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Analyse de la transnationalisation de l’action collective : proposition pour une géographie des solidarités transnationales
Cet article propose une rĂ©flexion thĂ©orique autour de l’analyse des phĂ©nomènes de transnationalisation de l’action collective. L’approche du processus politique, approche dominante dans le champ de la transnationalisation, limite notre comprĂ©hension des pratiques de transnationalisation par sa conception du politique, du pouvoir et du changement social (partie I). Ces limites conceptuelles, qui ne sont pas nouvelles, prennent cependant une couleur particulière dans le cas des actions qui transcendent le territoire national et font resurgir la nĂ©cessitĂ© de penser l’action collective par le biais d’une « gĂ©ographie » des solidaritĂ©s transnationales (partie II). Finalement, nous dĂ©crivons le cas exemplaire de transnationalisation des solidaritĂ©s que reprĂ©sente la Marche mondiale des femmes, qui contraste les apports respectifs de l’approche des processus politiques et celle proposĂ©e ici (partie III).This article considers the phenomenon of the transnationalization of collective action from a theoretical perspective. Our understanding of transnationalization and its practices is limited by the prevailing political process approach and its concept of politics, power and social change (Part I). The conceptual constraints, while not new, nonetheless take on a special colour when the actions transcend national boundaries and spark collective actions through a “geography” of transnational solidarities (Part II). Finally, we describe the exemplary case of solidarities represented by the World March of Women which contrasts the respective contributions of the political process approach with the approach proposed here (Part III).Este artĂculo propone una reflexiĂłn teĂłrica en torno al análisis de los fenĂłmenos de transnacionalizaciĂłn de la acciĂłn colectiva. El enfoque del proceso polĂtico, que domina el campo de estudio de la transnacionalizaciĂłn, limita nuestra comprensiĂłn de las prácticas de transnacionalizaciĂłn por su concepciĂłn sobre la polĂtica, el poder y el cambio social (parte I). Estos lĂmites conceptuales, que no son del todo nuevos, toman sin embargo un matiz particular en el caso de las acciones que trascienden el territorio nacional, y nos hace reflexionar sobre la necesidad de pensar la acciĂłn colectiva por medio de una “geografĂa” de las solidaridades transnacionales (parte II). Por Ăşltimo, describimos el caso ejemplar de transnacionalizaciĂłn de las solidaridades representado por la Marcha mundial de las mujeres, que contrasta las contribuciones respectivas del enfoque del proceso polĂtico con la propuesta que se desarrolla en este artĂculo (parte III
Housing policies and Montreal’s neighbourhoods: Social mix or social exclusion?
Different housing initiatives, policies and programs favouring or impacting social mix at the neighbourhood level exist in Canadian cities, including in the city of Montreal. Social mix was (and still is) part of the political discourse along with local planning practices as a means of including the most deprived and marginalized populations within the urban space through social housing. With the aim of developing a more inclusive city, the local administration has recently adopted an inclusionary zoning by-law which was received positively by scholars and housing advocates, although the considerable criticism for its limited scope. Inspired by a constructivist analysis of public and social policies and based on a study of collective identity of housing groups using document analysis, the goal of this paper is to explore how urban social movements evaluate this housing policy, and how, despite the policy objective of inclusiveness, it cannot satisfactorily address core housing needs of disadvantaged populations.Différents programmes, politiques et initiatives de logement favorisant ou influençant la mixité sociale à l’échelle des quartiers existent dans les villes canadiennes, y compris à Montréal. La mixité sociale a fait (et fait) partie du discourspolitique et des pratiques de planification locales comme moyen d’inclure les populations les plus défavorisées et marginalisées grâce au logement social. Dans le but de développer une ville plus inclusive, l’administration locale a récemment adopté un nouveau règlement de zonage d’inclusion qui a été reçu positivement par les universitaires et les groupes de défense du logement, malgré les nombreuses critiques en raison de sa portée limitée. Inspiré d’une analyse constructiviste des politiques publiques et sociales et basé sur une étude de l’identité collective des groupes de défense du logement à l’aide d’une recherche documentaire, cet article explore comment les mouvements sociaux urbains évaluent cette politique du logement et comment, malgré des objectifs de mixité sociale, le règlement ne peut pas répondre de manière satisfaisante aux besoins en logement des populations défavorisées
«Déménager ou rester là »: rapports sociaux inégalitaires dans l’expérience des locataires
Cette thèse porte sur la production des inégalités dans l’expérience du logement des locataires et vise à : 1) décrire le vécu du logement tel qu’exprimé par les locataires eux-mêmes; 2) dégager les inégalités sociales du logement qui traversent les comptes rendus de leurs expériences. Pour ce faire, nous nous tournons vers la notion « d’expérience sociale » pour relever les rapports sociaux inégalitaires présents à partir d’une recherche qualitative basée sur des entrevues semi-dirigées et une centaine d’heures d’observation auprès d’un comité logement à Montréal. L'analyse des récits d’expérience des locataires a permis de dégager différentes catégories d'épreuves, au sens que donne Martuccelli (2006) à ce concept : des épreuves relationnelles, financières et spatiales. Pour chacune des épreuves, nous avons analysé les rapports sociaux inégalitaires qui les construisent à partir d’une conception des inégalités permettant de relever des processus d’appropriation (McAll, 2008a) présents dans les interactions sociales. Nous identifions trois types de rapports : 1) l’exploitation, qui se caractérise par l’appropriation par autrui de la capacité de produire et de reproduire tout comme du gain de cette production; 2) la ségrégation et l’exclusion, caractérisée par l’appropriation monopoliste de territoires et de ressources; 3) et la violence symbolique, caractérisée par l’appropriation par autrui de la capacité de réfléchir et de décider.
Deux grandes conclusions sont tirées de notre thèse. Tout d’abord, l’analyse des épreuves nous amène à affirmer que l’expérience du logement constitue une épreuve spatiale et les épreuves financières et relationnelles, quoique importantes, donnent surtout de la consistance à la première, l’expérience du logement étant indissociable des lieux qui la contextualisent. Ensuite, nous avons relevé comment les rapports sociaux inégalitaires se construisent dans les interactions entre locataires avec les autres acteurs du logement. Cela donne une importance centrale à la violence symbolique comme rapport social inégalitaire, puisqu’il rend les autres rapports acceptables, voire invisibles, pour les locataires.This doctoral dissertation focuses on the production of social inequalities in tenants’ housing experience and aims to 1) describe the housing experience as expressed by the tenants themselves and 2) to identify social inequalities that present themselves in their account of this experience. To do so, we turned to the notion of social experience and propose a qualitative study based on semi-structured interviews and over 100 hours of observation of a Montréal tenants’ association activities. Analysing accounts of social experiences allowed us to categorize them as belonging largely to three types of “épreuve” (hardships or challenges), as conceptualized by Martuccelli (2006): relational, financial and spatial. For each of these hardships, we analysed the processes of the production of unequal social relations as constructed through social interactions (McAll, 2008a). We conceptualized three such processes: 1) exploitation, the appropriation by others of their capacity to produce and reproduce; 2) exclusion and segregation, the monopolistic appropriation of territories and resources; and 3) symbolic violence, the appropriation by others of their capabilities to think and to decide.
Firstly, the analysis of those “épreuves” that tenants faced revealed that the housing experience is primarily a spatial challenge. Given that housing is inseparable from the spaces that contextualise it, the financial and relational challenges, while important, serve mainly to give substance to the spatial challenge. Secondly, we learned how unequal social relations are constructed through interactions between tenants and other housing actors. This finding leads us to give more importance to “symbolic violence” as a process of production of social inequality, in so far as it makes the other processes acceptable or even invisible to tenants
Analyse de l'identité collective des mouvements sociaux : le cas des mères de la place de Mai pendant la transition démocratique en Argentine (1982-1987)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal
An introduction to «Le droit au logement face aux inégalités sociales et urbaines»
Dans sa préface de 1887 à La question du logement, Engels (1976[1887]) rappelle qu’une des conséquences de la transformation du capitalisme constitue la pénurie de logement. La construction des usines amène la destruction des habitations existantes tout en attirant de nombreux paysans à la recherche de travail dans ces mêmes usines. Ce faisant, il évoque plusieurs exemples, tant en Angleterre, qu’en Allemagne ou en Espagne, démontrant que la crise du logement, intimement liée au capitalisme, se caractérise par une « aggravation particulière des mauvaises conditions d’habitation », « une énorme augmentation des loyers », « un entassement encore accru de locataires dans chaque maison et pour quelques-uns l’impossibilité de trouver même à se loger » (p. 26). Pour répondre à cette crise, tout ce que la bourgeoisie propose c’est l’accession à la propriété incompatible avec la nécessaire liberté de mouvement des ouvriers pour le fonctionnement du capitalisme. Pour ce dernier toutefois, la question du logement ne représentait qu’un problème découlant de celui-ci et non pas un problème en soit. Comme si l’analyse des rapports locatifs ne nous apprenait peu de choses de plus que celle des rapports de classe, la question du logement se résout par l’analyse de ceux -ci et du capitalisme. Or, et il le mentionne lui-même dans sa réponse à Proudhon, la question du logement n’est pas que l’apanage de la classe ouvrière mais elle affecte également la petite bourgeoisie. Le logement est effectivement inséparable des processus du capitalisme, mais ceux-ci prennent des formes particulières, dont l’expérience révèle des rapports sociaux inégalitaires qui permettent à l’inverse de comprendre le capitalisme et que les liens entre inégalités et logement peuvent nous éclairer sur les structures sociales contemporaines (Goyer, 2017). Comme l’affirme Keenan (2004) : « les structures sociales ne sont pas entités indépendantes et séparées qui imposent leur pouvoir sur les individus, elles continuent, plutôt, à limiter ou à supporter l’action humaine parce qu’elles sont inscrites dans leurs formes interactionnelles qui, elles, construisent les structures » (p. 541, notre traduction).Même si, au départ, le logement est un concept simple – un bâtiment permettant à un ou plusieurs individus de se loger (Havel, 1985) – il représente un bien complexe, à multiples dimensions, qui comprend une pluralité de moyens et de finalités (Pezeu-Massabuau, 1983). C’est la base sur laquelle s’ancrent les membres d’une collectivité à  un territoire et à une communauté mais ce qui permet de se protéger de la communauté et de l’environnement. Pourtant, plusieurs processus fragilisent ce rapport, en particulier pour les locataires. Entre autres, les problèmes de plus en plus prégnants de salubrité des logements contribuant à l’exclusion sociale des locataires qui y font face ainsi que l’augmentation des déplacements forcés (éviction ou reprise de logement) de locataires pour permettre à des promoteurs de transformer le cadre bâti pour en tirer davantage de profits, constituent des phénomènes de menace du droit au logement. Dans les deux cas, les locataires font face à des processus de dépossession de leurs espaces du logement et du quartier et posent de sérieux défis pour l’organisation et le développement du territoire. Les inégalités qui sont imbriquées comportent ainsi de multiples dimensions pouvant interagir entre elles, qu’elles soient politiques, spatiales, économiques, voire même environnementales. Par conséquent, l’étude des inégalités de logement constitue un point d’entrée sociologique pertinent pour comprendre ce qui caractérise les expériences sociales contemporaines, notamment urbaines. Il permet de questionner comment se mettent en œuvre les rapports sociaux inégalitaires et comment peut-on assurer la justice sociale à partir de celui-ci [.…]Coord. Renaud Goyer et Jean-Vincent Bergeron-Gaudin
Threats to inclusive education from gentrification
Aunque la gentrificaciĂłn sea objeto de debates tanto polĂticos como cientĂficos, las consecuencias sobre las desigualdades econĂłmicas, sociales y espaciales están documentadas (BĂ©langer, 2014), especialmente en Montreal. Sin embargo, hay pocos escritos interesados en el fenĂłmeno de Montreal que hayan abordado las conexiones con la educaciĂłn y la escuela. Este artĂculo pretende presentar los efectos posibles de la gentrificaciĂłn en la escuela montrealesa a partir de la investigaciĂłn cientĂfica realizada en Europa y en Estados Unidos, en concreto sobre la puesta en marcha de la escuela inclusiva. Para ello proponemos comprender las consecuencias de la gentrificaciĂłn a partir de tres rasgos sociales desigualitarios: la exclusiĂłn/segregaciĂłn, la explotaciĂłn y la violencia simbĂłlica. Posteriormente evaluamos cĂłmo estos rasgos constituyen amenazas a las preocupaciones del paradigma inclusivo para garantizar la accesibilidad fĂsica, la accesibilidad pedagĂłgica y el acceso al reconocimiento para todas y todos en la educaciĂłn y en la escuela.
[FR] Les menaces de la gentrification pour l’éducation inclusive
Quoique la gentrification fait l’objet de débats tant politiques que scientifiques, les conséquences sur les inégalités économiques, sociales et spatiales sont documentées (Bélanger, 2014), en particulier à Montréal. Toutefois, peu d’écrits intéressés au phénomène à Montréal ont abordé les liens avec l’éducation et l’école. Cet article vise à présenter les effets possibles de la gentrification sur l’école montréalaise à partir de la recherche scientifique effectuée en Europe et aux États-Unis, notamment sur la mise en œuvre de l’école inclusive. Pour ce faire, nous proposons de comprendre les conséquences de la gentrification à partir de trois rapports sociaux inégalitaires : l’exclusion/ségrégation, l’exploitation et la violence symbolique. Par la suite, nous évaluons comment ces rapports constituent des menaces aux préoccupations du paradigme inclusif afin de garantir l’accessibilité physique, l’accessibilité pédagogique et l’accès à la reconnaissance pour toutes et tous en éducation et au sein de l’école.While gentrification may be subject of both political and scientific debate, its consequences for economic, social and spatial inequalities are documented (Bélanger, 2014), especially in Montreal. However, little has been written on the phenomenon in Montreal addressing the links with education and the school. This article presents the possible effects of gentrification on Montreal’s schools, based on scientific research carried out in Europe and the United States, in particular on the inclusive school. To this end, we propose understanding the consequences of gentrification from three unequal social connections: exclusion/segregation, exploitation, and symbolic violence. We then evaluate how these connections threaten the concerns of the inclusive paradigm to guarantee physical accessibility, educational accessibility, and access to recognition for all in education and in the school
Le mépris dans les rapports locatifs: enjeux de l’action collective
Le logement représente le socle par lequel les membres d’une collectivité s’ancrent sur un territoire et dans une communauté mais qui leur permet également de se protéger de la communauté et du territoire. Or, plusieurs phénomènes fragilisent ce rapport au logement et aux espaces, notamment pour les locataires, représentant une menace pour le droit au logement. Il apparaît toutefois que des processus similaires sont à l’œuvre dans ces phénomènes où la dépossession du logement et du territoire exprime un mépris du droit au logement est présent. Les acteurs de ce mépris sont divers : les propriétaires, les gestionnaires immobiliers, tout comme les élus et les fonctionnaires municipaux. Par quels moyens se met en place ce mépris ? Comment les locataires vivent-ils ou elles ce processus ? Face à ce mépris, comment les locataires peuvent défendre leur droit au logement ? Quelles politiques sociales ou urbaines pourraient lutter contre ces phénomènes.Lors d’un colloque tenu à Montréal à l’automne 2019 intitulé Les enjeux du développement immobilier et des politiques d’inclusion : entre mépris et dépossession, nous avons invité des actrices de la lutte pour le droit au logement, intervenant dans trois quartiers montréalais au sein de comités logement, organismes de défense des droits des locataires, afin de tenter de répondre à ces questions. Nous vous présentons donc les interventions de ces militantes provenant de trois quartiers montréalais grandement touchés par les effets négatifs de la gentrification afin d’illustrer comment se met en œuvre le mépris du droit au logement
Salubrité et santé dans l’action collective en matière de logement à Montréal
Le logement est une question de santé publique. Depuis plusieurs années déjà , les acteurs institutionnels reconnaissent son importance pour la santé des individus et leur famille. En effet, à partir de la notion de « déterminants sociaux de la santé », des recherches ont établi l’importance de bonnes conditions de logement pour assurer la santé des individus. Elles ont également fourni aux acteurs collectifs actifs dans le domaine du logement de nouveaux arguments dans leur lutte contre le mal-logement. En utilisant la notion de l’identité collective (Melucci, 1996), notre objectif dans ce texte sera d’analyser comment la question de la santé construit, en partie, l’action collective d’un comité logement de Montréal, le Comité logement Saint-Laurent.Housing is a public health issue. For many years now, institutions have recognized its importance for the health of individuals and their families. Indeed, through the notion of social determinants of health, academics have demonstrated the importance of good housing conditions for people’s health. They also gave social movements in the housing sector new arguments in their struggle for better housing rights and conditions. Using the concept of collective identity developed by Melucci (1996), our aim in this article is to analyze the role of health and salubrity in the construction of the collective action of a particular actor, the Tenants association of Saint-Laurent
Les transformations résidentielles et urbaines d’une ville moyenne : Trois-Rivières et le spectre de la gentrification
Les recherches sur la gentrification au Québec se sont concentrées sur les transformations des quartiers centraux de Montréal et, dans une moindre mesure, sur la ville de Québec et certaines municipalités rurales. La question de la revitalisation à potentiel gentrificateur dans les villes moyennes est beaucoup moins présente dans les écrits. Dans les dernières années, à la suite de la réalisation de différents projets résidentiels et touristiques à Trois-Rivières, les défis liés aux impacts de ces derniers pour les habitants des quartiers avoisinants ont été débattus. Pour redynamiser les quartiers centraux, après plusieurs années pendant lesquelles le développement résidentiel trifluvien s’était effectué essentiellement en périphérie, les autorités municipales ont favorisé la revitalisation du centre-ville à travers la mise en valeur d’une ancienne friche industrielle (liée aux pâtes et papiers). À travers une description du quartier Sainte-Cécile et une analyse des repères normatifs des acteurs impliqués dans ce processus de revitalisation, nous évaluons la présence de la gentrification dans les débats autour des transformations urbaines à Trois-Rivières.Research on gentrification in the province of Quebec has focused more on transformations in the central neighbourhoods of Montreal than on those taking place in Quebec City and certain rural municipalities. Thus, the issue of revitalization with gentrification potential in medium-sized cities is much less present in the literature. Nevertheless, following the completion of various residential and tourism projects in Trois-Rivières, a number of studies have examined the challenges related to the impacts of these projects on the residents of the surrounding neighbourhoods. The studies showed, for example, that while residential development in Trois-Rivières was essentially limited to the outskirts for a number of years, the municipal authorities ended up supporting the revitalization of the downtown area through the development of a former industrial wasteland (linked to pulp and paper). Through a description of the Sainte-Cécile district and an analysis of the normative references of the actors involved in this revitalization process, we evaluate the presence of gentrification in the debates surrounding urban transformations in Trois-Rivières