© des sols (Kamb, ForĂȘt classĂ©e de Pata, Daga Birame), l’exportation intĂ©grale des produits des terres entraĂźnant des pertes de fertilitĂ© des sols (Daga Birame), la perte des terres totale par l’expansion d’une mine Ă  ciel ouvert avec des impacts liĂ©s aux Ă©missions de poussiĂšre sur les zones voisines (Mbar Diop).La dĂ©gradation des terres reprĂ©sente 18 % de la superficie de Kamb et une perte de services Ă©cosystĂ©miques reprĂ©sentant 4,67 milliards de FCFA sur 7 ans, soit en moyenne 667 millions FCFA par an et environ 10 fois le budget 2018 de la commune. La perte de ces services pose problĂšme aux populations locales sĂ©dentaires, notamment les agriculteurs prĂ©sents dans la zone sylvo-pastorale. Dans la ForĂȘt classĂ©e de Pata, les zones agricoles et d’habitations humaines reprĂ©sentent actuellement 50 % de la surface de la ForĂȘt classĂ©e et un manque Ă  gagner de 691 milliers FCFA. Ce manque Ă  gagner pour les Ă©leveurs et forestiers est loin d’ĂȘtre compensĂ© par les avantages tirĂ©s par les agriculteurs des cultures qui ont remplacĂ© le couvert forestier : le coĂ»t de la dĂ©gradation de la forĂȘt (manque Ă  gagner) est supĂ©rieur au coĂ»t d’opportunitĂ© du maintien du couvert forestier (revenus agricoles). De maniĂšre agrĂ©gĂ©e, les moyens de subsistance des populations locales sont rĂ©duits avec la dĂ©gradation du couvert forestier, ce qui engendrerait une perte de bien-ĂȘtre collectif. La ForĂȘt classĂ©e de Guimara, voisine de Pata, ne subit pas la mĂȘme dĂ©forestation grĂące Ă  une mobilisation des Ă©leveurs pour faire respecter le statut de forĂȘt classĂ©e. Ces rĂ©sultats suggĂšrent que la « mise sous cloche » de zones pour leur conservation (Pata) ou pour leur exploitation (vocation de la zone de Kamb) n’est pas toujours adaptĂ©e, surtout si les activitĂ©s Ă©conomiques Ă©voluent dans le temps de maniĂšre Ă  permettre aux populations locales d’assurer leur subsistance et de rĂ©pondre Ă  leurs besoins multiples et hĂ©tĂ©rogĂšnes. Le manque de discussion multi-acteurs et surtout le manque d’arbitrage effectif en cas de conflit d’usage contribuent Ă  cristalliser des conflits sociaux forts.La majoritĂ© des mesures de gestion plus durable des terres Ă©valuĂ©es apportent non seulement des bĂ©nĂ©fices financiers supĂ©rieurs au statu quo pour les utilisateurs des terres mais aussi des retombĂ©es Ă©conomiques pour la sociĂ©tĂ© sĂ©nĂ©galaise dans son ensemble. Les valeurs des indicateurs Ă©conomiques sont dĂ©taillĂ©es dans le Tableau 7Tableau 6 de ce rapport. Les valeurs actualisĂ©es nettes (VAN) positives des bĂ©nĂ©fices des mesures additionnels Ă  par rapport Ă  ceux du statu quo indiquent que les mesures de gestion durables de terres Ă©tudiĂ©es sont prĂ©fĂ©rables au statu quo (taux d’actualisation de 10 %). Les taux de rendements internes (TRI) - reprĂ©sentant le taux de retour de toutes les ressources investies dans le projet non seulement en termes de capital mais aussi de ressources humaines (travail) et de ressources naturelles - sont supĂ©rieurs au coĂ»t d’opportunitĂ© du capital pris comme Ă©gal Ă  10 %. Ces valeurs de TRI suggĂšrent qu’un franc CFA de ressources investies dans la gestion plus durable des terres - sous forme de capital, de travail humain et de ressources naturelles - amĂšne un gain qui reprĂ©sente une valeur monĂ©taire d’au moins 10 FCFA.Les exceptions rencontrĂ©es sont des mesures Ă©valuĂ©es Ă  Kamb (Louga) et Mbar Diop (ThiĂšs). A À Kamb, la jachĂšre dans les zones de cultures pluviales n’est pas viable Ă  court et moyen terme, non plus que les amĂ©nagements dans les zones sous gestion collective (forĂȘt galerie, savane et steppe). Ceci pourrait expliquer que ces mesures sont progressivement abandonnĂ©es par les populations locales. A À Mbar Diop, les populations utilisant les terres proches de la mine subissent un manque Ă  gagner important malgrĂ© la reforestation accrue avec la plantation de manguiers et d’anacardiers. La non prise en compte de ce manque Ă  gagner lors de la relocalisation pourrait expliquer le niveau de malaise social dans la zone. Une rĂ©flexion plus poussĂ©e est nĂ©cessaire avant de recommander ou d’invalider la pertinence de ces mesures du point de vue Ă©conomique, d’autant plus que les recommandations changent avec le paramĂ©trage de l’analyse. Une meilleure analyse des structures de gouvernance pourrait aider Ă  identifier les blocages institutionnels Ă  la viabilitĂ© des options proposĂ©es, notamment concernant l’organisation et la gestion collective des ressources.L’ingĂ©nierie financiĂšre peut ĂȘtre mobilisĂ©e pour aider les populations Ă  lever les barriĂšres financiĂšres Ă  l’investissement de dĂ©part. Le manque de capital Ă  investir et les manques Ă  gagner des annĂ©es d’investissement pourraient agir comme barriĂšre Ă  l’adoption de mesures par ailleurs rentables financiĂšrement dans la durĂ©e. C’est le cas pour la domestication de variĂ©tĂ©s amĂ©liorĂ©es de Ziziphus mauritiana et de Tamarindus indica Ă  Daga Birame (Kaffrine), qui demande un investissement consĂ©quent la premiĂšre annĂ©e, beaucoup plus important que les moyens du village. L’aide apportĂ©e pour attĂ©nuer ce coĂ»t initial peut se faire sous forme de crĂ©dit par des institutions financiĂšres ou de subvention (partielle ou totale) par les collectivitĂ©s, l’État ou des organisations internationales d’aide au dĂ©veloppement, et/ou des rĂ©ductions des coĂ»ts de transaction associĂ©s aux diffĂ©rents instruments financiers. Elle peut ĂȘtre au bĂ©nĂ©fice d’un individu ou d’un groupe auto-structurĂ© (coopĂ©rative, association, etc.) et ĂȘtre calibrĂ©e en fonction du niveau de rentabilitĂ© attendu.Les mesures de gestion plus durable des terres s’appliquant aux activitĂ©s visant Ă  gĂ©nĂ©rer des rentrĂ©es d’argent liquide (cultures de rente) et Ă  maximiser les revenus se montrent trĂšs sensibles Ă  la façon dont sont structurĂ©es les analyses coĂ»ts-bĂ©nĂ©fices. Par exemple, les analyses pour Pata, Kamb et Mbar Diop ont des rĂ©sultats trĂšs contrastĂ©s en fonction de la façon dont a Ă©tĂ© paramĂ©trĂ©e l’analyse. Les conclusions tirĂ©es des indicateurs sont dans certains cas trĂšs sensibles au taux d’actualisation utilisĂ©. Leurs rĂ©sultats sont Ă  considĂ©rer avec prĂ©caution et Ă  affiner en fonction de situations spĂ©cifiques afin de dĂ©river des prĂ©conisations scientifiquement robustes.Les autres rĂ©serves Ă©mises sur les conclusions tirĂ©es des analyses coĂ»ts-bĂ©nĂ©fices sont liĂ©es aux valeurs particuliĂšrement fortes des indicateurs Ă©conomiques. Les terres considĂ©rĂ©es sont dĂ©gradĂ©es et avec une marge de progression trĂšs forte, ce qui pourrait expliquer les valeurs obtenues. Une explication alternative est qu’un biais cognitif induise lors des enquĂȘtes une surestimation par les populations des bĂ©nĂ©fices dĂ©rivĂ©s de l’environnement et une sous-estimation des coĂ»ts, notamment de main d’Ɠuvre familiale. Ce biais pourrait fausser le paramĂ©trage des analyses coĂ»ts-bĂ©nĂ©fices et augmenter la viabilitĂ© des mesures Ă©tudiĂ©es par rapport Ă  la rĂ©alitĂ© de terrain. Ce biais ne peut ĂȘtre rĂ©duit que par un travail avec les acteurs s’inscrivant dans la durĂ©e.Contrairement au discours dominant, dans les quatre zones d’étude considĂ©rĂ©es, les rĂ©sultats des analyses coĂ»ts-bĂ©nĂ©fices suggĂšrent que le manque de moyens financiers n’est pas une barriĂšre Ă  l’action Ă  court terme. Les incitations financiĂšres et Ă©conomiques devraient ĂȘtre suffisantes pour que ces mesures soient adoptĂ©es « naturellement » par les populations. Les barriĂšres Ă  l’action ne sont ni financiĂšres ni Ă©conomiques. Les rĂ©sultats des analyses coĂ»ts-bĂ©nĂ©fices justifient l’utilisation de financements privĂ©s pour l’adoption de ces mesures, voire l’auto-financement de l’adoption de ces mesures par les populations elles-mĂȘmes. La mobilisation d’instruments Ă©conomiques classiques (subventions, taxes, quotas, permis Ă©changeables) pour l’adoption de ces mesures de gestion ne se justifie donc pas, voire reprĂ©senterait mĂȘme un gaspillage d’argent public dans certaines zones.L’abandon progressif des mesures Ă©valuĂ©es par les populations, ce malgrĂ© leur rentabilitĂ© financiĂšre et Ă©conomique globale apparente, suggĂšre que d’autres barriĂšres Ă  l’adoption sont Ă  l’Ɠuvre. Les Ă©tudes ELD ne sont pas une Ă©tude de toutes les barriĂšres Ă  l’action de maniĂšre exhaustive, mais une Ă©valuation de la viabilitĂ© Ă©conomique d’actions donnĂ©es pour une durĂ©e donnĂ©e. Nous ne pouvons que spĂ©culer sur les vraies barriĂšres Ă  l’adoption en jeu au SĂ©nĂ©gal. Il est cependant possible de tirer quelques Ă©lĂ©ments Ă  partir des contextes des quatre Ă©tudes ELD rĂ©sumĂ©es dans ce rapport pour essayer d’identifier les barriĂšres Ă  l’adoption possibles qui mĂ©riteraient une analyse spĂ©cifique plus poussĂ©e.Le manque de sensibilisation et de diffusion d’informations techniques semble limiter l’adoption de mesures de gestion plus durable des terres par les populations. Les populations considĂ©rĂ©es dans ces Ă©tudes sont souvent plus prĂ©occupĂ©es par assurer leur subsistance aujourd’hui que de rĂ©flĂ©chir Ă  comment amĂ©liorer de maniĂšre durable leurs moyens d’existence. Elles ont peu de contrĂŽle sur leur systĂšme de production, dĂ©pendant fortement de la pluviomĂ©trie, de la qualitĂ© de l’écosystĂšme et de sa capacitĂ© Ă  se rĂ©gĂ©nĂ©rer. Elles ne semblent pas toujours connaĂźtre ou maĂźtriser les alternatives possibles Ă  leurs pratiques actuelles, ou les pratiques qui pourraient ĂȘtre adoptĂ©es en complĂ©ment de leurs pratiques actuelles afin de pĂ©renniser leurs moyens d’existence.Le manque de filiĂšres de production et de commercialisation structurĂ©es semble limiter l’adoption de mesures de gestion plus durable des terres par les populations. L’accĂšs aux intrants reste problĂ©matique pour les utilisateurs des terres Ce dĂ©veloppement pourrait induire un passage Ă  une exploitation plus intensive des terres, limitant ainsi les besoins de dĂ©frichage et conflits d’usage associĂ©s.Il est clair que la plupart des situations rencontrĂ©es sur le terrain au SĂ©nĂ©gal dans le cadre des quatre cas d’étude ELD impliquent une surexploitation des ressources typique de la « TragĂ©die des Communs ». Cette TragĂ©die survient de droits d’usages difficilement sĂ©curisables, soit de par le manque de lĂ©gislation claire et spĂ©cifique connue des populations, soit parce que l’exclusivitĂ© des bĂ©nĂ©fices pour un acteur ne peut ĂȘtre garantie, ou parce que l’organisation collective semble dysfonctionnelle. La mobilisation d’outils d’« ingĂ©nierie sociale » pourrait permettre de surmonter cette TragĂ©die et les situations gagnants-perdants associĂ©es en allant vers des situations gagnants-gagnants au SĂ©nĂ©gal.En conclusion, les barriĂšres Ă  l’adoption de la majeure partie des mesures de gestion plus durable des terres Ă©tudiĂ©es au SĂ©nĂ©gal ne sont globalement ni financiĂšres ni Ă©conomiques ; les vrais blocages sont ailleurs. Subventionner l’adoption de pratiques spĂ©cifiques n’apporterait pas de solution durable au problĂšme de dĂ©gradation des terres et de dĂ©gradation des moyens d’existence des populations du SĂ©nĂ©gal. Pour promouvoir de maniĂšre indirecte une gestion plus durable par les utilisateurs des terres, des alternatives pourraient ĂȘtre explorĂ©es de maniĂšre plus systĂ©matique, en mettant l’accent sur la construction d’un environnement plus favorable Ă  l’adoption et la rĂ©duction des risques et incertitudes. Le problĂšme n’est pas le manque de rentabilitĂ© des mesures, mais semblerait plutĂŽt liĂ© aux problĂšmes structurels dĂ©jĂ  bien connus et documentĂ©s d’organisation insuffisante du systĂšme de production et de gouvernance inadaptĂ©e Ă  la gestion des ressources naturelles partagĂ©es. Une clarification auprĂšs des populations de leurs droits et responsabilitĂ©s pour la gestion des terres dont elles tirent leur subsistance, avec un travail au niveau de la rĂ©ception de cette information par les populations, pourrait aider Ă  lever certains blocages Ă  l’adoption. L’ingĂ©nierie financiĂšre et l’ingĂ©nierie sociale pourraient ĂȘtre mobilisĂ©es pour aider Ă  surmonter les blocages Ă  l’investissement et les situations de TragĂ©die des Communs. Une approche systĂ©mique du changement serait nĂ©cessaire pour permettre un impact de terrain visible et Ă  plus large Ă©chelle
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