44 research outputs found

    Riez, Collège Maxime Javelly

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    Le site du collège Maxime Javelly se situe en rive gauchedu Colostre, dans une zone de plaine correspondant à lapartie sud-est de la ville antique. Les principales investigationsarchéologiques sur le site remontent à l’année1967, durant laquelle Guy Barruol avait réalisé des sondagesurgents préalablement à la construction du collège.Ils avaient mis en évidence la richesse du secteur,caractérisé par la présence d’un quartier d’habitat et d’unensemble thermal du Haut-Empire, ainsi que d’une areafunéraire de l’Antiquité tardive. Plusieurs campagnesde relevés et de sondages, conduites sous la directionde Philippe Borgard à partir de 2003, ont, depuis lors,confirmé la chronologie générale établie par G. Barruolet étoffé les résultats de ses recherche

    L'hôtel Ferrier, un hôtel particulier des XVe -XVIIIe siècles (Riez, 04) : une opération de déconstruction. Regards croisés sur les données archéologiques et dendrochronologiques.

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    International audienceThe deconstruction of a housing complex, in the center of the medieval city of Riez, was the occasion, in 2013, of an emergency preventive building study on two mansions. These mansions were once remarkable for their corbelled facades and their gypseries of the medieval and modern times. This operation also offered the rare possibility of collecting a considerable amount of architectural wood (612 pieces). Despite their difficult location within the ensemble, it is possible to specify the dating of certain elements of these buildings, erected between the 13th c. and the 16th century. A new Silver fir chronology has been established over more than two and a half centuries (1272-1533). This will ultimately lead to a better understanding of the history of forest management in this region.La déconstruction d’un ensemble immobilier, au centre du bourg médiéval de Riez, a été l’occasion, en 2013, de réaliser une étude de bâti préventive d’urgence sur deux hôtels particuliers, autrefois remarquables pour leurs façades en encorbellement et leurs gypseries de l’époque médiévale et moderne. Cette opération offrait également la possibilité, rare, de pouvoir prélever une importante quantité de bois architecturaux (612 individus). Malgré leur difficile localisation au sein de l’ensemble, il a été possible de préciser la datation de certains éléments de ces édifices, érigés entre le XIIIe siècle et le XVIe siècle et d’établir une nouvelle chronologie du sapin, sur plus de deux siècles et demi (1272-1533). Cela permettra, à terme, de mieux comprendre l’histoire de la gestion forestière dans cette région

    Deux maisons médiévales à Tournus (Saône-et-Loire). N° 6 et 12 rue Greuze: Rapport de fouille archéologique préventive

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    Le projet de réhabilitation d’un îlot d’immeubles délimité par les rues République / Greuze / Millon, inscrit dans l’emprise du bourg médiéval de Tournus, a conduit le Service Régional de l’Archéologie de Bourgogne à prescrire une fouille préventive des parties jugées les plus anciennes de l’îlot : les maisons n° 6 et 12 rue Greuze. Le programme de réhabilitation développé par le maître d’ouvrage consistait en effet en un réaménagement complet des parties bâties de l’îlot, ce qui menaçait la conservation des éléments anciens potentiellement conservés et nécessitait la mise en œuvre d’une étude archéologique préalable aux travaux. Bien que très remanié aux XVIIIe, XIXe et XXe s., l’îlot est implanté au croisement des deux axes principaux de communication qui ont contraint le développement du bourg de Tournus au Moyen Age : l’axe nord-sud d’une part, reliant le castrum antique au sud et l’abbaye Saint-Philibert au nord, dont l’emplacement correspond à la rue de la République et le tracé est parallèle au cours de la Saône ; la rue Greuze d’autre part qui constitue l’une des rues de desserte de l’habitat perpendiculaires à la rue de la République. La rue Greuze, qui se développe parallèlement au bief Potet, est connue à la fin du Moyen Âge pour les moulins et les tanneries qui bordent le cours d’eau. Il faut noter que l’église paroissiale Saint-André se trouvait à 50 m à peine au nord-est de la rue Greuze, et que les constructions se développent probablement autour de cet axe au moins dès le XIIIe s. Si l’on peut regretter l’absence d’une étude d’ensemble de l’îlot qui, au-delà de la caractérisation de deux maisons isolées, aurait permis de comprendre l’organisation globale du parcellaire et ses mutations depuis le Moyen Age jusqu’au XXe s., les maisons n° 6 et 12 de la rue Greuze appartiennent à la trame proprement médiévale du bâti tournugeois et leur étude vient compléter un corpus déjà fourni.L’intervention sur le terrain, d’une durée totale de six semaines, a porté sur plusieurs points. L’essentiel de la prescription portait sur la maison n° 12 rue Greuze / 5 place Millon qui a fait l’objet d’une investigation approfondie, prenant en compte la totalité du bâtiment. L’ensemble de son évolution devait être approchée par l’analyse globale des maçonneries et le relevé détaillé des ouvertures et de secteurs témoins. Une attention particulière a été portée à la façade sud, qui s’est avérée la plus ancienne conservée et présentait une élévation mixte avec un rez-de-chaussée bâti en pierre et un étage en pan-de-bois et briques. Quatre sondages au sol ont par ailleurs été réalisés, ainsi que plusieurs prélèvements de bois dans les poutres du pan-de-bois de la façade sud et dans le plafond du rez-de-chaussée à fin de datation des structures. Ces prélèvements et ces datations dendrochronologiques ont été réalisés par Christian Dormoy (Archéolabs). Concernant le n° 6 rue Greuze, pour lequel une étude avait déjà été conduite par Benjamin Saint-Jean-Vitus dans le cadre de sa thèse de doctorat (Saint-Jean-Vitus Benjamin, « Maisons-tours et maisons de bourg. Des parentés dans l’habitat noble entre milieux urbain et rural en Bourgogne, XIIe-XIVe s. À propos de trois maisons de Tournus (Saône-et-Loire) à corps principal surélevé », Pages d’archéologie médiévale en Rhône-Alpes, Actes de la 4e Rencontre Rhône-Alpes d’Archéologie Médiévales (Lyon, 1997), IV, 1997, p. 97-112), seule l’élévation sud et une fosse de latrines ont été relevées et analysées. Les relevés topographiques et photogrammétriques de masse ont été réalisés par Olivier Feihl (Archeotech SA). Pour le 12 rue Greuze, cinq grandes phases de travaux peuvent être identifiées, s’échelonnant entre le début du XVe s., date de construction de l’édifice, et la première moitié du XXe s., où les derniers travaux d’ampleur sont engagés pour donner à la maison sa forme actuelle. Le bâtiment primitif, daté par dendrochronologie des années 1410, apparaît comme un bâtiment d’architecture assez simple à en juger par les éléments encore en place. Le rez-de-chaussée en pierre soutient en façade sud un étage en pan-de-bois hourdé de briques dont la mise en œuvre, en épis pour certaines zones, témoigne d’une certaine recherche esthétique ; dans son premier état, cette façade, ou au moins l’étage, ne devait pas recevoir d’enduit. Cette façade devait se poursuivre au moins sur toute la longueur de la maison située immédiatement à l’est (n° 10 rue Greuze), construite au XVIIIe s. sur une partie de l’emprise du bâtiment primitif. Si notre vision de la façade primitive reste partielle, elle permet néanmoins de restituer deux triplets de baies éclairant l’étage ; le rez-de-chaussée devait quant à lui être ouvert d’une porte piétonnière, peut-être réservée à un accès privatif, à l’ouest, tandis que les éléments conservés permettent d’envisager une seconde porte et peut-être un arc de boutique ou d’atelier à l’est. À l’ouest, un mur pignon en pierres au moins sur la hauteur du rez-de-chaussée, fermait la maison ; les faibles éléments recueillis ne permettent pas d’en connaître les ouvertures éventuelles. La façade nord, dont la position est à restituer à l’emplacement de la façade actuelle, malgré sa reconstruction complète au XIXe s., était probablement aussi en bois : en effet, un tirant de bois, dont l’abattage est daté de 1411 comme le reste du pan-de-bois, est le seul élément de charpente encore en place, et sa position sur la sablière haute semble indiquer qu’il reliait deux façades en pan-de-bois.À l’intérieur, les sols du rez-de-chaussée, en terre ou en mortier, témoignent de la simplicité de cet habitat, ou de son caractère fonctionnel. Les cloisonnements nous échappent presque entièrement, ainsi que les accès à l’étage. Une cloison, orientée nord-sud, semble toutefois avoir séparé les espaces déjà identifiés du fait de la position des ouvertures primitives sur la façade sud : cette cloison, fondée sur un solin de petites pierres, occupait la position de la poutre longitudinale du plancher de l’étage. Une seconde poutre longitudinale, qui devait elle aussi reposer en son milieu sur un pilier identique à celui qui est encore conservé au rez-de-chaussée, est probablement à restituer à l’emplacement du mur mitoyen actuel entre les maisons 10 et 12 rue Greuze. L’étage, avec ses triplets de baies, semble avoir eu une fonction d’habitat, même si aucun aménagement de chauffage ou d’hygiène n’a pu être identifié.Au total, c’est un bâtiment fort vaste qui nous apparaît, avec une longueur de façade sur la rue Greuze avoisinant les 13 m pour une profondeur de 14 m environ, soit une surface au sol d’un peu moins de 180 m² dans l’œuvre. Malgré sa simplicité, une telle surface ne semble avoir pu appartenir qu’à un personnage ou une famille relativement aisée même si le décor, dépouillé, et le mode de construction, simple, n’indiquent pas l’opulence. À la fin du XVe s. ou au début du XVIe s., le bâtiment est considérablement modifié : une extension est construite vers l’ouest, permettant un gain de surface de l’ordre de 37 m² au sol. Le mur pignon primitif semble toutefois conservé dans cet état, et sert de refend. Les ouvertures du rez-de-chaussée à l’est sont modifiées une première fois, avec le percement de deux portes et d’une fenêtre. Au XVIIIe s., l’extension ouest semble prendre une fonction d’écurie, avec le percement de deux vastes portails au sud et à l’ouest. La maison primitive est également amputée de la moitié de sa largeur à l’est, avec la construction de la maison n° 10 rue Greuze. Au XIXe s., l’ancien mur pignon est démoli, et un nouveau mur de refend construit au milieu de la largeur du bâtiment.Concernant le n° 6 rue Greuze, deux phases principales de construction sont donc discernables sur la façade sud de la maison, avec quelques remaniements postérieurs. La partie orientale, la plus ancienne, appartient au corps principal d’une maison-tour de quatre niveaux, même si une partie est aujourd’hui masquée par la maison n° 4 rue Greuze ; la façade primitive était ouvert d’un portail en plein cintre au rez-de-chaussée et de deux larges baies géminées aux premier et deuxième étage. La mise en œuvre de la maçonnerie est encore très proche du petit appareil régulier de la seconde moitié du XIIe s. identifiable dans la maison-tour n° 10 rue de la République / rue du Passage étroit ; cependant, les traces de taille à la bretture ainsi que la structure des baies à coussièges avec leurs linteaux droits délardés de moulures en tiers-point tendent à placer cette construction dans le courant du XIIIe s. La partie ouest est quant à elle construite dans le courant du XVe s., comme l’indiquent les baies des premier et deuxième étages. Peut-être faut-il mettre en corrélation la construction de cette partie de la façade et le percement d’une nouvelle baie au premier étage de la partie orientale de la façade. Plus encore, les datations dendrochronologiques réalisées en 1996 (Lambert Georges, Locatelli Christine, Étude dendrochronologique de bois provenant de la maison 6 rue Greuze à Tournus, CNRS / Université de Franche-Comté, Besançon, Dijon – SRA, 1996) sur le plancher du premier étage du bâtiment montrent un remaniement complet de ce plancher dans les années 1480 ; c’est peut-être à ce moment que le bâtiment est remodelé en partie, avec la construction d’un petit corps de bâtiment contre le mur ouest, le percement de nouvelles ouvertures et le remplacement des planchers. Malgré les prélèvements réalisés sur le plancher de la partie ouest du bâtiment, dont la datation aurait permis de corroborer l’hypothèse de la contemporanéité de ces remaniements, leur état n’a pas permis d’obtenir une date. À la fin du XVIIIe s. ou au début du XIXe s., les portes et fenêtres sont remaniées complètement : le portail en plein cintre du rez-de-chaussée et les deux baies à meneaux de la partie orientale sont remodelés et une nouvelle fenêtre ouverte au troisième étage ; dans la partie ouest la porte du rez-de-chaussée est complètement remaniée et la baie du premier étage bouchée pour ouvrir une nouvelle fenêtre dans un ancien placard.Trois espaces distincts peuvent être identifiés pour la maison du XIIIe s. Le corps principal de la maison-tour, de quatre niveaux, offre un dispositif simple, avec un probable cellier au rez-de-chaussée, deux vastes pièces à vivre dotées de larges baies et de cheminées aux premier et deuxième étages, et un troisième étage de combles sous charpente dont la fonction est mal identifiée. L’escalier de desserte des étages semble avoir pris place dans un premier appendice, une construction légère probablement en bois et couverte en appentis, située contre le mur ouest de l’édifice ; cet espace permettait d’accéder aux deux portes identifiées dans le mur ouest du corps principal au premier niveau au sud du coffre de la cheminée, et au second niveau au nord du même coffre. Le premier niveau de cette construction permettait par ailleurs d’accéder à des dispositifs d’hygiène intégrés quant à eux à un second appendice maçonné construit contre le mur nord du corps principal : en premier lieu un évier accessible depuis l’appendice ouest, et en second lieu une ou deux latrines aménagées de part et d’autre de la galerie nord du premier étage. L’appendice ouest permettait enfin d’accéder à une porte aménagée au second étage dans le mur ouest du corps principal : on pouvait alors accéder au deuxième étage de l’appendice nord, qui a pu avoir une fonction d’agrément, comme un balcon, ou encore donner accès à une latrine supplémentaire. Enfin, c’est probablement au moyen d’une échelle de meunier que l’on accédait au troisième étage de combles du corps principal, qui ne semble pas avoir eu de fonction résidentielle. La maison-tour du 6 rue Greuze apparaît ainsi comme un édifice complexe doté d’organes de confort élaborés et peu fréquents dans l’architecture civile du XIIIe s., qui confirment le rang social élevé du commanditaire, même si son origine reste mal définie, bourgeoisie marchande, petite noblesse urbaine, dignitaire ou officier de l’entourage de l’abbé de Saint-Philibert. La présence d’appendices construits hors œuvre en maçonnerie aussi bien qu’en bois, témoigne d’un édifice largement ouvert sur l’extérieur à travers ses escaliers et galeries de desserte, ainsi que du rejet des dispositifs d’hygiène, évier et latrines, en dehors des pièces à vivre

    De La Bastide de Beauvezet à la Verrerie entre la fin du Moyen Âge et le XVIIe siècle : artisanat du verre dans la forêt de Cadarache (Bouches-du-Rhône)

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    International audienceLe projet de construction du réacteur nucléaire Iter, à proximité du centre de recherche duCommissariat à l’Énergie Atomique (CEA) à Cadarache, est à l’origine d’une prescription de fouilled’archéologie préventive au lieu-dit la Verrerie (Saint-Paul-Lès-Durance, Bouches-du-Rhône).Effectuée en décembre 2007 sur une surface de 400 m ² , l’intervention archéologique réalisée parla société Arkemine, sous la direction de Gérald Bonnamour, a portée sur les vestiges bâtis de labastide de Beauvezet et sur les vestiges enfouis d’une verrerie. En complément de la fouillearchéologique, des recherches en archives ont permis de mieux apprécier l’histoire du domaine etde la forêt de Cadarache mais également des activités en lien avec les ressources sylvestresentre le Moyen Age et la période moderne. Une verrerie était en activité à la bastide de Beauvezetà la fin du XVIIe siècle, durant une dizaine d’années. Cette activité verrière est documentée parles sources écrites, mais également par l’archéologie préventive

    Uzès (30), 16-18 Bd Charles Gide: rapport de diagnostic

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    La rénovation de deux maisons réunies en une seule, dans le secteur ancien et sauvegardé d’Uzès (30), aux n°16/18 Boulevard Charles Gide, a été précédée d’un diagnostic archéologique. Déjà inventoriées en 2011, ces maisons sont restées plusieurs années inoccupées et une partie s’est effondrée depuis. Plusieurs éléments architecturaux du Moyen Age et de l’Epoque Moderne les caractérisent (voûte à croisée d’ogives chanfreinées, ouvertures à traverse et croisées, cheminée du XVIIe siècle). Certains de ces éléments ont malencontreusement disparus dans les derniers effondrements. Les bâtiments bordaient, autrefois, l’enceinte médiévale, au nord, détruite au début du XIXe siècle pour l’aménagement des boulevards qui ceinturent aujourd’hui la ville. Six bâtiments, correspondant à autant de phases de construction, accolés et imbriqués les uns dans les autres composent cet ensemble. On y accédait, il y a encore peu, par une impasse reliée à la rue du plan de l’Oume, qui longe l’ensemble immobilier au sud-est et qui a longtemps servi d’accès principal, jusqu’à la création des boulevards. Cette complexité des circulations entre les bâtiments qui forment plusieurs maisons, transparait nettement dans les compoix conservés pour les XVIe et XVIIe siècles. Ce quartier est alors celui de la petite bourgeoisie et des artisans du textile. On construit dans un premier temps sur la moitié sud de la parcelle : une maisontour, de plan quadrangulaire, voûté au rez-de-chaussée, éclairée au premier étage par une fenêtre à croisée faisait face à un bâtiment de plan rectangulaire, transformé tardivement, en atelier de forge. Ce n’est sans doute guère avant le début du XVIIe siècle que s’élève, au nord-ouest de la parcelle, un troisième bâtiment de plan rectangulaire et allongé, qui formera plus tard le n°16. Il ouvre tout d’abord en façade au sud et communique à l’est avec la « maison-tour ». Le n°16 s’élève sur quatre niveaux auxquels s’ajoutera une cave, aménagée probablement au XIXe siècle, au moment où on réaligne et ouvre sa façade, au nord. Ce réalignement se fait en même temps que celui du n°18. Certes, les deux bâtiments sont encore indépendants. La maison, correspondant au n°18, est formée de deux corps de bâtiment, desservis par une cage d’escalier, aménagée au centre. Celui ouvrant au sud, aujourd’hui entièrement détruit, correspondrait à une réfection ou à une extension du n°18. Le bâtiment ouvrant au nord, orienté nord-sud et qui s’étage sur quatre niveaux, vient se greffer à l’ouest sur le n°16 et à l’est sur le n°20, boulevard Charles Gide. L’analyse archéologique du mur mitoyen entre ces deux bâtiments a mis en évidence la façade d’une maison du bas Moyen-Âge, appartenant au bâtiment voisin et ouvrant autrefois à l’ouest. Un passage, ménagé dans la continuité de l’impasse du plan de l’Oume, confirme l’absence de bâtiments construits au nord-est de la parcelle. Le n°16 et le n°18, aujourd’hui tous deux desservies par la cage d’escalier auront été réunis au tournant du XXe siècle, seulement

    Uzès (30), 16-18 Bd Charles Gide: rapport de diagnostic

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    La rénovation de deux maisons réunies en une seule, dans le secteur ancien et sauvegardé d’Uzès (30), aux n°16/18 Boulevard Charles Gide, a été précédée d’un diagnostic archéologique. Déjà inventoriées en 2011, ces maisons sont restées plusieurs années inoccupées et une partie s’est effondrée depuis. Plusieurs éléments architecturaux du Moyen Age et de l’Epoque Moderne les caractérisent (voûte à croisée d’ogives chanfreinées, ouvertures à traverse et croisées, cheminée du XVIIe siècle). Certains de ces éléments ont malencontreusement disparus dans les derniers effondrements. Les bâtiments bordaient, autrefois, l’enceinte médiévale, au nord, détruite au début du XIXe siècle pour l’aménagement des boulevards qui ceinturent aujourd’hui la ville. Six bâtiments, correspondant à autant de phases de construction, accolés et imbriqués les uns dans les autres composent cet ensemble. On y accédait, il y a encore peu, par une impasse reliée à la rue du plan de l’Oume, qui longe l’ensemble immobilier au sud-est et qui a longtemps servi d’accès principal, jusqu’à la création des boulevards. Cette complexité des circulations entre les bâtiments qui forment plusieurs maisons, transparait nettement dans les compoix conservés pour les XVIe et XVIIe siècles. Ce quartier est alors celui de la petite bourgeoisie et des artisans du textile. On construit dans un premier temps sur la moitié sud de la parcelle : une maisontour, de plan quadrangulaire, voûté au rez-de-chaussée, éclairée au premier étage par une fenêtre à croisée faisait face à un bâtiment de plan rectangulaire, transformé tardivement, en atelier de forge. Ce n’est sans doute guère avant le début du XVIIe siècle que s’élève, au nord-ouest de la parcelle, un troisième bâtiment de plan rectangulaire et allongé, qui formera plus tard le n°16. Il ouvre tout d’abord en façade au sud et communique à l’est avec la « maison-tour ». Le n°16 s’élève sur quatre niveaux auxquels s’ajoutera une cave, aménagée probablement au XIXe siècle, au moment où on réaligne et ouvre sa façade, au nord. Ce réalignement se fait en même temps que celui du n°18. Certes, les deux bâtiments sont encore indépendants. La maison, correspondant au n°18, est formée de deux corps de bâtiment, desservis par une cage d’escalier, aménagée au centre. Celui ouvrant au sud, aujourd’hui entièrement détruit, correspondrait à une réfection ou à une extension du n°18. Le bâtiment ouvrant au nord, orienté nord-sud et qui s’étage sur quatre niveaux, vient se greffer à l’ouest sur le n°16 et à l’est sur le n°20, boulevard Charles Gide. L’analyse archéologique du mur mitoyen entre ces deux bâtiments a mis en évidence la façade d’une maison du bas Moyen-Âge, appartenant au bâtiment voisin et ouvrant autrefois à l’ouest. Un passage, ménagé dans la continuité de l’impasse du plan de l’Oume, confirme l’absence de bâtiments construits au nord-est de la parcelle. Le n°16 et le n°18, aujourd’hui tous deux desservies par la cage d’escalier auront été réunis au tournant du XXe siècle, seulement

    Forteresse de Polignac (Polignac, Haute-Loire). La Seigneurie, étude de bâti et sondages: Rapport de fouille archéologique programmée

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    La forteresse de Polignac, à 5 km au nord-ouest du Puy-en-Velay, occupe un dyke basaltique dont le sommet plat entouré de falaises a été aménagé pour permettre l’installation du château dès le haut Moyen Âge. L’occupation du sol dans les environs de Polignac est ancienne : plusieurs gisements paléolithiques et néolithiques sont connus sur le territoire couvert par la commune. Durant la protohistoire et l’époque romaine, le dyke portant aujourd’hui le château est lui-même fréquenté, sinon occupé. La position du site de Polignac, entre Ruessium (Saint-Paulien), chef-lieu de la cité vellave durant l’Antiquité, et Anicium (Le Puy-en-Velay), futur siège épiscopal au Moyen Âge, laisse supposer une occupation antique. Les éléments lapidaires aujourd’hui présents sur le plateau, s’ils sont bien attribuables à l’Antiquité comme le « masque d’Apollon », ne démontrent toutefois en rien l’existence d’un temple dédié à Apollon sur le plateau, malgré les longues luttes qui ont opposé aux XVIIIIème et XIXème siècles « apollomanes » et « apollosceptiques ». L’ensemble du dossier reste à reprendre et à confronter avec les résultats d’une fouille approfondie du site.La première mention des vicomtes de Polignac remonte à la fin du IXème siècle. Le château n’apparaît dans les sources écrites que quelques dizaines d’années plus tard, vers 929-935, où un acte est passé dans le « castrum quod vocatur Podianacus », attestant bien son existence. Deux lieux de culte sont associés au château : la chapelle Saint-Andéol, sur le rocher, est attestée dès 1075 ; l’église Saint-Martin, en contrebas du rocher, est quant à elle attestée en 1128, date à laquelle elle est donnée par l’évêque du Puy à l’abbaye de Pébrac et devient le siège d’un petit prieuré puis d’une paroisse.On ne connaît que peu de choses des bâtiments résidentiels au Moyen Âge, et il faudrait des investigations bien plus approfondies dans les sources pour identifier des mentions des bâtiments. Diverses réparations sont attestées sur les bâtiments à l’époque moderne, mais aucun nouveau bâtiment ne semble construit après la fin du Moyen Âge.La forteresse de Polignac offre aujourd’hui un ensemble cohérent, unique en Velay et rare dans le Massif Central, de bâtiments résidentiels seigneuriaux s’échelonnant du XIIème au XVIème siècle. Répartis sur un site fortifié d’importance majeure, mis en valeur par un cadre naturel majestueux et préservé, ils offrent au chercheur un véritable conservatoire de l’architecture seigneuriale au Moyen Âge, allant du logis roman au logis Renaissance en passant par le donjon gothique.Plus encore, certain de ces bâtiments et en premier lieu le logis roman, constituent des exemples uniques dans la région : c’est en effet bien en dehors du Massif Central qu’il faut chercher des exemples de comparaison pour cet édifice exceptionnel réunissant les fonctions de résidence et d’apparat dans un bâtiment de près de 300 m² de surface intérieure au sol, décoré d’arcatures et chapiteaux sculptés.Initié à la fin de l’année 2005 à la demande du Service Régional de l’Archéologie d’Auvergne, un projet d’étude approfondie du château a pris corps dans le courant de l’année 2006 et permis la mise en place d’une première opération de fouille programmée annuelle durant l’été 2007, pour une durée d’un mois et demi sur le terrain (2 juillet – 10 août) et mobilisant 8 étudiants stagiaires encadrés par 3 archéologues médiévistes. Elle a constitué la première étape d’un programme de recherche qui s’inscrit sur le moyen terme : les estimations portent à environ cinq ans la durée minimale des recherches permettant d’aboutir à une meilleure connaissance de l’histoire et de l’évolution architecturale de la partie résidentielle du site (cour d’honneur et bâtiments environnants), à raison d’un à deux mois d’intervention annuelle sur les bâtiments concernés. Ces études permettront à terme de réaliser des publications scientifiques mais aussi à destination du public visitant le site (plaquettes, brochures ou encore ouvrage à destination des visiteurs) ; elles appuieront en outre la démarche actuelle d’explication des vestiges sur site par la réalisation de panneaux et enrichiront les données utilisables par les guides de la Forteresse.Cette campagne de fouilles a porté sur les élévations et le sous-sol de la Seigneurie, identifié comme un corps de logis datant en majorité de l’époque romane (XIIème siècle). L’étude du bâti, pour la réalisation de laquelle des relevés photogrammétriques ont été commandés à l’entreprise Art Graphique et Patrimoine, a permis de mieux cerner l’architecture primitive du bâtiment et d’identifier les phases de remaniement aux XVème et XVIème siècles.Le logis roman a dans l’ensemble été compris et il a été démontré qu’il s’articulait en deux grands espaces juxtaposés et séparés par un mur de refend. Celui-ci délimite au nord un espace probablement utilitaire (cuisine, communs…) au rez-de-chaussée et une vaste salle résidentielle sur plancher à l’étage (camera). Au sud, l’espace est occupé par une longue salle occupant toute la hauteur du bâtiment et éclairée en partie haute par une galerie d’arcatures ajourées et décorées par une série de colonnettes et de chapiteaux dont certains sont ornés de motifs végétaux ; cette salle peut être identifiée à l’aula seigneuriale à vocation de lieu de réception. Un portail, aujourd’hui bouché et remanié lors des travaux du bas Moyen Âge, était à l’origine aménagé dans le mur de refend au milieu de sa longueur et permettait la communication entre les salles du rez-de-chaussée.Les niveaux de circulation du rez-de-chaussée sont encore mal compris : dans leur dernier état, ils sont constitués par le rocher de brèche volcanique qui a été taillé et aplani afin de ménager des espaces horizontaux ; tous les murs romans reposent ainsi sur des banquettes rocheuses formant le soubassement des murs et assurant l’étanchéité du bâtiment. Néanmoins, il reste difficile d’affirmer que ces niveaux de circulation sont les niveaux romans et qu’ils n’ont pas été retaillés à la fin du Moyen Âge ou à la Renaissance, au moment où des voûtes sont construites dans deux des pièces du rez-de-chaussée du bâtiment. La poursuite des recherches devrait permettre de résoudre cette question.Le logis roman nous apparaît aujourd’hui comme un exemple unique en Velay et en Auvergne dans l’architecture résidentielle seigneuriale. L’ampleur de l’édifice, mais aussi le décor de sa salle d’apparat, constitué d’une galerie d’arcatures reposant sur des colonnettes à chapiteaux sculptés, révèle le mode de vie d’un lignage seigneurial de première importance à l’orée du XIIème siècle. Ce type architectural reste ignoré dans le Massif Central et c’est au château des Adhémar à Montélimar, dans les châteaux du roi de France ou de ses vassaux en Île-de-France ou encore dans l’aire anglo-normande qu’il faut chercher des exemples comparables.Cinq sondages au sol, réalisés dans le bâtiment et à ses abords, ont permis de compléter en partie le plan de l’édifice et de mettre au jour des aménagements encore inconnus. Ainsi, une construction sur poteaux de bois creusés dans le rocher et antérieure à l’édifice du XIIème siècle a été identifiée à l’ouest du logis roman, même si son plan et sa datation nous échappent encore en partie. Des tessons de céramique du Néolithique et de l’Âge du Bronze recueillis dans ce secteur démontrent une occupation du dyke de Polignac à ces périodes et pourraient constituer de premiers éléments de datation pour le bâtiment sur poteaux ; il pourrait néanmoins s’agir également d’un bâtiment du haut Moyen Âge constituant une première résidence seigneuriale (IXème – Xème siècles). Les recherches doivent être poursuivies pour tenter d’éclaircir ce point.Parallèlement, les sondages réalisés dans la cour d’honneur du château ont livré plusieurs éléments de canalisations permettant la récupération des eaux de pluie sur les toitures de la Seigneurie. Ces canalisations en pierre, dont l’étanchéité était assurée par un mortier hydraulique, servaient à alimenter la citerne de la cour centrale. Deux systèmes successifs ont été identifiés, même si leur tracé et leur datation restent à préciser : le premier peut appartenir au XIIème ou XIIIème siècle, ce que tend à confirmer l’architecture de la citerne ; le second est associé aux remaniements du logis seigneurial à la fin du Moyen Âge.En revanche, confirmant les observations réalisées en 2004 lors des sondages d’évaluation du bureau d’études Hadès, on ne peut que constater l’absence totale de mobilier appartenant à l’Antiquité, remettant en cause une fois de plus l’hypothèse d’un temple antique sur la plate-forme portant la forteresse. Seuls quelques blocs d’arkose pouvant provenir d’un monument gallo-romain démonté ont été repérés dans les élévations de la Seigneurie, mais ils sont tous associés à des phases de construction de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, à peu près au moment où Gabriel Siméoni forge la légende du Temple d’Apollon. De plus en plus, il faut envisager l’hypothèse de la récupération de matériaux de construction sur un édifice antique situé à proximité de la forteresse mais pas sur le site même. Les écrits de Siméoni au XVIème siècle, puis de Gaspard Chabron au début du XVIIème siècle, semblent quant à eux procéder d’une littérature accompagnant le lignage des Polignac dans un mouvement, général à la Renaissance où l’Antiquité est remise au goût du jour, de « quête de ses origines »

    Riez, Collège Maxime Javelly (rapport de diagnostic), Quinson, décembre 2013, 1 vol.

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    Le site du collège Maxime Javelly à Riez, se situe en rive gauche du Colostre, dans une zone de plainecorrespondant à la partie S-E de la ville antique. Les principales investigations archéologiques sur le siteremontent à l'année 1967, durant laquelle G. Barruol avait réalisé des sondages urgents préalablement àla construction du collège. Ces fouilles avaient permis de mettre en évidence la richesse archéologique dusecteur, caractérisée par la présence d'un quartier d'habitat, d'un ensemble thermal du Haut-Empire, ainsique d'une area funéraire de l'Antiquité tardive. Plusieurs campagnes de relevé et de sondages, conduitessous la direction de Ph. Borgard à partir de 2003 ont, depuis lors, confirmé la chronologie généraleétablie par G. Barruol et étoffé les résultats de ses recherches. Ces investigations complémentaires ontpermis, entre autres, de mettre en évidence la canalisation, dès le Haut-Empire, du ruisseau torrentiel duValvachère, grâce à un chenal traversant le site d'est en ouest, ainsi que d'établir la présence d'un vastemonument funéraire daté de l’Antiquité tardive ou du haut Moyen Âge, à l'intérieur et autour duquel sestructure l'espace funéraire de l'Antiquité tardive.Le réalisation d'un diagnostic archéologique a été prescrit par le SRA, préalablement au projet de travauxde rénovation des cours et des bâtiments du collège, devenus vétustes, porté par le Conseil général desAlpes de Haute-Provence. L'opération, prise en charge par le Service départemental d'archéologie, s'estdéroulée en juillet 2013, pendant une durée d'environ 3 semaines. Les sondages se sont focalisés sur lessecteurs susceptibles d'être impactés par les travaux de rénovation (reprise des bâtiments en sous-oeuvre,construction de coursives et d’un préau, extension du gymnase, création de fosses de plantation). Un totalde 12 tranchées de diagnostic a été réalisé au cours de l’opération, soit une superficie ouverte d’environ205 m², correspondant à 10,25 % de la surface prescrite.La partie occidentale du site s’est révélée entièrement négative, la stratigraphie étant formée, sous leniveau d’enrobé, par une succession de remblais récents liés aux travaux des années 1960. La superpositiondirecte, dans l’un de ces sondages, du terrain naturel et de ces remblais récents, laisse envisager quecette partie du site ait pu être « nettoyée » de ses vestiges anciens avant la construction du collège. Lesvestiges archéologiques se concentrent dans la partie orientale du site, située du côté est des coursivesqui séparent la cour principale en deux espaces distincts. Dans l’ensemble des tranchées, les niveauxliés à la construction du collège (remblais de nivellement récents) recouvrent directement des niveauxde remblais plus anciens, soit antiques, soit médiévaux, qui apparaissent à une profondeur moyennede 0,60 m sous les niveaux de circulation actuels. Cette superposition, sans intermédiaire, indique quele terrain a été régulièrement nivelé, entraînant la disparition des niveaux d’occupation les plus récents.Les observations réalisées dans les différentes tranchées s’accordent bien avec la chronologie généraledu site établie suite aux recherches de G. Barruol, puis de Ph. Borgard et de son équipe. Elles permettentde différencier cinq états, qui correspondent aux phases successives d’occupation et d’abandon du site.Une importante séquence stratigraphique, observée sur plus de 10 m de long et jusqu’à 2,50 m deprofondeur à l’est du bâtiment D (demi-pension), confirme la présence et le remplissage de l’ancienchenal canalisant le Valvachère, dont la délimitation nord et marquée par une nette interruption verticale,à laquelle correspond, en profondeur, une entaille dans le terrain naturel. Le muret de terrassement, quiavait été identifié lors de la campagne de 2005, n’a pas été reconnu dans ce sondage. De l’autre côté dubâtiment, la séquence stratigraphique relevée dans une seconde tranchée correspond au comblementdu chenal, sans toutefois que les limites nord et sud de l’aménagement apparaissent clairement à lafouille. Les niveaux contemporains de l’installation de ce chenal n’ont pas pu être identifiés au coursdu diagnostic, mais cet aménagement est comblé par des niveaux d’abandon qui contenaient un lotimportant de mobilier céramique, daté entre les IIe et IVe siècles de notre ère. Au sud du chenal, deuxtranchées ont livré des maçonneries appartenant au quartier d’habitation méridional. Il s’agit, d’unepart, d’un angle de bâtiment très arasé, auquel est associé le support carré d’une pile ou d’un pilier et,d’autre part, d’une canalisation orientée selon un axe nord-sud. Le bâtiment est scellé par des remblaisde démolition et d’abandon, caractérisés par la présence abondante de fragments d’enduits peints. Del’autre côté du chenal, un sondage profond réalisé dans une tranchée ouverte au nord du gymnase a livréune maçonnerie formée d'un muret et d'un sol, enduits par une épaisse couche de mortier de tuileau.La nature et la position de cette structure permettent de l’interpréter comme l’extension septentrionaled’un système de collecteur des eaux (égout, drain ?) ceinturantle bâtiment thermal, qui avait déjà été partiellement mis au jourlors des campagnes de fouille précédentes. Les salles nord dubâtiment thermal n’ont pas été reconnues, sans doute en raisonde la profondeur de leur enfouissement, supérieure à 1,50 msous le niveau du sol actuel. L’aménagement de l’ensemble deces structures (état 1) est attribué à la période du Haut-Empire.Cette datation repose essentiellement sur l’analogie avec lesdécouvertes antérieures, aucun niveau d’occupation de cettepériode n’ayant été mis au jour au cours du diagnostic.Ces aménagements sont scellés par des niveaux d’abandonet de démolition (état 2), datés entre le IIe et le IVe siècle denotre ère, sur lesquels s’installent un ensemble de structuresattribuées à l’Antiquité tardive ou au haut Moyen Âge (état 3). Ils’agit essentiellement d’inhumations, réparties de part et d’autredu bâtiment D, qui appartiennent à l’area funéraire reconnuedès les fouilles de 1967. Au nord du gymnase, un ensembled’aménagements et de constructions successives recouvrent lesniveaux d’abandon des thermes et pourraient appartenir à cetroisième état, voire à une période postérieure (Moyen Âge). La surface très limitée, ouverte lors dudiagnostic, n'a cependant pas permis de préciser leur ampleur, leur nature et leur datation. Les structuresappartenant à l’état 3 sont scellées par plusieurs niveaux de remblais (état 4), probablement liés àl’abandon de la vocation monumental de ce quartier de la ville basse au cours du Moyen Âge. Le dernierétat (état 5) regroupe les niveaux contemporains liés aux aménagements de la seconde moitié du XXesiècle

    Forteresse de Polignac (Polignac, Haute-Loire). La Seigneurie, étude de bâti et sondages: Rapport de fouille archéologique programmée

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    La forteresse de Polignac, à 5 km au nord-ouest du Puy-en-Velay, occupe un dyke basaltique dont le sommet plat entouré de falaises a été aménagé pour permettre l’installation du château dès le haut Moyen Âge. L’occupation du sol dans les environs de Polignac est ancienne : plusieurs gisements paléolithiques et néolithiques sont connus sur le territoire couvert par la commune. Durant la protohistoire et l’époque romaine, le dyke portant aujourd’hui le château est lui-même fréquenté, sinon occupé. La position du site de Polignac, entre Ruessium (Saint-Paulien), chef-lieu de la cité vellave durant l’Antiquité, et Anicium (Le Puy-en-Velay), futur siège épiscopal au Moyen Âge, laisse supposer une occupation antique. Les éléments lapidaires aujourd’hui présents sur le plateau, s’ils sont bien attribuables à l’Antiquité comme le « masque d’Apollon », ne démontrent toutefois en rien l’existence d’un temple dédié à Apollon sur le plateau, malgré les longues luttes qui ont opposé aux XVIIIIème et XIXème siècles « apollomanes » et « apollosceptiques ». L’ensemble du dossier reste à reprendre et à confronter avec les résultats d’une fouille approfondie du site.La première mention des vicomtes de Polignac remonte à la fin du IXème siècle. Le château n’apparaît dans les sources écrites que quelques dizaines d’années plus tard, vers 929-935, où un acte est passé dans le « castrum quod vocatur Podianacus », attestant bien son existence. Deux lieux de culte sont associés au château : la chapelle Saint-Andéol, sur le rocher, est attestée dès 1075 ; l’église Saint-Martin, en contrebas du rocher, est quant à elle attestée en 1128, date à laquelle elle est donnée par l’évêque du Puy à l’abbaye de Pébrac et devient le siège d’un petit prieuré puis d’une paroisse.On ne connaît que peu de choses des bâtiments résidentiels au Moyen Âge, et il faudrait des investigations bien plus approfondies dans les sources pour identifier des mentions des bâtiments. Diverses réparations sont attestées sur les bâtiments à l’époque moderne, mais aucun nouveau bâtiment ne semble construit après la fin du Moyen Âge.La forteresse de Polignac offre aujourd’hui un ensemble cohérent, unique en Velay et rare dans le Massif Central, de bâtiments résidentiels seigneuriaux s’échelonnant du XIIème au XVIème siècle. Répartis sur un site fortifié d’importance majeure, mis en valeur par un cadre naturel majestueux et préservé, ils offrent au chercheur un véritable conservatoire de l’architecture seigneuriale au Moyen Âge, allant du logis roman au logis Renaissance en passant par le donjon gothique.Plus encore, certain de ces bâtiments et en premier lieu le logis roman, constituent des exemples uniques dans la région : c’est en effet bien en dehors du Massif Central qu’il faut chercher des exemples de comparaison pour cet édifice exceptionnel réunissant les fonctions de résidence et d’apparat dans un bâtiment de près de 300 m² de surface intérieure au sol, décoré d’arcatures et chapiteaux sculptés.Initié à la fin de l’année 2005 à la demande du Service Régional de l’Archéologie d’Auvergne, un projet d’étude approfondie du château a pris corps dans le courant de l’année 2006 et permis la mise en place d’une première opération de fouille programmée annuelle durant l’été 2007, pour une durée d’un mois et demi sur le terrain (2 juillet – 10 août) et mobilisant 8 étudiants stagiaires encadrés par 3 archéologues médiévistes. Elle a constitué la première étape d’un programme de recherche qui s’inscrit sur le moyen terme : les estimations portent à environ cinq ans la durée minimale des recherches permettant d’aboutir à une meilleure connaissance de l’histoire et de l’évolution architecturale de la partie résidentielle du site (cour d’honneur et bâtiments environnants), à raison d’un à deux mois d’intervention annuelle sur les bâtiments concernés. Ces études permettront à terme de réaliser des publications scientifiques mais aussi à destination du public visitant le site (plaquettes, brochures ou encore ouvrage à destination des visiteurs) ; elles appuieront en outre la démarche actuelle d’explication des vestiges sur site par la réalisation de panneaux et enrichiront les données utilisables par les guides de la Forteresse.Cette campagne de fouilles a porté sur les élévations et le sous-sol de la Seigneurie, identifié comme un corps de logis datant en majorité de l’époque romane (XIIème siècle). L’étude du bâti, pour la réalisation de laquelle des relevés photogrammétriques ont été commandés à l’entreprise Art Graphique et Patrimoine, a permis de mieux cerner l’architecture primitive du bâtiment et d’identifier les phases de remaniement aux XVème et XVIème siècles.Le logis roman a dans l’ensemble été compris et il a été démontré qu’il s’articulait en deux grands espaces juxtaposés et séparés par un mur de refend. Celui-ci délimite au nord un espace probablement utilitaire (cuisine, communs…) au rez-de-chaussée et une vaste salle résidentielle sur plancher à l’étage (camera). Au sud, l’espace est occupé par une longue salle occupant toute la hauteur du bâtiment et éclairée en partie haute par une galerie d’arcatures ajourées et décorées par une série de colonnettes et de chapiteaux dont certains sont ornés de motifs végétaux ; cette salle peut être identifiée à l’aula seigneuriale à vocation de lieu de réception. Un portail, aujourd’hui bouché et remanié lors des travaux du bas Moyen Âge, était à l’origine aménagé dans le mur de refend au milieu de sa longueur et permettait la communication entre les salles du rez-de-chaussée.Les niveaux de circulation du rez-de-chaussée sont encore mal compris : dans leur dernier état, ils sont constitués par le rocher de brèche volcanique qui a été taillé et aplani afin de ménager des espaces horizontaux ; tous les murs romans reposent ainsi sur des banquettes rocheuses formant le soubassement des murs et assurant l’étanchéité du bâtiment. Néanmoins, il reste difficile d’affirmer que ces niveaux de circulation sont les niveaux romans et qu’ils n’ont pas été retaillés à la fin du Moyen Âge ou à la Renaissance, au moment où des voûtes sont construites dans deux des pièces du rez-de-chaussée du bâtiment. La poursuite des recherches devrait permettre de résoudre cette question.Le logis roman nous apparaît aujourd’hui comme un exemple unique en Velay et en Auvergne dans l’architecture résidentielle seigneuriale. L’ampleur de l’édifice, mais aussi le décor de sa salle d’apparat, constitué d’une galerie d’arcatures reposant sur des colonnettes à chapiteaux sculptés, révèle le mode de vie d’un lignage seigneurial de première importance à l’orée du XIIème siècle. Ce type architectural reste ignoré dans le Massif Central et c’est au château des Adhémar à Montélimar, dans les châteaux du roi de France ou de ses vassaux en Île-de-France ou encore dans l’aire anglo-normande qu’il faut chercher des exemples comparables.Cinq sondages au sol, réalisés dans le bâtiment et à ses abords, ont permis de compléter en partie le plan de l’édifice et de mettre au jour des aménagements encore inconnus. Ainsi, une construction sur poteaux de bois creusés dans le rocher et antérieure à l’édifice du XIIème siècle a été identifiée à l’ouest du logis roman, même si son plan et sa datation nous échappent encore en partie. Des tessons de céramique du Néolithique et de l’Âge du Bronze recueillis dans ce secteur démontrent une occupation du dyke de Polignac à ces périodes et pourraient constituer de premiers éléments de datation pour le bâtiment sur poteaux ; il pourrait néanmoins s’agir également d’un bâtiment du haut Moyen Âge constituant une première résidence seigneuriale (IXème – Xème siècles). Les recherches doivent être poursuivies pour tenter d’éclaircir ce point.Parallèlement, les sondages réalisés dans la cour d’honneur du château ont livré plusieurs éléments de canalisations permettant la récupération des eaux de pluie sur les toitures de la Seigneurie. Ces canalisations en pierre, dont l’étanchéité était assurée par un mortier hydraulique, servaient à alimenter la citerne de la cour centrale. Deux systèmes successifs ont été identifiés, même si leur tracé et leur datation restent à préciser : le premier peut appartenir au XIIème ou XIIIème siècle, ce que tend à confirmer l’architecture de la citerne ; le second est associé aux remaniements du logis seigneurial à la fin du Moyen Âge.En revanche, confirmant les observations réalisées en 2004 lors des sondages d’évaluation du bureau d’études Hadès, on ne peut que constater l’absence totale de mobilier appartenant à l’Antiquité, remettant en cause une fois de plus l’hypothèse d’un temple antique sur la plate-forme portant la forteresse. Seuls quelques blocs d’arkose pouvant provenir d’un monument gallo-romain démonté ont été repérés dans les élévations de la Seigneurie, mais ils sont tous associés à des phases de construction de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, à peu près au moment où Gabriel Siméoni forge la légende du Temple d’Apollon. De plus en plus, il faut envisager l’hypothèse de la récupération de matériaux de construction sur un édifice antique situé à proximité de la forteresse mais pas sur le site même. Les écrits de Siméoni au XVIème siècle, puis de Gaspard Chabron au début du XVIIème siècle, semblent quant à eux procéder d’une littérature accompagnant le lignage des Polignac dans un mouvement, général à la Renaissance où l’Antiquité est remise au goût du jour, de « quête de ses origines »
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