88 research outputs found

    Samuel Beckett's maternal passion or hysteria at work in company/compagnie

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    Alors qu’il n’avait qu’une vingtaine d’annĂ©e, Beckett traduisait un texte d’Aragon et Breton dans lequel les deux auteurs estimaient que l’hystĂ©rie est « peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un moyen suprĂȘme d’expression ». À peu prĂšs Ă  la mĂȘme Ă©poque, durant sa psychanalyse avec Bion, Ă©taient revenus au jeune Ă©crivain des souvenirs de son sĂ©jour dans le ventre maternel. La douleur et le sentiment d’impuissance associĂ©s Ă  ces souvenirs intra-utĂ©rins furent encore ravivĂ©s par la confĂ©rence que donna Jung en 1935, et Ă  laquelle Beckett assista, au sujet d’une jeune fille que le psychanalyste ne pouvait guĂ©rir car elle n’était jamais tout Ă  fait nĂ©e. L’auteure montre que l’écriture bilingue permit vraisemblablement Ă  Beckett de supporter cet Ă©tat d’extrĂȘme anxiĂ©tĂ©. Le systĂšme complexe de rĂ©Ă©criture dans l’autre langue que Beckett mit peu Ă  peu au point au cours de sa carriĂšre devint ainsi son propre « moyen suprĂȘme d’expression », mode qui a Ă  voir avec l’hystĂ©rie. Pour ce faire, Pascale Sardin analyse Company/Compagnie, nouvelle bilingue Ă©crite Ă  la fin des annĂ©es soixante-dix. Comme Pas, dont il est proche, ce long poĂšme thĂ©Ăątral met en scĂšne le lien mortifĂšre mĂšre-enfant qui prend sa source dans l’utĂ©rus. Il s’agit en effet d’un texte hystĂ©rique, tant du point de vue du fond que de la forme, en ce qu’il s’appuie sur une sĂ©rie des tropes dissociatifs. Company/Compagnie peut Ă©galement ĂȘtre considĂ©rĂ© comme l’apothĂ©ose du processus auto-traductif beckettien dans lequel une langue ne cesse d’ĂȘtre contaminĂ©e par l’autre. Ainsi, l’effet de mal-diction inhĂ©rent Ă  ce double texte en particulier, et Ă  l’écriture beckettienne en gĂ©nĂ©ral, pourrait venir de la malĂ©diction d’ĂȘtre nĂ© d’un ventre ou d’une matrice mortifĂšres

    « Trouble dans le genre » – de la traduction anglo-amĂ©ricaine de L’Enfant de sable de Tahar Ben Jelloun

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    Tahar Ben Jelloun, les langues, la traduction et la culture Tahar Ben Jelloun est trĂšs vraisemblablement l’un des Ă©crivains de la francophonie les plus traduits dans le monde. Marocain d’origine, et philosophe de formation, il quitte sa terre natale en 1971 quand l’enseignement de la philosophie est arabisĂ©. Il s’installe alors Ă  Paris oĂč il poursuit des Ă©tudes de troisiĂšme cycle en psychologie et se lance dans le journalisme. Sa langue maternelle est l’arabe, et comme de nombreux Marocains d..

    ‘Writing without shame’: the issue of female sexuality in the Anglo-American translations of Passion simple, L’ÉvĂ©nement and L’Occupation by Annie Ernaux

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    Cet article prend le parti d’étudier le rendu du discours sur la sexualitĂ© dans Passion simple et L’Occupation et celui sur la procrĂ©ation dans L’ÉvĂ©nement dans les traductions anglo-amĂ©ricaines de ces trois textes. Annie Ernaux conçoit l’écriture comme une activitĂ© politique destinĂ©e, entre autres tĂąches, Ă  dĂ©noncer la domination masculine. Ce travail passe par l’inscription textuelle de la sexualitĂ© et de la corporalitĂ© fĂ©minines. Il s’agit en effet pour l’auteure de s’approprier la libertĂ© d’écrire « sans honte » et de transgresser une loi du silence imposĂ©e par la sociĂ©tĂ©. L’effort d’objectivation qui caractĂ©rise l’écriture ernausienne s’appuie sur un style dĂ©pourvu de mĂ©taphores et marquĂ© par de nombreuses rĂ©pĂ©titions. On constate une simplification des enjeux textuels assortie d’une accentuation des prĂ©jugĂ©s Ă  l’encontre des femmes dans les traductions Ă©tudiĂ©es. Les raisons derriĂšre ces modifications sont analysĂ©es.This article focuses on the rendering of the discourse on sexuality in Passion simple and L’Occupation and that on procreation in Happening in the Anglo-American translations of these three texts. Annie Ernaux conceives writing as a political activity, one of whose aim is to denounce male domination by means of the textual inscription of feminine sexuality and of female corporality. Indeed the author-narrator wishes to write “without shame” in order to break a code of silence imposed by society. The effort to objectify the discourse on the body which characterizes Ernaux’s writing is based on a style devoid of metaphors and marked by numerous repetitions. These textual stakes are simplified in the translation, while the prejudices against women are slightly intensified. Reasons for these modifications are analysed

    « Dylan Thomas : Dionysos gallois ? »

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    Exil et Ă©migration avant et aprĂšs 1945: remise en cause du lien identitaire

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    International audienceno abstrac

    Samuel Beckett et la passion maternelle ou l’hystĂ©rie Ă  l’Ɠuvre

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    LaurĂ©at du prix Nobel de littĂ©rature en 1969, Samuel Beckett (nĂ© Ă  Dublin en 1906 et mort Ă  Paris en 1989), certainement le plus français des Ă©crivains irlandais, a modifiĂ© notre façon d’envisager l’art de raconter des histoires, et celui de montrer les corps au thĂ©Ăątre. Ce petit livre revient sur sa carriĂšre Ă©tonnante comme romancier et dramaturge, mais aussi comme essayiste, traducteur et auto-traducteur, et sur une Ɠuvre qui a jalonnĂ© toutes les grandes crises du XXe siĂšcle. Il prend le parti de suivre au plus prĂšs l’imaginaire d’un auteur rĂ©putĂ© difficile, depuis ses romans les plus foisonnants Ă©crits dans le sillage de Joyce, jusqu’aux textes trĂšs austĂšres et minimalistes des derniĂšres dĂ©cennies.Sardin Pascale. Samuel Beckett et la passion maternelle ou l’hystĂ©rie Ă  l’Ɠuvre. Bordeaux : Presses Unversitaires de Bordeaux, 2009. 134 p. (Couleurs anglaises, 7

    Les MÚres et la Mort : réalités et représentations

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    no abstrac

    Barbara Bray traductrice de Marguerite Duras au prisme du fonds John Calder de la Lilly Library. L’exemple de The Sailor from Gibraltar

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    Entre 1957 et 2008, la traductrice anglaise Barbara Bray (1924-2010) traduisit environ quatre-vingts textes – romans, piĂšces, essais – du français vers l’anglais. Elle collabora avec de grands noms du thĂ©Ăątre et du cinĂ©ma comme Harold Pinter, Joseph Losey ou Samuel Beckett. Elle est encore aujourd’hui l’une des principales voix anglophones de Marguerite Duras, dont elle commença Ă  traduire les textes en 1958. Or, malgrĂ© ces collaborations remarquables, et si le nom de Barbara Bray est connu dans les cercles beckettiens, pinteriens ou durassiens, son travail en tant que tel est peu Ă©tudiĂ©. Il s’agit, pour rendre visible ce travail, et ainsi comprendre la contribution de Bray Ă  la « rĂ©publique mondiale des lettres » (Casanova), de constituer une « archive de traducteur » (GuzmĂĄn) vue comme un ensemble hĂ©tĂ©roclite de textes comprenant des traductions, tĂ©moignages, paratextes, manuscrits et inĂ©dits de nature diverse comme des lettres, notes ou contrats. Dans le cas de Bray, parmi cette archive, se trouve le fonds de l’éditeur britannique John Calder conservĂ© Ă  la Lilly Library Ă  Bloomington dans l’Indiana aux États-Unis. Nous nous penchons ici sur le roman Le Marin de Gibraltar de Duras paru en 1952 en France et traduit en anglais par Bray en 1966 pour coĂŻncider avec la sortie en 1967 du film de Tony Richardson avec Jeanne Moreau. Pour ce texte, le fonds comporte le translator’s manuscript, deux sĂ©ries d’épreuves, ainsi que la correspondance entre Bray et Calder. Ces documents rĂ©vĂšlent le rĂŽle clĂ© jouĂ© par la traductrice comme intermĂ©diaire entre Marguerite Duras et son Ă©diteur anglais, ainsi que le contexte agonistique et de nĂ©gociation permanente qui a entourĂ© tout le travail Ă©ditorial en amont de la publication du roman en langue anglaise. Le dĂ©pouillement des variantes prĂ©sentes dans ces documents permet en outre d’éclairer la visĂ©e traductive (Berman) de Bray et le travail stylistique mis en oeuvre pour rendre au mieux la musicalitĂ© de l’écriture de Duras.Between 1957 and 2008, the British translator Barbara Bray (1924-2010) translated some eighty texts – novels, plays, essays – from French into English. She collaborated with great playwrights and filmmakers like Harold Pinter, Joseph Losey, and Samuel Beckett. She is still one of the main English voices of Marguerite Duras, whose texts she began to translate in 1958. Yet, despite such remarkable collaborations, and while Barbara Bray’s name is known amongst specialists of Beckett, Pinter or Duras, her work as such has been overlooked. In order to make it visible and measure Bray’s contribution to the “world republic of letters” (Casanova), it is necessary to constitute a “translator’s archive” (GuzmĂĄn), seen as a heterogeneous set of texts made up of translations, testimonies, paratexts, manuscripts, and unpublished material of various kinds such as letters, notes or contracts. In Bray’s case, the papers of the British publisher John Calder, which are held at the Lilly Library in Bloomington, Indiana, USA, are an important element. This article focuses on Le Marin de Gibraltar published by Duras in 1952 in France and translated into English by Bray in 1966 to coincide with the 1967 release of Tony Richardson’s film starring Jeanne Moreau. The Calder and Boyars collection comprises the translator’s manuscript, two sets of proofs, and the correspondence between Bray and Calder. These documents reveal the key role played by the translator as an intermediary between Duras and her English publisher, as well as the agonistic context and the many negotiations that took place during the editorial process prior to the publication of the novel in English. The analysis of the variants present in these documents also sheds light on Bray’s translatory project (Berman) and on her attempts to transpose the musicality of Duras’s writing

    Présentation

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    La recherche de constantes, que ce soit dans la pratique traductive ou dans l’observation des textes traduits, est un dĂ©nominateur commun de la rĂ©flexion sur la traduction. DĂšs la Renaissance, traducteurs et thĂ©oriciens de la traduction, s’appuyant sur l’observation de textes traduits, cherchent Ă  Ă©dicter des principes traductifs. En 1540, Étienne Dolet publie sa ManiĂšre de bien traduire d’une langue en aultre oĂč il fait part de cinq rĂšgles prescriptives, dont trois concernent la maniĂšre d’éc..
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