8 research outputs found
De la relación inter-individual a la relación inter-organizacional : un análisis de redes multinivel de un mercado de programas de televisión en África subsahariana
Hoy, el encastramiento de las actividades económicas en las relaciones sociales no parece ser un hecho a demostrar en el campo de la sociología económica. Sin embargo, ¿podemos concluir que un contrato comercial entre dos empresas está necesariamente encastrado en las relaciones sociales de sus miembros? Sobre la base de los conceptos de encastramiento y desacoplamiento de White, intentaremos analizar cómo las relaciones inter-individuales pueden convertirse en relaciones inter-organizacionales. El análisis de redes sociales multinivel constituye un marco teórico y metodológico para captar este fenómeno. Describiremos a través del estudio de una red multinivel de un salón de distribución de programas audiovisuales en África, la dinámica entre encastramiento y desacoplamiento que podemos observar en un mercado. Demostramos que en la medida en que los individuos participan más en este salón, más serán los contratos entre las empresas que están encastrados en sus redes.L'encastrement des activités économiques dans les relations sociales ne semble plus aujourd'hui un fait à prouver dans le champ de la sociologie économique. Pourtant, pouvons-nous en conclure qu'un contrat commercial entre deux entreprises est nécessairement encastré dans les relations sociales de leurs membres ? En nous inspirant des concepts d'encastrement et découplage de White, nous chercherons ainsi à analyser comment des relations inter-individuelles peuvent devenir des relations inter-organisationnelles. L'analyse de réseaux sociaux multiniveaux constitue un cadre théorique et méthodologique permettant de saisir ce phénomène. Nous décrirons ainsi à travers une étude de réseau multiniveaux d'un salon de distribution de programmes audiovisuels en Afrique, les dynamiques entre encastrement et découplage observables sur un marché. Nous montrons entre autres que plus les individus participent à ces salons, plus les contrats entre leurs entreprises sont encastrés dans leurs réseaux
L'inflation dans la ville
Inflation in the city. (Josiane Chatellet, François de Lavergne, Jean-Marc Vernier, p.21-48)
Recent economic analyses interpret inflation as the way an economic system regulates tensions connected with the appropriation of the social product. It is the interface between a system of supply and a system of demand that generates varying degrees of inflation. Current inflation at a time of depression could be understood as a crisis of congruity of the two systems taken both as a whole and in a differentiated way depending on the actual spot where the meeting of the two systems takes place. The cities are choice fields of observation. They are both the driving force of tensions and disfunctions engendered by industrial development and the expansion of the tertiary sector, and the space in which these become manifest. Urban ways of life and consumer habits give rise to inflationary mechanisms through the dynamics of integration ! differentiation and the search for identity that drives them, through the creation of "symbolic income" replacing "geographic income" through the generalized compettion for the conspicuous consumption of "new products". Thus price elasticity in relation to demand no longer depends only on the quantity of consumer demand but also on the use by the distribution circuits of rationalized buying methods and of techniques of manipulating both use and exchange values. Could residual inflation — left unexplained by global analyses — result from the new strategies developed by the distribution sector in the current restructuring of production and distribution systems ? To test this hypothesis, a comparative survey attemtping to charracterize the recent developments in distributing trade strategies was carried out in four dissimilar Normandy towns. The appearance of supermarkets has changed the distribution trade strategies in the direction of capitalist rationalization of the commercial enterprise. From this point of view ; four types of tradesmen can be identified : The "local monopolies'' that attract traditional customers for heavy selling in the immediate area ; the older destabilized monopolies with a dwindling number of customers and a stagnating turnover ; the "new shopkeepers" who have defined a special body of customers and range of products, using "modern" methods of marketing and management ; lastly, the supermarkets. The first three types of commercial establishment, subjected to competition by the emergence of supermarkets, resort — in their efforts to survive or in their desire to maximize profits — to strategic games on products, prices and services that invariably push up prices. Trade in the four cities under study displays distinct strategic games peculiar to the local social structure.Les analyses économiques récentes interprètent l'inflation comme la façon dont le système économique régule les tensions liées à l'appropriation du produit social. C'est l'interface entre un système d'offre et un système de demande qui génère plus ou moins d'inflation. L'inflation actuelle, de temps de crise, pourrait s'apprécier comme une crise d'adéquation entre les deux systèmes, à la fois globalement et de façon différenciée selon les lieux concrets où s'effectue la rencontre des systèmes ; les villes sont des terrains d'observation privilégiée. Elles sont à la fois espace de révélation et force motrice des tensions, des dysfonctions provoquées par le développement industriel et l'expansion du secteur tertiaire. Les modes de vie urbains et les pratiques de consommation, par la dynamique d'intégration/différenciation et de recherche d'identité qui les animent, par la constitution de «rentes symboliques» remplaçant les rentes géographiques, par la compétition généralisée pour les consommations de «produits nouveaux», signes de la différenciation ostentatoire, induisent des mécanismes inflationnistes. Ainsi l'élasticité des prix par rapport à la demande ne dépend plus de la seule quantité demandée par les consommateurs, mais aussi de l'utilisation par les réseaux de distribution de méthodes de rationalisation de l'achat, de manipulation de la valeur d'usage et de la valeur d'échange. L'inflation résiduelle, celle dont les analyses globales ne
rendent pas compte, n'a-t-elle pas pour origine les nouvelles stratégies que le secteur de la distribution développe dans la recomposition actuelle des systèmes de production et de distribution ? Une enquête comparative, dans quatre villes dissemblables de Normandie, tente de caractériser l'évolution récente des stratégies du commerce de détail afin de tester cette hypothèse. L'apparition des grandes surfaces commerciales a pro¬ voqué les transformations des stratégies des commerces de détail dans le sens d'une rationalité capitaliste de l'exploitation commerciale ; quatre types de commerçants sont distingués selon cet axe : les «monopoles locaux » qui attirent une clientèle traditionnelle pour une vente de proximité importante ; les anciens monopoles déstabilisés dont la clientèle diminue et le chiffre d'affaires stagne ; les «nouveaux commerçants» qui ont défini une clientèle et une gamme de produits spécifique, utilisant les méthodes de marketing et de gestion «modernes» ; enfin, les grandes surfaces. Pour les trois premiers types de commerces, mis en concurrence par l'implantation de grandes surfaces, le jeu stratégique sur les produits, les prix et les services aboutit toujours, par refus de disparaître ou par recherche de profits, à tirer les prix vers le haut. Dans les quatre villes étudiées se constituent divers jeux stratégiques du commerce spécifiques de la structuration sociale locale.La inflación en la ciudad. (Josiane Chatellet, François de Lavergne, Jean-Marc Vernier, p.21-48)
Los análisis económicos recientes interpretan la inflación como la forma por la cual el sistema económico regula las tensiones ligadas a la apropiación del producto social. La interface entre un sistema de oferta y un sistema de demanda es la que genera más o menos de inflación. La inflación actual, de los
tiempos de crisis, podría apreciarse como una crisis de adecuación entre los dos sistemas, a la vez globalmente y de una manera diferenciada según los lugares concretos donde se efectúe el encuentro de los dos sistemas. Las ciudades son terrenos de observación privilegiada. Ellas son a la vez espacio revelador y fuerza motriz de las tensiones, de las contradicciones provocadas por el desarrollo industrial y la expansión del sector terciario. Los modos de vida urbanos y las prácticas de consumo inducen los mecanismos inflacionistas por la dinámica de integración ! diferenciación y de búsqueda de la identidad que los animan, por la constitución de «rentas simbólicas» sustituyendo las rentas geográficas, por la competición generalizada del consumo de «productos nuevos», signos de la diferenciación ostentatoria. De esta manera la elasticidad de los precios en relación a la demanda no depende solamente de la cantidad pedida por los consumidores sino también de la utilización por las redes de distribución de métodos de racinoalización de la compra, de la manipulación del valor de uso y del valor de cambio. La inflación residual — que los análisis globales dejan de lado — no tiene por origen las nuevas estrategias que el sector de distribución desarrolla en la recomposición actual de los sistemas de producción y de distribución ? Una encuesta comparativa en cuatro ciudades diferentes de Normandía trata de caraterizar la evolución reciente ele las estrategias del comercio de distribución a fin de testar esta hipótesis. La aparición de las grandes superficies comerciales provocó las transformaciones de las estrategias de los comercios de distribución en el sentido de una explotación racional capitalista del comercio. Cuatro tipo de comerciantes se distinguen según este esquema : «los monopolios locales» que atraen a una clientela tradicional para una venta de proximidad importante ; los antiguos monopolios desestabilizados en los cuales la clientela disminuye y la cifra de negocios se estanca ; los «nuevos comerciantes» que definen una clientela y una gama de productos específica, utilizando los métodos de marketing y de gestión «moderna» ; por último, los grandes supermercados. Para los tres primeros tipos de comercios, puestos en competencia por la implantación de los supermercados, el juego estratégico sobre los productos, los precios y los servicos conduce siempre, por rechazo a la desaparición o por la búsqueda de ganada, a elevar los precios. En las cuatro ciudades estudiadas, se constituyen diversos juegos estratégicos del comercio específicos de la estructuración social local.de Lavergne François, Chatellet Josiane, Vernier Jean-Marc. L'inflation dans la ville. In: Les Annales de la recherche urbaine, N°8, 1980. pp. 21-48
De la relación inter-individual a la relación inter-organizacional : un análisis de redes multinivel de un mercado de programas de televisión en África subsahariana
Hoy, el encastramiento de las actividades económicas en las relaciones sociales no parece ser un hecho a demostrar en el campo de la sociología económica. Sin embargo, ¿podemos concluir que un contrato comercial entre dos empresas está necesariamente encastrado en las relaciones sociales de sus miembros? Sobre la base de los conceptos de encastramiento y desacoplamiento de White, intentaremos analizar cómo las relaciones inter-individuales pueden convertirse en relaciones inter-organizacionales. El análisis de redes sociales multinivel constituye un marco teórico y metodológico para captar este fenómeno. Describiremos a través del estudio de una red multinivel de un salón de distribución de programas audiovisuales en África, la dinámica entre encastramiento y desacoplamiento que podemos observar en un mercado. Demostramos que en la medida en que los individuos participan más en este salón, más serán los contratos entre las empresas que están encastrados en sus redes.L'encastrement des activités économiques dans les relations sociales ne semble plus aujourd'hui un fait à prouver dans le champ de la sociologie économique. Pourtant, pouvons-nous en conclure qu'un contrat commercial entre deux entreprises est nécessairement encastré dans les relations sociales de leurs membres ? En nous inspirant des concepts d'encastrement et découplage de White, nous chercherons ainsi à analyser comment des relations inter-individuelles peuvent devenir des relations inter-organisationnelles. L'analyse de réseaux sociaux multiniveaux constitue un cadre théorique et méthodologique permettant de saisir ce phénomène. Nous décrirons ainsi à travers une étude de réseau multiniveaux d'un salon de distribution de programmes audiovisuels en Afrique, les dynamiques entre encastrement et découplage observables sur un marché. Nous montrons entre autres que plus les individus participent à ces salons, plus les contrats entre leurs entreprises sont encastrés dans leurs réseaux
Embeddedness as a multilevel problem: A case study in economic sociology
International audienceEconomic sociology has established the interdependencies between economic and social structures using the notion of embeddedness of the former in the latter. However research usually studies inter-organizational commercial networks and inter-individual informal networks separately. In this article we use a multilevel framework to analyze jointly economic networks between firms and informal networks between their members in order to reframe this embeddedness hypothesis. Based on a network study of a trade fair for television programmes in Eastern Europe we show that while each level has its own specific processes they are partly nested. Beyond this result, we observe that these levels of agency emerge in different contexts and in different temporalities. To conclude, we show that in order to understand performance on a market one needs to look at this dual positioning of individuals and organizations
: Rapport du groupe long terme « changement de modes de vie »
Les trois décennies qui ont suivi la seconde guerre mondiale ont été marquées par des changements profonds dans les modes de vie des Français, conséquences et conditions permissives de l'expansion rapide de la production et de la consommation de masse. La dynamique de ces changements s'est rompue au cours des années 1970 avec la crise économique mondiale, le ralentissement de la croissance et la montée du chômage ; des signes annonciateurs de cette cassure se manifestaient du reste dès la fin des années 1960. Dans l'évolution des modes de vie depuis une quinzaine d'années, des inflexions et des ruptures précises sont donc décelables par rapport aux tendances des années 1950 et 1960. Certaines représentent des adaptations transitoires à une situation de crise longue. D'autres sont significatives de tendances durables susceptibles de devenir prédominantes d'ici à la fin du siècle. Comment s'agenceront entre elles ces diverses tendances ? Comment agir sur elles pour dessiner de nouveaux équilibres des modes de vie en rapport avec les conditions nouvelles de la vie économique, sociale et culturelle que les mutations actuelles nous préparent pour la fin de ce siècle ? C'est pour tenter d'apporter un peu de lumière sur ces grandes questions que le groupe de prospective "Changements des modes de vie" a été constitué au début de l'été 1982 au Commissariat Général du Plan. Il s'agissait de mener une réflexion orientée vers le long terme, plus générale que les réflexions de chaque secteur ministériel, et centrée sur la vie quotidienne des gens, des familles et des groupes sociaux de façon à mettre en lumière des relations et des cohérences que les réflexions sectorielles ne permettent pas d'apercevoir. Le groupe de travail n'a pas cherché à se mettre d'accord sur une définition rigoureuse d'une notion aussi vaste que celle de « mode de vie ». De fait, il n'existe qu'un nombre limité d'éléments communs aux façons de vivre des différents groupes qui composent une société à un moment donné de son évolution. La notion de mode de vie est en outre multidimensionnelle : le mode de vie ne peut être décrit qu'à travers un ensemble de composantes complémentaires et cohérentes qu'évoquent les thèmes successifs retenus par le groupe mais qui auraient pu être choisies différemment : travail et vie quotidienne ; utilisation sociale du temps dans le travail et dans les autres activités ; utilisation du revenu, consommations marchandes et non marchandes ; structure de la famille et du couple ; localisation et organisation du logement, environnement de la vie quotidienne ; sociabilité, vie locale, mode de recours aux institutions prestataires de services collectifs. Enfin, les modes de vie et les comportements qui s'y rattachent ne peuvent pas être compris en dehors des systèmes de valeurs, d'attitudes et de représentations partagées par l'ensemble de la population ou propres à chaque groupe social : un mode de vie est de fait un ensemble cohérent de comportements en relation avec des valeurs et une culture. (...
Comment vivrons-nous demain ?
Les trois décennies qui ont suivi la seconde guerre mondiale ont été marquées par des changements profonds dans les modes de vie des Français, conséquences et conditions permissives de l'expansion rapide de la production et de la consommation de masse. La dynamique de ces changements s'est rompue au cours des années 1970 avec la crise économique mondiale, le ralentissement de la croissance et la montée du chômage ; des signes annonciateurs de cette cassure se manifestaient du reste dès la fin des années 1960. Dans l'évolution des modes de vie depuis une quinzaine d'années, des inflexions et des ruptures précises sont donc décelables par rapport aux tendances des années 1950 et 1960. Certaines représentent des adaptations transitoires à une situation de crise longue. D'autres sont significatives de tendances durables susceptibles de devenir prédominantes d'ici à la fin du siècle. Comment s'agenceront entre elles ces diverses tendances ? Comment agir sur elles pour dessiner de nouveaux équilibres des modes de vie en rapport avec les conditions nouvelles de la vie économique, sociale et culturelle que les mutations actuelles nous préparent pour la fin de ce siècle ? C'est pour tenter d'apporter un peu de lumière sur ces grandes questions que le groupe de prospective "Changements des modes de vie" a été constitué au début de l'été 1982 au Commissariat Général du Plan. Il s'agissait de mener une réflexion orientée vers le long terme, plus générale que les réflexions de chaque secteur ministériel, et centrée sur la vie quotidienne des gens, des familles et des groupes sociaux de façon à mettre en lumière des relations et des cohérences que les réflexions sectorielles ne permettent pas d'apercevoir. Le groupe de travail n'a pas cherché à se mettre d'accord sur une définition rigoureuse d'une notion aussi vaste que celle de "mode de vie". De fait, il n'existe qu'un nombre limité d'éléments communs aux façons de vivre des différents groupes qui composent une société à un moment donné de son évolution. La notion de mode de vie est en outre multidimensionnelle : le mode de vie ne peut être décrit qu'à travers un ensemble de composantes complémentaires et cohérentes qu'évoquent les thèmes successifs retenus par le groupe mais qui auraient pu être choisies différemment : travail et vie quotidienne ; utilisation sociale du temps dans le travail et dans les autres activités ; utilisation du revenu, consommations marchandes et non marchandes ; structure de la famille et du couple ; localisation et organisation du logement, environnement de la vie quotidienne ; sociabilité, vie locale, mode de recours aux institutions prestataires de services collectifs. Enfin, les modes de vie et les comportements qui s'y rattachent ne peuvent pas être compris en dehors des systèmes de valeurs, d'attitudes et de représentations partagées par l'ensemble de la population ou propres à chaque groupe social : un mode de vie est de fait un ensemble cohérent de comportements en relation avec des valeurs et une culture. (...
Comment vivrons-nous demain ?
Les trois décennies qui ont suivi la seconde guerre mondiale ont été marquées par des changements profonds dans les modes de vie des Français, conséquences et conditions permissives de l'expansion rapide de la production et de la consommation de masse. La dynamique de ces changements s'est rompue au cours des années 1970 avec la crise économique mondiale, le ralentissement de la croissance et la montée du chômage ; des signes annonciateurs de cette cassure se manifestaient du reste dès la fin des années 1960. Dans l'évolution des modes de vie depuis une quinzaine d'années, des inflexions et des ruptures précises sont donc décelables par rapport aux tendances des années 1950 et 1960. Certaines représentent des adaptations transitoires à une situation de crise longue. D'autres sont significatives de tendances durables susceptibles de devenir prédominantes d'ici à la fin du siècle. Comment s'agenceront entre elles ces diverses tendances ? Comment agir sur elles pour dessiner de nouveaux équilibres des modes de vie en rapport avec les conditions nouvelles de la vie économique, sociale et culturelle que les mutations actuelles nous préparent pour la fin de ce siècle ? C'est pour tenter d'apporter un peu de lumière sur ces grandes questions que le groupe de prospective "Changements des modes de vie" a été constitué au début de l'été 1982 au Commissariat Général du Plan. Il s'agissait de mener une réflexion orientée vers le long terme, plus générale que les réflexions de chaque secteur ministériel, et centrée sur la vie quotidienne des gens, des familles et des groupes sociaux de façon à mettre en lumière des relations et des cohérences que les réflexions sectorielles ne permettent pas d'apercevoir. Le groupe de travail n'a pas cherché à se mettre d'accord sur une définition rigoureuse d'une notion aussi vaste que celle de "mode de vie". De fait, il n'existe qu'un nombre limité d'éléments communs aux façons de vivre des différents groupes qui composent une société à un moment donné de son évolution. La notion de mode de vie est en outre multidimensionnelle : le mode de vie ne peut être décrit qu'à travers un ensemble de composantes complémentaires et cohérentes qu'évoquent les thèmes successifs retenus par le groupe mais qui auraient pu être choisies différemment : travail et vie quotidienne ; utilisation sociale du temps dans le travail et dans les autres activités ; utilisation du revenu, consommations marchandes et non marchandes ; structure de la famille et du couple ; localisation et organisation du logement, environnement de la vie quotidienne ; sociabilité, vie locale, mode de recours aux institutions prestataires de services collectifs. Enfin, les modes de vie et les comportements qui s'y rattachent ne peuvent pas être compris en dehors des systèmes de valeurs, d'attitudes et de représentations partagées par l'ensemble de la population ou propres à chaque groupe social : un mode de vie est de fait un ensemble cohérent de comportements en relation avec des valeurs et une culture. (...
Comment vivrons-nous demain ?
Les trois décennies qui ont suivi la seconde guerre mondiale ont été marquées par des changements profonds dans les modes de vie des Français, conséquences et conditions permissives de l'expansion rapide de la production et de la consommation de masse. La dynamique de ces changements s'est rompue au cours des années 1970 avec la crise économique mondiale, le ralentissement de la croissance et la montée du chômage ; des signes annonciateurs de cette cassure se manifestaient du reste dès la fin des années 1960. Dans l'évolution des modes de vie depuis une quinzaine d'années, des inflexions et des ruptures précises sont donc décelables par rapport aux tendances des années 1950 et 1960. Certaines représentent des adaptations transitoires à une situation de crise longue. D'autres sont significatives de tendances durables susceptibles de devenir prédominantes d'ici à la fin du siècle. Comment s'agenceront entre elles ces diverses tendances ? Comment agir sur elles pour dessiner de nouveaux équilibres des modes de vie en rapport avec les conditions nouvelles de la vie économique, sociale et culturelle que les mutations actuelles nous préparent pour la fin de ce siècle ? C'est pour tenter d'apporter un peu de lumière sur ces grandes questions que le groupe de prospective "Changements des modes de vie" a été constitué au début de l'été 1982 au Commissariat Général du Plan. Il s'agissait de mener une réflexion orientée vers le long terme, plus générale que les réflexions de chaque secteur ministériel, et centrée sur la vie quotidienne des gens, des familles et des groupes sociaux de façon à mettre en lumière des relations et des cohérences que les réflexions sectorielles ne permettent pas d'apercevoir. Le groupe de travail n'a pas cherché à se mettre d'accord sur une définition rigoureuse d'une notion aussi vaste que celle de "mode de vie". De fait, il n'existe qu'un nombre limité d'éléments communs aux façons de vivre des différents groupes qui composent une société à un moment donné de son évolution. La notion de mode de vie est en outre multidimensionnelle : le mode de vie ne peut être décrit qu'à travers un ensemble de composantes complémentaires et cohérentes qu'évoquent les thèmes successifs retenus par le groupe mais qui auraient pu être choisies différemment : travail et vie quotidienne ; utilisation sociale du temps dans le travail et dans les autres activités ; utilisation du revenu, consommations marchandes et non marchandes ; structure de la famille et du couple ; localisation et organisation du logement, environnement de la vie quotidienne ; sociabilité, vie locale, mode de recours aux institutions prestataires de services collectifs. Enfin, les modes de vie et les comportements qui s'y rattachent ne peuvent pas être compris en dehors des systèmes de valeurs, d'attitudes et de représentations partagées par l'ensemble de la population ou propres à chaque groupe social : un mode de vie est de fait un ensemble cohérent de comportements en relation avec des valeurs et une culture. (...)Rapport du groupe long terme "Changements des modes de vie", 186 feuilles, tableau