28 research outputs found

    Dans les cuisines créoles de Patrick Chamoiseau, la prodigieuse nourriture de survie

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    En s’attachant à l’œuvre romanesque de Patrick Chamoiseau, cet article étudie le motif de de la nourriture dans une double perspective. Il s’agit d’une part de comprendre en quoi l’alimentation constitue un enjeu identitaire et s’inscrit en tant que tel dans un rapport de force (post)colonial. La représentation de la nourriture semble d’autre part inviter le lecteur à reconsidérer sa relation à la littérature. Le parallélisme entre l’acte littéraire et l’alimentation renvoie alors à un double projet, à la fois politique et poétique. This papers analyzes the theme of food in Patrick Chamoiseau’s novels through two perspectives. On the one hand, the goal is to inderstand in what way food is used to build a specific identity and therefore is part of a (post)colonial power relationship. One the other hand, food seems to be used to entice the reader to rethink their relationship to literature. Parallels between literature and food take place in a political and poetical act

    Écritures antillaises entre géopoétique et écopoétique : sur la nature des cataclysmes chez Patrick Chamoiseau et Daniel Maximin

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    À partir du constat que les textes contemporains traduisent la conscience de la menace écologique par la représentation des pouvoirs destructeurs de l’homme, cet article s’intéresse au cas de l’écriture du désastre dans la littérature antillaise et plus particulièrement dans les œuvres romanesques de Daniel Maximin et Patrick Chamoiseau. Chez ces auteurs, le motif littéraire de la catastrophe se montre particulièrement complexe : le danger écologique est  associé aux affres de l’histoire et du colonialisme. De même, l’interprétation écopoétique des textes doit se compléter par une géopoétique de l’insularité, les auteurs faisant une large part à la géographie antillaise. Les actions de l’homme se trouvent en fin de compte aussi mises en perspective avec la force de la nature, notamment à travers les phénomènes volcaniques et météorologiques qui font entrevoir la promesse d’une tabula rasa

    Quand Ă©valuer autrement permet d'apprendre autrement

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    Depuis quelques années les collégiens français sont évalués non seulement par des notes mais aussi par la validation des compétences du socle commun du collêge, un outil qui doit rapprocher le systême scolaire français des normes européennes. Pour intégrer le socle commun dans sa pratique, l'enseignant doit mener une réflexion pédagogique, s'interroger sur le fonctionnement et les objectifs de cette nouvelle forme d'évaluation. On proposera ici une analyse de séances d'écriture mises en place en cours de français et organisées autour de l'évaluation de trois compétences du socle. Peut-on concevoir à  l'aide de cet outil une nouvelle approche de l'écriture scolaire ? Est-il possible de réconcilier l'évaluation et l'apprentissage ? On se demandera comment le socle, qui remplace la notation chiffrée par l'évaluation de compétences, influe sur le déroulement des séances, le travail des élêves, leur motivation et leurs prestations

    Le jardin, lieu esthétique d’un (dés)ordre humain : la naturalisation du politique et du littéraire chez Claude Simon et Patrick Chamoiseau

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    Cette réflexion examine le motif littéraire du jardin, en prenant appui sur les œuvres de Claude Simon (Les Géorgiques, Le Jardin des plantes) et de Patrick Chamoiseau (Texaco, Biblique des derniers gestes). Significatif d’un rapport particulier au monde, le jardin amène à prendre en compte des points communs entre les deux auteurs, mais demande aussi à resituer les textes dans un contexte de production particulier. L’œuvre simonienne porte la trace de l’écriture du nouveau roman ; les textes antillais s’inscrivent dans un contexte postcolonial. Dans la littérature contemporaine, le motif du jardin n’induit pas l’évocation d’un idéal pastoral immobile. Au contraire, le jardin apparaît comme un lieu dynamique qui déstabilise l’ordonnancement préconçu par le jardinier, représentant alors un désordre vivant qui déboute l’homme de ses rôles de créateur unique et de destinataire privilégié de l’espace créé. Le jardinier doit négocier un équilibre ; il ne se poste pas en collectionneur de plantes à aménager, mais en figure de l’artiste œuvrant à une « esthétique relationnelle » (Bourriaud, 1998). De même, l’auteur, en se référant au jardin, œuvre selon une poétique de l’interaction. Le jardin apparaît in fine comme un levier privilégié pour une « naturalisation de l’esthétique » littéraire, génératrice d’un biopatrimoine qui n’est pas simple ekphrasis résultant d’une représentation programmée, mais l’exécution d’un geste s’effectuant dans l’urgence situationnelle du kairos. L’espace aménagé répond dans ce cas toujours à un souhait d’équilibre ; seulement celui-ci ne relève pas d’une perspective d’ordonnancement et de catégorisation des espèces, mais bien d’une fabrique végétale dynamique, d’un plein biologique qui paysage l’œuvre littéraire en mouvement.This study examines the literary motif of the garden in the works of Claude Simon (Les Géorgiques, Le Jardin des Plantes) and Patrick Chamoiseau (Texaco, Biblique des derniers gestes). Representative of a special relationship to the world, the garden reveals commonalities between the authors, however, it also requires replacing the texts within a specific context. The Simonian oeuvre bears the traces of the nouveau roman ; the texts from the Antilles are expressive of a post-colonial context. In contemporary literature the motif of the garden does not induce the evocation of an immutable pastoral ideal. On the contrary, the garden appears as a dynamic locus which destabilises the pre-designed arrangement of the gardener, thus representing a living disorder which dismisses man from his role as the sole creator and privileged beneficiary of the space created. The gardener must negotiate a balance ; he does not present himself as a collector of plants to be arranged, but as an artist intent on achieving “relational aesthetics” (Bourriaud, 1998). In the same way, the author, by referring to the garden, is working with the poetics of interaction. The garden appears in fine as the preferred lever for “naturalising” a literary aesthetic at the inception of a bio-heritage which is not simply the ekphrasis resulting from a planned representation but the execution of a gesture in the situational urgency of the kairos. The developed space always addresses the need for an equilibrium ; except that in this case it does not stem from an ordering and categorisation of species, but from a dynamic plant production, a biological profusion which landscapes the literary work in movement

    L’écriture de la nature ou le texte vivant

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    Hannes De Vriese La quatrième de couverture des Neuf consciences du Malfini présente ce texte comme une fable “qui s’empare de la conscience écologique”. Une telle remarque ne pourrait-elle pas s’appliquer à la plupart de vos textes, à Texaco, à Biblique des derniers gestes, au Papillon et la lumière ou encore à L’empreinte à Crusoé, pour n’en nommer que quelques-uns ? Patrick Chamoiseau La conscience écologique fait partie de ce que l’on pourrait appeler la haute conscience. Il n’y a pas de ..

    Archipel et Nord

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    Nature writing and ecopoetic mobility : space and landscape in contemporary French-speaking literature

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    Cette étude s’interroge sur l’écriture de la nature dans la littérature contemporaine en français. À partir d’un corpus de textes pris dans la littérature européenne (Chevillard, Michon, Mingarelli, Ollier, Réda, Rouaud, Simon, Tesson, Trassard) et antillaise (Chamoiseau, Glissant, Maximin), l’auteur examine comment la menace écologique influe sur la géographie littéraire et plus généralement sur la représentation de l’espace. Le cadre théorique utilisé à cet effet se nourrit, d’une part, de l’écocritique nord-américaine et s’inscrit, d’autre part, dans l’écopoétique, plus à même de rendre compte de la littérature en français. La recherche démontre que la conscience écologique va de pair avec une nouvelle conception du monde qui met à mal les représentations traditionnelles de l’espace. L’exploration de l’espace sauvage ne conduit dès lors pas à une célébration d’un paysage sublime, mais associe les découvertes du voyageur tout au plus à un sublime suspendu, tremblé et par là provisoire. De même, le récit préhistorique ne recourt pas aux stratégies littéraires du roman préhistorique traditionnel. Plutôt que de procéder comme ce dernier à la représentation du temps préhistorique et que de montrer l’arrivée triomphante de l’homme, le récit contemporain se livre, au contraire, à une enquête incertaine autour de la trace humaine dans l’espace. Il apparaît ainsi un décalage entre la relativité de l’histoire humaine et la permanence du temps géologique. La littérature met en avant la nécessaire reconfiguration des représentations traditionnelles de l’espace et remet en cause la place centrale que l’homme s’attribue. Il s’agit pour les textes de montrer en quoi la géographie apparaît comme une entité plastique et mobile, comme en témoigne par exemple le motif du jardin qui réconcilie les efforts d’aménagement de l’homme et l’énergie désordonnée de la nature. L’esthétique contemporaine relève alors d’une mobilité écopoétique en signe d'une nouvelle empathie avec le monde.This dissertation reflects on nature writing in French-speaking contemporary literature. Drawing on a corpus of literary texts from Europe (Chevillard, Michon, Mingarelli, Ollier, Réda, Rouaud, Simon, Tesson, Trassard) and the Caribbean (Chamoiseau, Glissant, Maximin), the author examines how awareness of ecological peril determines literary geographies and the representation of space more generally. North-American ecocriticism offers a part of the theoretical framework, but recent findings in European ecopoetics prove to be more suitable to analyse literature in French. The study shows that ecological awareness entails a new worldview that invalidates pre-existing representations of space. Thus, exploring the wilderness does not longer lead the observer to celebrate the sublime landscapes that nature offers him. On the contrary, the encounter with the wilderness tends to be unsuccessful, and if it entails any sublime experience, it is equally a temporary and a fragile one. Likewise, the prehistoric narrative does not longer rely on the literary strategies of the traditional prehistoric novel: rather than to reconstruct a prehistoric time and to show the triumphant arrival of humankind as does the latter, the contemporary narrative conducts in the present an uncertain and troubled investigation regarding the significance of prehistoric human traces. Literary texts thus show the discrepancy between the relativity of human history and the permanence of geological time. They underline the need to reconfigure traditional representations of space and question the central position that humankind attributes to himself. Literature then promotes space as a plastic and mobile entity. The garden more precisely appears to be a motive that reconciles human efforts of planning and managing with the disorderly energy of nature. Contemporary literary aesthetics appear then to be determined by an ecopoetic mobility that signals a new empathy with the world.In deze studie wordt het natuurschrijven (nature writing) in de hedendaagse Franssprekende literatuur ondervraagdUitgaand van een corpus van Europese (Chevillard, Michon, Mingarelli, Ollier, Réda, Rouaud, Simon, Tesson, Trassard) en Caribische teksten (Chamoiseau, Glissant, Maximin), bestudeert de auteur hoe de bewustwording van de ecologische crisis de literaire afbeelding van plaats beïnvloedt. Het theoretisch kader wordt deels door de Noord-Amerikaanse ecokritiek verschaft, maar de recente ondervindingen van de Europese ecopoetiek blijken nog beter aangepast aan de Franstalige literatuur. Het onderzoek toont aan dat de ecologische crisis een nieuw wereldbeeld meebrengt dat de traditionele weergave van plaats in vraag stelt. De verkenning van de wildernis leidt bijvoorbeeld niet tot een sublimering van het natuurlandschap, maar de ontdekkingen van de reiziger blijven beperkt tot een gedempt subliem, een tijdelijke gebeurtenis die op elk ogenblik onderbroken kan worden. Het prehistorisch verhaal vernieuwt evenzeer de literaire structuren van de traditionele prehistorische roman. Daar waar deze laatste de prehistorische tijd getrouw weergeeft en de triomf van de mensheid in beeld brengt, vertelt het prehistorische verhaal veeleer een twijfelende en angstig zoektocht omtrent de prehistorische sporen van de mensheid in het landschap. De relatieve historische tijd van de mens contrasteert zo met de ononderbroken eeuwigheid van de geologische tijd. Wat de literatuur dan naar voor brengt, is de nood om de bestaande verwoordingen van ruimtegevoel te herzien en om de mens te doen afzien van de centrale plaats die hij zich gewoonlijk toekent. Plaats is dan, zoals de teksten aantonen, een plastisch en mobiel gegeven. Zo blijkt de tuin een plek te zijn die de menselijke zin voor ordening en vormgeving verzoent met de ontembare energie van de natuur. De esthetische weergave van plaats in de hedendaagse literatuur beantwoordt zo aan een ecopoëtische beweeglijkheid als teken van een vernieuwde overeenstemming met de wereld
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