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    Chapter 3. Local knowledge, scientific knowledge and food security in the Mediterranean region

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    Intricate linkages between climate change and socio-political dynamics in the Mediterranean region may give rise to new risks for crops and food security. As one of the world’s biodiversity hotspots, the Mediterranean is also a major cradle of domestication and harbors a vast array of wild crop varieties and traditional landraces. We examine various situations in which local historical knowledge configures landscapes and produces agro-biodiversity – living matrices incorporating nature and culture and contributing to the history of the Mediterranean region.These landscapes are suffering from urbanization and inappropriate public policies that overlook the importance of local farmers’ knowledge. This chapter aims at evaluating local practices within a set of agroecosystems and their inputs to secure food security within the context of climate change.The following cases are analyzed: (1) the use of wild olive (oleasters) grafted with olive varieties to create biological heterogeneity – an old technique perpetuated by farmers in northern Morocco and currently being replaced by large scale monoclonal olive plantations; (2) the ongoing taming of interactions between the Black truffle, their host trees and companion plants managed by truffle growers – currently under ecological experimentation; (3) the secular domestication of the Argan tree and associated bee keeping, favoring diversity through the engineering of differentiated spaces and protection of rich nut diversity – the latter is now marketed for the cosmetic industry; (4) locally differentiated bee populations in CĂ©vennes in France, linked to local practices, and undergoing threats due to changes in practices and hybridization with imported bee populations.The models described form part of a framework of biocultural and spatiotemporal interactions which it is now essential to understand. Above all, the situations described all bear within them key ideas for a more joined-up relationship between local and scientific knowledge.Les effets conjoints du changement climatique et des dynamiques sociopolitiques accroissent les risques sur les espĂšces cultivĂ©es et la sĂ©curitĂ© alimentaire en MĂ©diterranĂ©e. Hotspot de biodiversitĂ© Ă  l’échelle mondiale, cette rĂ©gion est Ă©galement un des berceaux de la domestication ; en outre, la rĂ©gion comporte de nombreux parents sauvages ainsi qu’un grand nombre de cultivars et de races traditionnelles. Nous examinons diverses situations illustrant le rĂŽle des savoirs locaux historiques dans la configuration des paysages et de l’agrobiodiversitĂ© – des matrices vivantes incorporant nature et culture et ayant contribuĂ© Ă  l’histoire de la rĂ©gion. Ces paysages souffrent de l’urbanisation et de politiques publiques ne prenant pas en compte l’importance des savoirs agricoles locaux. Ce chapitre Ă©value les pratiques locales dans une sĂ©rie d’agroĂ©cosystĂšmes et leurs apports Ă  la sĂ©curitĂ© alimentaire dans un contexte de changement climatique.Nous abordons les cas d’étude suivants : (1) l’utilisation de la diversitĂ© biologique d’oliviers sauvages (olĂ©astres) greffĂ©s par des variĂ©tĂ©s d’oliviers, une ancienne technique perpĂ©tuĂ©e par les paysans du nord du Maroc et en cours de remplacement par des plantations d’oliviers monoclonaux, Ă  une large Ă©chelle ; (2) l’apprivoisement en cours de la Truffe noire, de son arbre hĂŽte et de ses plantes compagnes par les trufficulteurs; la gestion des plantes compagnes fait dĂ©sormais l’objet d’expĂ©rimentation en Ă©cologie ; (3) la domestication sĂ©culaire de l’arganier associĂ©e Ă  l’apiculture, favorisant la diversitĂ© Ă  travers la diffĂ©renciation des espaces et la protection d’une riche diversitĂ© de noix ; cette derniĂšre est en forte demande pour l’industrie cosmĂ©tique ; (4) la diffĂ©renciation des populations locales d’abeilles dans les CĂ©vennes en France, en lien avec des pratiques locales menacĂ©es par des changements de pratiques et l’hybridation avec des populations d’abeilles importĂ©es. Tous les modĂšles dĂ©crits font partie d’un cadre spatio-temporel et d’interactions bioculturelles qu’il est dĂ©sormais essentiel de mieux saisir. Surtout, les situations dĂ©crites comportent toutes des idĂ©es clĂ©s pour une meilleure synergie entre savoirs locaux et savoirs scientifiques

    De la façon de nommer aux usages des plantes adventices des cultures en pays Jbala (nord du Maroc)

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    L’agriculture, pilier Ă©conomique principal de la rĂ©gion du Rif (Nord du Maroc), reste sous sa forme de systĂšme agro-sylvo-pastoral, avant tout destinĂ©e Ă  l’autoconsommation. Ce systĂšme traditionnel entraĂźne la prĂ©sence d’une mosaĂŻque de milieux agraires et forestiers, riches d’une forte agrobiodiversitĂ©. L’objet de cette contribution est de prĂ©senter les pratiques, usages et reprĂ©sentations liĂ©s aux plantes adventices des cultures dans cette rĂ©gion – Ain Mediouna, province de Taounate plus prĂ©cisĂ©ment. Indissociables de l’ensemble de la flore spontanĂ©e de l’agroĂ©cosystĂšme, c’est en considĂ©rant cette derniĂšre dans sa globalitĂ© que nous avons pu apporter des rĂ©ponses Ă  nos questionnements. Nos travaux s’appuient ainsi sur une dĂ©marche ethnobotanique, incluant des relevĂ©s botaniques et des enquĂȘtes ciblĂ©es sur l’usage des plantes spontanĂ©es de l’agroĂ©cosystĂšme, couplĂ©e Ă  une approche ethnographique de terrain d’observation participante, incluant des entretiens ouverts et le suivi prolongĂ© des activitĂ©s et des relations des habitants entre eux. Nous abordons Ă  travers des corpus recueillis auprĂšs de femmes et d’hommes de tous Ăąges, ainsi que d’enfants, la façon dont les connaissances des plantes adventices, et plus largement des plantes spontanĂ©es, interviennent dans leur vie quotidienne, au travers des activitĂ©s diverses qu’elles engendrent, ainsi que leurs liens Ă  l’espace agraire et Ă  autrui. Nous illustrons notre propos en montrant l’ensemble des connaissances qui gravitent autour de : (1) la prĂ©paration d’un plat cuisinĂ© Ă  base de lĂ©gumes-feuilles sauvages, la beqqula, (2) le nourrissage de jeunes veaux avec les plantes printaniĂšres spontanĂ©es. Les taxonomies vernaculaires, en particulier les façons de nommer ces plantes spontanĂ©es, ont Ă©tĂ© analysĂ©es. Elles renvoient notamment Ă  des rĂ©fĂ©rences au monde naturel trĂšs distinctes de la façon de nommer les plantes cultivĂ©es. Nous mettons en Ă©vidence Ă©galement comment les connaissances et les usages varient selon les Ăąges des habitants et en fonction des activitĂ©s spĂ©cifiques (alimentation animale, activitĂ©s pastorales, fabrication de plats Ă  usage alimentaire, etc.). Ces deux cas (beqqula et nourrissage des animaux) permettent alors d’aborder la place des plantes spontanĂ©es et plus prĂ©cisĂ©ment des plantes adventices des cultures dans l’alimentation des hommes, d’une part, et des animaux, d’autre part, et de proposer ainsi, Ă  travers l’analyse des pratiques qui y sont liĂ©es, une Ă©bauche du rĂŽle de ces plantes sur les relations entre les hommes, et entre les hommes et les animaux dans le cadre du territoire Ă©tudiĂ©.Agriculture, the main economic pillar of the Rif area (Northern Morocco), has remained in the form of an agro-sylvo-pastoral system first and foremost intended for local consumption. This traditional system brings about a patchwork of farming and forestry environments with a very high agro-biodiversity. The purpose of this paper is to show the practices, habits and perceptions related to weeds in agricultural fields in this region —more specifically Ain Mediouna, in Taounate province. Weeds are inseparable from the whole spontaneous flora and it is only by considering the latter in its entirety that our questions might be answered. In fact, an ethnobotanical approach —involving botanical surveys and targeted investigations into the use of spontaneous plants of the agro-ecosystem combined with ethnographic field methods including participant observation and open interviews as well as the extended follow-up of the inhabitants’ activities and relations among themselves - underpins our work. Through corpora collected from elderly and younger women and men as well as children, we analyze the way their knowledge on weeds and more widely spontaneous plants influences their daily lives and various activities, their ties with the agricultural space and with other people. To illustrate our work, we show the whole body of knowledge revolving around (1) cooking a dish of wild leafy vegetables called beqqula and (2) feeding young calves with spontaneous spring plants. Vernacular taxonomies, and more specifically the ways of naming these spontaneous plants, were analyzed. It is to be noted that the way they refer to the natural world is very different from the way cultivated plants are named. How knowledge and practices vary with the inhabitants’ ages and according to specific activities (animal feeding, pastoral pursuits, making food dishes etc.) is also highlighted. Thus the role of spontaneous plants and more precisely of weeds in feeding humans on the one hand, and animals on the other hand, can be dealt with through both cases (beqqula and animal feeding). Moreover, analyzing the practices linked to them, allows an outline of the role played by these plants in the relations between people, and among people and animals, within the investigated territory

    Une forme spontanée de figuier (Ficus carica L.), le nābƫt

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    Le figuier est un arbre fruitier emblĂ©matique de la MĂ©diterranĂ©e au mĂȘme titre que l’olivier, la vigne ou l’amandier. Sa culture est trĂšs rĂ©pandue dans les montagnes du Rif oĂč elle reprĂ©sente un Ă©lĂ©ment caractĂ©ristique des agroĂ©cosystĂšmes traditionnels. La diversitĂ© variĂ©tale est exceptionnelle, elle est estimĂ©e Ă  plus de 100 variĂ©tĂ©s locales. D'un point de vue socio-Ă©conomique, le figuier est trĂšs apprĂ©ciĂ© par les populations locales. En effet, au-delĂ  de son importance alimentaire et Ă©conomique, le figuier a une valeur patrimoniale importante. L’approche ethnobiologique a permis d’apporter des Ă©lĂ©ments d’explication aux diffĂ©rentes questions liĂ©es aux processus sociaux conduisant Ă  la sĂ©lection et Ă  la conservation de cette diversitĂ© variĂ©tale.Dans le cadre de cette diversitĂ© on relĂšve la coexistence de formes cultivĂ©es (variĂ©tĂ©s nommĂ©es) et spontanĂ©es (nābĆ«t) dans les vergers traditionnels. Ce qui nous amĂšne Ă  nous interroger sur l'origine et la conservation de la diversitĂ© chez le figuier en relation avec la prĂ©sence des formes spontanĂ©es qui se multiplient par voie sexuĂ©e par opposition au figuier cultivĂ© qui est multipliĂ© par les hommes par boutures. En effet, nābĆ«t, arbre type du figuier spontanĂ©, prĂ©sente un statut controversĂ© en fonction des zones, des usages et des pratiques. Ces aspects feront l’objet de notre communication.The fig tree is an emblematic fruit tree of the Mediterranean region as much as olive, grapevine or almond. Its cultivation is widespread in the Rif Mountains where it has a characteristic feature of traditional agroecosystems. Varietal diversity is exceptionally high, estimated at over 100 local varieties. From a socio-economic perspective, the fig tree is highly appreciated by the local populations. Indeed, beyond its food and economic importance, the fig tree has an important heritage value. The ethnobiological approach has provided explanatory elements to the various issues related to the social processes leading to the selection and conservation of this varietal diversity.Within this diversity, the coexistence of cultivated (named varieties) and spontaneous (nābĆ«t) forms in traditional orchards is noted. This leads us to explore the origin and conservation of the diversity of the fig tree in relation to the presence of spontaneous forms. Indeed, nābĆ«t, typical variety of the spontaneous fig tree which propagates sexually though seedlings as opposed to cultivated varieties – which are propagated clonally by men through cuttings - is controversial depending on the zones, the uses and the practices. These aspects will be the subject of our communication

    Les sociétés jbala et la nature

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    Ce numĂ©ro spĂ©cial situĂ© Ă  la croisĂ©e d’approches interdisciplinaires ethnobotanique, linguistique et anthropologique, rĂ©vĂšle les modalitĂ©s d’interactions entre les hommes, la nature et autrui chez les Jbala et dans le Rif, au Maroc. Nous observons une diversitĂ© linguistique Ă©levĂ©e, des pratiques anciennes et trĂšs rĂ©silientes sur la nature ainsi qu’une agrobiodiversitĂ© associĂ©e exceptionnelle. Nous suggĂ©rons que l’organisation sociale rifaine ainsi que la diversitĂ© des parlers constituent des Ă©lĂ©ments identitaires stables crĂ©ant des frontiĂšres entre les diffĂ©rents groupes sociaux arabophones et berbĂ©rophones d’origines variĂ©es du Rif, et du PrĂ©-Rif. Des Ă©changes aux frontiĂšres dans les souks ou lors de mariages, contribuent Ă  la richesse linguistique ainsi qu’à l’agrobiodiversitĂ©. Celle-ci repose, en outre, sur la biodiversitĂ© naturelle et sur des Ă©changes historiques avec la MĂ©diterranĂ©e. Ces travaux montrent Ă©galement une grande proximitĂ© entre les habitants du Rif et la nature, y compris des relations sociales complexes avec des ĂȘtres intangibles. Ces collectifs hybrides, les dynamiques langagiĂšres, et la richesse des techniques et de l’agrobiodiversitĂ© associĂ©e subissent aujourd’hui des processus de nivellement liĂ©s Ă  la globalisation des Ă©changes.This special issue, at the crossroads of ethnobotanical, linguistic and anthropological interdisciplinary approaches, reveals the modalities of interactions between men, nature and ‘otherness’ in the Jbala and the Rif regions, in Morocco. We observe great linguistic diversity, ancient and very resilient practices on nature, as well as exceptional agrobiodiversity. We suggest that the social organization in the Rif, as well as the diversity of dialects and languages, constitute stable identity elements of identity creating boundaries between the various Arabic and Berber-speaking social groups of various origins in the Rif and the Pre-Rif regions. Exchanges at the borders, in souks and through marriages, enhance linguistic richness as well as agrobiodiversity. The latter is also based on natural biodiversity and on historical exchanges with the Mediterranean area. The present issue also shows great proximity between the inhabitants of the Rif region and nature, including complex social relations with intangible beings. These hybrid collectives, the language dynamics, and the richness of techniques and of agrobiodiversity are now undergoing leveling processes linked to the globalization of trade

    Les sociétés jbala et la nature. Parlers et relations à autrui dans le Rif, nord du Maroc

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    Ce numĂ©ro spĂ©cial situĂ© Ă  la croisĂ©e d’approches interdisciplinaires ethnobotanique, linguistique et anthropologique, rĂ©vĂšle les modalitĂ©s d’interactions entre les hommes, la nature et autrui chez les Jbala et dans le Rif, au Maroc. Nous observons une diversitĂ© linguistique Ă©levĂ©e, des pratiques anciennes et trĂšs rĂ©silientes sur la nature ainsi qu’une agrobiodiversitĂ© associĂ©e exceptionnelle. Nous suggĂ©rons que l’organisation sociale rifaine ainsi que la diversitĂ© des parlers constituent des Ă©lĂ©ments identitaires stables crĂ©ant des frontiĂšres entre les diffĂ©rents groupes sociaux arabophones et berbĂ©rophones d’origines variĂ©es du Rif, et du PrĂ©-Rif. Des Ă©changes aux frontiĂšres dans les souks ou lors de mariages, contribuent Ă  la richesse linguistique ainsi qu’à l’agrobiodiversitĂ©. Celle-ci repose, en outre, sur la biodiversitĂ© naturelle et sur des Ă©changes historiques avec la MĂ©diterranĂ©e. Ces travaux montrent Ă©galement une grande proximitĂ© entre les habitants du Rif et la nature, y compris des relations sociales complexes avec des ĂȘtres intangibles. Ces collectifs hybrides, les dynamiques langagiĂšres, et la richesse des techniques et de l’agrobiodiversitĂ© associĂ©e subissent aujourd’hui des processus de nivellement liĂ©s Ă  la globalisation des Ă©changes

    La domestication de l’abeille par le territoire

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    En cherchant Ă  requalifier la domestication des abeilles Ă  partir de pratiques plus holistes et plus ancrĂ©es dans le territoire, le propos de cet article est d’interroger la maniĂšre dont les apiculteurs du Sud-Ouest marocain (D’Essaouira Ă  Tan Tan) intĂšgrent idĂ©ologiquement et techniquement les abeilles jaunes sahariennes dans leur monde. Les savoir-faire des apiculteurs de ces rĂ©gions reposent en partie sur la manipulation de diffĂ©rents types d’espaces agraires, et l’apiculture est partie intĂ©grante de l’agro-Ă©cosystĂšme global. Bien que sĂ©dentaire, l’apiculture dans le sud du Maroc implique une grande diversitĂ© d’espaces, comprenant les falaises Ă  chutes d’eau, les champs de cĂ©rĂ©ales et d’arganiers, les zones arboricoles fermĂ©es, les zones de monoculture de figuiers de barbarie, les parcours dominĂ©s par les euphorbes et les arganiers. Chaque unitĂ© spatiale du territoire rural est le support d’un certain degrĂ© de domestication des abeilles : capture des essaims sauvages, acclimatation des ruches, production de miel, reproduction des essaims. Les savoir-faire des apiculteurs s’illustrent par la connaissance sur le comportement des abeilles (comportement alimentaire, temporalitĂ© des prĂ©fĂ©rences de matiĂšres apicoles), leur mĂ©tabolisme (vertus des plantes sur la vie des abeilles, leur capacitĂ© Ă  essaimer, leur capacitĂ© Ă  nettoyer la ruche), et la pollinisation qu’elles permettent. Les apiculteurs du Sud-Ouest marocain jouent ainsi sur la pluralitĂ© des espaces de cultures et des espĂšces qui y poussent pour intĂ©grer l’abeille dans le territoire rural de maniĂšre holiste. Plus encore, par l’emplacement dans l’espace de la ruche, l’apiculteur exerce un contrĂŽle direct sur la reproduction de l’animal et la maĂźtrise des rythmes physiologiques liĂ©s Ă  son alimentation, condition sine qua non Ă  sa domestication. La domestication se rĂ©alise ainsi par l’intermĂ©diaire du territoire, car l’apiculteur joue sur la multifonctionnalitĂ© des espaces en termes de cortĂšge vĂ©gĂ©tal pour maĂźtriser le cycle de vie et de production de l’abeille. La domestication de l’abeille saharienne rĂ©sulte donc autant de gestes techniques apprĂ©ciables sur le moment, que de longs processus d’amĂ©nagement du territoire et de sĂ©lection des espĂšces en tenant compte de la variable apicole.By searching to redefine the domestication of bees from more holistic practices, the purpose of this article is to examine how beekeepers of South West Morocco (From Essaouira to Tan Tan) incorporate ideologically and technically yellow saharian bees in their territory. In south Morocco, beekeeping is a result of the co-evolution between the Berber groups and a unique agro-forestry system, the argan tree (Argania spinosa L.). This agro-ecosystem, shaped during innumerable generations by Berber peasants, covers some 850 000 hectares in the semi-arid regions of southwest Morocco. The know-hows of beekeepers in these areas are partly based on the manipulation of various types of agrarian areas, and beekeeping is part of the global agro-ecosystem. Although sedentary, beekeeping in southern Morocco involves a wide variety of areas, including the cliffs waterfalls, agricultural fields with argan trees, arboricultural closed areas, monoculture areas of prickly pairs, pastoral areas dominated by euphorbias and argan trees. Each spatial unit of rural territory is the support of some degree of domestication of bees. Depending on the season and his needs, the beekeeper decides to place his hives in one habitat or another in order to collect new colonies, favor honey production, the health of his colonies, their rapid multiplication, or their protection in the event of extended drought. Beekeepers of South Western Morocco play on the plurality of areas of crops and species that grow there to integrate the bee in rural territory in a holistic manner. Even more, thanks to the moving location in space of the hive, the beekeeper has a direct control on the reproduction of animals and the physiological rhythms associated with its food, prerequisite to its domestication. The domestication is realized through territory because the beekeeper plays on multi functionality of spaces in terms of biodiversity to control the cycle of life and production of bees

    Politiques publiques et gestions paysannes de l’arbre et de la forĂȘt: alliance durable ou dialogue de dupes?

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    Les politiques du dĂ©veloppement durable sont-elles favorables Ă  la forĂȘt des agriculteurs ? MalmenĂ©e par l’histoire, la forĂȘt des agriculteurs (que nous avons qualifiĂ©e de forĂȘt « domestique » ou « rurale ») est un objet orphelin indissociable de l’histoire des systĂšmes de production agricoles et des modes de vie paysans. Ses qualitĂ©s hybrides, alliant Ă  la fois production, qualitĂ©s environnementales et bĂ©nĂ©fices sociaux en font un exemple de choix pour le dĂ©veloppement durable. Les crises actuelles la remettent au centre des stratĂ©gies rurales Ă  travers des dynamiques de valorisation variĂ©es mettant en avant les synergies entre productions spĂ©cifiques, valeur environnementale, et dĂ©veloppement social. Ces dynamiques permettent d’interroger l’un des grands chantiers du dĂ©veloppement durable: la mise en avant du local comme caution et instruments d’une gestion durable des territoires. Dans les rĂ©gions oĂč les trajectoires locales vers la durabilitĂ© sont entravĂ©es par la marginalitĂ© Ă©conomique, l’action publique, qui reconnait aujourd’hui la valeur du local aprĂšs l’avoir longtemps dĂ©nigrĂ©e, estelle apte Ă  accompagner sa mutation en suscitant de nouvelles synergies ? Ou bien, au contraire, va-telle accentuer le dĂ©calage qui a toujours existĂ© entre les pratiques rĂ©elles, concrĂštes, mouvantes, des agriculteurs et l’apprĂ©ciation qui en est faite ? Une approche dialectique de l’identitĂ© de la forĂȘt domestique et de ses trajectoires de durabilitĂ© POPULAR a travaillĂ© Ă  travers le renforcement d’un rĂ©seau de recherche interdisciplinaire sur la forĂȘt domestique permettant de mutualiser les expĂ©riences en approfondissant les questionnements sur la domestication, la rĂ©silience, la patrimonialisation, et en les synthĂ©tisant autour de la question du dĂ©veloppement durable. La mĂ©thodologie globale est basĂ©e sur une approche comparative, cumulative et intĂ©grative confrontant les trajectoires historiques et contemporaines de forĂȘts affectĂ©es par des mesures publiques ou des dynamiques propres (valorisation de produits spĂ©cifiques liĂ©s Ă  des savoirs locaux : Maroc, Corse et CĂ©vennes, Languedoc ; mise en place de nouvelles gouvernances : Cameroun, Inde, IndonĂ©sie ; renforcement de gouvernances existantes : Maroc, Coteaux de Gascogne ; politiques agricoles : PyrĂ©nĂ©es, ou fonciĂšres : Coteaux de Gascogne). La constitution d’une base de donnĂ©es et des monographies harmonisĂ©es comparĂ©es terme Ă  terme ont permis la caractĂ©risation de l’identitĂ© de la forĂȘt domestique et de ses propriĂ©tĂ©s, dans les contextes locaux et politiques qui l’influencent. La confrontation de trois champs de conceptualisation thĂ©orique concernant les relations nature / sociĂ©tĂ© a permis de mieux comprendre le poids des nouvelles politiques publiques visant Ă  assurer la durabilitĂ© de ces forĂȘts. RĂ©sultats majeurs du projet : Ă  travers une dĂ©clinaison spĂ©cifique du concept de domestication, pris dans le sens technique, environnemental et social, la forĂȘt domestique propose un modĂšle original d’intĂ©gration socio environnementale dans la gestion des ressources naturelles qui Ă©claire de façon originale le rĂŽle des interactions Ă  diffĂ©rentes Ă©chelles entre processus Ă©cologiques, techniques, Ă©conomiques et sociaux dans la durabilitĂ© des systĂšmes de gestion des ressources naturelles. Dans ses dynamiques actuelles, elle Ă©claire aussi les contradictions qui existent entre dĂ©veloppement durable (plus faible sur la gĂ©nĂ©ration de revenu que sur le renforcement des qualitĂ©s Ă©cologiques ou sociale), et dĂ©veloppement tout court avec ses grandes forces d’évolution (marchĂ©, politiques de modernisation libĂ©rale). Production scientifique et brevets depuis le dĂ©but du projet. Notre production scientifique s’est concentrĂ©e sur la rĂ©daction d’articles et l’organisation de Colloques internationaux dĂ©diĂ©s Ă  la forĂȘt rurale et Ă  ses relations avec les politiques publiques, ainsi que sur les apports thĂ©oriques autour de la rĂ©silience, de la domestication, du patrimoine et de l’écologie politique. L’encadrement de thĂ©sards et de masters a constituĂ© une part importante du travail. La valorisation se poursuit avec la production d’un numĂ©ro spĂ©cial de la revue en ligne Ecology and Society. L’annĂ©e de la forĂȘt constituera un point fort pour la diffusion des rĂ©sultats auprĂšs du grand publi

    Working with Indigenous, local and scientific knowledge in assessments of nature and nature's linkages with people

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    Working with indigenous and local knowledge (ILK) is vital for inclusive assessments of nature and nature's linkages with people. Indigenous peoples' concepts about what constitutes sustainability, for example, differ markedly from dominant sustainability discourses. The Intergovernmental Platform on Biodiversity and Ecosystems Services (IPBES) is promoting dialogue across different knowledge systems globally. In 2017, member states of IPBES adopted an ILK Approach including: procedures for assessments of nature and nature's linkages with people; a participatory mechanism; and institutional arrangements for including indigenous peoples and local communities. We present this Approach and analyse how it supports ILK in IPBES assessments through: respecting rights; supporting care and mutuality; strengthening communities and their knowledge systems; and supporting knowledge exchange. Customary institutions that ensure the integrity of ILK, effective empowering dialogues, and shared governance are among critical capacities that enable inclusion of diverse conceptualizations of sustainability in assessments
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