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    Réflexions sur l'utilisation culinaire des mortiers protohistoriques en céramique: le cas du Languedoc méditerranéen à l'Âge du Fer (VIE-IIIE S. AV. N. È.)

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    International audienceEn el siglo VI a. C., el mortero aparece en la batería de cocina del Languedoc y del Rosellón mediterráneos. En un principio importado, antes de ser fabricado en la región, ha sido considerado a veces como un indicador de prácticas culinarias exógenas. En realidad el uso de este utensilio, bastante frecuente, estaria más bien relacionado con el desarrollo del consumo del vino en la Galia meridional durante la primera edad del Hierro. Efectivamente, el mortero pudo haber sido utilizado para triturar condimentos o plantas aromáticas participando así en la preparación de esta bebida.Au VIe s. av. n. ère, le mortier fait son introduction dans la batterie de cuisine indigène du Languedoc et du Roussillon méditerranéens. D'abord importé puis fabriqué régionalement, il a parfois été considéré comme révélateur de pratiques culinaires exogènes. En réalité, il semblerait que l'adoption de cet ustensile, d'usage relativement répandu, soit plutôt liée à l'essor de la consommation du vin en Gaule méridionale durant le premier âge du Fer. Le mortier a en effet pu servir à broyer des condiments ou des plantes aromatiques entrant dans la préparation de cette boisson

    Un espace de mouture artisanale à Pech Maho (Sigean, Aude) à la fin du IIIe s. av. J.-C.

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    International audienceThe research on the oppidum of Pech Maho in Sigean (Aude, France) mainly documented the recent phase of the site (end of the 4th - end of the 3rd century BC). This is particularly the case of the southern district or Sector I, built against the rampart, which includes several buildings housing a number of economic activities, including storage and metal work. The re-examination of the former excavation data relating to one of the houses in this district, hitherto interpreted as a trader’s or craftsman’s residence, today calls for a new interpretation. The attribution of a large grindstone discovered in this context to a crafting device indeed reflects a grinding activity exceeding the needs of a simple household. Taken with the rest of the finds, in particular the pottery, it suggests a specialized area, associating milling with large storage and redistribution capacities. Finally, the intense use of Iberian writing can be linked here to book-keeping and, more generally, with the economic purpose of this building. The degree of specialization of the latter refers more generally to the operating mode and the internal organization of this site and its commercial purpose, characterized by the omnipresence of the exchange and production activities, some clearly controlled by the representatives of a local authority.Les recherches menées sur l’oppidum de Pech Maho à Sigean (Aude, France) ont principalement documenté la phase récente du site (fin ive-fin iiie s. av. J.-C.). C’est en particulier le cas du quartier méridional ou îlot I, adossé au rempart, qui comporte alors plusieurs bâtiments abritant un certain nombre de fonctions économiques, entre stockage et travail du métal. Le réexamen des données de fouille anciennes concernant l’une des maisons de ce quartier, interprétée jusque là comme une probable résidence de marchand ou d’artisan, invite aujourd’hui à en proposer une nouvelle lecture. L’attribution à un dispositif artisanal d’une meule de dimensions importantes mise au jour dans ce contexte témoigne en effet d’une activité de mouture dépassant les besoins d’une simple maisonnée. La confrontation avec le reste du mobilier, notamment céramique, évoque ainsi un espace spécialisé associant la mouture à d’importantes capacités de stockage et de redistribution. Enfin, l’emploi intense de l’écriture ibérique doit ici être mis en relation avec la tenue de comptes et, plus généralement, avec la vocation économique de ce bâtiment. Le degré de spécialisation de ce dernier renvoie de manière plus générale au mode de fonctionnement et à l’organisation interne de ce site à vocation emporique, caractérisé par l’omniprésence des activités d’échange et de production, pour certaines manifestement contrôlées par les représentants d’un pouvoir local

    : Rapport de fouille programmée 2008

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    La campagne menée en 2008 sur le site protohistorique de Pech Maho marque la première année d'un nouveau programme triannuel. La fouille a porté sur trois zones distinctes, à savoir la fortification aux abords de la porte principale (zone 71) ainsi que les îlots I (zone 77) et X (zone 78).Parmi les acquis de cette campagne, on retiendra la confirmation d'une phase immédiatement postérieure à la destruction du site. Cette phase est caractérisée par la multiplication d'indices à caractère rituel qui permettent d'envisager que le lieu, une fois détruit, a perdu son caractère d'habitat stricto sensu pour se voir converti en un lieu de commémoration. Les gestes mis en oeuvre appellent ponctuellement la comparaison avec ce qui a pu être observé dans certains sanctuaires celtiques mais témoignent également de pratiques pour l'heure inédites

    Le dépôt de la « fouille 47 » du Cayla de Mailhac (Aude) : un ensemble du Ve siècle avant notre ère à caractère rituel ?

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    L’étude présentée ici est consacrée à un dépôt d’objets métalliques sans équivalent, mis au jour dans les années 1960 sur l’oppidum du Cayla à Mailhac. La révision des données stratigraphiques permet de revenir sur la datation de cet ensemble, installé au sein d’un fossé au début du second âge du Fer. Elle permet par la même occasion d’établir celle des épées à sphères, représentées ici par plusieurs exemplaires, et de clore ainsi un débat vieux de près d’un siècle. La nature de l’assemblage, constitué de nombreux éléments généralement considérés comme prestigieux, les mutilations subies par la plupart d’entre eux, de même que le contexte dans lequel ils s’inscrivent, militent en faveur d’un dépôt à caractère rituel.The study presented here is dedicated to an unparalleled deposit of metallic objects, unearthed in the 1960s on the Cayla oppidum in Mailhac. The revision of stratigraphic data has allowed us to reconsider the dating of this set, deposited within a ditch at the beginning of the second Iron Age. It also permits the dating of the iron nodule-hilted swords, been attested here by several copies, and thus close a debate that lasted almost a century. The nature of the assemblage, composed of a number of elements generally regarded as prestigious, the mutilations most of them underwent, as well as the underlying context, advocates for a ritual deposit

    : Rapport intermédiaire de fouille programmée (2009)

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    Rapport de fouille programméeLa campagne de fouille 2009 s'inscrit dans le cadre d'un deuxième programme triannuel consacré au site littoral protohistorique de Pech Maho (v. 560-200 av. n. ère). Le programme en cours est consacré en premier lieu à l'étude de la dernière séquence d'habitat (architecture, urbanisme et culture matérielle), soit la période Pech Maho III (v. 325-200 av. n. ère) ainsi qu'aux conditions de sa destruction aux alentours de 200 av. n. ère. Le second volet de ce programme concerne l'étude des manifestations à caractère rituel et funéraire qui interviennent suite à cet événement brutal (période Pech Maho IV). Au cours de cette campagne a été avancée l'étude des défenses avancées situées au sud de la porte principale, dont la morphologie et la datation sont désormais mieux cernées (Zone 71). Parmi les découvertes notables, deux stèles avec graffites navals, ainsi que plusieurs dalles gravées ont été mises au jour. Dans le même temps, les travaux se sont poursuivis au niveau de l'îlot I (Zone 77) ainsi qu'au niveau de la rue 4 (Zone 73) qui lui est adjacente. La fouille des niveaux de dépotoir postérieurs à la destruction (résidus de banquets ?) a ainsi été achevée, précisant par la même occasion le phasage de cette séquence à la fois complexe et de courte durée. L'exploration de la zone ouverte en 2008 dans la partie nord du site (Zone 78) s'est poursuivie quant à elle dans le but d'obtenir une vision synchrone et exhaustive de cet îlot (îlot X) dans son état de la fin du IIIe s. av. n. ère. Le caractère complexe de cet ensemble, où des dépôts de restes d'équidés et de mobilier ont été effectués postérieurement à la destruction, s'est vu confirmé par la mise en évidence d'espaces à fonction indéterminée, possiblement liés à l'exposition de stèles. Enfin, plusieurs interventions ponctuelles ont été effectuées, avec notamment la fouille des derniers niveaux de sols du secteur 72/2 exploré en 2005. Cette fouille superficielle a permis d'interpréter cet espace comme étant un atelier métallurgique. Une sépulture de nouveau né repérée en 2008 a quant à elle été fouillée dans le secteur 71/11A

    : Rapport de fouille programmée 2008-2010

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    La fouille du comptoir littoral protohistorique de Pech Maho, reprise en 2004, a fait l'objet de entre 2008 et 2010 d'un second programme triannuel. Les travaux entrepris durant cette période ont principalement porté sur les phases récentes du site, plus précisément sur les phases III (v. 325-225/200 av. n. ère) et IV (v. 200 av. n. ère), cette dernière ayant été définie à l'occasion du programme en cours. En effet, il est apparu que la destruction brutale du site intervenant dans le dernier quart du IIIe s. av. n. ère ne signifiait pas l'abandon du gisement, mais que lui succédait immédiatement une phase caractérisée par une série de manifestations à caractère rituel, qui culminent avec l'érection d'un bûcher funéraire (fouillé anciennement) ayant reçu simultanément les corps d'une quinzaine d'individus. Le triannuel 2008-2010 a été l'occasion de préciser les observations préliminaires réalisées entre 2005 et 2007, en confirmant définitivement le séquençage venant d'être évoqué. Ce dernier autorise une très large relecture des données de fouille anciennes, où bon nombre de documents naguère dépeints comme étant caractéristiques d'une " couche de guerre " (restes d'équidés, pièces d'armement...) doivent en réalité être replacés dans ce contexte rituel où se conjuguent sacrifices d'équidés, dépôt d'armes, de pièces de harnachement ou d'autres objets porteurs de sens, sans compter d'autres manifestations jusque là peu documentées. La présence de restes humains, dont certains semblent avoir reçu un traitement particulier, participe également de cette phase ; ici encore, une relecture des données de fouille anciennes est dorénavant possible, révélant le caractère tout à fait exceptionnel de cette phase. La fouille 2008-2010 a ainsi porté sur trois zones distinctes. La première (zone 77) a porté sur une portion de l'îlot I, accolé au rempart méridional, portion qui n'avait été que partiellement concernée par les recherches menées par J. Campardou puis Y. Solier dans les années 1960 et 1970. La fouille a révélé l'existence d'un vaste " dépotoir " à ciel ouvert d'au moins une centaine de mètres carrés au sol, mis en place postérieurement à la destruction du site. Aménagé au milieu des ruines ou des bâtiments désaffectés et délimité par endroits par des murs nouvellement construits, cet ensemble se matérialise par une imposante couche de cendres de plusieurs dizaines de centimètres d'épaisseur, renfermant un abondant mobilier (céramiques brisées, restes de faune, coquillages...), interprété comme étant les restes de repas collectifs. La présence d'un chenet en terre cuite ou encore d'une broche à rôtir est à mettre en rapport avec la préparation de ces repas (banquet ?), la quantité importante de cendres témoignant quant à elle de feux particulièrement nourris, peut-être étalés dans le temps. Ce qui prend la forme d'un véritable " autel de cendres " fait suite à des dépôts de restes d'équidés réalisés sur la portion de rue située en façade, et précède la mise en place du bûcher collectif évoqué en préambule. L'ensemble paraît s'inscrire dans une démarche cohérente, dont la signification précise nous échappe, mais qu'il serait vain de vouloir déconnecter de l'épisode violent qui intervient à Pech Maho durant les dernières années du IIIe s. av. n. ère. Une nouvelle zone de fouille (zone 78) a été ouverte en 2008 dans la partie nord-occidentale du plateau de Pech Maho. De ce côté, un nouvel îlot a été fouillé pour ainsi dire intégralement, révélant tout d'abord que l'état visible (IIIe s.) constituait non seulement la reprise d'un bâtiment antérieur de plan manifestement méditerranéen (type " maison à pastas "), mais se superposait également à un édifice monumental dont la chronologie remonte au moins au milieu du Ve s. av. n. ère, édifice indiqué par une série de quatre bases monolithiques ayant reçu des piliers en bois, implantées en bordure occidentale de la rue 7. Dans son état de la fin du IIIe s., ce bâtiment dont l'originalité réside en partie dans l'emploi quasi exclusif de la terre massive, comprend en réalité deux parties. La première semble moins correspondre à une simple maison qu'à une entité à vocation économique (en l'occurrence commerciale), associant un entrepôt (incendié au moment de la destruction des années 225-200), une pièce de vie et un espace plus difficile à caractériser (cour ?), accessible par un couloir ouvert au sud sur la rue 6. Accolé à l'ouest, décalé sur le plan topographique, deux pièces en enfilade accessibles au sud via un escalier " monumental " se caractérisent par la présence de foyers, dallages et bases maçonnées interprétées avec vraisemblance comme des supports de stèles. La présence de crânes humains exposés est en outre attestée, de même que le démantèlement systématique des éléments porteurs de sens, vraisemblablement intervenu au moment du pillage concomitant de l'acte violent marquant la fin de l'habitat stricto sensu. La phase post destruction est ici particulièrement bien attestée, notamment par la présence d'un important dépôt d'ossements d'équidés au niveau du couloir précédemment cité. Preuve supplémentaire qu'une partie du bâti était alors en élévation, ce dépôt tout à fait singulier qui comporte plusieurs séquences a également livré une amphore vinaire, de l'armement ainsi que des mors de chevaux ; enfin, il témoigne indirectement du caractère particulier que revêtait auparavant cet îlot, la concordance topographique entre ce type de vestige et des édifices particuliers (bâtiments ou espaces publics, fortification...) étant dorénavant confirmée à l'échelle du site. La dernière zone (zone 71) correspond à la fortification, et plus précisément aux abords de la porte principale. Après avoir procédé à une relecture fine des différents états du rempart, de la porte en elle-même et de la tour en quart de cercle qui la flanque côté Ouest, la fouille s'est concentrée sur les abords extérieurs de cette porte, au niveau des " défenses avancées " en partie dégagées par Y. Solier dans les années 1970. Il apparaît désormais que ces aménagements participent d'une réorganisation globale du système d'accès, intervenant à la charnière des IVe-IIIe s. av. n. ère, soit les débuts de la phase III. De puissants terrassements sont destinés à aménager une rampe d'accès E-O menant à la porte charretière, tandis qu'une passerelle correspond au sud à un accès piéton enjambant le nouveau fossé creusé à ce moment. L'ensemble participe d'une réorganisation complexe du système de défenses, et notamment des abords de la porte principale où sont manifestement mis en œuvre des principes poliorcétiques empruntés au registre hellénistique. La fouille a également permis de retrouver l'extrémité occidentale du système de fossé archaïque, jusque-là fort mal documenté. Or, bien qu'amputé par les réaménagements du IIIe s., ce système s'avère plus complexe que prévu. En effet, l'idée d'un fossé unique daté de la phase Ib (v. 540-510) doit dorénavant être abandonnée : deux ouvrages fossoyés se succèdent, en se recoupant partiellement, le premier étant contemporain du tout premier état de la fortification (phase Ia, v. 560-540). Un des apports les plus novateurs de la zone 71 est la mise en évidence, au niveau du fossé correspondant à l'état IIIe s. de la fortification, de dépôt

    Lattara (Lattes, Hérault). La zone 1 : Rapport de fouille programmée 2015

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    Dans la partie nord-est du site, la fouille de la zone 1 (délimitée par un caisson de palplanches destiné à pouvoir travailler sous le niveau de la nappe phréatique) a débuté en 1983 avec pour objectif d’atteindre les niveaux de fondation de Lat¬tara, dont la chronologie est à ce jour fixée au tout début du Ve s. av. J.-C. Les travaux ont été menés à terme en 2015, et le substrat atteint sur l’ensemble de la zone, permettant de disposer d’une nouvelle fenêtre sur les niveaux de la première moitié du Ve s. av. J.-C., période qui se décompose ici en trois phases distinctes, couvrant respectivement les environs de -500 (phase 1T), le premier quart du Ve s. av. n. ère (phase 1S) et le deuxième quart de ce même siècle (phase 1R). La phase 1S, partiellement entrevue en 2014 où elle apparaissait comme l’état le plus ancien, s’est en fait avérée faire suite à une phase antérieure (1T) qui renouvelle sensiblement la problématique liée aux premiers temps de Lattara. En effet, les résultats inédits obtenus à l’issue de ce programme complètent ceux obtenus jusque là par les travaux menés dans la zone 27, dans la partie méri¬dionale du site et publiés dans le tome 22 de la série Lattara (Lebeaupin 2014). La problématique relative aux origines du comptoir protohistorique de Lattara et du rôle joué par les Étrusques s’avère en effet centrale pour pouvoir comprendre les mécanismes ayant conduit à la création de ce point d’interface avec la Méditer-ranée, ses liens avec l’établissement voisin de La Cougourlude et son évolution dans un contexte d’intégration rapide à la sphère d’influence massaliète. La phase la plus ancienne (v. 500-480 av. J.-C.) témoigne d’une implantation sur ce qui se présentait alors comme une étroite langue de sable limoneux issue d’une progradation du delta du Lez, émergeant d’à peine quelques dizaines de centimètres au-dessus du niveau marin. Sur ce paléosol, une division de l’espace est opérée, via la délimitation de parcelles, matérialisées dans un premier par des structures légères de type palissade ou enclos. Rapidement, des apports de matériaux sont réalisés afin d’aménager des axes de circulation parfaitement orthonormés (N/S-E/O) qui reprennent les tracés antérieurs. Dans l’un de ces lots ainsi constitués, une maison en torchis de plan monoabsidial précédée d’un auvent a été mise au jour. Strictement orientée E-O, son état de conservation exceptionnel, dû notamment à la préservation des bases poteaux en bois imbibés d’eau, a permis de restituer un plan original dans le contexte du Midi de la Gaule. Avec une mise en oeuvre et une division de l’espace très régulières, cet édifice appelle la comparaison avec des modèles connus à la même époque en Étrurie, dans des contextes d’habitat rural. Le mobilier céramique associé à cette phase affiche une consonance étrusque très forte. La céramique non tournée indigène, bien que présente, est néanmoins largement minoritaire face aux productions tournées. Parmi celles-ci, on note à la fois la part importante des céramiques communes étrusques (vases à cuire et mortiers) et celle du bucchero nero. Les amphores, qui représentent de loin la plus grande partie du mobilier, sont presque exclusivement étrusques. Cette division régulière de l’espace, qui témoigne d’un schéma d’organisation préétabli qui renvoie à des mécanismes connus dans le contexte d’une entreprise coloniale, synonyme de fondation ex nihilo, est reprise et modifiée durant la phase suivante (v. 480-470 av. J.-C). Il est possible que le rempart archaïque, daté de manière lâche dans le premier quart du Ve s. av. J.-C. et considéré jusque-là comme ayant été construit dès l’origine, n’ait en fait été édifié que durant cette deuxième phase. À ce moment, un chantier de construction est mis en oeuvre, avec un quartier d’habitation dont le schéma, partiellement restitué à partir des mesures observées dans notre fenêtre d’étude, semble montrer qu’il était alors bien adossé au rempart, côté Est, ou séparé de ce dernier par une venelle. Des maisons à plusieurs pièces sont édifiées sur des soubassements en pierre avec des élévations en terre massive ou en adobe. Le fait singulier est que ce chantier de construction soit resté inachevé, un abandon soudain assorti d’un incendie partiel marquant en effet la fin de cette séquence. Chronologiquement, cette rupture est contemporaine de celle observée dans la zone 27 (incendie du quartier étrusque situé de ce côté), autrement dit aux environs de -475. Le tracé incomplet des murs, la présence d’amas de matériaux de construction, la présence de banquettes en bauge inachevées ou encore l’ab¬sence de niveaux de sols bien définis et associés à des structures domestiques, témoignent de l’état d’inachèvement de ce chantier, de fait initié peu de temps auparavant. Dans la partie orientale de la zone de fouille, un appentis en matériaux légers interprété comme un « campement » au milieu de la zone en construction a été incendié, piégeant ainsi un ensemble mobilier où, à côté d’amphores vinaires, l’on retrouve une batterie de vaisselle étrusque particulièrement abondante (bucchero nero et céramique commune) parmi laquelle plusieurs vases servent de support à des graffites en langue étrusque interprétés comme des marques de propriété. L’ensemble de ces observations ne laisse a priori guère de doute quant à l’identité des bâtisseurs. Plus généralement, la place éventuelle accordée à une composante indigène reste difficile à évaluer. Le seul critère de la présence de céramique non tournée est, en effet, à lui seul insuffisant pour autoriser l’hypothèse d’une population mixte. Le mobilier de cette phase montre cependant des évolutions sensibles au regard de celui de la phase précédente. Les céramiques non tournées sont ainsi bien plus nombreuses, représentant près de la moitié d’un répertoire de vaisselle qui tend par ailleurs à se diversifier, avec notamment une proportion désormais significative de céramiques à pâte claire. Autant l’abondance d’une vaisselle de table et de cuisine importées (bucchero nero et céramique commune) semble donc caractéristique des premiers temps de l’installation, autant rapide¬ment une partie des besoins (notamment en termes de préparation et de cuisson des aliments) se voit assurée par des productions locales, sans que cela ne pré¬juge a priori d’une réelle évolution de la population établie sur place. La relative abondance des pâtes claires, principalement représentées par des vases liés à la boisson, conjuguée à une présence significative de vases attiques, est également caractéristique de cette phase. Si un plan d’urbanisme a été conçu dès le départ, les différents quartiers de Lattara n’ont été que progressivement bâtis. Ce chantier a pu s’étaler sur plu¬sieurs mois ou années, expliquant l’apparent décalage observé entre la zone 1 et la zone 27. Ceci étant, dans cette dernière, les fouilleurs avaient déjà émis l’hypothèse d’une occupation de courte durée, soulignant le fait que « il y a bien eu une vie dans ces bâtiments, mais elle a pu ne durer que quelques années, voire quelques mois ; la prolonger sur un quart de siècle paraît excessif » (Lebeaupin, p. 326). On note à ce propos que le faciès mobilier défini de ce côté (phase 27 I1-12) s’apparente bien plus à celui de la phase 1S (de fait calée sur l’intervalle 480-470 av. J.-C.) qu’à celui de la phase 1T. Plus encore, dans cette même zone 27, un paléosol anthropisé (phase 27I3) a été entrevu sous les bâtiments étrusques bâtis à cet endroit. La rareté du mobilier recueilli, conjuguée à l’absence de structures, n’avait toutefois pas alors permis d’individualiser une phase d’occupation réellement antérieure. Il apparaît désormais que, non seulement ce premier état est bel et bien dé¬fini, mais également qu’il semble recouvrir une plage de temps significative, de l’ordre de plusieurs années. La maison absidiale mise au jour dans la zone 1 a ainsi livré une succession de sols associée à plusieurs réfections du foyer central qui, a minima, témoignent d’une certaine durée d’occupation. Les données fournies par la zone 1 nous donnent ainsi l’image d’un site pleinement investi durant les premières années du Ve s. av. J.-C., période durant laquelle est donc opérée une division de l’espace habitable et l’installation d’édifices conçus comme étant à la fois temporaires et non soumis à la contrainte d’un bâti mitoyen. Ce n’est que dans un second temps qu’un vaste programme de construction de tradition méditerranéenne est initié, avec des îlots implantés selon une trame orthonormée. En l’état, laissant de côté la question indigène, l’hypothèse envisagée un temps d’un site mixte caractéristique d’un emporion, où différents quartiers auraient pu abriter des populations différentes, et notamment des marchands méditerranéens autres que des Étrusques (en l’occurrence des Grecs), tend à s’estomper devant celle d’une installation fondamentalement tyrrhénienne (Gailledrat 2015). Plusieurs questions demeurent néanmoins en suspens. Il s’agit en premier lieu des variations de faciès céramique observées entre les deux zones, car en dépit du faciès très «étrusque» de l’ensemble lié à l’un des ensembles fouillés, le mobilier de cette zone pris dans sa globalité accuse un certain nombre d’originalités, liées notamment à une représentation significative de la vaisselle grecque (céramiques à pâte claire et attique). Par ailleurs, les différences architecturales observées entre les zones 1 et 27 s’expliquent peut-être par un simple décalage chronologique ou des fonctionnalités différentes, mais elles invitent également à envisager l’existence de modèles urbanistiques et culturels distincts. Aucun argument ne permet toutefois d’exclure le bâti de la zone 1 des référents tyrrhéniens en la matière. L’autre question non résolue concerne l’éventualité d’une installation encore plus ancienne, déjà envisagée depuis longtemps au vu des mobiliers - encore une fois étrusques - plus anciens (VIe s. av. J.-C.) trouvés de manière erratique en différents points du site (Py 2009, p. 49). L’endroit consistait-il alors en un simple débarcadère précédant géographiquement l’important site indigène sis à La Cougourlude, ou bien abritait-il déjà un habitat permanent ? À l’image de la zone 27, la zone 1 n’a pas livré de niveaux archéologiques antérieurs à -500, mais dans un cas comme dans l’autre, force est de reconnaître que l’on se trouve en périphérie du site, pour ainsi dire au contact de la lagune. L’hypothèse d’une occupation antérieure, dans ce cas plutôt localisée vers le centre de ce qui se présentait alors comme une presqu’île, demeure d’autant plus à vérifier que plusieurs indices, révélés en particulier par le schéma d’implantation mis en place durant la phase 1T, semblent aller dans ce sens

    Contacts et acculturations en Méditerranée occidentale

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    La question des contacts entre les différents peuples qui bordent les rives de la Méditerranée nord occidentale est l’un des sujets phares de la recherche archéologique de ces trente dernières années. Que l’on parle d’époque archaïque et classique ou de Protohistoire et d’âge du Fer, les échanges et les processus d’acculturation de ces peuples qui entrèrent alors en contact les uns avec les autres : Grecs, Celtes, Phéniciens, Ibères, Ligures, Étrusques, ont retenu l’attention des chercheurs travaillant sur l’expansion grecque dans ces régions, sur les trafics commerciaux, sur les échanges culturels. L’œuvre de Michel Bats (Directeur de recherche honoraire du CNRS) traverse toutes ces thématiques : la présence des Phocéens et des Étrusques dans le bassin occidental de la Méditerranée, l’acculturation et les identités ethno-culturelles, les recherches sur la céramique et ses usages dans une perspective anthropologique, l’appropriation de l’écriture par les sociétés protohistoriques. Ses collègues et amis, en organisant ce colloque et en participant à ces actes, entendent lui témoigner leur amitié et leur dette intellectuelle. Ce volume réunit des articles des meilleurs spécialistes, actuels de la question - des chercheurs de toute la Méditerranée - autour des quatre grands thèmes que nous venons d’évoquer afin tout à la fois de dresser un bilan et de définir de nouvelles perspectives. Cet ouvrage présente donc aussi bien des synthèses - sur la présence grecque en Espagne, sur l’origine de l’écriture, sur les pratiques funéraires, sur les identités culturelles et ethniques - que des découvertes récentes concernant la thématique des contacts et de l’acculturation en Méditerranée nord occidentale : l’agglomération du Premier âge du Fer de La Cougourlude (Lattes, Hérault) fouillée durant l’été 2010 ; le sanctuaire hellénistique de Cumes et les fouilles récentes de Fratte en Italie ; les ateliers de potiers de Rosas en Espagne ; les dernières découvertes d’Olbia de Provence

    Discutindo a educação ambiental no cotidiano escolar: desenvolvimento de projetos na escola formação inicial e continuada de professores

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    A presente pesquisa buscou discutir como a Educação Ambiental (EA) vem sendo trabalhada, no Ensino Fundamental e como os docentes desta escola compreendem e vem inserindo a EA no cotidiano escolar., em uma escola estadual do município de Tangará da Serra/MT, Brasil. Para tanto, realizou-se entrevistas com os professores que fazem parte de um projeto interdisciplinar de EA na escola pesquisada. Verificou-se que o projeto da escola não vem conseguindo alcançar os objetivos propostos por: desconhecimento do mesmo, pelos professores; formação deficiente dos professores, não entendimento da EA como processo de ensino-aprendizagem, falta de recursos didáticos, planejamento inadequado das atividades. A partir dessa constatação, procurou-se debater a impossibilidade de tratar do tema fora do trabalho interdisciplinar, bem como, e principalmente, a importância de um estudo mais aprofundado de EA, vinculando teoria e prática, tanto na formação docente, como em projetos escolares, a fim de fugir do tradicional vínculo “EA e ecologia, lixo e horta”.Facultad de Humanidades y Ciencias de la Educació
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