Jean Lauffray, Fouilles de Byblos, t. VI : l’urbanisme et l’architecture (BAH, 182)

Il y a des géants dont l’ombre ne commence à s’effacer que bien longtemps après qu’ils sont partis. Maurice Dunand et Jean Lauffray sont certainement de ceux-là. L’ouvrage doublement posthume que constitue Byblos VI, qui nous livre une synthèse sur l’urbanisme et l’architecture de la Byblos du IIIe millénaire, en est l’illustration. Paraissant dix-neuf ans après le décès de son initiateur, M. Dunand, et huit ans après celui de son continuateur, J. Lauffray, cette monographie comble une longue..

Alice Bianchi, Heike Dohmann-Pfälzner, Eva Geith, Peter Pfälzner & Anne Wissing, Die Architektur Und Stratigraphie Der Zentralen Oberstadt Von Tall Mozan/Urkeš 1 (Studien Zur Urbanisierung Nordmesopotamiens, Serie A)

L’ouvrage se compose d’un luxueux volume accompagné d’une pochette cartonnée de planches grand format. Il s’inscrit dans la collection des Studien zur Urbanisierung Nordmesopotamiens dont la série A est consacrée à la publication finale des fouilles du centre de la ville haute de Tell Mozan menées en collaboration par l’IIMAS et la DOG de 1998 à 2001. Quoique portant le numéro 1, il est le dernier publié et clôt la série après : Bianchi (A.) & Wissing (A.) dir., Ausgrabungen 1998-2001 in der ..

Jean-Claude Margueron, Mari, le temple d’Ishtar revisité. Nouvelles conclusions

Autant le dire d’entrée : cet ouvrage est de ceux qui communiquent leur intelligence au lecteur. La recette en est simple : 1. une démarche scientifique exigeante, 2. un plan aussi élémentaire qu’efficace, 3. une abondance d’illustrations dont beaucoup viennent en renfort du propos tenu. L’étude, qui se développe au long de plus de deux cents pages, se présente comme une réévaluation complète de la séquence stratigraphique du temple d’Ištar de Mari (niveaux c à a tels que définis par Parrot) ..

Rapport préliminaire sur les activités de la mission archéologique franco-syrienne dans la micro-région d'Al-Rawda (Shamiyeh) : quatrième et cinquième campagnes (2005 et 2006)

This preliminary report presents the results of two campaigns of excavation and survey in 2005and 2006 on the site of AI-Rawda (West-Central Syria) and in the micro-region of 100 km2 around it. Thesite is a pre-planned circular new town. It was founded around 2400 BCE, in the steppe zone and was inhabitedonly during EB IV, until the end of the 3rd millennium. The work of 2005 and 2006 involved furtherextensive excavation of a sanctuary consisting of two temples and a temenos togeiher with aIl associatedinstallations (including a betyl in situ). The eastem gate of the town was excavated and four lines of defencehave been identified. A stratigraphie sounding in the southwest clarifies the origin of the town. In the necropolisassociated with the site, the excavation of a collective pit burial is presented. Intensive survey wascontinued outside the ancient town, with particular attention to sites that were occupied at the same time asAI-Rawda, to burials, which have been classified by type, and to installations that can be linked to agricultureor pastoralism. This work was supplemented by archaeobotanical, archaeozoological and geo-archaeologicalresearch, as weIl as a study of the environment.Ce rapport préliminaire présente les résultats de deux campagnes de fouilles et de prospection conduites en 2005 et 2006 sur le site d’Al-Rawda (Syrie du centre-ouest) et dans la microrégion de 100 km2 qui l’entoure. Le site, une ville neuve circulaire au plan d’urbanisme préconçu fondé vers 2500 av. J.-C., se trouve en zone steppique. Il n’est habité que durant le Bronze ancien IV, jusqu’à la fin du 3e millénaire.Les travaux en 2005 et 2006 ont porté sur la poursuite du dégagement extensif d’un sanctuaire qui regroupe deux temples et un temenos, avec l’ensemble des installations qu’ils contiennent (dont un bétyle in situ). À l’est, a été mise au jour la porte orientale de la ville tandis que quatre lignes de défense ont été identifiées. Un sondage stratigraphique au sud-ouest éclaire l’origine de la ville. Dans la nécropole associée au site, la fouille d’une tombe en puits collective est présentée.Parallèlement, la prospection intensive autour de la ville antique a été poursuivie en mettant l’accent sur les sites d’habitat contemporains d’Al-Rawda, les tombes caractérisées par type et les aménagements qui peuvent être liés à une mise en valeur agricole du territoire et au pastoralisme. Ces travaux ont été complétés par des études archéobotanique, archéozoologique, géoarchéologique et par une étude des milieux

Extracorporeal Membrane Oxygenation for Severe Acute Respiratory Distress Syndrome associated with COVID-19: An Emulated Target Trial Analysis.

RATIONALE: Whether COVID patients may benefit from extracorporeal membrane oxygenation (ECMO) compared with conventional invasive mechanical ventilation (IMV) remains unknown. OBJECTIVES: To estimate the effect of ECMO on 90-Day mortality vs IMV only Methods: Among 4,244 critically ill adult patients with COVID-19 included in a multicenter cohort study, we emulated a target trial comparing the treatment strategies of initiating ECMO vs. no ECMO within 7 days of IMV in patients with severe acute respiratory distress syndrome (PaO2/FiO2 <80 or PaCO2 ≥60 mmHg). We controlled for confounding using a multivariable Cox model based on predefined variables. MAIN RESULTS: 1,235 patients met the full eligibility criteria for the emulated trial, among whom 164 patients initiated ECMO. The ECMO strategy had a higher survival probability at Day-7 from the onset of eligibility criteria (87% vs 83%, risk difference: 4%, 95% CI 0;9%) which decreased during follow-up (survival at Day-90: 63% vs 65%, risk difference: -2%, 95% CI -10;5%). However, ECMO was associated with higher survival when performed in high-volume ECMO centers or in regions where a specific ECMO network organization was set up to handle high demand, and when initiated within the first 4 days of MV and in profoundly hypoxemic patients. CONCLUSIONS: In an emulated trial based on a nationwide COVID-19 cohort, we found differential survival over time of an ECMO compared with a no-ECMO strategy. However, ECMO was consistently associated with better outcomes when performed in high-volume centers and in regions with ECMO capacities specifically organized to handle high demand. This article is open access and distributed under the terms of the Creative Commons Attribution Non-Commercial No Derivatives License 4.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/)

Le Temple ovale de Khafaje (Mésopotamie centrale) : de l’aberration architecturale au rituel de construction

International audienceAs brilliantly demonstrated by the excavators of the Oriental Institute of Chicago, the builders of the Temple Oval in the 3rd millennium B.C. city of Khafadje (Central Iraq) dug an 8m-deep pit, filled it in with sand and laid upon it the foundation of the monument before they eventually began to construct the walls. The justification for this huge, preparatory work is not technical in essence but rather linked to religious beliefs and practices which, at Khafadje,unfortunately left no self-evident traces in the ground. These are related to the ki sikil concept, the “pure place” in which every temple had to be erected and which may be materialized by the pit of the Temple Oval.Comme les fouilleurs de l’Oriental Institute de Chicago l’ont montré avec brio, les bâtisseurs du Temple ovale de Khafaje (cité du iiie millénaire av. J.‑C. située en Irak central) ont creusé une fosse de 8 m de profondeur, l’ont remblayée avec du sable et y ont posé les fondations du monument avant d’en monter finalement les murs. La justification de cet énorme travail préparatoire n’est pas fondamentalement d’ordre technique. Elle tient plutôt à des croyances et des pratiques religieuses qui n’ont malheureusement pas laissé de traces explicites dans le sol de Khafaje. Celles-ci sont liées au concept de ki sikil, le « lieu pur » sur lequel tout temple devait être érigé et dont la fosse du Temple ovale pourrait être une matérialisation

Le regard de "Naram-Sin" ou le sens du détail dans la statuaire akkadienne

mature Akkadian period, South-Mesopotamian statuary underwent an unprecedented evolution. Through the minute comparison of three famous and outstanding works of art, namely the statue of Dudu, probably from Lagaš, the helmet of Meskalamdug from the Royal Cemetery of Ur and the head of an Akkadian ruler found at Nineveh, a tentative characterisation of the aesthetics specific to each period has been undertaken. In accordance with the topic that was at the heart of the recent GIRI research workshops, the focus has been put on the treatment of details, which apparently became a main concern for the designers of the official Akkadian sculpture. The roots of this radical change and the effects produced by this new and short-lived form of art are some of the issues discussed in this contribution.Résumé –. Dans le troisième quart du IIIe millénaire av. J.-C., entre la fin des Dynasties Archaïques et l’époque classique d’Akkad, a lieu une évolution sans précédent dans le domaine de la statuaire sud-mésopotamienne. En comparant de près ces trois oeuvres d’art exceptionnelles et renommées que sont la statue de Dudu, qui provient probablement de Lagaš, le casque de Meskalamdug du Cimetière royal d’Ur et la tête d’un souverain akkadien trouvée à Ninive, nous avons tenté de caractériser l’esthétique propre à chaque période. En accord avec le thème qui s’est trouvé au coeur des récentes réunions de travail du GIRI, notre attention s’est concentrée sur le traitement du détail, qui devient apparemment un des principaux soucis des concepteurs de la sculpture akkadienne officielle. L’origine de ce changement radical et les effets produits par cette forme d’art, aussi nouvelle que passagère, sont parmi les questions traitées.Quenet Philippe. Le regard de "Naram-Sin" ou le sens du détail dans la statuaire akkadienne. In: Ktèma : civilisations de l'Orient, de la Grèce et de Rome antiques, N°37, 2012. pp. 107-133

Luxe et transgression dans les cités-États sud-mésopotamiennes (3100-2350 av. J.-C.) d’après quelques séries d’objets en coquille

International audienceThe city-state civilization of Early Bronze Age Southern Mésopotamie generally conceived of wealth in terms of abundance or prestige, but very rarely in terms of luxury. Indeed, the transgressive aspect of this idea remains very awkward to describe for the period, since available documentation essentially reflects the image of a ranked society attempting to be fair and well-organized. Reality was perhaps different, however, and to explore this possibility, I shall consider a category of goods that were of great value because of their exotic nature, i.e. objects made of seashell. We will turn our attention particularly to three types of objects: tapered beads, make-up containers, and libation cornets. These items are interesting in that they weremanufactured in materials that were either more or less precious than their original material. The reason for this diversity offers food for thought on the existence of a “luxury” of sorts in the Jemdet-Nasr and early Dynastic periods, and on its possible expressionsLa richesse est généralement pensée en termes d’opulence ou de prestige dans la civilisation des cités-États sud-mésopotamiennes du Bronze ancien, très peu en termes de luxe. Il y a en effet dans cette notion un aspect transgressif qu’il est bien difficile d’établir pour la période considérée, car la documentation existante donne essentiellement de la société contemporaine l’image d’une société de rangs qui se veut équitable etbien ordonnée. La réalité a pu être différente cependant et, pour explorer cette possibilité, je considérerai ici une catégorie de biens de grande valeur parce qu’exotiques, à savoir les objets en coquille marine. Trois types retiendront particulièrement notre attention : les perles fuselées, les coupelles à fard et les cornets à libation. Ils présentent l’intérêt d’avoir été déclinés dans des matériaux tantôt plus, tantôt moins précieux que leur matériaud’origine. La raison de cette diversité servira de fondement à une réflexion sur l’existence d’un possible « luxe » aux périodes de Jemdet-Nasr et des Dynasties Archaïques et sur ses éventuelles manifestations

Les conditions du renouveau d'un style géométrique dans la glyptique du Protodynastique III

In the 3rd millennium B. C. in Mesopotamia, geometric style cylinder-seals flourished during two main periods : the Jemdat Nasr and Early Dynastic I Periods c. 2900, and the Early Dynastic IIIb and the beginning of Akkad c. 2350. The two productions are separated by several centuries but display comparable motifs. The more recent of the two raises the following question : does it owe its existence to a fortuitous resurgence or a deliberate borrowing from the past ?Dans la Mésopotamie du IIIe millénaire av. J. ‑C., deux périodes principales voient la floraison d’une glyptique à décor géométrique : la période de Jemdet‑Nasr et du Protodynastique I vers 2900, le Protodynastique IIIb et le début d’Agadé vers 2350. Quoique plusieurs siècles les séparent, les deux productions reproduisent des motifs comparables. Pour la plus récente, la question se pose de savoir si son existence est le résultat d’une résurgence fortuite ou d’un emprunt délibéré au passé.Quenet Philippe. Les conditions du renouveau d'un style géométrique dans la glyptique du Protodynastique III. In: Ktèma : civilisations de l'Orient, de la Grèce et de Rome antiques, N°35, 2010. pp. 195-205