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L’optimisme du satiriste
Le Roman de Fauvel, texte satirique du premier quart du xive siècle, existe en deux rédactions : la version originale (1310-1314) et la version interpolée (1316-1318). À travers l’analyse du rondeau Porchier mieus estre ameroie, d’éléments de l’épisode du charivari et de l’explicit du texte, cette étude montre que le Fauvel remanié s’enrichit d’une tonalité ludique, voire comique, absente du texte original, résultant d’une forme d’optimisme qui se fait jour chez le satiriste.The Roman de Fauvel, a satirical text from the first quarter of the fourteenth century, exists in two editions: the original version (1310-1314) and the interpolated version (1316-1318). The study uses analysis of the rondeau Porchier mieus estre ameroie, elements of the charivari scene, and the text’s explicit, to show that the interpolated Fauvel is enriched by a playful or even comic tone that is absent from the original text, resulting from an optimism that can be discerned in the work of the satirist
Guillaume Crétin et la Déploration sur le trépas de Jean Ockeghem : les choeurs, les coeurs et la poésie
Cet article propose une étude du poème Déploration sur le trépas de Jean Ockeghem, écrit par Guillaume Crétin à l’extrême fin du xve siècle, selon deux axes de lecture principaux : la représentation de l’harmonie des chœurs et de la disharmonie des cœurs d’une part, et la problématisation du topos d’humilité de l’auteur, d’autre part. Après une brève introduction contextuelle consacrée aux concepts d’harmonie et de disharmonie ainsi qu’à une perspective générale sur le poème, la première partie de l’article traite du premier axe de lecture : il y est montré que, si la beauté des chants (harmonie des chœurs) semble a priori contraster avec le trouble des sentiments (disharmonie des cœurs), les frontières sont en fait brouillées et les chœurs sont gagnés par le désordre des cœurs, traduisant le rejet de la gaieté qui caractérise le chant funèbre. La seconde partie de l’article entend questionner la position d’infériorité dans laquelle se place Guillaume Crétin en tant qu’auteur : après s’être affirmé incapable d’écrire le poème qu’on lui enjoint de composer, après en avoir appelé à ses illustres prédécesseurs et contemporains et avoir reconnu la supériorité de la musique sur la poésie, l’auteur semble en effet prendre à revers les attentes du lecteur et, par un habile jeu de mise en abyme et une exploitation de la valeur performative du poème, se couronner comme le prince des poètes.This article offers a study of the poem Déploration sur le trépas de Jean Ockeghem, written by Guillaume Crétin at the extreme end of the fifteenth century, in a double perspective : the representation of choruses’harmony and hearts’disharmony on one hand, and the problematisation of the topos of author’s humility on the other hand. After a brief introduction, in which I give a contextual background about the concepts of harmony and disharmony as well as a general overview of the poem, the first part of the article deals with the first perspective of reading : if choruses’harmony seems at first sight to contrast with hearts’disharmony, borders are in fact blurred and choruses are contaminated by the disorder of feelings, which results in the rejection of happiness that characterizes funeral singing. In the second part of the article, I want to examine the position of inferiority in which Guillaume Crétin puts himself as an author. Indeed, whilst he claims to be unable to write the poem that he has been asked to compose and calls for the help of his illustrious predecessors and famous contemporaries, he recognizes the superiority of music over poetry. However, the author seems to deceive the expectations of the reader and, through an ingenious mise en abyme and by exploiting the performative dimension of the poem, to crown himself as the prince of the poets
L’utilité, le plaisir et le jeu
Au cours de cette brève étude, nous voudrions tenter de caractériser puis de comparer les poétiques de Marbode de Rennes (ca 1035-1123) et de Baudri de Bourgueil (ca 1045-1130), à travers la lecture du premier poème du Liber decem capitulorum de Marbode, intitulé De apto genere scribendi, et des poèmes 85 (Qua intentione scripserit) et 99 (Ad Godefredum Remensem) de Baudri. Ces textes, qui sont des sortes d’arts poétiques, ont en effet valeur de programme et nous permettront une analyse de la..
De tali amore loquitur Dominus : Les marginalia bilingues de l’ Ovide moralisé comme support d’édification dans la fable de Phébus et Daphné
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Guillaume Crétin et la Déploration sur le trépas de Jean Ockeghem : les chœurs, les cœurs et la poésie
Cet article propose une étude du poème Déploration sur le trépas de Jean Ockeghem, écrit par Guillaume Crétin à l’extrême fin du xve siècle, selon deux axes de lecture principaux : la représentation de l’harmonie des chœurs et de la disharmonie des cœurs d’une part, et la problématisation du topos d’humilité de l’auteur, d’autre part. Après une brève introduction contextuelle consacrée aux concepts d’harmonie et de disharmonie ainsi qu’à une perspective générale sur le poème, la première partie de l’article traite du premier axe de lecture : il y est montré que, si la beauté des chants (harmonie des chœurs) semble a priori contraster avec le trouble des sentiments (disharmonie des cœurs), les frontières sont en fait brouillées et les chœurs sont gagnés par le désordre des cœurs, traduisant le rejet de la gaieté qui caractérise le chant funèbre. La seconde partie de l’article entend questionner la position d’infériorité dans laquelle se place Guillaume Crétin en tant qu’auteur : après s’être affirmé incapable d’écrire le poème qu’on lui enjoint de composer, après en avoir appelé à ses illustres prédécesseurs et contemporains et avoir reconnu la supériorité de la musique sur la poésie, l’auteur semble en effet prendre à revers les attentes du lecteur et, par un habile jeu de mise en abyme et une exploitation de la valeur performative du poème, se couronner comme le prince des poètes
Des animaux et des hommes. Les procès d’animaux au Moyen Âge et la conception occidentale de l’animalité
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L’optimisme du satiriste : mise en forme et en espace du texte, de l’image et de la musique dans le Roman de Fauvel interpolé (Paris, BnF, français 146)
Le Roman de Fauvel, texte satirique du premier quart du XIVe siècle, existe en deux rédactions : la version originale (1310-1314) et la version interpolée (1316-1318). À travers l’analyse du rondeau Porchier mieus estre ameroie, d’éléments de l’épisode du charivari et de l’explicit du texte, cette étude montre que le Fauvel remanié s’enrichit d’une tonalité ludique, voire comique, absente du texte original, résultant d’une forme l’optimisme qui se fait jour chez le satiriste.The Roman de Fauvel, a satirical text from the first quarter of the fourteenth century, exists in two editions: the original version (1310-1314) and the interpolated version (1316-1318). The study uses analysis of the rondeau Porchier mieus estre ameroie, elements of the charivari scene, and the text’s explicit, to show that the interpolated Fauvel is enriched by a playful or even comic tone that is absent from the original text, resulting from an optimism that can be discerned in the work of the satirist
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