97 research outputs found
Jean-Baptiste Eczet, Amour vache. Esthétique sociale en pays mursi (Éthiopie)
La domestication du gros bétail, au fondement de la révolution néolithique de l’Ancien monde, a constitué, dans l’histoire de l’humanité, un palier décisif pour définir les notions de valeur, de propriété et de richesse en termes de capital, ainsi que les hiérarchies politiques à l’origine de la formation des États. Pour autant, rien ne semble plus éloigné d’un terreau précapitaliste et pré-étatique que les sociétés d’Afrique de l’Est que Melville Herskovits avait réunies sous la formule géné..
Rapport d’expertise
Rapport du 26.10.2017L’auteur aborde la question de la diffusion du Néolithique en Europe à partir du Proche Orient en se concentrant sur des études de cas localisées entre l’Italie du Nord et le sud-est de la France. Son propos revient à nuancer l’image du « rouleau compresseur néolithique » telle qu’elle ressort des travaux classiques de Childe, d’Anneman et Cavalli-Sforza, et à relativiser les théories de l’acculturation nécessaire des sociétés mésolithiques de chasseurs-collecteurs sous l..
De la mondialisation considérée comme une tauromachie
À l’heure où le petit monde de la tauromachie est resté consterné par le vote au Parlement de Catalogne, en juillet 2010, d’une nouvelle loi régionale prohibant les corridas, en France, les militants de la protection animale et certains élus qui les représentent à l’Assemblée nationale profitent de cet affaiblissement de leurs adversaires sur le sol même de l’Espagne pour remettre en cause la législation reconnaissant le droit d’organiser ce spectacle dans les régions méridionales dites « à t..
Le patrimoine « immatériel », ou les frustrations d’une économie politique du signe
À la question « D’où vient le patrimoine culturel immatériel ? », on ne saurait répondre de façon équivoque. Il vient d’une civilisation occidentale dont le génie consiste, ainsi que l’a montré Max Weber, à articuler la nécessité de l’accroissement des richesses avec l’éthique judéo-chrétienne, et, comme l’a montré Karl Marx, à abstraire la valeur concrète de la marchandise et du travail par un système de signes qui confine à la transcendance ; soit, en quelque sorte, à faire des mystères con..
Juan Javier Rivera AndĂa, ed., Non-Humans in Amerindian South America. Ethnographies of Indigenous Cosmologies, Rituals and Songs
Si le « tournant ontologique » en anthropologie s’est nourri, à l’origine, des observations ethnographiques localisées de spécialistes majeurs des sociétés amazoniennes, tels que Philippe Descola ou Eduardo Viveiros de Castro, il semble être devenu, ces dernières années, un paradigme théorique généralisant de façon radicale la remise en cause de l’anthropocentrisme occidental. Ainsi les cultures exotiques, qui n’opposeraient pas nature et culture, auraient-elles une véritable supériorité sur ..
Ver el mundo con la mirada del Otro, ser el Otro tal como Ă©l ve el mundo. Una pequeña historia regresiva de la antropologĂa cognitiva
This paper reconsiders in a critica! mood a mainstream of the current anthropology, which, relativizing the gap nature/culture as a universal topic of the human mind, proposes to analyze the once so-called primitive cultures as an unsolvable altemative to an Aristotelian ontology. Now, the author states that instead of a real epistemological break, such a claim, mainly Philippe Descolas one, just continues the pre-cognitivist effort from Lucien LĂ©vy-Bruhl in arder to see the world with Othemess eye, and thus to overcome Western dialectics' cleaving categories and melt oneself within the primitive ontological rules. LĂ©vy-Bruhl's grandeur is to have understood, at the end of his life, the unviability of such a shift -he had even admitted in a certain sense the fail of his work- because he finally thought that it was impossible to link a scientific purpose with the mystical and participative vision that he assigned to the "primitive mind".Este artĂculo reconsidera con un ojo crĂtico a una corriente dominante de la antropologĂa contemporánea, la que, relativizando la universalidad de la oposiciĂłn naturaleza/cultura en el pensamiento humano, se empeña en analizar las culturas antaño llamadas primitivas como una alternativa irreductible a una ontologĂa aristotĂ©lica. Ahora bien, se demuestra que lejos de ser una verdadera ruptura epistemolĂłgica, esta postura, en particular la de Philippe Descola, no es sino la continuaciĂłn del esfuerzo, cognitivista antes de ahora, de Lucien LĂ©vy-Bruhl para tratar de mirar con la mirada del Otro, de sobrepasar las categorĂas separadoras de la dialĂ©ctica occidental, y de fundirse en el rĂ©gimen ontolĂłgico primitivo. La grandeza de LĂ©vy-Bruhl es haber llegado, al final de su vida, a constatar la inviabilidad de tal desplazamiento -y admitir en cierta medida el fallo de su obra- a causa de la imposibilidad de asociar la postura cientĂfica con la visiĂłn mĂstica, participativa, que Ă©l asignaba a la "mentalidad primitiva"
Taureau, cerf, maĂŻs, peyotl
Résumé— Reprenant le dossier, bien connu des américanistes, du système rituel et de la symbolique des Indiens Huichol du Mexique, l’auteur souligne une incohérence flagrante propre à la plupart des approches classiques, de type essentialiste: la marginalisation du bœuf, d’origine hispanique, par rapport aux trois autres espèces dites sacrées, d’origine autochtone, le cerf, le maïs et le peyotl, soit la « trilogie huichol » préconçue par la tradition ethnologique de cette aire culturelle. Or, en se fondant sur l’ethnographie de l’élevage bovin et de ses débouchés économiques et rituels – le « sacrifice », notamment, mais aussi le marché –, on voit que le bœuf est pleinement intégré dans un quadrant qui se définit par l’association de ses propriétés (telles que les conçoivent les indigènes) et de celles des trois espèces habituellement considérées comme emblématiques des Huichol. Au-delà des débats de spécialistes, l’étude présente un cas d’espèce des phénomènes de diffusion et de ré-appropriation des éléments de culture occidentale parmi les Indiens d’Amérique.AbstractIn the accounts, familiar to scholars of Native American cultures, of the ritual system and symbolism of the Huichol, most classical approaches (of an essentialistic type) are flagrantly incoherent: cattle (of Spanish origin) are less important than three other « sacred » species (of native origin) recognized in studies of this cultural zone in Mexico: deer, corn and peyote. As ethnological studies of the raising of cattle and of this species’ economic and ritual uses (for « sacrifice » and, too, for the market) show, cattle fit fully into a foursome associating its properties (as understood by natives) with the properties of the three other species considered to be emblematic in most studies of Huichol culture. Beyond discussions among specialists, this article presents a special case of the diffusion and re-appropriation of elements from Western culture by Native Americans
Anath Ariel de Vidas, Le tonnerre n'habite plus ici. Culture de la marginalité chez les Indiens teenek (Mexique). Préface de Nathan Wachtel. Paris, EHESS, 2002, 476 p.
Dans le domaine méso-américain, la Huaxtèque, au centre-est du Mexique, est l'une des régions ayant suscité le plus grand nombre de monographies relatives aux différents groupes totonaques, otomi, pame, tepehua, nahua, qui la peuplent ; dans le sillage de Jacques Soustelle, l'école française y a laissé une empreinte durable avec, en particulier, les travaux classiques de Jacques Galinier et d'Alain Ichon. Ce n'est donc pas le moindre des paradoxes que souligne, dès l'introduction de so..
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