« Self Cartography », une narration autour du monde

Cet article propose une utilisation de la carte géographique comme support à la mise en récit de souffrances psychiques liées à l’expérience de la migration. À partir de la conception d’une méthodologie spécifique — « Self Cartography » — dans le champ de la psychologie clinique, nous reviendrons sur l’élaboration de cette méthode et l’illustrerons par la présentation de cas cliniques.The present article proposes to use the geographical map as a tool to narrate the psychological suffering caused by the migration. Based on the development of a specific methodology named “Self Cartography” in the field of clinical psychology, the article will present the creation process of this method and its illustration by several clinical cases.Este artículo propone utilizar el mapa geográfico como fundamento para la relatar el sufrimiento psíquico por la experiencia migratoria. Este trabajo, a partir de distintos ejemplos de casos clínicos, presenta una metodología específica del campo de la psicología clínica denominada autocartografía o “Self Cartography”

Passages à l'acte toxiques et passages à l'acte agressifs à l'adolescence (processus de répétition et de symbolisation)

La répétition des passages à l'acte toxiques et agressifs témoigne d'un même mouvement d'une pulsion traumatique qui informe l'adolescent antisocial sur un travail de symbolisation originaire. La symbolisation originaire témoigne de l'expérience originaire du sentir qui est un pôle régulateur entre le subir et l'agir. Il informe sur ce qui reste en souffrance de signes. Les passages à l'acte toxiques rendent compte d'un effondrement traumatique et d'un appel à l'environnement pour survivre à la chute. La psyché fluide traduit l'état du sujet au moment de cette quête subjective. La psyché fluide est une psyché aux limites fragiles, aux étayages défaillants. C'est une psyché disloquée qui trouve dans le processus même de sa dislocation matière à réaménager l'espace psychique. Les passages à l'acte agressifs apparaissent comme un effort pour vertébrer un Moi dévitalisé, menacé d'effondrement, en engageant une transaction potentiellement thérapeutique avec l'environnement social.LYON2/BRON-BU (690292101) / SudocSudocFranceF

Affronter le syndrome victime/délinquant à l’adolescence : la mondialité comme cadre de pensée

« Agis dans ton Lieu. Le monde s’y tient. Pense avec le monde »E. Glissant, 2005. Notre objectif est triple : présenter un aspect du complexe « violences et victimation », poser la mondialité comme cadre pour le penser et proposer des pistes pour une intervention efficace auprès d’adolescents à la fois victimes et délinquants. 1- Le problème des adolescents victimes/délinquants Les phénomènes de Violences et de Victimation sont des problématiques complexes, intriquées entre elles qui peuvent ..

Le trajet de la violence à l’école, un point de vue clinique

Violence in schools is not inevitably/ uniquely linked to the school environment. School is a space-time for potential energization, connection, and entry for displaced archaic violence but also for traumatic experiences in search of meaning in the psyche of youth. A delinquent student is a subject socially, culturally, and institutionally situated, who uses everything that happens around them to symbolize. He thus uses school as a contentious and symbolic space, confronting educational knowledge with self knowledge, all in an attempt to give meaning to a trans-generational heritage of an ensemble of traumatic experiences. A device of responsibility should take into account all of these parameters, with the collaboration of several institutional mediums.La violence en milieu scolaire n’est pas forcément/ uniquement liée à l’espace scolaire. Le scolaire est un espace-temps de mise au travail, de liaison et d’inscription potentielles d’une violence archaïque déplacée mais aussi de traumatismes en quête de sens dans l’espace psychique du jeune. L’élève délinquant est un sujet situé socialement, culturellement et institutionnellement, qui se saisit de tout ce qui se passe dans son environnement pour symboliser. Il utilise ainsi l’école comme espace de contention et de symbolisation, y confronte le savoir scolaire avec le savoir sur soi tout en essayant de donner du sens à l’héritage transgénérationnel d’un ensemble de traumatismes. Un dispositif de prise en charge devrait tenir compte de tous ces paramètres, avec la collaboration de plusieurs milieux institutionnels.Derivois Daniel. Le trajet de la violence à l’école, un point de vue clinique. In: Spirale. Revue de recherches en éducation, n°37, 2006. Violences en milieu scolaire, nouvelles problématiques, nouvelles réponses ? sous la direction de Cécile Carra et Rémi Casanova. pp. 39-48

Le Roman scolaire d’une adolescente « de migrants » : récit clinique d’une subjectivité en souffrance

International audienceChez les enfants et adolescents de migrants en France, les difficultés à l’école s’attribuent souvent à la non-rencontre des cultures familiales avec les cultures institutionnelles du pays d’accueil. L’écart, parfois vécu comme rupture, impacte le rapport au savoir des jeunes et leur rapport au monde. Un entre-deux social, culturel et symbolique se situe entre la famille migrante et l’institution scolaire. C’est ce chemin entre-deux que nous étudions à travers la présentation du cas d’une adolescente, en difficulté et en souffrance scolaire et identitaire. A travers un dispositif clinique de recherche, nous présentons dans l’après-coup des rencontres les aspects conflictuels réels et fantasmés de la trajectoire scolaire, mais aussi les processus de construction identitaire passant par cette trajectoire racontée sous la forme d’un Roman scolaire. Celui-ci est un moyen de se raconter dans un espace intermédiaire créant des liens de sens entre parcours scolaire et social, et histoire familiale migratoire.School difficulties in children and adolescents in France who are issued from migrant parents are often attributed to no meeting of family origin cultures with the institutional cultures of the host country. This gap, sometimes considered as rupture, has an impact on the relationship to knowledge of young people, but also on their relation to the environment. A social, cultural and symbolic in-between is existing amongst migrant families and the school. We propose to study through the presentation of the case of a teenage girl, who has school difficulties and identity suffering. Through a clinical research protocol, we present real and fantasized conflicting aspects of school trajectory, but also the process of identity construction through this trajectory, wich is told through a school romance. The school romance is a way to express her story between reality and fiction. It is a space to create links and sense between academic and social trajectory, and on the other side, migration and family history

La violence scolaire du point de vue des professionnels des maisons d’enfants à caractère social : une étude exploratoire

International audienceCe travail s’intéresse au vécu des professionnels des maisons d’enfants à caractère social (MECS), confrontés à la violence scolaire de l’adolescent confié à la Protection de l’Enfance. Il tente d’analyser les facteurs institutionnels, professionnels et subjectifs en jeu dans la perception et l’accompagnement des adolescents violents à l’école. En nous penchant sur le vécu de ces professionnels, leur expérience avec l’adolescent placé et sur leur relation avec l’école, nous interrogeons la qualité du lien éducatif dans l’émergence et l’accompagnement de la violence scolaire. À travers l’analyse d’entretiens avec des professionnels de MECS (n=16) et de récits de violences (n=14) recueillis dans ce cadre auprès d’éducateurs, nous avons pu dégager un état des lieux de la question de la violence scolaire telle qu’elle est vécue en MECS. L’analyse des entretiens et des récits sur la violence scolaire fait ressortir la fragilité du parcours et la fragilité psychique interne des adolescents placés, l’aspect répétitif de la violence sur la scène scolaire et le rapport discontinu des jeunes à l’école et aux institutions de manière générale. Outre les fragilités des adolescents, celles des professionnalités se mettent en évidence en miroir ou en réaction, à la violence du jeune, mais aussi en miroir ou en réaction, au vécu des professionnels de l’école. L’accompagnement de la violence semble avant tout lié à la perception subjective du professionnel et aux rencontres intersubjectives qui se jouent sur la scène interinstitutionnelle, entre l’école et la maison d’enfant

Clinique de la créativité chez les enfants des rues en Haïti

International audienceIntroduction : This study focuses on the creativity of street children in Haiti four years after the earthquake of January 2010. Following a finding of potential resilient in these children, it assesses their ability to mobilize internal and external resources to create. Method : The study focused on 33 street children aged 10 to 18 years, met around a painting mediation group. These children were supervised by 6 professional painters, a social worker and a psychologist intern, all Haitians, in a reception center for street children in Port-au-Prince. Three focus groups and clinical interviews complemented the clinical material. Results : The study shows a strong investment in this painting mediation group by the street children. In a joyful atmosphere, they have shown a great solidarity and a great capacity to create. They found in them, in the space of the street and in the Center some available resources to enable them to hope and look to the future. Discussion : The group atmosphere, graphics and pictorial productions have enabled the updating of traumatic elements while allowing those street children to print, develop their updated experiences and send the form of work shared. They showed their survival strategies in extreme violence and used the group as shoring. This group has permitted the narcissistic revaluation of children. However, despite their creative potential, these children are still very marked by the sustained abuse.Introduction : Cette étude porte sur la créativité des enfants des rues en Haïti quatre ans après le séisme de janvier 2010. Suite à un constat de potentialités résilientes chez ces enfants, elle évalue leur capacité à mobiliser des ressources internes et externes pour créer. Méthode : L’étude a porté sur 33 enfants des rues âgés de 10 à 18 ans, rencontrés autour d’un dispositif de médiation peinture. Ces enfants ont été encadrés par 6 peintres professionnels, d’une travailleuse sociale et d’une stagiaire psychologue, tous Haïtiens, dans un centre d’accueil à Port-au-Prince. Trois groupes de parole et des entretiens cliniques ont complété le matériel clinique. Résultats : L’étude montre un fort investissement de ce groupe à médiation par les enfants. Dans une ambiance joyeuse, ils ont fait preuve d’une grande solidarité et d’une grande capacité à créer. Ils ont trouvé en eux, dans l’espace de la rue et au Centre des ressources disponibles qui leur permettent d’espérer et de se projeter dans l’avenir. Discussion : L’ambiance groupale, les productions graphiques et picturales ont permis la réactualisation d’éléments traumatiques tout en permettant aux enfants d’imprimer, d’élaborer leurs vécus réactualisés et de les adresser sous forme d’œuvre partageable. Ils ont montré leurs stratégies de survie à la violence extrême et ont utilisé le groupe comme étayage. Ce groupe a permis entre autres la revalorisation narcissique des enfants. Toutefois, malgré leur potentiel créateur, ces enfants sont encore très marqués par les maltraitances subies