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    Modèles expérimentaux de Toxoplasmose. Applications Pharmacologiques

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    Toxoplasma gondii est un protozoaire parasite ubiquiste, responsable d'infections sévères, voire mortelles chez les sujets immunodé-primés et en cas de contamination congénitale. Les modèles expérimentaux animaux ont été très largement utilisés pour étudier le pouvoir pathogène de ce parasite et rechercher de nouveaux médicaments pouvant être utilisés pour le traitement des infections congénitales, des choriorétinites et des encéphalites toxoplasmiques. Bien que des différences évidentes entre l'homme et les animaux limitent l'intérêt des études réalisées chez l'animal, les modèles expérimentaux ont largement contribué à une meilleure connaissance de la pathogénie de la toxoplasmose. Toxoplasma gondii peut infecter facilement la plupart des animaux de laboratoire, à l'exception du rat qui est partiellement résistant. En fonction de la souche utilisée, il est possible d'obtenir une infection aiguë, subaiguë ou chronique dont le suivi peut être réalisé par l'étude de la survie, l'examen histo-pathologique des lésions ou, de préférence, par le titrage parasitaire dans les tissus, par subinoculation à l'animal ou par culture cellulaire. Cette dernière méthode s'est avérée particulièrement utile pour décrire la cinétique de l'infection chez l'hôte et démontrer le mode d'action des médicaments anti-parasitaires en fonction de leur pharmacocinétique et de leur distribution tissulaire.La possibilité d'extrapoler à l'homme les résultats obtenus dans les modèles expérimentaux de toxoplasmose congénitale ou de toxoplasmose oculaire reste limitée par le fait que les modes de contamination expérimentale différent sensiblement chez l'animal. Seules les études réalisées chez les primates sont très informatives sur la thérapeutique de la toxoplasmose congénitale, mais elles sont d'un faible intérêt dans la toxoplasmose oculaire.La pathogénie de la toxoplasmose cérébrale reste encore mal connue, et aucun modèle expérimental ne permet de réaliser chez l'animal les lésions tissulaires focalisées observées chez l'homme. L'infection aiguë par une souche de haute virulence entraîne une dissémination parasitaire, avec une atteinte à prédominance pulmonaire et cérébrale; ce type de modèle peut être utilisé pour évaluer l'efficacité des médicaments dans ces foyers infectieux. L'inoculation directe de tachyzoites dans le tissu cérébral permet d'obtenir des foyers parasitaires focalisés, mais ce modèle n'est pas applicable aux études pharmacologiques utilisant un grand nombre d'animaux. Bien que l'immunité cellulaire soit responsable du contrôle de l'infection, surtout à la phase chronique, les traitements par des médicaments immunosuppresseurs n'entraînent pas de réactivation; celle-ci peut être obtenue par administration d'anticorps monoclonaux a lymphocytes T CD4 et CD8 ou anti-interféron gamma. Une autre approche expérimentale consiste à infecter des animaux génétiquement immunodéficients : ces modèles sont peu applicables en pharmacologie car l'infection est généralement disséminée, mais ils ont apporté la preuve du rôle complémentaire majeur de l'immunité dans le traitement de la toxoplasmose aiguë.L'interaction entre infection virale et parasitaire est la règle chez la plupart des malades immunodéprimés et en particulier au cours du SIDA. Des modèles expérimentaux d'infection mixte ont été mis au point dans le but d'explorer la pathogénicité de T. gondii chez des hôtes immunodéprimés par une infection virale. Des souris co-infec-tées par T. gondii et lerétro-virus LP-BM5, responsable du SIDA murin, ou des chats co-infectés par T. gondii et te "Feline Immunodeficiency Virus" (FIV) ont une sensibilité accrue à la toxoplasmose acquise mais la réactivation d'une infection chronique n'est pas constamment obtenue. Ces études ont également montré que l'infection parasitaire exerçait un effet inhibiteur sur l'infection virale par le virus LP-BM5. D'autres modèles expérimentaux ont été réalisés, associant T. gondii à d'autres pathogènes opportunistes. Un modèle d'infection mixte, associant T. gondii etPneumocystis carinii, a été réalisé chez le rat; il a été utilisé en particulier pour démontrer l'efficacité de prophylaxies combinées de la toxoplasmose et de la pneumo-cystose. Ces modèles ont certainement l'inconvénient d'être difficiles à réaliser et à standardiser mais ils représentent une meilleure approche des infections humaines et devraient permettre de mieux appréhender l'étude des mécanismes complexes qui régissent les relations hôte-parasite en cas d'infections multiples
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