72 research outputs found

    L’exploitation familiale et son rapport au territoire de 1960 à aujourd’hui

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    Successivement agricole, sectorielle puis rurale, multifonctionnelle et territoriale, les débats sur l’exploitation familiale depuis 1960 sont traversés par une histoire de déterritorialisation et de reterritorialisation. À partir d’une relecture chronologique des débats scientifiques et politiques sur les modèles d’exploitation, cet article propose une analyse géo-historique rétrospective des enjeux actuels portés par « l’exploitation territoriale ». L’exploitation familiale se révèle ainsi comme une forme sociale saisie et requalifiée par les différents projets de développement agricole et rural. Les scientifiques jouent un rôle majeur dans ce travail de construction des légitimités sociales et politiques. Les cadres d’analyse de l’exploitation familiale s’élargissent mais ces requalifications multiples et concurrentielles prêtent à confondre l’objet et le projet politique et social. Elles masquent les choix de vie, de métier et les choix patrimoniaux de l’agriculteur et de sa famille qui sont pourtant au cœur de la rationalité de l’exploitation familiale.Marked by a history of deterritorialization and reterritorialization, family farms have been successively qualified as sectorial, productivist and then multifunctional, embedded in their territories or post-productivist. In order to understand the genesis of this model of “territorialized farm”, this paper proposes a geo-historical review of political and scientific debates on family farm over the last 50 years. Family farms thus appear as social entities redefined by the successive agricultural and rural development approaches. This analysis highlights the role of scientists in legitimating and defending the different models. While the analytical framework of farm systems is continuing to expand, such multiple and competing reclassifications could lead to confuse the actual object on the one hand and the socio-political project on the other. This tends to conceal life, professional and inheritance choices of the farmer and his family which are however at the center of the rationale governing family farm

    Changements de pratiques fourragères dans les Monts du Lyonnais : interactions entre agriculteurs et acteurs territoriaux

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    N° ISBN - 978-2-7380-1284-5International audienceThe paper focuses on the temporality of farmer innovations in their forage systems having regards to the territorial dynamics. The results show that the innovation process towards sustainable development occurs in two main stages in which multi-actor networks at territorial level are differently activated. First, between 1992 and 2000, in a changing territorial context characterized by the arrival of new people and the emergence of the environmental issues, a few farmers experiment new production modes in their farm systems activating their personal networks, mainly out of territorial level. They act for various reasons, but the “routines exit” to anticipate a potential crisis is dominant. But, since 2000, while the grass fodder systems become a topic of debate and negotiation between farmers, residents, local governments, and different collective organizations, more and more farmers are concerned and question their fodder practices. At this stage, the innovation takes place in a collective territorial dynamic, in which the priority of the different stakes is discussed (individual efficiency constraints, local and global solidarities, the rural landscape identity of the region, etc.). Thus, this article shows out that multi-actor processes are activated for this example only in a second phase of collective appropriation of solutions experimented by a few farmers, in a “social transaction” on agricultural practices

    D’une exploitation sectorielle à une exploitation territoriale

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    L’agriculture est-elle toujours une affaire de famille ? Cet ouvrage analyse les transformations du caractère familial de l’agriculture en France, mises en perspective avec quelques éclairages de situations dans les pays du Sud. La première partie de l’ouvrage rend compte des recompositions de l’exploitation agricole et de ses enjeux, exploitation qui est de moins en moins familiale, tout en le restant. Elle propose des cadres d’analyse élargis pour les appréhender. Les transformations des formes familiales d’agriculture sont abordées dans une deuxième partie par l’étude des mutations qui s’opèrent dans le travail en agriculture. Ces mutations amènent à questionner le sens du travail et les interfaces avec le vivre en famille et les activités non-agricoles, au-delà des seules problématiques d’organisation et de performances technico-économiques. La troisième partie de l’ouvrage montre que les cadres structurant l’activité agricole dépassent le champ de la famille et se renouvellent, en particulier dans les formes d’insertion territoriale, dans les modalités des processus d’innovation et par des reconfigurations de l’action collective de proximité. Finalement, les transformations du caractère familial, saisies dans le temps long des trajectoires d’exploitations, sont aussi observées dans les formes et stratégies de pérennisation et de transmission, qu’il s’agisse de transmettre un statut, une activité, une entreprise, un patrimoine, un outil de production ou encore des savoir-faire. Une synthèse conclusive propose un renouvellement des questions de recherche et plaide pour un décloisonnement des études en agriculture. L’ouvrage rassemble des travaux de recherche récents de chercheurs issus du département Sciences pour l’action et le développement (Sad) de l’Inra et de ses partenaires scientifiques et professionnels. Il fait une large place à des travaux de jeunes chercheurs et à des thèses récemment soutenues. D’abord destiné aux chercheurs et enseignants-chercheurs, il s’adresse également aux organisations professionnelles (instituts techniques, réseaux associatifs, syndicats, chambres d’agriculture, etc.)

    Dynamique des structures agraires hongroises. Quels profils d'exploitation se dessinent ?

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    International audienceWithin common market and policy for agriculture since 2004, the resistance of duality in the Hungarian agrarian structure questions the European farm structures. Through a detailed analysis of agrarian system transformation in a small region located near Budapest, the article shows out the original trajectories of small and part-time farms, of large familial or patronal farms and underlines the hard consolidation of a western model of middle size farm.Dans un espace de marché et de politique agricole communs depuis 2004, la résistance d'une structure agraire duale en Hongrie repose la question des modèles d'exploitation agricole européens. A partir d'une analyse fine de l'évolution du système agraire dans une petite région proche de Budapest, l'article caractérise les trajectoires originales de microstructures pluriactives, de grandes exploitations familiales ou patronales et montre l'absence de consolidation d'un modèle ouest-européen d'exploitation moyenne

    La notion d’« agriculture du milieu » est-elle opérante pour l’analyse de l’agriculture de Rhône-Alpes ?

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    « Agriculture of the middle » désigne, dans le contexte nord-américain, des systèmes alimentaires qui se positionnent entre marché des commodités et circuits courts. L’objectif de cet article est de décrypter ce que recouvre cette notion aux États-Unis puis d’examiner comment, en enrichissant les questionnements produits par les travaux sur les circuits courts et les circuits de proximité, elle interroge et permet d’éclairer l’organisation de systèmes agri-alimentaires émergeant en ex-région Rhône-Alpes à l’interface entre circuits courts et circuits longs. Après avoir mis en perspective la notion d’agriculture du milieu avec des concepts plus connus en France, ceux de circuit de proximité, de système alimentaire localisé (SYAL) et de système alimentaire territorialisé (SAT), les auteurs proposent la notion de Systèmes alimentaires du milieu (SYAM) pour appréhender ces situations d’entre-deux.In North America, the notion of “Agriculture of the middle” has been proposed to define food systems between commodities market and short supply chains. The objective of this article is first to understand what the reality of Agriculture of the middle in the USA is. Authors evaluate the relevance of the concept to further extend the results on alternative food systems studies and to analyze new forms of agri-food systems emerging in Rhône-Alpes. After a comparison of agriculture of the middle with several concepts in use in France, the notion of “Food system of the middle” is introduced to understand these in between systems

    Derrière l’utopie du jardin collectif, la complexité d’un projet social, technique et politique

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    Alors que le jardin collectif, partagé ou familial, peut être perçu comme un aménagement à moindre coût, comme une démarche spontanée de réappro­priation de l’espace par des citoyens ou encore comme un objet politique naïf, cet article montre qu’il s’agit d’un projet, processus social et technique plus complexe qui cristallise divers enjeux politiques, techniques et sociaux. L’analyse des dyna­miques d’acteurs impliqués dans la création de jardins collectifs révèle des requalifications successives du projet, dans le compromis sur la matérialité, les fonctions du jardin et les usages de l’espace entre collectivités, partenaires locaux associatifs, habitants-futurs jardiniers, bailleurs et aménageurs. Le jardin collectif se présente ainsi comme un objet urbain complexe qui mobilise le recours à une expertise de la médiation sociale et paysagère, et comme un objet politique fort pour les acteurs publics et associatifs impliqués. À la lumière de cette mise en politique et de cette professionnalisation des acteurs médiateurs, nous pointons les risques d’une normalisation des modèles de jardins collectifs pouvant aller à l’encontre des aspirations sociales des habitants.While community and allotment gardens can be handled as low cost settlements, as a spontaneous movement of citizens who re-appropriate urban spaces, or as a naïve political object, this paper shows that projects of collective gardens actually refer to a complex process crystallizing various political, technical and social issues. Through the analysis of interactions among stakeholders involved in creation of collective gardens, we show successive redefinitions of the project, based on compromises on materiality, functions and uses of the place between public and community actors, inhabitants, and landlords. Collective garden thus appear as complex urban objects which require an increasing role of professional and experts in social mediation and landscape design, and as highly politicized objects for public and community actors involved. Highlighting this politicization and professionalization, we point out risks of standardization of collective gardens models, which could go against social aspirations

    Former les ingénieurs agronomes à l’accompagnement des dynamiques territoriales. Trajectoire d’une spécialisation "développement territorial" à l’Isara

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    International audienceDepuis 1989 est développée au sein de l’ISARA, école d’ingénieurs en agriculture, alimentation, environnement située à Lyon, une spécialisation de fin de cursus orientée vers les métiers du développement local. Pourquoi et comment l’ISARA développe-t-elle un cursus orienté vers le développement local ? Quelles évolutions du curriculum ? Quelle place pour des ingénieurs agronomes dans le développement territorial ? Cet article retrace les grandes phases d’évolution de cette spécialisation, témoigne des ambitions pédagogiques portées aux différentes périodes par les équipes. Le travail historique permet de mettre en perspective des ruptures et continuités dans le projet de cette spécialisation, sous l’influence de plusieurs facteurs : le contexte régional, national, international des politiques publiques, du développement territorial et de la coopération ; les équipes pédagogiques impliquées dans le Domaine d’Approfondissement (DA), leurs sensibilités et disciplines ; et les étudiants, révélateurs par l’expression de leurs attentes et projets professionnels, des transitions sociétales

    Territorialization of farm system from a sectoral farm system to a territorial farm system. : Farm systems, farmers and territories in the Monts du Lyonnais and in the French part of Flanders from 1970 to 2010.

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    Dans un contexte politique et socio-économique de remise en cause de l’exploitation sectorielle des années 1960, et alors que les relations entre agriculteurs et autres acteurs locaux s’intensifient autour du partage de l’espace, de l’environnement, de la qualité et de l’alimentation ; cette thèse s’organise autour de l’hypothèse centrale d’une territorialisation de l’exploitation agricole.Cela suppose que l’avenir des exploitations agricoles se joue de plus en plus dans les interactions entre agriculteurs et acteurs locaux, ce qui conduit à des mutations quant aux instances où se négocient l’accès aux facteurs de production, la définition des pratiques, et l’insertion marchande. La démonstration mobilise les apports croisés de la géographie rurale, de la sociologie et l’économie institutionnelle dans l’analyse des arrangements émergents entre exploitations agricoles et territoires dans les situations de conflits, d’action collective et d’action publique. La thèse consiste en une étude diachronique des rapports exploitations agricoles – agriculteurs – territoires sur la période 1970-2010 à l’échelle de deux petites régions : les Monts du Lyonnais et la Flandre intérieure. Les différences observées entre une région laitière de moyenne montagne et une région périurbaine dont l’agriculture est insérée dans un complexe agro-industriel régional et européen révèlent les formes contrastées de ce mouvement de territorialisation selon les histoires agraires et les contextes sociopolitiques locaux. Il se dégage de cette analyse que la territorialisation met en jeu, à l’échelle individuelle et collective, les identités d’action et les compétences politiques des agriculteurs. Trois idéaux-types d’exploitations agricoles, distincts dans leurs formes d’insertion marchande et leurs réseaux socio-techniques,permettent d’organiser la réflexion sur les enjeux de leur territorialisation en matière de politiques publiques.While the sectoral model of farm system instituted in France in the 1960s is in question, andwhile relationships between farmers and others local stakeholders intensify on land sharing matters, environmental issues, quality and food; this thesis is organized on the working hypothesis of the territorialization of farm system. This suppose that the future of farm systems increasingly lies on interactions between farmers and local stakeholders, which drives to changes of the scenes where are negotiated access to production factors, market positions and agricultural practices. The demonstration lies on the principles of rural geography, sociology and institutional economics in order to analyze the emerging arrangements between farm systems and territories in situations of collective action, public action or conflicts. The thesis consists in a diachronic analysis of links between farmers, farm systems and territories for the period 1970 – 2010 at the scale of two small regions, Monts du Lyonnais and the French part of Flanders region. The differences between a dairy mountainous region and a periurban and agro-industrial region reveal the contrasted patterns of the territorialization of farm systems according to agrarian history and sociopolitical context. It appears from this analysis the role ofidentities for action and political capacities of farmers. Three ideal types of farm systems, distinct in their market position and socio-technical networks, enable us to think about the stakes of their territorialization for public policies

    L’exploitation familiale et son rapport au territoire de 1960 à aujourd’hui

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    National audienceMarked by a history of deterritorialization and reterritorialization, family farms have been successively qualified as sectorial, productivist and then multifunctional, embedded in their territories or post-productivist. In order to understand the genesis of this model of " territorialized farm " , this paper proposes a geo-historical review of political and scientific debates on family farm over the last 50 years. Family farms thus appear as social entities redefined by the successive agricultural and rural development approaches. This analysis highlights the role of scientists in legitimating and defending the different models. While the analytical framework of farm systems is continuing to expand, such multiple and competing reclassifications could lead to confuse the actual object on the one hand and the socio-political project on the other. This tends to conceal life, professional and inheritance choices of the farmer and his family which are however at the center of the rationale governing family farm.Successivement agricole, sectorielle puis rurale, multifonctionnelle et territoriale, les débats sur l'exploitation familiale depuis 1960 sont traversés par une histoire de déterritorialisation et de reterritorialisation. À partir d'une relecture chronologique des débats scientifiques et politiques sur les modèles d'exploitation, cet article propose une analyse géo-historique rétrospective des enjeux actuels portés par « l'exploitation territoriale ». L'exploitation familiale se révèle ainsi comme une forme sociale saisie et requalifiée par les différents projets de développement agricole et rural. Les scientifiques jouent un rôle majeur dans ce travail de construction des légitimités sociales et politiques. Les cadres d'analyse de l'exploitation familiale s'élargissent mais ces requalifications multiples et concurrentielles prêtent à confondre l'objet et le projet politique et social. Elles masquent les choix de vie, de métier et les choix patrimoniaux de l'agriculteur et de sa famille qui sont pourtant au coeur de la rationalité de l'exploitation familiale

    Transformation de l'unité de production agricole : d'une exploitation sectorielle à une exploitation agricole territoriale. Exploitations agricoles, agriculteurs et territoires dans les Monts du Lyonnais et en Flandre intérieure de 1970 à 2010

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    While the sectoral model of farm system instituted in France in the 1960s is in question, and while relationships between farmers and others local stakeholders intensify on land sharing matters, environmental issues, quality and food; this thesis is organized on the working hypothesis of the territorialization of farm system. This suppose that the future of farm systems increasingly lies on interactions between farmers and local stakeholders, which drives to changes of the scenes where are negotiated access to production factors, market positions and agricultural practices. The demonstration lies on the principles of rural geography, sociology and institutional economics in order to analyze the emerging arrangements between farm systems and territories in situations of collective action, public action or conflicts. The thesis consists in a diachronic analysis of links between farmers, farm systems and territories for the period 1970 - 2010 at the scale of two small regions, Monts du Lyonnais and the French part of Flanders region. The differences between a dairy mountainous region and a periurban and agro-industrial region reveal the contrasted patterns of the territorialization of farm systems according to agrarian history and sociopolitical context. It appears from this analysis the role of identities for action and political capacities of farmers. Three ideal types of farm systems, distinct in their market position and sociotechnical networks, enable us to think about the stakes of their territorialization for public policies.Dans un contexte politique et socio-économique de remise en cause de l'exploitation sectorielle des années 1960, et alors que les relations entre agriculteurs et autres acteurs locaux s'intensifient autour du partage de l'espace, de l'environnement, de la qualité et de l'alimentation ; cette thèse s'organise autour de l'hypothèse centrale d'une territorialisation de l'exploitation agricole. Cela suppose que l'avenir des exploitations agricoles se joue de plus en plus dans les interactions entre agriculteurs et acteurs locaux, ce qui conduit à des mutations quant aux instances où se négocient l'accès aux facteurs de production, la définition des pratiques, et l'insertion marchande. La démonstration mobilise les apports croisés de la géographie rurale, de la sociologie et l'économie institutionnelle dans l'analyse des arrangements émergeants entre exploitations agricoles et territoires dans les situations de conflits, d'action collective et d'action publique. La thèse consiste en une étude diachronique des rapports exploitations agricoles - agriculteurs - territoires sur la période 1970-2010 à l'échelle de deux petites régions : les Monts du Lyonnais et la Flandre intérieure. Les différences observées entre une région laitière de moyenne montagne et une région périurbaine dont l'agriculture est insérée dans un complexe agro-industriel régional et européen révèlent les formes contrastées de ce mouvement de territorialisation selon les histoires agraires et les contextes sociopolitiques locaux. Il se dégage de cette analyse que la territorialisation met en jeu, à l'échelle individuelle et collective, les identités d'action et les compétences politiques des agriculteurs. Trois idéaux-types d'exploitations agricoles, distincts dans leurs formes d'insertion marchande et leurs réseaux sociotechniques, permettent d'organiser la réflexion sur les enjeux de leur territorialisation en matière de politiques publiques
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