61 research outputs found
MENIR : mémoire environnementale Iroise
International audienceLes acteurs de la recherche utilisent pour leurs travaux de multiples sources d'information, qu'elles proviennent de données d'observation ou de références bibliographiques. L'archivage, le catalogage et la description de toutes ces ressources sont les seuls moyens de les pérenniser, de les échanger et d'en garantir une bonne utilisation. Nous présentons ici une démarche de conception d'un système d'information qui répond à ces besoins en s'appuyant sur les concepts d'une "mémoire environnementale" et sur les normes ISO (série 19100). Afin de fournir un outil respectant l'hétérogénéité naturelle de toutes ces informations et de leurs relations nous avons d'abord construit des modèles UML généralistes, que nous particularisons dans une seconde étape. Ces efforts de modélisation sont concrétisés par une phase d'implémentation appliquée à un observatoire du domaine côtier
DĂ©ontologie, Ă©thique et collectif de travail
Une fois dépassés les savoir-faire de la discipline anthropologique, qu’ils soient méthodologiques, théoriques ou empiriques, des zones d’ombres subsistent. Celles-ci posent des questions d’ordre éthique, rarement discutées collectivement et généralement laissées à la charge des individus. Pourtant, elles contribuent à la visibilité et à la légitimité de la discipline. L’article revient sur les choix de cette nature réalisés lors de nos propres recherches et constate que ces questions dépassent le domaine de la déontologie pour solliciter des aspects idéologiques et politiques. L’examen de recherches inscrites dans le domaine de la santé, pourvu d’un modèle éthique formalisé et partagé, révèlent que la formalisation ne résout pas la la totalité des problèmes posés. Nous soutenons donc une conception dynamique de l’éthique constituée d’échanges et de réponses collectifs autour de ces questions.Beyond traditional anthropological skills (methodology, theory, and fieldwork) remain some grey areas related to ethical issues. These issues are seldom discussed collectively and generally left to the burden of persons. Nevertheless, those grey areas contribute to the visibility and legitimacy of anthropology. We propose to analyze some ethical choices made during our own research experience. Moreover, when we examine researches conducted in a formal ethical context, as health field, a moral and ethical framework is not adequate to resolve all the problems. This statement enables us to support a dynamic conception of ethic and suggests developing collective exchanges in order to provide collective responses to these problems
Une concertation obligée. La participation des industriels au Comité Local d'Information et de Concertation (CLIC) de Feyzin (69)
International audienc
Participer au débat sur le nucléaire
Participer au débat sur le nucléaire peut se faire de plusieurs façons : de la mobilisation à la participation à des dispositifs qui lui sont dédiés, en passant par le simple accueil d’un équipement sur son territoire. Les sciences humaines et sociales (SHS) se sont longtemps intéressées aux mouvements de contestation du nucléaire pour progressivement analyser d’autres aspects sociaux et politiques de cette manière de produire de l’électricité. Qu’ils étudient des habitants qui vont devoir intégrer cette mono-industrie particulière à leur univers quotidien ou les différents acteurs qui prennent part au débat public, les chercheurs mettent alors en exergue une multitude de conceptions du nucléaire qui poussent les premiers à agir ou à s’affronter dans l’espace public, dans le cas des seconds
Une centrale pas très... nucléaire. Revendications territoriales et processus identitaires lors de l'implantation de la centrale nucléaire du Blayais à Braud-et- Saint Louis
When in 1974 the decision was taken to build a power station, the parish of BSL is characterised as follows. Its ecosystem is made of two complementary biotopes : marshes and land. Its history is marked by big capitalistic projects such as the drain of the marshes in the 17th century. The inhabitants' social identity is inherited from the first settlers, who were and still are Gabayes that is « strangers » in Gasconny.The idea of complementarity is also found in the ways of life, in social organisation and in political phylosophy based on what seems to be a consensus.The inhabitants of Braud do not perceive the power station as something fundamentaly dangerous nor as being symbolic of some state decree, but as a new element to be integrated in their everyday life.The station is the subject of two different sets of ideas related to two different groups of speakers whose positions within the community are antagonist(ic). As a result their respective territorial claims and identity processes also differ eventhough both groups act according to a shared cultural element : their territory, basis on their identity.One group tries to maintain their rights to this territory while the other, the leading citizens, are using the station as a means of access to another more valorized territory, society at large.L'implantation d'une centrale nucléaire ne suscite pas inévitablement la mobilisation. D'une part, l'action collective n'est pas la seule manière de signifier son opposition ; d'autre part, le refus catégorique n'est pas la seule réaction possible à l'installation d'un tel équipement.En 1974, date de la décision de la construction d'une centrale nucléaire, Braud - et - Saint Louis compte 991 habitants qui se consacrent, en majorité, à une agriculture extensive, mise en oeuvre sur de petites exploitations morcelées. La commune se caractérise par un écosystème constitué de deux biotopes complémentaires : le marais et la "terre ferme", une histoire marquée par une grande opération capitalistique : le dessèchement du marais au XVIIème siècle, et par une identité sociale fortement dépendante d'une immigration originelle qui fait des habitants les Gabayes, des étrangers en terre gasconne. Les Braudiers ont repris à leur compte cette identité attribuée par l'extérieur qui en fait des "arriérés", reflet du milieu peu valorisé dans lequel ils vivent. Cependant, ils y ajoutent une identité pour eux-mêmes qui consacre l'entre-soi et suppose un droit inaliénable au territoire. Cet écosystème particulier, basé sur la complémentarité de deux biotopes, influence également des modes de vie, une organisation sociale et une philosophie politique basée sur un consensus apparent. Les Braudiers ne voient dans la centrale nucléaire ni un objet intrinsèquement dangereux, ni le symbole d'une décision étatique arbitraire, mais une élément nouveau qu'il faudra intégrer à leur quotidien. Ils s'attachent davantage à son aspect "centrale" qu'à son aspect "nucléaire". Et c'est sur ce premier point que leurs avis divergent. Les conceptions indigènes de la centrale reposent sur deux discours tenus par deux groupes de locuteurs distincts. Les "Déçus", en majorité des agriculteurs, expriment leur frustration relative, considèrent qu'ils ne sont pas les principaux bénéficiaires de l'implantation, mais qu'ils ont à en subir les perturbations, notamment la circulation. Les "Entrepreneurs", eux, sont des notables. Leurs exploitations sont viables et seront reprises par leurs ascendants. Mais surtout, ils sont membres du conseil municipal et participent à la gestion de cette manne faramineuse que constituent les apports fiscaux (taxe professionnelle et foncier bâti). Ils réalisent ainsi une "oeuvre" qui modifie l'image de la commune et en fait un pôle privilégié dans le Blayais.Cependant, ces deux discours ne sont pas irrémédiablement opposés. Ces deux groupes de locuteurs pensent et agissent en fonction d'un élément culturel commun : leur territoire, défini comme "un espace concret ou abstrait où l'on exerce un droit" (Goffman, 1973). Ce territoire est le support d'un sentiment d'appartenance et constitue, en retour, l'un des éléments forts de la construction identitaire (Dubar, 1992) des individus. Ce sont donc des effets de position c'est-à -dire des effets de perspective, qui expliqueraient pourquoi les acteurs construisent différemment leur réalité, en fonction de la position qu'ils occupent dans la collectivité, mais autour d'un même élément.Ces différentes définitions de la situation donnent lieu à des revendications territoriales et à des processus identitaires différents. Les uns tentent de préserver leur droit à ce territoire (le seul dont ils disposent), alors que les autres, les notables, ont fait de la centrale, un moyen d'accéder à un autre territoire, plus valorisé, la société globale. Ces derniers ne sont plus désormais les notables du "bout du monde" mais peuvent prétendre à une reconnaissance de l'oeuvre qu'ils ont réalisée sur la commune
S'adresser à une inconnue. Paradoxe de l'information dans une CLI nucléaire du sud-ouest de la France
International audienc
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