7 research outputs found

    Du logiciel libre aux théories de l'intelligence collective

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    http://ticetsociete.revues.org/In this paper, I discuss the way the free software movement is often described as the model of upcoming global social changes. Considering recent writings of Pekka Himanen, Yann Moulier Boutang, Antonio Negri and Michael Hardt, I show how the open model experienced by free software communities has inspired several theories in the fields of sociology, economy and philosophy. I then try to highlight some controversial aspects of these theories : faulty generalization of the example of free software, and failure to take into account the specificity of each part of our social life.Cet article interroge la manière dont le mouvement du logiciel libre se trouve constitué dans de nombreux discours en modèle d‘avant-garde de transformations sociales globales. Je montre ainsi comment l'on passe d'une pratique singulière, mise en œuvre par les communautés du libre, à des théories sociologiques, économiques ou philosophiques, qui s'en inspirent largement. Je m'appuie pour ce faire sur les ouvrages récents de Pekka Himanen, Yann Moulier Boutang, Antonio Negri et Michael Hardt. J'essaie ensuite de mettre en lumière certaines difficultés relatives aux démarches de ces auteurs : généralisation abusive à partir de l'exemple du logiciel libre, et oubli des spécificités des divers domaines de la vie sociale

    Les deux critiques du capitalisme numérique

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    Cet article cherche à mettre en lien l'évolution de l'économie numérique au cours des années 2000 avec deux critiques qui lui ont été successivement adressées : la critique de la propriétarisation de l'information et la critique du digital labour. Je m'appuie pour cela sur le cadre théorique proposé par Luc Boltanski et Ève Chiapello, qui montrent dans Le nouvel esprit du capitalisme qu'il existe un jeu dialectique permanent, en vertu duquel ce qui nie le capitalisme à un moment donné devient ultérieurement une nouvelle ressource pour son affirmation symbolique et matérielle. L'hypothèse de l'article est ainsi que la critique de la propriétarisation de l'information, portée par les acteurs du logiciel libre, des Creative Commons ou de l'open access, a été largement incorporée par l'économie numérique, comme le montre le succès actuel de business models reposant moins sur l'appropriation privative des ressources informationnelles que sur la participation gracieuse des utilisateurs à la création de valeur. Cette « incorporation » a ouvert la voix à un deuxième type de critique, celle du digital labour, qui ne porte plus sur les entraves à la circulation de l'information et du savoir, mais sur les formes de travail et les modalités de répartition de la valeur qui sont au cœur du (nouveau) capitalisme numérique. L'article analyse les ressorts (et certaines limites) de cette deuxième critique d'inspiration marxiste, qui substitue à un discours axé sur les libertés individuelles et le droit un discours centré sur le travail et les structures économiques

    L'utopie du logiciel libre. La construction de projets de transformation sociale en lien avec le mouvement du free software.

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    The social significance acquired by free software has led to the constitution of a utopia, which is part of contemporary political imaginaries. Its scope now reaches far beyond the sociocultural environment where it was born (the hacker world) : the principles of open source have appealed to many, free software supporters have linked to activists defending other types of " commons ", and some critical theorists have shown deep interest for free software since the end of the 1990's. This utopia builds on the free flow of information ideal embraced by cybernetics, and shows deep criticism of the neoliberal vision of intellectual property as of the work organisations characteristic of industrial capitalism. It is a " concrete utopia " (E. Bloch), involving practices of online collaboration, original legal tools, and different types of activism. It conveys an ideal of social self-organisation, and thus emphasizes the development of a sphere of activities independent both from the market and from the state. It is however condemned to fall short of its ideal, and is always threatened by the seductiveness of myth and by the renunciations proper to ideology.Dans le mouvement d'extension de la portée sociale du logiciel libre s'est constituée une utopie, qui constitue un pan de l'imaginaire politique contemporain. Cette utopie s'étend désormais bien au-delà de son milieu socio-culturel d'origine (le milieu hacker), du fait des liens tissés entre " libristes " et défenseurs des " biens communs ", du poids croissant de l'approche open source, et à proportion de l'intérêt suscité par le logiciel libre chez certains intellectuels critiques à partir de la fin des années 1990. Reprenant l'idéal cybernétique de libre circulation de l'information, l'utopie du logiciel libre se présente comme une contestation de la vision néolibérale de la propriété intellectuelle, et comme une critique des formes d'organisation du travail caractéristiques du capitalisme industriel. Elle se déploie en tant qu'" utopie concrète " (E. Bloch), mettant en jeu des pratiques de collaboration en ligne, des créations juridiques originales, et des formes de militantisme. Elle embrasse un idéal d'auto-organisation de la société civile, fondé sur la valorisation d'un domaine d'activités sociales distinct tant de l'État que du marché. Elle est toutefois condamnée à demeurer en deçà de cet idéal, et reste par ailleurs toujours menacée par les séductions du mythe et les renoncements de l'idéologie

    Utopia: The Elsewhere and the Otherwise

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    Framasoft : de la plateforme à l’archipel

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    Cet article est une monographie consacrée à l'association Framasoft. Il décrit l’association, son histoire, ses projets, son organisation et le discours qu’elle porte. Il adopte une démarche compréhensive, en partant de la manière dont les membres de Framasoft décrivent l’identité de l’association, ses transformations au cours du temps, ses objectifs actuels et à venir. La recherche a été menée dans le cadre du projet TAPAS, piloté par Corinne Vercher-Chaptal et financé par la DARES (Ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion) dans le cadre de l'APR "Formes d'économie collaborative et protection sociale"
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