Le jansénisme dans les bibliothèques bénédictines de l'espace mosan (fin XVIIe - XVIIIe siècles)

International audienceL'espace mosan, schématiquement entre Langres et Liège, est une terre riche d'abbayes, qui ont joué un rôle majeur dans la circulation des livres et des idées jansénistes aux XVIIe et XVIIIe siècles. La participation des établissements bénédictins est particulièrement avérée. Aussi, la comparaison de quatre catalogues de bibliothèques (Lay-Saint-Christophe, Saint-Mihiel, Saint-Hubert, Saint-Jacques de Liège) permet d'évaluer la perception que les religieux ont eu du mouvement janséniste. La construction des catalogues permet d'abord de repérer comment ces moines ont défini le " livre janséniste ", objet problématique à ses usagers de l'âge moderne comme à l'historien d'aujourd'hui. L'examen de la provenance des livres qui composent ces " fonds " jansénistes montre ensuite la part importante de l'individu comme pourvoyeur de sa communauté, tel dom Calmet à Lay-Saint-Christophe. Enfin, l'analyse de la composition des bibliothèques montre des profils différents, privilégiant la querelle de la grâce (Saint-Mihiel) ou plutôt les réactions locales à la bulle Unigenitus (Saint-Jacques et Lay), ou encore la figure d'Antoine Arnauld (Saint-Hubert). Ces traits sont propres au monde bénédictin, quoiqu'ils ne préjugent pas d'usages concrets de ces livres. De ce point de vue, les rares éléments dont on dispose tendent à montrer que ces ouvrages ont surtout servi à une élite monastique consacrant ses forces à la polémique, tandis que la plupart des religieux lisent des ouvrages assez peu marqués par le jansénisme

Jansénisme et joie de vivre: Quelques réflexions sur la grâce

La définition dégradée du jansénisme dans le langage courant, son assimilation sommaire au pessimisme ou au rigorisme, manquent un élément essentiel de ce mouvement d'idées originellement : l'importance qu'il accorde au désir dans la conception qu'il se fait de l'homme. A sa naissance, le jansénisme a été perçu par certains de ses ennemis comme une version de l'épicurisme, une secte du plaisir. Version disponible sur Internet : [ http://collegesuperieur.com/IMG/pdf/bulletin_n34.pdf

" Le jansénisme face à la tentation thomiste. Antoine Arnauld et le thomisme de gratia après les cinq Articles de 1663 "

International audienceÀ partir des années 1650, la querelle catholique de la grâce voit l'affrontement de trois partis théologiques, celui des jésuites, acquis au molinisme, celui des dominicains, défenseurs du thomisme, et celui des jansénistes, partisans d'un retour au strict augustinisme mais soucieux également de se défendre des accusations d'hérésie en mettant en avant leur conformité au thomisme. Le présent article tente de suivre l'évolution philothomiste d'Antoine Arnauld (1612-1694) en exil après la rupture de la Paix de l'Église. À l'évidence, le docteur janséniste ne pardonne pas aux dominicains leur supposée passivité à l'égard des molinistes ; il finit même par se prétendre plus pur thomiste que les disciples attitrés de saint Thomas

Port-Royal et l'Histoire: Notes de lecture

Compte-rendu de "Port-Royal et l'histoire", Chroniques de Port-Royal, n° 46, 1997, 372 p. dans Histoire et archives, n° 5, janvier-juin 1999, ISNN : 1278-382XRecension préparatrice du compte rendu critique (qui a été résumé) donné à Histoire et Archives, n° 5, janvier-juin 1999

Livre janséniste et ses premiers réseaux parisiens au xviie siècle (Le)

L’enquête présentée a consisté à aborder le jansénisme avec l’œil de l’historien du livre. L’exploitation des sources de façon traditionnelle, jointe à leur traitement prosopographique jette un nouvel éclairage sur ce milieu toujours controversé. Mettre au jour les structures et modes de fonctionnement du monde de la librairie-imprimerie parisienne (des auteurs aux lecteurs, en passant par les producteurs, i. e. libraires et imprimeurs) n’est pas sans intérêt pour comprendre l’articulation entre imprimé et jansénisme

Raison et passions au XVII e siècle : Une investigation philosophique de La Princesse de Clèves

Cet article a pour but d’articuler la question des rapports entre raison et passions à l’âge classique en partant d’une investigation philosophique du célèbre récit de Mme de Lafayette, paru en 1678. Nous chercherons à montrer que La Princesse de Clèves met au jour, par une éclatante résonnance intertextuelle, la vaste reproblématisation morale et anthropologique du rapport entre raison et passions qui s’opère dans la deuxième moitié du XVII e siècle, sous l’impulsion notamment de la radicalisation janséniste des thèses augustiniennes. Nous verrons que le rôle architectonique qui était jusqu’alors dévolu à la raison depuis Platon, en tant que faculté souveraine capable de commander pour ainsi dire les passions « d’en haut », s’y trouve pour une large mesure relativisée, ce qui préfigure le renoncement humien à la représentation de la raison comme partie supérieure et rationnelle de l’âme

The language of patriotism in France, 1750-1770

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