311 research outputs found

    A la poursuite des maraîchers boliviens de Buenos Aires... Tours et détours méthodologiques pour aborder des acteurs qui se dérobent

    Get PDF
    Textes issus des journées d'étude de Poitiers, 14-16 avril 2009 : Le visible et l'invisible dans le champ des études sur les migrationsInternational audienceChoisir d'étudier une population de migrants pose un certain nombre de défis (Axe C). Le chercheur doit faire preuve d'ingéniosité pour tracer les cadres de son étude et entrer en confiance avec une population souvent méfiante. En Argentine, les migrants des pays limitrophes, notamment les Boliviens, Paraguayens et Péruviens, issus des vagues d'immigration les plus récentes, se dérobent à la vue d'interrogateurs, quels qu'ils soient. Ainsi, les Boliviens maraîchers, dont le rôle est indispensable pour l'approvisionnement en légumes de Buenos Aires, sont présents dans tous les espaces périurbains et centraux de la métropole, mais les aborder pour mener des entretiens s'apparente à un parcours du combattant : ce sont des acteurs visibles, mais inaccessibles, tant ils cherchent à se rendre invisibles. Le chercheur doit-il lui-même se rendre invisible pour rencontrer l'inaccessible ? Quelles stratégies adopter devant les réticences aux récits de vie ? Cette communication propose des méthodes d'apprentissage de la patience devant des acteurs qui se dérobent. Au premier abord, les maraîchers boliviens voient d'un mauvais œil les questions qu'on leur pose, mais se donner un temps d'approche et d'observation permet de faire partie du lieu et d'y travailler en toute confiance. On repère cinq étapes systématiques dans cette immersion : la curiosité mutuelle, le blocage, le déblocage, la libre circulation (et interrogation) dans le lieu, et enfin, l'impossibilité de s'en échapper. Cette immersion est lente, non linéaire : le chercheur oscille lui-même entre visibilité et invisibilité pour accéder à ses fins. Malgré la patience envers les personnes interrogées, il est impossible d'échapper au jeu frustrant du chat et de la souris, où un rien déstabilise la confiance que l'on croyait acquise. Pour analyser sans dérobées la dynamique du lieu, il faut développer un bagage de techniques interchangeables selon les interlocuteurs. On s'aperçoit alors que le profil bas qu'adoptent les maraîchers boliviens n'est pas seulement lié à leur position de migrants. Leur attitude s'explique aussi par leur condition sociale de petits producteurs, par leur acharnement au travail, et par leurs caractéristiques individuelles (sexe, âge, origine en Bolivie), autant d'éléments qui déterminent aussi différents niveaux de visibilité chez les maraîchers boliviens. Apprendre à cerner rapidement ces détails permet au chercheur d'adopter une attitude plus modeste face à son interlocuteur. L'expérience et la persévérance rendent visible l'invisible, au moins le temps de l'entretien. Ces méthodes exigent une mise en miroir continuelle du chercheur : " Quelle serait mon attitude face à un inconnu qui me demande de raconter ma vie ? " Proches de l'anthropologie, elles dépendent de terrains longs, mais aident réellement à percevoir le rôle des migrants dans les recompositions territoriales profondes de l'espace étudié. Les résultats obtenus invitent à développer une géographie sensible des migrations, où ce qui est caché peut être révélé, en tout respect de l'autre

    Food Justice and Agriculture: introduction

    Get PDF
    International audienceThe renewal of the relations between urban and rural areas has been marked, in recent years, by the emergence of many initiatives for the solidarity of urban spaces or their reconnection with agricultural environments, via the food register (as found with local markets or agricultural shows for example). However, while agriculture has never been so widely talked about – urban and peri-urban agriculture in particular (Poulot, 2014, 2015) – a gap persists between some disadvantaged areas and agricultural spaces, even when these are close (Alkon and Agyeman, 2011; see also Beisher and Corbett in this issue). As a result, we wanted to focus on a notion which is rather well-established in Anglophone research but only emerging in Francophone research, that of food justice, as well as its links with agriculture. Consequently, this issue of JSSJ seeks firstly to increase our understanding of the notion of food justice, by placing relations with agriculture at the centre of its definition, and secondly to think about processes linked to agriculture and contributing to food justice. Is it because of its links with agriculture, and the potentially special place granted by it, that food justice differs from other endeavours to implement a more equitable food system? Considering the different approaches to food justice, we intend first of all to review the definition of food justice and its issues. The various articles will then identify which role gives the food justice movement to agriculture and on which spaces the notion focuses. Finally, suggesting that a more agri-food and spatial justice should be defended brings us to think about educational, empowerment and governance plans and their practical role in the construction of more equitable food systems

    Justice alimentaire et agriculture : introduction

    Get PDF
    International audienceLe renouvellement des relations entre villes et campagnes est marqué ces dernières années par l’émergence de nombreuses initiatives de solidarité ou de reconnexion des espaces urbains avec leur environnement agricole, par l’intermédiaire du registre alimentaire (circuits courts, fêtes agri-rurales par exemple). Mais alors que l’on n’a jamais autant parlé d’agriculture, notamment urbaine et périurbaine (Poulot, 2014, 2015), il existe un fossé persistant entre certains espaces défavorisés et les espaces agricoles, même ceux qui leur sont proches (Alkon et Agyeman, 2011 ; voir aussi A. Beischer et J. Corbett dans ce numéro).En réponse, nous avons souhaité nous intéresser à une notion plutôt installée dans les recherches anglophones et en émergence dans les recherches francophones, celle de la justice alimentaire, ainsi qu’à ses liens avec l’agriculture. l’ambition de ce numéro est double : proposer d’approfondir la notion de justice alimentaire en plaçant les relations avec l’agriculture au cœur de sa définition ; et réfléchir aux processus, notamment liés à l’agriculture, qui conduisent à une situation de justice alimentaire. Est-ce du fait de ses liens avec l’agriculture, et de la place éventuellement particulière qu'elle lui accorde, que la justice alimentaire diffère d’autres efforts pour mettre en œuvre un système alimentaire plus équitable ?Compte-tenu des différentes approches de la justice alimentaire, ce numéro propose tout d'abord de revenir sur la définition de la justice alimentaire et de ses enjeux. Les textes permettent ensuite d'identifier la place que le food justice movement accorde à l’agriculture et la dimension spatiale de la notion. La proposition de défendre une justice plus agri-alimentaire et ancrée spatialement amène dès lors à réfléchir aux dispositifs d’éducation, d’empowerment et enfin de gouvernance, et à leur rôle pratique dans la construction de systèmes alimentaires plus équitables

    Quel accès des urbains issus des « Suds du Nord » à la campagne ? L'éducation aux ressources agricoles, un instrument pour connecter les marges urbaines défavorisées aux espaces productifs proches et aller vers davantage de justice alimentaire

    Get PDF
    International audienceL'accès à l'alimentation et aux ressources agricoles de proximité est ici le point d'entrée pour observer la reproduction mais aussi la recomposition de la frontière urbain/rural depuis les espaces urbains défavorisés (les « marges » urbaines). L'ambition comme l'originalité de cette communication est triple : tout d'abord, il s’agit d’installer dans le champ des relations villes / campagnes le cadre notionnel de la justice alimentaire, entendue comme la répartition équitable des ressources alimentaires sur un territoire donné, dans les modes de production et de distribution. Ensuite, nous proposons de déployer ces questionnements à partir d’une catégorie peu prise en compte dans les liens ville-campagne : la jeunesse. Le prisme de l'éducation environnementale et citoyenne permet de réfléchir aux moyens de dépasser les situations d’injustice alimentaire avec des populations qui construiront les futures métropoles. Enfin, explorer le contact banlieue / espaces agricoles vise à sortir du "tout périurbain" : en envisageant la diversité des processus urbains qui implantent, accroissent, recomposent les espaces agricoles de proximité, nous souhaitons aussi mettre en évidence, dans la pratique, la place multiple que tient l’agriculture pour la ville, y compris en faveur de la réduction des inégalités

    Nord et Sud face aux crises. De nouveaux réseaux maraîchers métropolitains au service d’une agriculture de proximité : les cas de Buenos Aires et Stockholm

    Get PDF
    International audienceL'Argentine comme la Suède ont été touchées plus ou moins récemment par diverses crises multiformes qui ont entraîné l'évolution de leur appareil productif, notamment agricole. Ces moments de rupture et de perturbation intenses sont porteurs de recompo-sitions territoriales importantes à l'échelle de leurs métropoles, dans l'Aire métropolitaine de Buenos Aires et dans la région de Stockholm. Par l'étude des mutations de leurs réseaux d'approvisionnement en produits frais (légumes, biologiques et de qualité à Stockholm, conventionnels à Buenos Aires), ce travail propose un éclairage Nord/Sud des réponses à la crise des systèmes agricoles. Dans ces deux métropoles, l'innovation provient d'acteurs extérieurs au système agricole où ils s'installent (Boliviens à Buenos Aires, néo-ruraux à Stockholm), et organisés en réseaux (communautaires et associatifs). Ils mettent en place des agricultures pour la ville plus intensives et plus familiales, et s'appuient sur des nou-velles structures de commercialisation en réseau, plus directes (marchés de gros à Buenos Aires, marchés urbains de producteurs à Stockholm). Issues d'en bas, ces innovations agri-coles et sociales sont reprises dans un second temps par l'État et les institutions politiques, disposant d'outils législatifs pour entériner les recompositions territoriales face aux enjeux fonciers. Ces attitudes politiques récentes répondent à un même besoin de durabilité qui est autant socio-territoriale qu'environnementale

    NORTH AND SOUTH FACING CRISIS NEW METROPOLITAN MARKET GARDENING NETWORKS: TOWARDS SUSTAINABLE TERRITORIES? A COMPARISON BETWEEN BUENOS AIRES AND STOCKHOLM

    Get PDF
    N° ISBN - 978-2-7380-1284-5International audienceSeveral economical, political and social crises affected both Argentina and Sweden more or less recently. Those times of intense disturbances implied several changes in their production system, especially in their farming system. These break points are the bearer of some important evolutions of metropolitan territories pattern on a regional scale, especially in the Buenos Aires and Stockholm metropolitan areas. We propose a comparison between two ways to react to the farming system crisis in Northern or in Southern countries in focusing on changing supplying networks of fresh products (organic and quality products in Stockholm and conventional ones in Buenos Aires). In Buenos Aires or in Stockholm, agricultural systems are changed by players coming from the outside of agricultural systems where they settle in, and organized into community networks. They have introduced a more small-scale, familial and intensive agriculture and created shorter supplying networks to connect production and marketing activities (wholesale market in Buenos Aires, farmers' markets in Stockholm). These agricultural and social innovations are the fruits of initiatives from the bottom taken up by the State and the political authorities, which have some legislative tools to ratify territorial resettings vis-a-vis land stakes. Both political attitudes are meeting the same need for socio-territorial sustainability, as much as an environmental sustainability

    Mechanisms of HIV Protein Degradation into Epitopes: Implications for Vaccine Design

    Get PDF
    The degradation of HIV-derived proteins into epitopes displayed by MHC-I or MHC-II are the first events leading to the priming of HIV-specific immune responses and to the recognition of infected cells. Despite a wealth of information about peptidases involved in protein degradation, our knowledge of epitope presentation during HIV infection remains limited. Here we review current data on HIV protein degradation linking epitope production and immunodominance, viral evolution and impaired epitope presentation. We propose that an in-depth understanding of HIV antigen processing and presentation in relevant primary cells could be exploited to identify signatures leading to efficient or inefficient epitope presentation in HIV proteomes, and to improve the design of immunogens eliciting immune responses efficiently recognizing all infected cells

    Role of Iron, Light, and Silicate in Controlling Algal Biomass in Subantarctic Waters SE of New Zealand

    Get PDF
    Phytoplankton processes in subantarctic (SA) waters southeast of New Zealand were studied during austral autumn and spring 1997. Chlorophyll a (0.2–0.3 μg L−1) and primary production (350–650 mg C m−2 d−1) were dominated by cells μm (cyanobacteria) in both seasons. The photochemical efficiency of photosystem II (Fυ/Fm) of cells was low (0.3), indicating physiological stress. Dissolved Fe (DFe) levels in surface waters were subnanomolar, and the molecular marker flavodoxin indicated that cells were iron stressed. In contrast, Subtropical Convergence (STC) and subtropical waters had higher algal biomass/production levels, particularly in spring. In these waters, DFe levels were \u3e1 nmol kg−1, there was little evidence of Fe-stressed algal populations, and Fυ/Fm approached 0.60 at the STC. In addition to these trends, waters of SA origin were occasionally observed within the STC and north of the STC, and thus survey data were interpreted with caution. In vitro Fe enrichment incubations in SA waters resulted in a switch from flavodoxin expression to that of ferredoxin, indicating the alleviation of Fe stress. In another 6-day experiment, iron-mediated increases in chlorophyll a (in particular, increases in large diatoms) were of similar magnitude to those observed in a concurrent Si/Fe enrichment; ambient silicate levels were 4 μM. A concurrent in vitro Fe enrichment, at irradiance levels comparable to the calculated mean levels experienced by cells in situ, resulted in relatively small increases (approximately twofold) in chlorophyll a. Thus, in spring, irradiance and Fe may both control diatom growth. In contrast, during summer, as mean irradiance increases and silicate levels decrease, Fe limitation, Fe/Si colimitation, or silicate limitation may determine diatom growth
    • …
    corecore