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Du marron à la chùtaigne d'ArdÚche. La relance d'une production agricole « traditionnelle »
PrĂ©sentation de l'objet de recherche Ma recherche porte sur la relance de la production de chĂątaignes en ArdĂšche et sur ses dispositifs de qualification patrimoniale. L'ArdĂšche est le premier dĂ©partement producteur de chĂątaignes, en volume vendu. L'activitĂ© reprĂ©sente, selon les cas, 40 Ă 60 % du revenu d'une exploitation de moyenne montagne, et vient complĂ©ter d'autres productions fruitiĂšres (abricots, pĂȘches, petits fruits rouges, cerises, vigne, kiwi, essentiellement) ou animales (o..
Conserver ensemble patrimoines naturel et culturel
Les ruines fĂ©odales des Vosges du Nord constituent un patrimoine exemplaire de lâintrication forte, complexe et parfois â mais pas systĂ©matiquement â problĂ©matique entre la nature et la culture. Hauts lieux de la culture locale mis en valeur dĂšs la fin du XIXe par une association emblĂ©matique, elles portent en elles une tension particuliĂšrement intĂ©ressante. En effet, dâun cĂŽtĂ© les ruines sont protĂ©gĂ©es en partie ou en totalitĂ© au titre des Monuments historiques et doivent par consĂ©quent ĂȘtre lâobjet de soins conservatoires attentifs. De lâautre, situĂ©es en pleine nature au cĆur dâimmenses territoires forestiers dont lâexploitation a constituĂ© une des bases de lâĂ©conomie locale, elles appartiennent Ă des gestionnaires sylvicoles qui nâont ni les moyens ni les compĂ©tences pour sâemployer Ă leur conservation. Pour saisir la complexitĂ© de cet enchevĂȘtrement entre intĂ©rĂȘt naturel et intĂ©rĂȘt culturel, il est intĂ©ressant de questionner ces ruines non seulement du point de vue des actions conservatoires quâelles exigent mais Ă©galement du point de vue de leur rĂ©ception. En prenant appui sur la conceptualisation pionniĂšre dâAloĂŻs Riegl, on intĂšgre ainsi un acteur particuliĂšrement dĂ©cisif dans la question patrimonialeâ: le public. SâintĂ©resser Ă la rĂ©ception des ruines pose la question de leur partage et de leur appropriation par la diversitĂ© dâacteurs qui sâen revendiquent, quâelles convoquent et/ou qui sont chargĂ©s de les entretenir et de les protĂ©ger. Comment protĂ©ger dans le mĂȘme temps la nature et la culture dans de tels sites prĂ©cisĂ©ment fondĂ©s sur lâimbrication de ces deux dimensionsâ? Que faire lorsque les grimpeurs, qui ont leurs habitudes sur telle ruine devenue un site dâescalade rĂ©putĂ©, se trouvent face au faucon pĂšlerin qui dĂ©cide de revenir y nicherâ? Lâanalyse de ce genre dâajustements incite Ă revenir sur lâopposition tranchĂ©e entre nature et culture et conduit Ă considĂ©rer les arbitrages Ă chaque fois circonstanciĂ©s qui prĂ©sident au partage, Ă lâappropriation et Ă la conservation de ces sites.Conserving Natural and Cultural Heritages Together The feudal ruins in Northern Vosges constitute a heritage that epitomizes the strong, complex and sometimes - though not systematically- problematic entangling of nature and culture. As Meccas of local culture, valued since the end of the 19th century by an emblematic association, they manifest a particularly interesting tension. On the one hand, the ruins are partly or entirely protected as Historical Monuments and must consequently come under curatorsâ attentive care. On the other hand, located in the wild, at the heart of huge forest areas whose exploitation constitutes one of the sources of the local economy, they belong to sylvicultural administrators who have neither the means nor the skills necessary for their conservation. In order to grasp the complex overlapping between natural and cultural interests, these ruins must be examined both from the point of view of curatorsâ actions that are necessary but also from the point of view of their reception. Based on the pioneer conceptualisation of AloĂŻs Riegel, a particularly decisive actor like the public is included in the heritage question. Interest in the reception of ruins raises the question of their appropriation and sharing by a variety of actors who claim, who are summoned and/or who are responsible for maintaining and protecting the ruins. How can nature and culture be protected in such sites founded precisely on the intricate involvement of these two dimensions? What can be done when climbers with their own habits on ruins, well-known as climbing sites, find themselves faced with the peregrine falcon that has come to nest there? Analyzing this kind of adjustment calls for a revision of the clear-cut opposition between nature and culture and always leads to a consideration of detailed choices that govern the division, appropriation and conservation of these sites
Faire lutte de tout arbre
Depuis une dizaine dâannĂ©es, lâarbre est au cĆur de mots dâordre attirant lâattention sur la dĂ©gradation des environnements menacĂ©s par lâindustrialisation et la financiarisation de la nature. Une lutte pour et par lâarbre prend ainsi corps dans un espace public traversĂ© par des revendications multiples politiques, Ă©cologiques, sociales. Lâarbre en est Ă la fois lâobjet, le partenaire et la figure de proue. Cet article explore une forme de lutte pour et avec un arbre singulier et « attachant », le chĂątaignier. En suivant ses humains â ceux qui en ont parlĂ© et ceux qui en ont vĂ©cu dans un des territoires qui lui reste dĂ©diĂ©, lâArdĂšche â il montre comment, le chĂątaignier apparaĂźt comme la figure mĂȘme de la rĂ©sistance et de la gĂ©nĂ©rositĂ©, liant et rassemblant les hommes. Lâarbre et sa sociĂ©tĂ© â la chĂątaigneraie â ont Ă©tĂ© engagĂ©s dans des luttes collectives menĂ©es avec opiniĂątretĂ© et gĂ©nie, contre la misĂšre et un dĂ©coupage un peu trop pur du monde, qui nâest pas sans faire Ă©cho aux luttes actuelles.For the past ten years or so, the tree has been at the heart of watchwords drawing attention to the degradation of environments threatened by the industrialization and financialization of nature. A struggle for and through trees is taking shape in a public space crossed by multiple political, ecological and social demands. The tree is at the same time the object, the partner and the figurehead of this struggle. This article explores a form of struggle for and with a singular and âendearingâ tree, the chestnut tree. By following its humans âthose who have talked about it and those who have lived in one of the territories that remains dedicated to it, the ArdĂšcheâ it shows how the chestnut tree appears as the very figure of resistance and generosity, binding and bringing humans together. The tree and its society âthe chesnut forestâ have been engaged in collective struggles led with determination and genius, against misery and a somewhat too pure division of the world, which echoes current struggles
De Cabanons en cabanes
Dans le Sud-Est de la France, le pastoralisme repose sur lâexploitation successive de diffĂ©rents pĂąturages qui permettent de disposer tout au long de lâannĂ©e de ressources fourragĂšres mangĂ©es sur pied par les troupeaux. Un tel systĂšme est fondĂ© sur lâitinĂ©rance et le gardiennage quotidien des bĂȘtes par un berger qui suit le troupeau dans ses dĂ©placements annuels, dont lâampleur est variable. La transhumance, par laquelle hommes et bĂȘtes quittent, Ă la fin du printemps, la plaine pour les pĂąturages alpins, sâinscrit dans ce systĂšme dâĂ©conomie fourragĂšre qui caractĂ©rise de nombreuses cultures pastorales de MĂ©diterranĂ©e et dâailleurs. Cette organisation suppose une mobilitĂ© rĂ©sidentielle que peu dâĂ©tudes questionnent et dont nous proposons une premiĂšre approche Ă partir de lâĂ©levage ovin transhumant de la Crau. On sâattache Ă dĂ©crire et analyser les diffĂ©rents habitats des bergers transhumants, du cabanon de Crau Ă la cabane dâalpage, dans un contexte de transformation forte du mĂ©tier de berger. Celle-ci tient, dâune part, Ă lâĂ©volution des caractĂ©ristiques sociologiques (fĂ©minisation, rajeunissement) dâune activitĂ© en voie de professionnalisation (formation et qualification accrue, lĂ©gitimitĂ© environnementale). Elle tient dâautre part Ă lâinstallation du loup, depuis 1992, dans les territoires pastoraux alpins. Cet Ă©vĂ©nement a considĂ©rablement bouleversĂ© les fondements du pastoralisme qui sâĂ©tait dĂ©veloppĂ© en lâabsence de ce prĂ©dateur, dont le retour a trĂšs brutalement imposĂ© une rĂ©organisation des pratiques dâĂ©levage en montagne. Câest dans ce contexte trĂšs particulier que nous examinons les formes et les modalitĂ©s de la mobilitĂ© rĂ©sidentielles des bergers tout au long de lâannĂ©e, en nous focalisant particuliĂšrement sur lâhabitat en montagne. En effet, nous montrons en quoi la prĂ©sence du loup rend encore plus dĂ©cisive et stratĂ©gique la double fonction, rĂ©sidentielle et pastorale, des cabanes dâalpage dont une version directement liĂ©e Ă la situation â les cabanes dâappoint ou cabanes « prĂ©dation » â commence Ă sâinstaller dans le paysage Ă des altitudes qui nâont jamais connu la moindre construction.In the south eastern regions of France, pastoralism is based on the successive exploitation of different pastures allowing for all year round use of fodder resources through grazing. Such a system is founded on itinerancy by a shepherd who looks after the animals on a daily basis and follows them in their yearly changes of location, the scale of which is variable. The transhumance, during which men and animals leave the plains for alpine pastures at the end of spring, forms part of the fodder economy system, which characterises many pastoral cultures around the Mediterranean and elsewhere. Such an organisation implies the residential mobility of shepherds which few studies have so far questioned and which we propose to consider for the first time using the example of ovine transhumant breeding in the Crau. We focus on describing and analysing the various houses of transhumant shepherds, from the Crau hut [cabanon] to the cabin [cabane] in alpine pastures, set in the context of great changes to the shepherdsâ occupation. These changes result on the one hand from the evolution of the sociological features (increase in women and in younger people) of an activity which is becoming a full professional occupation (training and increasing qualification, environmental legitimacy). On the other hand, they result from the return of wolves to the alpine pastures since 1992. This has considerably altered the foundations of pastoralism, which had developed in the absence of the predator, the return of which has very brutally imposed a reorganisation of breeding practices in the mountains. Our examination of the forms and conditions of shepherdsâ yearly residential mobility is set against this particular context and focusses on mountain habitats. As we demonstrate, the wolfâs presence makes the double function, i.e. residential and pastoral, of alpine cabin even more crucial and strategic, in that a specific type of cabin especially adapted to these new circumstances - namely âauxiliaryâ or âpredationâ cabin - is starting to appear at altitudes where man-made structures had never before been seen
« Berger, point barre »
Cet article est consacrĂ© Ă lâanalyse dâune figure singuliĂšre de lâĂ©levage mĂ©diterranĂ©en que lâon observe depuis les annĂ©es 2000, celle des Ă©leveurs ovins pastoraux dans les Alpes du Sud. AprĂšs avoir soulignĂ© la spĂ©cificitĂ© des parcours biographiques de ces derniers, nous montrons en quoi leur rhĂ©torique professionnelle se cristallise autour de trois Ă©lĂ©ments : la nĂ©cessitĂ© de lâherbe pour le troupeau, comme lieu de vie et comme mode dâalimentation, la passion et la libertĂ©. Nous analysons la façon dont les Ă©leveurs pastoraux objectivent leurs pratiques, les confrontant Ă celles des Ă©leveurs agropastoraux qui incarnent la norme locale. Faisant valoir un point de vue original sur le troupeau, critiquant certaines pratiques des agropastoraux et revendiquant leur proximitĂ© avec les bergers, ils font valoir une façon originale de sâengager dans les activitĂ©s dâĂ©levage. Notre analyse vise Ă poser quelques jalons dans lâanalyse de ce modĂšle Ă©mergent, qui nous aide Ă comprendre les enjeux et les dynamiques de renouvellement de lâĂ©levage bas-alpin.This article analyses a unique figure present in Mediterranean farming since the 2000s in the form of pastoral sheep farmers in the southern Alps of France. We begin by underscoring the unique life experience of such farmers and then show how their professional rhetoric is based on three elements: the importance of grass for their flocks (as a place to live and as a food source), passion and freedom. We analyse how these pastoral farmers objectify their practices and confront them with those of the agro-pastoral farmers who constitute the local norm. They have an original point of view on their flocks, criticize certain agro-pastoral practices and defend their proximity with shepherds as they promote an original means of engaging in farming. We aim to provide a few markers for the analysis of this emerging model to help understand the issues and new trends underway in sheep farming in the Alpes de Haute Provence department
Itinéraires croisés et relations entre éleveurs et salariés dans les Alpes du Nord
Dans cet article, le phĂ©nomĂšne de substitution de la main-dâĆuvre familiale par de la main-dâĆuvre salariĂ©e, dans des exploitations dâĂ©levage des Alpes du Nord est analysĂ©, en croisant les parcours dâĂ©leveurs-employeurs et de salariĂ©s, et en confrontant leurs expĂ©riences du salariat. Il est montrĂ© comment le salariat agricole est susceptible de sĂ©curiser l'exploitation et les parcours professionnels des salariĂ©s. Cette sĂ©curisation passe par lâapprentissage et la mise en condition de la fonction dâemployeur pour les exploitants et de la condition physique du travail en Ă©levage pour les salariĂ©s.We analyse the substitution of family workforce by wage workers in livestock farming systems from the Northern Alps, by crossing their life paths and confronting their experience of wage labour. We show how wage labour is used to secure the farm and the career path of wage workers. This securizing goes through the learning and conditioning of the function of employer for the farmers and the physical condition of farm labour for the wage workers
Lâautonomie entre marchĂ©, rapport Ă la nature et production de soi. Approche sociologique des pratiques apicoles
Depuis les annĂ©es 1990, lâapiculture traverse une crise importante caractĂ©risĂ©e par la mortalitĂ© accrue des colonies dâabeilles. Le maintien et le renouvellement du cheptel sont, dĂšs lors, une prĂ©occupation centrale pour les apiculteurs, quel que soit leur statut (amateur, double actif, professionnel). On sâemploiera Ă montrer que les techniques de renouvellement des colonies sont indissociables des objectifs poursuivis, des conceptions de lâapiculture, mais Ă©galement dâun ensemble de contraintes (environnement, maladies, alĂ©as climatiques, maĂźtrise technique, etc.) et tĂ©moignent de la recherche dâautonomie. Cette derniĂšre Ă©tant envisagĂ©e comme moyen de rĂ©duire sa dĂ©pendance vis-Ă -vis de lâextĂ©rieur, mais aussi dans la perspective de Gorz, Ă savoir la libertĂ© crĂ©atrice du sujet.Since the 1990s, beekeeping has been going through a major crisis characterized by increased mortality of bee colonies. The maintenance and renewal of livestock is therefore a central concern for beekeepers, whatever their status (enthousiast, multi-active, professional). We will try to show that colony renewal techniques are inseparable from the objectives pursued, from the conceptions of beekeeping, but also from a set of constraints (environment, diseases, climat change, technical control, etc.) and testify to the search for autonomy. The latter is envisaged as a means of reducing its dependence on the outside world but also from Gorzâs perspective, namely the creative freedom of the subject
DĂ©jouer le temps et lâespace, reprendre du pouvoir
Image dâouverture ĂpiciĂšre EwĂ©, vendant des cubes Maggi, des petits sacs de tomates, piments, combo, manioc... MarchĂ© de Ho (Volta, Ghana) 2007. Pour circuler et ĂȘtre Ă©ventuellement stockĂ©s, les aliments doivent ĂȘtre conditionnĂ©s. Ces techniques de conservation engagent des temporalitĂ©s distinctes selon les aliments. ©âFrĂ©dĂ©ric Joulian ApprĂ©hendĂ©e Ă des Ă©chelles diverses et traversĂ©e par des enjeux qui vont de la sĂ©curitĂ© («ânourrir le mondeâ») Ă la souverainetĂ© alimentaires (droit des peupl..
The 'others' amongst 'them' â selection categories in European resettlement and humanitarian admission programmes
The chapter looks at categorisations as a form of âotheringâ in the context of European refugee resettlement. Selection categories in resettlement provide insights into statesâ preferences, when given the possibility to effectively select refugees before they present themselves at the border. As such, categorisations in such programmes are ways of othering within the group of âothersâ, excluding but also including according to three logics: humanitarian, security and assimilability. The chapter provides a panoramic view of official selection categories of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), European Member States, and the European Union (EU). The analysis shows that, while resettlement is framed as a humanitarian policy for the âmost vulnerableâ, some European statesâ programmes and recent EU propositions indicate that besides a humanitarian logic, security and assimilability logics of âotheringâ also draw the boundaries of access to this privileged form of refugee protection
Vanessa Manceron, Une Terre en partage. Liens et rivalités dans une société rurale
Dans son ouvrage, Une terre en partage. Liens et rivalités dans une société rurale, Vanessa Manceron (CNRS) montre comment la structure sociale de la Dombes conditionne l'accÚs aux ressources naturelles (leur partage, leur production et leur exploitation) de ce territoire tout à fait singulier (une région d'étangs artificiels unique en Europe, au nord de l'agglomération Lyonnaise). Le livre est préfacé par Laurence Bérard dont l'auteur dit poursuivre, mais « sous un angle nouveau », les trava..
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