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    Éco-immunologie de l'hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor) en milieu agricole

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    L'objectif de mon projet de recherche Ă©tait de dĂ©terminer l'effet de l'intensification agricole sur le potentiel immunitaire des oisillons et des femelles d'une population d'Hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor) dans le Sud du QuĂ©bec. Pour ce faire, j'ai participĂ© Ă  un suivi individuel Ă  long terme initiĂ© en 2004 par Marc BĂ©lisle. Ce vaste systĂšme de 400 nichoirs sur 40 fermes est rĂ©parti sur une superficie d'environ 10200 km[indice supĂ©rieur 2]. Les nichoirs sont installĂ©s le long d'un gradient d'intensification des pratiques agricoles, ce qui permet d'Ă©tudier l'impact de ce changement anthropique majeur. De plus, tous les nichoirs sont suivis aux 2 jours durant la reproduction, tous les individus sont baguĂ©s avec une bague officielle du gouvernement, les mesures morphologiques de tous les individus sont prises avec prĂ©cision et le sexe des individus est dĂ©terminĂ© gĂ©nĂ©tiquement. Ce systĂšme fournit donc une excellente opportunitĂ© de rĂ©pondre Ă  des questions Ă©cologiques d'intĂ©rĂȘt. Dans le premier chapitre de mon mĂ©moire, visant l'impact de l'hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© environnementale (intensitĂ© agricole et tempĂ©rature) sur la rĂ©ponse immunitaire chez les oisillons et les femelles hirondelles en reproduction, j'ai utilisĂ© une mesure de la capacitĂ© pro-inflammatoire. J'ai donc Ă©tudiĂ© l'impact de l'environnement sur cette rĂ©ponse immunitaire chez les oisillons et chez les femelles adultes. J'ai considĂ©rĂ© deux variables environnementales, soit l'intensitĂ© des pratiques agricoles et la tempĂ©rature. Mes rĂ©sultats montrent que les conditions environnementales affectent la rĂ©ponse Ă  la phytohĂ©magglutinine (PHA) aussi bien chez les femelles que chez les oisillons. La rĂ©ponse Ă  la PHA des adultes Ă©tait significativement plus Ă©levĂ©e en milieu agricole extensif qu'en milieu intensif. La tempĂ©rature avait aussi un impact important; des tempĂ©ratures plus Ă©levĂ©es menant Ă  de plus fortes rĂ©ponses chez les adultes et de plus faibles rĂ©ponses chez les oisillons. Mes rĂ©sultats suggĂšrent ainsi que des individus soumis Ă  des conditions difficiles pourraient faire un compromis entre leur immunitĂ© et d'autres fonctions importantes, telles que prodiguer des soins parentaux. De plus, il semble que les adultes soient en grande partie capables de tamponner l'effet nĂ©gatif d'un habitat de moindre qualitĂ© sur les oisillons. Le second chapitre de mon mĂ©moire est consacrĂ© Ă  l?impact de l'hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© environnementale sur les corrĂ©lations entre les diffĂ©rentes mesures immunitaires chez les oisillons et sur l'effet d'un indice immunitaire intĂ©grateur sur la valeur adaptative chez les oisillons. Pour ce faire, j'ai mesurĂ© sept marqueurs immunitaires, ce qui permet d'avoir une image plus globale du systĂšme immunitaire des individus. Des Ă©tudes rĂ©centes ont montrĂ© que les corrĂ©lations entre mesures immunitaires varient selon l'espĂšce et selon la population. J'ai donc comparĂ© les relations entre les mesures immunitaires des oisillons selon la qualitĂ© de l'habitat (intensif ou extensif) et l'annĂ©e. Mes rĂ©sultats montrent que les relations entre mesures immunitaires varient selon l?environnement aussi bien spatial que temporel. Les mesures fonctionnellement reliĂ©es sont positivement corrĂ©lĂ©es tel que prĂ©vu, mais pas de façon constante. J'ai Ă©galement tentĂ© de relier un indice global d'immunitĂ© (les deux premiĂšres composantes principales) Ă  plusieurs indicateurs de performance individuelle. Mes rĂ©sultats suggĂšrent que l'immunitĂ© des oisillons Hirondelle bicolore influence la masse Ă  l'envol ainsi que la charge parasitaire, mais seulement dans certains environnements. En conclusion, mes recherches montrent le rĂŽle clĂ© de l'environnement sur le systĂšme immunitaire. Que le systĂšme immunitaire soit observĂ© Ă  l?aide d'un seul ou de plusieurs marqueurs immunitaires, les rĂ©ponses immunitaires sont influencĂ©es de façon significative. La qualitĂ© de l'habitat, la tempĂ©rature, les variations annuelles semblent tous avoir un impact sur la capacitĂ© immunitaire de l?Hirondelle bicolore. Mon mĂ©moire met donc en Ă©vidence la complexitĂ© et la variabilitĂ© du systĂšme immunitaire ainsi que l'attention qu'il faut porter Ă  son Ă©tude

    De l’individu Ă  la population : dynamique Ă©co-Ă©volutive et effets cohorte chez le mouflon d’AmĂ©rique

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    Une bonne comprĂ©hension des facteurs influençant la dynamique de population est cruciale aussi bien en gestion des espĂšces invasives qu’en conservation des espĂšces en dĂ©clin. Les modĂšles classiques de dynamique de population sont basĂ©s sur la notion de densitĂ© dĂ©pendance et font souvent la supposition que la population est homogĂšne. Cette supposition est rarement vraie. Les modĂšles structurĂ©s par Ăąge sont une amĂ©lioration et considĂšrent les diffĂ©rences en Ăąge entre individus ; pourtant la diffĂ©rence en Ăąge n’est pas la seule diffĂ©rence individuelle qui est importante. TrĂšs peu de modĂšles considĂšrent d’autres sources de diffĂ©rences. L’objectif principal de cette thĂšse est donc d’explorer les causes et consĂ©quences de trois sources de diffĂ©rences entre individus : les diffĂ©rences en gĂ©notype, les diffĂ©rences en phĂ©notype et les diffĂ©rences entre cohortes. Pour ce faire, la population de mouflon d’AmĂ©rique (Ovis canadensis) de Ram Mountain, Alberta, Canada, est utilisĂ©e comme modĂšle d’étude. Cette population est suivie individuellement depuis plus de 40 ans et des informations aussi bien phĂ©notypiques que gĂ©notypiques sont disponibles pour la grande majoritĂ© des individus. La chasse au trophĂ©e peut imposer de fortes pressions sĂ©lectives sur certains traits et peut conduire Ă  des changements Ă©volutifs si ces traits sont hĂ©ritables. Les effets anthropiques sur l’évolution dans la nature sont d’un grand intĂ©rĂȘt pour la biologie de l’évolution et de la conservation parce que les pressions sĂ©lectives exercĂ©es par l’homme peuvent ĂȘtre plus fortes que celles imposĂ©es par les prĂ©dateurs naturels. Bien qu’il existe de nombreux exemples de changements phĂ©notypiques induits par l’homme dans les populations de poissons exploitĂ©s, trĂšs peu d’études ont les donnĂ©es nĂ©cessaires pour tester les changements gĂ©nĂ©tiques liĂ©s aux rĂ©coltes chez les mammifĂšres. J’ai utilisĂ© de nouvelles mĂ©thodes statistiques combinant une gĂ©nĂ©alogie profonde, des mesures morphologiques rĂ©pĂ©tĂ©es et un changement des rĂšglements de chasse pour montrer que l’évolution d’un trait morphologique ciblĂ© par la chasse au trophĂ©e est possible (Chapitre 2). Contrairement Ă  ce qui a longtemps Ă©tĂ© supposĂ©, les changements Ă©volutifs peuvent survenir relativement rapidement. Ces changements rapides en phĂ©notype ont le potentiel d’avoir un impact sur des processus Ă©cologiques. Ces impacts de l’évolution sur l’écologie ont rĂ©cemment captivĂ© l’attention des scientifiques et menĂ© Ă  l’émergence de l’étude de la dynamique Ă©co-Ă©volutive. Une synthĂšse des connaissances actuelles de ce domaine d’étude est faite (Chapitre 3) et le manque d’études empiriques en nature est soulignĂ©. La majoritĂ© des Ă©tudes de dynamique Ă©co-Ă©volutive ont Ă©tĂ© faites en laboratoire. Parmi celles faites en nature, peu font la distinction entre changements Ă©volutifs et plastiques. Pourtant, cette distinction est cruciale pour bien comprendre l’importance des changements en traits sur les processus Ă©cologiques. J’ai donc quantifiĂ© l’effet des changements Ă©volutifs et non Ă©volutifs en masse corporelle sur la survie, le recrutement et le taux de croissance de population et comparĂ© leurs importances aux effets des changements en structure d’ñge, de densitĂ© et de climat (Chapitre 4). J’ai ainsi pu montrer que l’impact sur la dynamique de la population des changements en masse peut ĂȘtre aussi important que celui des changements en densitĂ© et en structure d’ñge. Les changements Ă©volutifs contribuent beaucoup moins aux changements en taux de croissance que les changements plastiques, mais leur importance augmente avec la durĂ©e de la pĂ©riode d’observation. Les effets cohorte sont une autre source importante de variabilitĂ© interindividuelle. Les diffĂ©rences dans l’environnement de naissance peuvent avoir des consĂ©quences Ă  long terme sur la performance individuelle et donc sur la dynamique de la population. J’ai quantifiĂ© les effets Ă  long terme de l’annĂ©e de naissance sur la survie et la probabilitĂ© de se reproduire, et j’en ai explorĂ© les causes environnementales (Chapitre 5). Mon Ă©tude a rĂ©vĂ©lĂ© que les conditions Ă  la naissance expliquent jusqu’à 34% de la variabilitĂ© de la capacitĂ© Ă  sevrer un agneau et que les diffĂ©rences entre les cohortes Ă©taient principalement dues Ă  la densitĂ© Ă  la naissance. J’ai ensuite explorĂ© les mĂ©canismes par lesquels l’environnement Ă  la naissance conduit Ă  des effets Ă  long terme sur la valeur adaptative (Chapitre 6). L’analyse de piste rĂ©vĂšle Ă  la fois un effet Ă  long terme sur la masse adulte et un effet direct de la densitĂ© Ă  la naissance sur le succĂšs reproducteur Ă  vie. En somme, les rĂ©sultats de ma thĂšse suggĂšrent que les diffĂ©rences interindividuelles peuvent avoir des impacts majeurs sur la dynamique des populations et que leurs causes sont complexes et multiples. Mes recherches contribuent ainsi Ă  mieux comprendre l’impact des pressions anthropiques sur les traits et l’importance de ce genre de changement Ă©volutif en trait sur le taux de croissance de population. De plus, mes recherches apportent une meilleure comprĂ©hension mĂ©canistique des effets cohorte et de la maniĂšre dont ils pourraient induire un dĂ©lai dans la rĂ©ponse d’une population aux changements environnementaux

    Context-dependent fitness costs of reproduction despite stable body mass costs in an Arctic herbivore

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    1.The cost of reproduction on demographic rates is often assumed to operate through changing body condition. Several studies have found that reproduction depresses body mass more if the current conditions are severe, such as high population densities or adverse weather, than under benign environmental conditions. However, few studies have investigated the association between the fitness components and body mass costs of reproduction. 2.Using 25 years of individual-based capture–recapture data from Svalbard reindeer Rangifer tarandus platyrhynchus, we built a novel Bayesian state-space model that jointly estimated interannual change in mass, annual reproductive success and survival, while accounting for incomplete observations. The model allowed us to partition the differential effects of intrinsic and extrinsic factors on both non-reproductive mass change and the body mass cost of reproduction, and to quantify their consequences on demographic rates.3. Contrary to our expectation, the body mass cost of reproduction (mean = –5.8 kg) varied little between years (CV = 0.08), whereas the between-year variation in body mass changes, that were independent of the previous year's reproductive state, varied substantially (CV = 0.4) in relation to autumn temperature and the amount of rain-on-snow in winter. This body mass loss led to a cost of reproduction on the next reproduction, which was amplified by the same environmental covariates, from a 10% reduction in reproductive success in benign years, to a 50% reduction in harsh years. The reproductive mass loss also resulted in a small reduction in survival.4. Our results show how demographic costs of reproduction, driven by interannual fluctuations in individual body condition, result from the balance between body mass costs of reproduction and body mass changes that are independent of previous reproductive state. We illustrate how a strong context-dependent fitness cost of reproduction can occur, despite a relatively fixed body mass cost of reproduction. This suggests that female reindeer display a very conservative energy allocation strategy, either aborting their reproductive attempt at an early stage or weaning at a relatively constant cost. Such a strategy might be common in species living in a highly stochastic and food limited environment

    A summer heatwave reduced activity, heart rate and autumn body mass in a cold-adapted ungulate

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    Acknowledgements. We are grateful for the feedback from Robyn Hetem and two anonymous reviewers for their constructive inputs. We thank Clare Stawski and Murray M. Humphries for commenting on an earlier version of this work. Field work would not be possible without the collaboration with the Reindeer Herders’ Association and local support from Mika Tervonen, Unto Paadar and Jukka Siitari, and field assistants Elise Tjþrnsletten, Kine Øren and Erlend Sþby. Veterinarians Marja Nourgam and Amanda Hþyer Boesen contributed to the anaesthesia and surgery of the reindeer. We thank Asgeir Bjarnason at Star-Oddi LTD for help and guidance with biologger programming and data processing, and Larissa Beumer for advice on the HMM approach. Cassandra Ugland validated the HR measurements. The work was supported by the Norwegian Research Council grant number 267613 and 315454.Peer reviewedPostprin

    Stress responses to repeated captures in a wild ungulate

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    While capture-mark-recapture studies provide essential individual-level data in ecology, repeated captures and handling may impact animal welfare and cause scientific bias. Evaluating the consequences of invasive methodologies should be an integral part of any study involving capture of live animals. We investigated short- and long-term stress responses to repeated captures within a winter on the physiology, behaviour, and reproductive success of female Svalbard reindeer (Rangifer tarandus platyrhynchus). Short-term responses were evaluated using serum concentrations of glucocorticoids and catecholamines during handling, and post-release recovery times in heart rate and activity levels. Repeated captures were associated with an increase in measured catecholamines and glucocorticoids, except cortisone, and delayed recovery in heart rate but not activity. Four months later, in summer, individuals captured repeatedly in winter exhibited a small increase in behavioural response to human disturbance and had a lower probability of being observed with a calf, compared to animals not captured, or captured only once. Our findings imply that single annual capture events have no significant negative consequences for Svalbard reindeer, but repeated captures within a season may impact offspring survival in the same year. Such unanticipated side effects highlight the importance of addressing multiple indicators of animal responses to repeated captures

    Determinants of heart rate in Svalbard reindeer reveal mechanisms of seasonal energy management

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    Funding. This study was supported by Norges MiljĂž- og Biovitenskape- lige Universitet (PhD Grant to L.M.T.) and Norges ForskningsrĂ„d (KLIMAFORSK project no. 267613). Acknowledgements. We thank two anonymous reviewers for constructive, detailed and insightful feedback that helped to strengthen our manuscript. We thank Mads Forchhammer and the logistics department at the University Centre in Svalbard for supporting the field campaigns. We also thank DVM Amanda HĂžyer Boesen for assistance with surgeries in 2018. Åshild Ø. Pedersen and Stein Tore Pedersen contributed to successful field campaigns. We are grateful for the technical support received from Ásgeir Bjarnason at StarOddi Ltd during logger programming and validations of recordings. Finally, we thank Lucy Hawkes, Andreas Fahlman and Katsufumi Sato for inviting us to contribute to the theme issue ‘Measuring physiology in free-living animals’.Peer reviewedPublisher PD

    Fat storage influences fasting endurance more than body size in an ungulate

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    The fasting endurance hypothesis (FEH) predicts strong selection for large body size in mammals living in environments where food supply is interrupted over prolonged periods of time. The Arctic is a highly seasonal and food restricted environment, but contrary to predictions from the FEH, empirical evidence shows that Arctic mammals are often smaller than their temperate conspecifics. Intraspecific studies integrating physiology and behaviour of different‐sized individuals, may shed light on this paradox. We tested the FEH in free‐living Svalbard reindeer (Rangifer tarandus platyrhynchus). We measured daily energy expenditure (DEE), subcutaneous body temperature (Tsc) and activity levels during the late winter in 14 adult females with body masses ranging from 46.3 to 57.8 kg. Winter energy expenditure (WEE) and fasting endurance (FE) were modelled dynamically by combining these data with body composition measurements of culled individuals at the onset of winter (14 years, n = 140) and variation in activity level throughout winter (10 years, n = 70). Mean DEE was 6.3±0.7 MJ day−1. Lean mass, Tsc and activity had significantly positive effects on DEE. Across all 140 individuals, mean FE was 85±17 days (range 48–137 days). In contrast to the predictions of the FEH, the dominant factor affecting FE was initial fat mass, while body mass and FE were not correlated. Furthermore, lean mass and fat mass were not correlated. FE was on average 80% (45 days) longer in fat than lean individuals of the same size. Reducing activity levels by ~16% or Tsc by ~5% increased FE by 7%, and 4%, respectively. Our results fail to support the FEH. Rather, we demonstrate that (i) the size of fat reserves can be independent of lean mass and body size within a species, (ii) ecological and environmental variation influence FE via their effects on body composition, and (iii) physiological and behavioural adjustments can improve FE within individuals. Altogether, our results suggest that there is a selection in Svalbard reindeer to accumulate body fat, rather than to grow structurally large. he Arctic, activity, biologging, daily energy expenditure, doubly labelled water, intraspecific scaling, subcutaneous body temperature, Svalbard reindeer to accumulate body fat, rather than to grow structurally large. </ol

    Éco-immunologie de l'hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor) en milieu agricole

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    L'objectif de mon projet de recherche Ă©tait de dĂ©terminer l'effet de l'intensification agricole sur le potentiel immunitaire des oisillons et des femelles d'une population d'Hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor) dans le Sud du QuĂ©bec. Pour ce faire, j'ai participĂ© Ă  un suivi individuel Ă  long terme initiĂ© en 2004 par Marc BĂ©lisle. Ce vaste systĂšme de 400 nichoirs sur 40 fermes est rĂ©parti sur une superficie d'environ 10200 km[indice supĂ©rieur 2]. Les nichoirs sont installĂ©s le long d'un gradient d'intensification des pratiques agricoles, ce qui permet d'Ă©tudier l'impact de ce changement anthropique majeur. De plus, tous les nichoirs sont suivis aux 2 jours durant la reproduction, tous les individus sont baguĂ©s avec une bague officielle du gouvernement, les mesures morphologiques de tous les individus sont prises avec prĂ©cision et le sexe des individus est dĂ©terminĂ© gĂ©nĂ©tiquement. Ce systĂšme fournit donc une excellente opportunitĂ© de rĂ©pondre Ă  des questions Ă©cologiques d'intĂ©rĂȘt. Dans le premier chapitre de mon mĂ©moire, visant l'impact de l'hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© environnementale (intensitĂ© agricole et tempĂ©rature) sur la rĂ©ponse immunitaire chez les oisillons et les femelles hirondelles en reproduction, j'ai utilisĂ© une mesure de la capacitĂ© pro-inflammatoire. J'ai donc Ă©tudiĂ© l'impact de l'environnement sur cette rĂ©ponse immunitaire chez les oisillons et chez les femelles adultes. J'ai considĂ©rĂ© deux variables environnementales, soit l'intensitĂ© des pratiques agricoles et la tempĂ©rature. Mes rĂ©sultats montrent que les conditions environnementales affectent la rĂ©ponse Ă  la phytohĂ©magglutinine (PHA) aussi bien chez les femelles que chez les oisillons. La rĂ©ponse Ă  la PHA des adultes Ă©tait significativement plus Ă©levĂ©e en milieu agricole extensif qu'en milieu intensif. La tempĂ©rature avait aussi un impact important; des tempĂ©ratures plus Ă©levĂ©es menant Ă  de plus fortes rĂ©ponses chez les adultes et de plus faibles rĂ©ponses chez les oisillons. Mes rĂ©sultats suggĂšrent ainsi que des individus soumis Ă  des conditions difficiles pourraient faire un compromis entre leur immunitĂ© et d'autres fonctions importantes, telles que prodiguer des soins parentaux. De plus, il semble que les adultes soient en grande partie capables de tamponner l'effet nĂ©gatif d'un habitat de moindre qualitĂ© sur les oisillons. Le second chapitre de mon mĂ©moire est consacrĂ© Ă  l?impact de l'hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© environnementale sur les corrĂ©lations entre les diffĂ©rentes mesures immunitaires chez les oisillons et sur l'effet d'un indice immunitaire intĂ©grateur sur la valeur adaptative chez les oisillons. Pour ce faire, j'ai mesurĂ© sept marqueurs immunitaires, ce qui permet d'avoir une image plus globale du systĂšme immunitaire des individus. Des Ă©tudes rĂ©centes ont montrĂ© que les corrĂ©lations entre mesures immunitaires varient selon l'espĂšce et selon la population. J'ai donc comparĂ© les relations entre les mesures immunitaires des oisillons selon la qualitĂ© de l'habitat (intensif ou extensif) et l'annĂ©e. Mes rĂ©sultats montrent que les relations entre mesures immunitaires varient selon l?environnement aussi bien spatial que temporel. Les mesures fonctionnellement reliĂ©es sont positivement corrĂ©lĂ©es tel que prĂ©vu, mais pas de façon constante. J'ai Ă©galement tentĂ© de relier un indice global d'immunitĂ© (les deux premiĂšres composantes principales) Ă  plusieurs indicateurs de performance individuelle. Mes rĂ©sultats suggĂšrent que l'immunitĂ© des oisillons Hirondelle bicolore influence la masse Ă  l'envol ainsi que la charge parasitaire, mais seulement dans certains environnements. En conclusion, mes recherches montrent le rĂŽle clĂ© de l'environnement sur le systĂšme immunitaire. Que le systĂšme immunitaire soit observĂ© Ă  l?aide d'un seul ou de plusieurs marqueurs immunitaires, les rĂ©ponses immunitaires sont influencĂ©es de façon significative. La qualitĂ© de l'habitat, la tempĂ©rature, les variations annuelles semblent tous avoir un impact sur la capacitĂ© immunitaire de l?Hirondelle bicolore. Mon mĂ©moire met donc en Ă©vidence la complexitĂ© et la variabilitĂ© du systĂšme immunitaire ainsi que l'attention qu'il faut porter Ă  son Ă©tude

    De l’individu Ă  la population : dynamique Ă©co-Ă©volutive et effets cohorte chez le mouflon d’AmĂ©rique

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    Une bonne comprĂ©hension des facteurs influençant la dynamique de population est cruciale aussi bien en gestion des espĂšces invasives qu’en conservation des espĂšces en dĂ©clin. Les modĂšles classiques de dynamique de population sont basĂ©s sur la notion de densitĂ© dĂ©pendance et font souvent la supposition que la population est homogĂšne. Cette supposition est rarement vraie. Les modĂšles structurĂ©s par Ăąge sont une amĂ©lioration et considĂšrent les diffĂ©rences en Ăąge entre individus ; pourtant la diffĂ©rence en Ăąge n’est pas la seule diffĂ©rence individuelle qui est importante. TrĂšs peu de modĂšles considĂšrent d’autres sources de diffĂ©rences. L’objectif principal de cette thĂšse est donc d’explorer les causes et consĂ©quences de trois sources de diffĂ©rences entre individus : les diffĂ©rences en gĂ©notype, les diffĂ©rences en phĂ©notype et les diffĂ©rences entre cohortes. Pour ce faire, la population de mouflon d’AmĂ©rique (Ovis canadensis) de Ram Mountain, Alberta, Canada, est utilisĂ©e comme modĂšle d’étude. Cette population est suivie individuellement depuis plus de 40 ans et des informations aussi bien phĂ©notypiques que gĂ©notypiques sont disponibles pour la grande majoritĂ© des individus. La chasse au trophĂ©e peut imposer de fortes pressions sĂ©lectives sur certains traits et peut conduire Ă  des changements Ă©volutifs si ces traits sont hĂ©ritables. Les effets anthropiques sur l’évolution dans la nature sont d’un grand intĂ©rĂȘt pour la biologie de l’évolution et de la conservation parce que les pressions sĂ©lectives exercĂ©es par l’homme peuvent ĂȘtre plus fortes que celles imposĂ©es par les prĂ©dateurs naturels. Bien qu’il existe de nombreux exemples de changements phĂ©notypiques induits par l’homme dans les populations de poissons exploitĂ©s, trĂšs peu d’études ont les donnĂ©es nĂ©cessaires pour tester les changements gĂ©nĂ©tiques liĂ©s aux rĂ©coltes chez les mammifĂšres. J’ai utilisĂ© de nouvelles mĂ©thodes statistiques combinant une gĂ©nĂ©alogie profonde, des mesures morphologiques rĂ©pĂ©tĂ©es et un changement des rĂšglements de chasse pour montrer que l’évolution d’un trait morphologique ciblĂ© par la chasse au trophĂ©e est possible (Chapitre 2). Contrairement Ă  ce qui a longtemps Ă©tĂ© supposĂ©, les changements Ă©volutifs peuvent survenir relativement rapidement. Ces changements rapides en phĂ©notype ont le potentiel d’avoir un impact sur des processus Ă©cologiques. Ces impacts de l’évolution sur l’écologie ont rĂ©cemment captivĂ© l’attention des scientifiques et menĂ© Ă  l’émergence de l’étude de la dynamique Ă©co-Ă©volutive. Une synthĂšse des connaissances actuelles de ce domaine d’étude est faite (Chapitre 3) et le manque d’études empiriques en nature est soulignĂ©. La majoritĂ© des Ă©tudes de dynamique Ă©co-Ă©volutive ont Ă©tĂ© faites en laboratoire. Parmi celles faites en nature, peu font la distinction entre changements Ă©volutifs et plastiques. Pourtant, cette distinction est cruciale pour bien comprendre l’importance des changements en traits sur les processus Ă©cologiques. J’ai donc quantifiĂ© l’effet des changements Ă©volutifs et non Ă©volutifs en masse corporelle sur la survie, le recrutement et le taux de croissance de population et comparĂ© leurs importances aux effets des changements en structure d’ñge, de densitĂ© et de climat (Chapitre 4). J’ai ainsi pu montrer que l’impact sur la dynamique de la population des changements en masse peut ĂȘtre aussi important que celui des changements en densitĂ© et en structure d’ñge. Les changements Ă©volutifs contribuent beaucoup moins aux changements en taux de croissance que les changements plastiques, mais leur importance augmente avec la durĂ©e de la pĂ©riode d’observation. Les effets cohorte sont une autre source importante de variabilitĂ© interindividuelle. Les diffĂ©rences dans l’environnement de naissance peuvent avoir des consĂ©quences Ă  long terme sur la performance individuelle et donc sur la dynamique de la population. J’ai quantifiĂ© les effets Ă  long terme de l’annĂ©e de naissance sur la survie et la probabilitĂ© de se reproduire, et j’en ai explorĂ© les causes environnementales (Chapitre 5). Mon Ă©tude a rĂ©vĂ©lĂ© que les conditions Ă  la naissance expliquent jusqu’à 34% de la variabilitĂ© de la capacitĂ© Ă  sevrer un agneau et que les diffĂ©rences entre les cohortes Ă©taient principalement dues Ă  la densitĂ© Ă  la naissance. J’ai ensuite explorĂ© les mĂ©canismes par lesquels l’environnement Ă  la naissance conduit Ă  des effets Ă  long terme sur la valeur adaptative (Chapitre 6). L’analyse de piste rĂ©vĂšle Ă  la fois un effet Ă  long terme sur la masse adulte et un effet direct de la densitĂ© Ă  la naissance sur le succĂšs reproducteur Ă  vie. En somme, les rĂ©sultats de ma thĂšse suggĂšrent que les diffĂ©rences interindividuelles peuvent avoir des impacts majeurs sur la dynamique des populations et que leurs causes sont complexes et multiples. Mes recherches contribuent ainsi Ă  mieux comprendre l’impact des pressions anthropiques sur les traits et l’importance de ce genre de changement Ă©volutif en trait sur le taux de croissance de population. De plus, mes recherches apportent une meilleure comprĂ©hension mĂ©canistique des effets cohorte et de la maniĂšre dont ils pourraient induire un dĂ©lai dans la rĂ©ponse d’une population aux changements environnementaux
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