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L’humain fait monstre chez Pierre de Sales Laterrière (1743-1815) et Jacques Grasset de Saint-Sauveur (1757-1810)
En racontant, vers 1812, sa vie professionnelle et amoureuse au Québec puis au Bas-Canada, Pierre de Sales Laterrière défie les préjugés de ses contemporains, au point que l’édition posthume de ses Mémoires sera expurgée des détails jugés trop « scabreux » par l’abbé Casgrain. Certains de ces passages échappèrent toutefois à la censure. Ils concernent les dessous de la formation médicale, les expériences cliniques et les dissections auxquelles se livraient alors les carabins, tant à Paris qu’à Boston ou à Trois-Rivières. En examinant la façon dont le mémorialiste met en scène le « sujet » médical à des fins satiriques et polémiques, on observera les seuils de tolérance de la société canadienne sous le Régime anglais, alors que la colonie s’éveille aux Lumières sur fond de révolutions (américaine et française), puis de guerres napoléoniennes.By recounting, circa 1812, his professional and love life in Québec, then in Lower Canada, Pierre de Sales Laterrière defied the prejudices of his contemporaries’ to the extent that the posthumous edition of his Memoirs would be expunged of details the abbé Casgrain deemed too “scabrous.” Some of these passages, however, escaped the censor’s pen. These involve the underside of medical training, the clinical experiments and dissections practiced at the time by medical students, whether in Paris, Boston or Trois-Rivières. By examining how the memoirist highlights the medical “subject” for satirical and polemical purposes, we can observe the thresholds of tolerance of Canadian society under English rule, during a period when the colony was awakening to the Enlightenment against the background of the American and French revolutions, and then the Napoleonic wars
Reseñas
Christophe COUDERC, dir., Le théâtre espagnol du Siècle d'Or en France. De la traduction au transfert culturel, Presses Universitaires de Paris Ouest (Littérature et poétique comparées
Les Canadiens et la norme au temps de Lahontan et de Saint-Vallier
Que nous révèlent les écrits du baron de Lahontan et de Mgr de Saint-Vallier sur les Canadiens, au tournant du xviiie siècle ? En décrivant le comportement et les traits de mentalité des « créoles » de Nouvelle-France, l’aventurier comme le prélat témoignent d’un rapport nouveau à la norme métropolitaine et, parfois, de l’élaboration d’une nouvelle norme locale. L’examen des écrits contrastés du militaire et de l’évêque permet de cerner la figure du Canadien sous le régime français, afin de mieux saisir son évolution jusqu’au régime anglais qui tentera, lui, d’imposer aux conquis de nouvelles formes de régularités. Qu’il s’agisse de son rapport à la norme française (avant 1760) ou, par la suite, à la norme britannique, le Canada se révèle un excellent terrain d’observation dans la mesure où il se construit dans l’ambivalence, avec une population volontiers réfractaire aux deux normes.What do the writings of Lahontan and Mgr de Saint-Vallier tell us about Canadians at the turn of the eighteenth century? In describing the behaviour and mindset of the “Creoles” of New France, both the adventurer and the prelate testify to a new relationship to the metropolitan norm and, at times, to the development of a new local norm. An examination of the contrasting studies by the soldier and the bishop allows us to highlight the figure of the Canadian under the French Régime so as to better understand his evolution up to the time of British rule, a rule that would, in turn, attempt to impose new forms of regularity on the conquered subjects. Whether the issue is its relationship to the French norm (before 1760) or, subsequently, to the British norm, Canada makes an excellent observation field in that it was built in ambivalence, with a population often resistant to both norms
Québec 1759 : chroniques d’une ville assiégée (Ire partie : de 1628 à 1711)
En raison de sa position stratégique, mais aussi de sa valeur symbolique (Québec métaphore du Québec), la Vieille Capitale figure comme LA ville en état de siège, de l’époque de Champlain à nos jours. C’est ce curieux destin de cible et de victime, mais aussi de forteresse inexpugnable ou d’héroïne nationale que l’on évoque ici. La réflexion est menée à partir d’un certain nombre de chroniques et poèmes relatant les principales attaques dirigées contre Québec aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il s’agit des trois campagnes suivantes : 1628-1629 (par les frères Kirke), 1690 (par William Phips) et 1711 (par Honvenden Walker).Because of its strategic location and symbolical importance (Quebec City as an emblem of the whole province of Quebec), the Old Capital is, since the times of Champlain until today, THE figure of the city under siege. Its portrayals as a target and a victim, but also as impregnable fortress or as a national female hero, are the main topics of these pages. The analysis is based on various chronicles and poems narrating the three blockades of the city of Quebec that were attempted during the 16th and 17th centuries : the 1628-1629, 1690 and 1711 campaigns under the consecutive commands of the Kirke brothers, William Phips and Honvenden Walker
Québec : chroniques d’une ville assiégée (IIe partie : 1759)
En raison de sa position stratégique, mais aussi de sa valeur symbolique (Québec métaphore du Québec), la Vieille Capitale figure comme LA ville en état de siège, de l’époque de Champlain à nos jours. C’est ce curieux destin de cible et de victime, mais aussi de forteresse inexpugnable ou d’héroïne nationale que l’on évoque ici. Après avoir abordé dans le no 61 des Cahiers les attaques anglaises de 1628-1629, de 1690 et de 1711, la réflexion se porte ici sur le siège de Québec en 1759, qui marqua la fin de la Nouvelle-France. Sont convoquées une dizaine de chroniques, pour l’intérêt qu’elles offrent au plan de la représentation de Québec et pour les témoignages qu’elles recèlent sur le comportement des Canadiens « ordinaires », aussi bien que des officiers canadiens de la milice, des bourgeois et des autorités de la colonie. On y voit comment ces relations de 1759 tissent un argumentaire autour de la perte, du sacrifice et du châtiment subi par la colonie, mais aussi comment ces discours autoriseront par la suite une double lecture de la conquête : à la fois défaite et (re)départ.Because of both its strategic location and symbolic importance (the city of Québec as a metaphor for the entire province), the “Old Capital” represents THE city under siege from Champlain’s time to today. It is precisely this strange fate as target and victim but also of impregnable fortress and national heroine that is discussed here. After number 61 of the Cahiers in which we recalled the English attacks of 1628-1629 and of 1690 and 1711, the discussion is now centered on the siege of Québec in 1759, an event that marked the end of New France. Ten chronicles are analyzed as much for their portrayals of Québec as for the light they shed on the behavior of “ordinary” Canadiens as well as that of officers of the militia, the middle-class and colonial authorities. These accounts of 1759 show not only how the arguments of the colony’s loss, sacrifice and punishment were woven but also how these views later led to two different interpretations of the conquest: both defeat and a (re)departure
Des mémoires historiques aux Mémoires littéraires. L’apport de la Société littéraire et historique de Québec
Comment expliquer la longue période de latence de près de soixante ans qui sépare la rédaction des Mémoires de Pierre de Sales Laterrière (1812-1815) de leur publication posthume (1873) ? Ce délai n’est pas seulement dû à des questions techniques (transmission tardive du manuscrit après la mort de l’auteur, intervention de l’abbé Casgrain, longueur du travail d’édition, etc.). Il s’explique aussi par l’horizon d’attente du public lecteur dans une société encore ébranlée par les événements politiques des années 1830-1840 et où la littérature peine à s’émanciper de l’Histoire. Un phénomène éditorial doit aussi être pris en considération pour bien comprendre l’émergence des Mémoires comme genre littéraire : les nombreuses publications de la Société littéraire et historique de Québec, depuis sa fondation, en 1824. En collectionnant, en conservant et en (ré)éditant régulièrement des mémoires historiques canadiens, cette société bilingue n’a pu que contribuer à l’essor des Mémoires en créant chez le lettré canadien une attente qui rendait possible la publication tant des Mémoires d’Aubert de Gaspé que de ceux de Sales Laterrière.How can we explain the long period of latency (nearly sixty years) between the date when Pierre de Sales Laterrière wrote his Mémoires (1812-1815) and the date of their posthumous publication (1873)? Technical reasons (delay in getting the manuscript to a publisher after the author’s death, the abbé Casgrain’s intervention, lengthy editiorial work, etc.) are not the only cause. The delay was also related to the reading public’s horizon of expectations in a society still shaken by the political events of the 1830s and 1840s, and in which literature was struggling to emancipate itself from history. Moreover, to understand the emergence of memoirs as a literary genre, an editorial phenomenon must also be taken into consideration: the many publications of the Literary and Historical Society of Quebec since its foundation in 1824. In collecting, preserving and regularly issuing or re-issuing Canadian historical memoirs, this bilingual society fostered the development of the genre by creating, among Canadian readers, expectations that made it possible to publish the Mémoires of both Aubert de Gaspé and Sales Laterrière.¿Cómo explicar el largo periodo transcurrido, cerca de sesenta años, entre la redacción de las Memorias de Pierre de Sales Laterrière (1812-1815) y su publicación póstuma (1873)? Esta demora no se debe únicamente a cuestiones técnicas (entrega tardía del manuscrito tras la muerte del autor, intervención del Abad Casgrain, duración del trabajo de edición, etc.). También se explica por la larga espera del público lector en una sociedad aún conmocionada por los acontecimientos políticos de los años 1830-1840, durante la cual a la literatura le cuesta emanciparse de la Historia. Asimismo, debe tenerse en cuenta un fenómeno editorial para captar la aparición de las Memorias como género literario: las numerosas publicaciones de la Sociedad Literaria e Histórica de la Ciudad de Quebec, desde su fundación, en 1824. Al coleccionar, conservar y reeditar con regularidad memorias históricas canadienses, dicha sociedad bilingüe tan sólo pudo contribuir al desarrollo de las Memorias creando en la gente culta canadiense una expectativa que hacía posible tanto la publicación de las Memorias de Aubert de Gaspé como de las de Sales Laterrière
Maurice Lemire, Le mythe de l’Amérique dans l’imaginaire canadien, Québec, Nota bene, 2003, 238 p.
El personaje del gallego en algunas comedias de Lope de Vega y de Tirso de Molina
Unas cuarenta o cincuenta comedias de Lope de Vega se refieren –de una manera o de
otra– a Galicia y a gallegos, si doña Blanca de los Ríos puso de moda la designación de
«ciclo galaico-portugués» para calificar catorce comedias precisas de Tirso de Molina. A
pesar de la disparidad cuantitativa, si nos fijamos por lo esencial en el personaje gallego
propiamente dicho, desde un enfoque a la vez teatral e ideológico, me parece legítima
una tentativa no tanto estrictamente comparatista entre ambos grandes dramaturgos
como averiguadora de la manera propia –si la hay– de enfocar y construir a un personaje
gallego. Por supuesto, huelga decir que la cuestión del personaje es compleja, y
su definición algo problemática, pero baste afirmar que mi enfoque de un «personaje»
dramático se aparenta mucho a lo que llamó Ryngaert «una encrucijada del sentido».
Ahora bien, para llegar a examinar de modo satisfactorio al personaje del gallego en
nuestros dramaturgos, y sobre todo el modo de construirlo, habría que tener en cuenta
una gran variedad de factores singularizadores: la edad, el sexo, la situación social, el
oficio, la época en que vive, el lugar, sus características físicas y psicológicas, su lenguaje,
su relación con el espacio, con los demás personajes, lo que hace, lo que desea, lo que
teme... lo que necesitaría todo un libro
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