22 research outputs found
Un homme traversé par le travail
Entretien important, par sa longueur certainement, par sa teneur, surtout : si sa date – 1977 – le place deux ans après la publication de Leçon de choses, cet entretien outrepasse largement ce cadre de lecture en faisant le point sur un ensemble d’axes majeurs de la poétique simonienne ; en outre, il apparaît, notamment par sa première partie, comme une préfiguration du discours qui sera prononcé à Stockholm en 1985, au point de pouvoir se lire comme une première version de ce texte somme. Il..
Extracorporeal Membrane Oxygenation for Severe Acute Respiratory Distress Syndrome associated with COVID-19: An Emulated Target Trial Analysis.
RATIONALE: Whether COVID patients may benefit from extracorporeal membrane oxygenation (ECMO) compared with conventional invasive mechanical ventilation (IMV) remains unknown. OBJECTIVES: To estimate the effect of ECMO on 90-Day mortality vs IMV only Methods: Among 4,244 critically ill adult patients with COVID-19 included in a multicenter cohort study, we emulated a target trial comparing the treatment strategies of initiating ECMO vs. no ECMO within 7 days of IMV in patients with severe acute respiratory distress syndrome (PaO2/FiO2 <80 or PaCO2 ≥60 mmHg). We controlled for confounding using a multivariable Cox model based on predefined variables. MAIN RESULTS: 1,235 patients met the full eligibility criteria for the emulated trial, among whom 164 patients initiated ECMO. The ECMO strategy had a higher survival probability at Day-7 from the onset of eligibility criteria (87% vs 83%, risk difference: 4%, 95% CI 0;9%) which decreased during follow-up (survival at Day-90: 63% vs 65%, risk difference: -2%, 95% CI -10;5%). However, ECMO was associated with higher survival when performed in high-volume ECMO centers or in regions where a specific ECMO network organization was set up to handle high demand, and when initiated within the first 4 days of MV and in profoundly hypoxemic patients. CONCLUSIONS: In an emulated trial based on a nationwide COVID-19 cohort, we found differential survival over time of an ECMO compared with a no-ECMO strategy. However, ECMO was consistently associated with better outcomes when performed in high-volume centers and in regions with ECMO capacities specifically organized to handle high demand. This article is open access and distributed under the terms of the Creative Commons Attribution Non-Commercial No Derivatives License 4.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/)
Collectionner la Révolution française
International audienc
Corps et matière
Une conscience historique habite l’œuvre de Claude Simon et, plus généralement, les écrivains du Nouveau Roman. Ainsi Simon déclarait-il en 1989 à Marianne Alphant : « Les choses. Si le surréalisme est né de la guerre de 1914, ce qui s’est passé après la dernière guerre est lié à Auschwitz. Il me semble qu’on l’oublie souvent quand on parle du “nouveau roman”. Ce n’est pas pour rien que Nathalie Sarraute a écrit L’Ère du soupçon ; Barthes, Le Degré zéro de l’écriture. Que des artistes comme Tàpies ou Dubuffet sont partis des graffitis, du mur, ou que Louise Nevelson a fait des sculptures à partir de décombres. Toutes les idéologies s’étaient disqualifiées. L’humanisme, c’était fini […] : il n’y a plus de recours, essayons de revenir au primordial, à l’élémentaire, à la matière, aux choses. » Cette livraison des Cahiers entend montrer comment l’œuvre de Simon est marquée par ce retour à l’élémentaire. Elle s’ouvre par la reprise d’un texte court de Simon de 1961 (« Sous le kimono ») et d’un entretien long et rare publié en 1977 dans La Nouvelle critique. Le dossier critique se compose de sept études, dont deux articles anciens de critiques anglo-saxons qui ont fait date (dont l’un traduit pour la première fois), tous centrés sur la question du corps et de la matière. On trouve ensuite les rubriques traditionnelles des Cahiers : un bilan de la réception de Simon à l’étranger (le monde anglo-saxon), les paroles d’écrivains lecteurs de Simon (Arno Bertina et Oliver Rohe), les comptes rendus d’ouvrage et l’actualité de l’œuvre
Les autres arts dans l'art du cinéma
Cinéma et peinture, cinéma et musique, cinéma et architecture… La peinture s’est longtemps définie par sa capacité sans égale à ressembler et, quand la photo a semblé lui ravir ce privilège, à regarder ou, plutôt, à montrer le travail du regard. C’est ainsi la rencontre entre peinture et photo qui a permis d’enrichir leurs territoires respectifs. De même, les théoriciens et les prescripteurs du cinéma ont tour à tour revendiqué des fonctions inspirées par (ou contre) d’autres arts. La musique, par exemple, peine un peu à « ressembler » mais elle a une étonnante aptitude à s’infiltrer dans toutes les fonctions prêtées aux arts. L’architecture, après son évidente fonction utilitaire, semble avoir de faibles taux de ressemblance et de référence, mais elle témoigne souvent d’une forte intention, d’un geste créateur qui s’affirme. Et ainsi de suite… Toutes ces rencontres méritaient bien un colloque dans un des lieux les plus propices qui soient : Urbino. On y visite la maison natale de Raphaël. On y a trituré de nombreux films pour essayer d’éclairer un peu plus les relations entre le cinéma et les autres arts. Car il faut se féliciter, après Bazin, de ce que le cinéma est non seulement « impur » mais surtout merveilleusement accueillant
Exchange Rate Regimes and Financial Dollarization: Does Flexibility Reduce Bank Currency Mismatches?
La petite histoire
Julie, avec importance. J’ai lu dans un livre qui s’appelle Les Coulisses de l’histoire, qu’un bâtard de Louis XV avait failli mourir à sept ans des suites d’une constipation opiniâtre. Follavoine Eh ! bien oui ! mais elle était opiniâtre et il était bâtard, ce qui n’est le cas de Toto ni d’un côté ni de l’autre. Julie Oui, mais Toto a sept ans comme lui ! et il est constipé comme lui ! Follavoine Eh ! bien, mon Dieu ! il n’y a qu’à le purger. Georges Feydeau, On purge béb
Pratiques de Corneille
« Corneille » n'existe pas. Telle est la bonne nouvelle de ce livre conçu lors du quatrième centenaire de la naissance de Pierre Corneille (juin 1606). Du moins n'existe plus guère, et on peut s'en réjouir, un Corneille statufié, monolithique, on serait tenté de dire de pierre... Mais si la statue de Corneille s'efface ici, c'est pour laisser place à un portrait diffracté, complexifié, résolument ancré surtout dans l'étude des pratiques concrètes dont l'œuvre de Pierre Corneille est à la fois le résultat et le point de départ : que fait Corneille, et que fait-on de lui, en son temps et après ? Telle est la question qui guide les analyses de cet ouvrage. « Il est facile aux spéculatifs d'être sévères », ironisait Corneille, invitant les doctes à mettre les règles « en pratique aussi heureusement » que lui-même l'avait fait (Discours des trois unités, 1660). Corneille, s'il est penseur ou poéticien, ne l'est en effet qu'au regard de pratiques, codifiées par des « arts » ou s'inventant à mesure, qui influent les uns sur les autres : comment s'articulent les pratiques de Corneille dramaturge, poéticien, mais aussi editor, paraphraste, académicien ou sujet du royaume de France ? Tissu d'actions d'autant moins séparées que le « champ littéraire » et l'expérience esthétique n'ont nullement acquis encore l'indépendance qu'ils revendiquent déjà. Comment retentissent sur l'œuvre le travail de la scène, les réactions du public, les jugements critiques, les réécritures et appropriations ? Tout en distinguant le temps de la réception de celui de la création, les six sections de l'ouvrage examinent de façon croisée les pratiques de Corneille et celles de son interprétation (théâtrale, critique) dans le temps, avec pour enjeu de restituer à l'œuvre de Corneille, dans sa diversité, sa dimension d'expérience