32 research outputs found

    Le développement de l'industrie du nickel et la transformation de la valeur environnementale en NouvelleCalédonie

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    Abstract: New Caledonia is characterized by cultural diversity, and human occupation of the territory is divided. A Melanesian, Kanak agrarian society (about 40% of the total population), and a largely urban society, of European and other origins (about 60%), co-inhabit a territory of approximately 19,000 km2. The duality of occupation is also shown in the juxtaposition of common and customary land laws. These are the result of a painful history of land dispossession during colonial times and restitution of some land to the Kanak from 1970. Kanak identity is built on the clan's history inscribed in a natural milieu where the environment, and land, has customary value, more than use value. New Caledonia has considerable mineral resources, especially nickel. Mining often creates conflict, as it raises the use value of land. Therefore, the establishment of a mine, refinery or industrial zone can often initiate assertions of clan ownership and land claims. Land rights are constantly updated, and can be renegotiated. The remodeling of the territory under mining pressures and new land allocations is a means for upward social mobility and prestige in Kanak society. These issues are demonstrated for the Federation "Djelawe" and two tribes (Oundjo and Baco) near the site of the future nickel ore processing plant and port (the Koniambo project) in the north of Grande Terre built by the local SMSP company and the Swiss Xstrata group. A discourse of environmental protection was used to restrain industrial activity but also to assert rights to clan land. But development pressures have also been used to achieve political control over land, and thus to increase clan recognition, and possible royalty payments. Thus, land claims are part of a game of prestige and power between clans and families. Socio-economic access to land, it emerges, is clearly more important in these cases than the protection of its bio-physical assets. Key words: New Caledonia, Kanak, land conflicts, nickel mining, regional development. Résumé: La Nouvelle-Calédonie se caractérise par une grande diversité culturelle, mais également par une dualité des espaces de vie. Une société agraire multiséculaire, d'origine kanak (environ 40% de la population totale), et une société majoritairement urbaine, d'origine européenne, mais largement métissée (environ 60% de la population totale), co-habitent sur un territoire d'environ 19,000 km2 qui possèdent des ressources minérales considérables, surtout en nickel. La dualité des espaces de vie se montre également dans la juxtaposition de terres soumises au droit commun et de terres soumises au droit coutumier. Ces dernières sont le fruit d'une histoire douloureuse de spoliations foncières lors de l'époque coloniale et de rétrocessions à partir des terres 1970. La perception territoriale de la population kanak s'oriente vers un modèle où la valeur patrimoniale prime sur la valeur d'usage, car l'identité kanak se construit sur l'histoire du groupe inscrit dans un environnement où tous les objets environnementaux possèdent une certaine valeur. La co-existence des lieux à forte valeur patrimoniale, les lieux sacrés, et une activité minière ou économique au sens large peut entraîner une transformation de la valeur et suscite souvent des conflits, car une légitimité foncière signifie un plus de prestige. De ce fait, la mise en place d'un projet économique – c'est-à-dire une mine, une usine métallurgique ou une zone industrielle – réveille souvent des revendications foncières. Ces revendications démontrent que les légitimités foncières sont en perpétuelle réactualisation et peuvent être renégociées. Le remodelage du territoire représente un moyen pour une ascension sociale au sein de la société kanak. Ces enjeux fonciers sont démontrés à l'exemple de la fédération « Djelawe » et de deux tribus (Oundjo et Baco) en proximité du site industriel de la future « usine du Nord », construite par un consortium de la SMSP locale et du groupe suisse Xstrata (projet Koniambo). Depuis un certain temps, la protection de l'environnement devient une préoccupation de plus en plus importante des acteurs locaux. Ce discours environnementaliste est cependant souvent instrumentalisé pour atteindre des objectifs « politico-fonciers »: une reconnaissance foncière et des royalties. Ainsi, les revendications foncières s'inscrivent dans un jeu de prestige et de pouvoir entre clans et familles. L'aspect socio-économique de l'environnement semble être clairement plus important que l'aspect bio-physique. Mots clés: Nouvelle-Calédonie, Kanak, les conflits fonciers, l'exploitation minière du nickel, du développement régional

    Les populations Kanak face au développement de l'industrie du nickel en Nouvelle-Calédonie

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    En Nouvelle-Calédonie, un pays d’outre-mer français, sont réalisées deux nouveaux projets métallurgiques : Koniambo en Province Nord, province gouvernée par les indépendantistes du FLNKS, et Goro Nickel en Province Sud, province gouvernée par les loyalistes du Rassemblement-UMP. L’usine du Nord est en cours de construction par un consortium de la SMSP local et du groupe suisse Xstrata, et devrait être mise en service début 2012. Les travaux pour le projet Goro Nickel, réalisés par le groupe brésilien Vale Inco, sont terminés et depuis début 2009 l’usine est en service. Tandis que le projet « usine du Nord » s’inscrit dans la politique de rééquilibrage du territoire, le projet Goro Nickel renforce à contrario la prééminence économique de la capitale Nouméa, située à environ 50 km de là. Les résidents des tribus de Gatope, Oundjo, Baco et Netchaot, situées à proximité de la future usine du Nord, ont une perception grosso modo positive du projet Koniambo. Ils voient dans la construction de l’usine non seulement un instrument politique pour l’émancipation de la population kanak, mais associent le projet surtout à l’espoir d’avoir un emploi. Il est frappant de constater que l’acceptation du projet diminue avec l’approchement du site industriel. De l’autre côté, les résidents des quatre tribus craignent les impacts sur l’environnement, surtout sur le lagon et les mangroves. Mais le terme « environnement » n’englobe pas uniquement l’environnement physique et biologique, mais également l’environnement culturel. Sur terre et en mer se trouvent des lieux sacrés qui ont une valeur d’identité. Le projet Koniambo comprend, à part la construction de l’usine même, le développement socio-économique de la zone Voh-Koné-Pouembout. De nouveaux logements locatifs, des zones d’activités et des équipements culturels sont construits afin de mettre à disposition de l’usine les infrastructures sociales et matérielles adaptées et afin de maintenir les nouveaux arrivants dans la région. Les terres de la population kanak qui sont soumises au droit coutumier sont censées être intégrées dans ce développement économique. Outre un emploi direct chez l’opérateur minier, la création d’une entreprise de sous-traitance, l’acquisition d’actions, la mise en valeur des terres coutumières représente donc un moyen de participation et d’intégration dans le projet Koniambo. Parmi les quatre tribus étudiées, Baco dispose des terres les plus étendues et remplit, grâce à sa situation géographique proche du chef-lieu de la Province Nord Koné, les meilleurs conditions requises pour une intégration de ses GDPL dans le développement de la zone VKP. Mais la mise en valeur d’une partie du GDPL clanique de Bako, où sont construits entre autres un musée Lapita, un centre commercial et un cinéma, montre aussi que des conflits entre clans resurgissent concernant la question foncière. Les presqu’îles de Pinjen et de Vavouto où est construite la nouvelle usine métallurgique sont d’autres exemples de conflits autour de la question foncière. La mise en place parallèle des deux usines métallurgiques renforce la concentration et la dépendance économique sur le secteur du nickel, cette dépendance maintenant le pays dans une relative fragilité. Nous nous situons au cœur d’une dialectique difficile à assumer, avec d’une part un développement industriel rapide qui entraîne l’apparition de nouvelles disparités sociales et qui pourrait accroître la marginalité des populations tribales kanak lorsqu’elles ne sont pas ou peu connectées à ce développement. D’autre part, les populations kanak ont la possibilité de devenir des acteurs du développement industriel ; et la Nouvelle-Calédonie possède un outil pour atteindre une plus grande indépendance économique si le pays réussit à inscrire dans la longue durée les actuels projets industriels en mettant en place un système qui oblige les opérateurs industriels à transférer leur « savoir-faire »

    Educación ambiental y conocimiento indígena en los libros de texto de Geografía de Nueva Caledonia

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    Dieser Artikel untersucht, wie Indigenes Ökologisches Wissen (IEK) und nachhaltige Entwicklung in neukaledonischen Geographieschulbüchern und Lehrplänen dargestellt werden. Unsere Fallstudie zeigt, dass staatlich gelenkte Umwelt- und Nachhaltigkeitsbildung oft mit impliziten neoliberalen Werten und dem Paradigma des Wirtschaftswachstums verbunden ist, und Wissen und kulturelle Praktiken der indigenen Kanak marginalisiert werden. IEK besitzt eine starke Verwurzelung in Land, Meer und der Ressourcen-Governance. Es ist daher notwendig, das ökologische Wissen der Kanak über die derzeitigen institutionellen Grenzen hinaus zu denken. Wir sind der Meinung, dass sozio-kulturelle Prinzipien, Werte und ökologisches Wissen der Kanak-Kulturen einen angemessenen Platz in der Schulbildung finden sollten.This article explores the ways in which Indigenous Ecological Knowledge (IEK) and sustainable development are represented in New Caledonian Geography textbooks and curricula. Our case study shows that state-driven Environmental and Sustainability Education is often linked to implicit neoliberal values and the paradigm of economic growth, and marginalizes Kanak Indigenous knowledge and practices. IEK is rooted in land, sea, and resource governance. It is therefore necessary to think Kanak knowledge beyond current institutional boundaries. We believe that customary principles, values, and ecological knowledge of Kanak cultures should find a rightful place in formal education.Este artículo explora las formas en que el Conocimiento Ecológico Indígena (IEK) y el desarrollo sostenible están representados en los libros de texto y planes de estudio de Geografía de Nueva Caledonia. Nuestro estudio de caso muestra que la Educación Ambiental y de Sostenibilidad (ESE) impulsada por el estado a menudo está vinculada a valores neoliberales implícitos y al paradigma del crecimiento económico, y margina el conocimiento y las prácticas indígenas canacas. IEK tiene sus raíces en la gobernanza de la tierra, el mar y los recursos. Por lo tanto, es necesario pensar el conocimiento canaco más allá de los límites institucionales actuales. Creemos que los principios consuetudinarios, los valores y el conocimiento ecológico de las culturas canacas deberían encontrar un lugar legítimo en la educación formal.Peer Reviewe

    Contested sites, land claims and economic development in Poum, New Caledonia

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    Property relations are often ambiguous in postcolonial settings. Property is only considered as such if socially legitimate institutions sanction it. In indigenous communities, access to natural resources is frequently multidimensional and overlapping, subject to conflict and negotiation in a ‘social arena’. Settler arrivals and new economic possibilities challenge these norms and extend the arena. The article analyses conflicts and negotiations in the French overseas territory of New Caledonia in the light of its unique settler history and economic activity, focussing on the little-studied remote northern district of Poum on the Caledonian main island Grande Terre. In this region the descendants of British fishermen intermarried with the majority Kanak clans. We illustrate the interaction between customary conflicts, European settlement, struggles for independence, and a desire for economic development. Customary claims are in tension with the attractions of economic growth and service delivery, which has been slow in coming to Poum for reasons largely outside the control of local people

    Introduction: geographical understanding and ‘listening’ in New Caledonia-Kanaky

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    This chapter is an introduction to “Geographies of New Caledonia-Kanaky”, edited by Matthias Kowasch and Simon Batterbury. The archipelago is a “biodiversity hotspot” with high species endemism, ultramafic soils and nickel resources that have been mined extensively for nearly 150 years. It remains a territory of France, and after three referendums on independence, decolonisation is an unfinished and ongoing process that still divides communities in their interpretation of history and their aspirations for the future. The 21 chapters of the book, including this introduction and the conclusion, reflect different themes and offer cultural, political, social and ecological perspectives. New Caledonia-Kanaky (NC-K) is a “window on the world” in terms of decolonisation paths, environmental and social justice, racial inequality, biodiversity and the impacts of mining. The book has seven parts: (1) biodiversity, environmental protection and policies; (2) fisheries and agriculture; (3) extractive industries, mining development and waste management; (4) land reform and urban development; (5) cultural heritage, languages and education; (6) small-scale politics and gender questions; and lastly (7) decolonisation and political independence

    Land reform, conflict and local development on “Grande Terre”

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    New Caledonia-Kanaky has operated customary and European models of land tenure in parallel for almost 170 years, since the early days of colonisation when francophone governance was imposed to enable settlement, and Kanak populations on prime agricultural were forcibly displaced onto “reserves”. This “historic dualism” has been at the heart of lengthy political discussion and the demands of the Kanak independence movement to reclaim its land and sovereignty. While debates about the development of customary land continue in times of political uncertainty, since the late 1970s re-allocation of land to Kanak clans by the state, latterly through the Agence de développement rural et d’aménagement foncier (ADRAF), has been substantial. We assess this process, offering two examples from the Northern Province where land conflicts remain and where “modern” development has taken place on customary land now controlled by clans, under their stewardship. This partial integration into the market economy has addressed many, but not all, of the problems of “historic dualism”

    Indigenous responses to colonialism in an island state:a geopolitical ecology of Kanaky-New Caledonia

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    In this chapter we relate New Caledonia's geopolitical history to key themes in political ecology. This small island territory exemplifies many of the problems experienced by the world's few decolonized states. Recent referendum results on independence from France conceal a geopolitical ecology of struggle going back to the mid 1800s, one that led to the slow reorientation of a mineral rich colonial island territory towards devolution of political power, but not yet to independence. The colonial period led to land dispossession, forced labour and genocides imposed on indigenous Kanak clans. But the lesson for political ecologists is not the usual one of oppressive colonial regimes discriminating against an indigenous minority, with capitalist firms overriding indigenous territory and culture and pillaging natural resources. This happened in abundance in the past, but today it has been possible for an indigenous Kanak minority to turn natural resource wealth some way to its own advantage. Nowhere else in the world does an indigenous group, working through its provincial government and a shell company called SMSP, control the majority shares in a mining enterprise on the scale of Koniambo. There are tensions between the local negative effects of mining, indigenous participation in global capitalist commodity chains, and geopolitical struggles to reclaim and celebrate indigenous identity

    Les ateliers d’autoréparation du vélo et l’enseignement de la vélonomie

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    Une équipe internationale de chercheurs décrit comment s’enseigne la culture du vélo à l’échelle globale: par le développement d’un réseau d’ateliers où apprendre la mécanique, la récupération et aussi la contre-culture cycliste

    Les recherches contemporaines en géographie rurale : territoires, ressources et pratiques du terrain

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    International audienceCe texte est une synthèse des réflexions partagées par les doctorants présents lors d'une journée organisée à Montpellier, le 26 mars 2009, par la commission française de géographie rurale. Il pose la question de la spécificité des recherches géographiques sur les espaces ruraux à partir de trois entrées épistémologiques et méthodologiques : le territoire, les ressources et la pratique du terrain. Les regards croisés des huit contributeurs, enrichis de leurs propres expériences de recherche et d'une journée commune de terrain, montrent que les problèmes de délimitation des territoires d'étude, de caractérisation des ressources locales et de méthodologie d'investigation préoccupent les jeunes chercheurs géographes

    Conclusion: Future Reflections

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    This multi-authored chapter covers some statements and reflections on the geopolitical but also environmental, societal and economic futures in the aftermath of the third referendum in 2021 on political independence, and after the visit of French President Macron to New Caledonia-Kanaky in July 2023. While for the current French government, the future of the country lies within the French Republic, pro-independence parties see the decolonisation process as unfinished and continue fighting for independence from French authority. The political landscape thus remains strongly divided. References to historical events and social and ethnic aspects of voting patterns complete some of the reflections. We also highlight the profound changes which are taking place in rural communities, the future of the nickel sector, and educational reforms
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