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    L Être touareg dans le Sud libyen dans une Libye en transition : une citoyenneté encore inachevée

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    À travers le portait du mouvement civil La Lil Tamyiz (« Non à la discrimination ») formé début 2020 par un groupe de jeunes Touaregs originaires des régions de Ghât, d’Oubari et de Sebha dans le sud libyen, cet article se propose d’interroger, dans une perspective socio-historique, l’évolution de la mobilisation pour l’accès à la nationalité libyenne au sein de la communauté touarègue des années 1950 jusqu’au complexe contexte actuel. Ce mouvement comprend notamment un nombre important de jeunes Touaregs d’origine saharo-sahélienne, nés et ont été éduqués en Libye mais qui ne bénéficient pas de l’ensemble des droits accordés aux citoyens libyens. À titre d’exemples, leur capacité de vote demeure limitée, de même que leur possibilité d’accéder à certains établissements universitaires publics. Ils n’ont également pas accès à la détention d’un passeport. Le mouvement a ainsi pour objectif principal l’accès à une nationalité libyenne « totale » représentée par la naturalisation, l’inscription sur le registre principal de l’État civil et l’obtention d’un livret de famille. Si l’ensemble de ces inégalités les contraint au quotidien dans leurs trajectoires personnelles et professionnelles, elles introduisent également une différenciation latente entre Touaregs « libyens » et Touaregs « sahéliens ». En effet, les premiers font originellement partie du groupe politique des Kel Ajjer établit entre l’Algérie et la Libye. Bien qu’ils soient toujours restés mobiles entre les deux pays, ils ont été enregistrés comme libyens lors de l’indépendance du pays. Ils possèdent, depuis lors, un livret de famille et ont accès à la représentation politique ainsi qu’à l’ensemble des services publics de l’État. Les Touaregs dits « sahéliens » se sont, quant à eux, installés plus tardivement dans le Sud libyen. Ils y ont notamment trouvé refuge dans les années 1970, à la suite de sécheresses répétées au Nord du Mali et du Niger ainsi que des politiques de contrôle, voire de répression, exercées contre eux par les pouvoirs malien et nigérien de l’époque. En plus d’y trouver de meilleures conditions de vie et des opportunités de travail, la Libye du régime Kadafi fut aussi un moyen pour certaines franges politiques touarègues de venir se former au maniement des armes avant de lancer des mouvements de rébellion dans les années 1990. Un certain nombre d’entre eux sont alors revenus par la suite dans le avec leurs familles. En dépit des décennies passées sur le territoire et des demandes renouvelées de naturalisation, les seuls papiers en leur possession sont les cartes d’identité ainsi que des numéros administratifs changeants. Cette distinction durable au sein de la communauté a actuellement des répercussions sur sa représentation politique et sur la capacité plus large de celle-ci à être reconnue comme partie intégrante et légitime de l’ensemble national. La première partie de cet article s’intéressera ainsi à ces jeunes militants, à la fois héritiers des relations instrumentales entre le régime du Colonel Kadhafi et les Touaregs venus du Niger et de Mali et représentants d’une « nouvelle génération » qui utilise les réseaux sociaux, les manifestations et les adresses publiques aux autorités politiques comme moyens pour espérer faire aboutir des procédures administratives qui ont connu des décennies de fluctuations pendant et après la chute du régime Kadhafi. La seconde partie est consacrée à l’analyse des limites rencontrées par une mobilisation pacifique telle que La lil tamyiz qui a, certes, pu se structurer et se déployer dans le pays comme à l’étranger mais dont la capacité d’action reste désormais entravée par les blocages politiques au niveau national, les rivalités au sein de la communauté touarègue et, plus encore, par la multiplication des groupes armés au Sud qui par leur violence confisquent l’espace public et font d’elle, dans leur rhétorique, le moyen le plus efficace pour accéder à terme à l’obtention des droits. Cette recherche s’appuie à la fois sur des références bibliographiques concernant les Touaregs en Libye, sur des documents et publications issus du mouvement et surtout sur une sélection d’entretiens menés à l’oral ou à l’écrit par les réseaux sociaux (WhatsApp, Skype) - avec des militants et militantes résidants dans le Sud libyen ou à l’étranger. Des échanges menés lors de mes terrains de thèse au Sud de l’Algérie et au Nord du Niger sont également utilisés comme compléments du fait des témoignages qu’ils apportent sur l’expérience combattante de certains Touaregs maliens et nigériens au sein de la Légion islamique et sur leur conservation d’attaches familiales en Libye.This article draws a portrait of a civil movement named La Lil Tamyiz (“No to discrimination”), formed at the beginning of 2020 by a group of young Tuaregs originating from the regions of Ghat, Ubari and Sebha. It questions, from a socio-historical perspective, the evolution of the mobilisation to access Libyan citizenship undertaken by the Tuareg community since the 1950s. This movement includes an important number of young Tuaregs of Sahelian origins, who were born and raised in Libya but did not benefit from the same rights granted to Libyan citizens. As an illustration, their voting capacity is limited as to their possibility of registering in the public universities of their choice. They also cannot apply for a national passport. The movement's first goal is to gain access to “full” Libyan nationality, meaning naturalisation, inscription on the general population register and obtention of the ‘family booklet’. These inequities are a hurdle in their daily individual and professional lives. They also have negative repercussions by creating a differentiation between “Libyan” Tuaregs and “Sahelian” ones. The first group mentioned is originally part of the Kel Ajjer community that established itself between Algeria and Libya. Despite their historic transnational movements and connections between both countries, they were registered as Libyan citizens when Libya became independent. Since the 1950s, they possess a family booklet that grants them access to political representation and all public services. The “Sahelian” Tuaregs came later to the country, looking for better conditions in the 1970s, as they were hit by repeated droughts and growing political surveillance and repression by the Malian and Nigerien authorities at the time. In addition, in order to improve their living conditions and potential job opportunities, they also found under Ghadafi’s regime the possibility to be trained militarily, hoping to use these skills in further rebellions in their home countries during the 1990s. Some of them did return to Libya after and joined the ones who decided to settle with their families. Despite the decades spent in the Libyan South and the renewed demands for naturalisation, the only papers they possess are identity cards and changing administrative numbers. This lasting distinction in the community currently results in a flawed political representation and questions the ability to be recognised more broadly as a whole and legitimate part of the national ensemble. The first part of the argument will present these militants both as heirs of the instrumental relations that connected the Gadhafi regime with the Tuaregs from Niger and Mali and as representatives of a “new generation” who uses social networks, demonstrations and public addresses to national authorities, hoping to advance the ever-changing administrative procedures engaged during Gadhafi’s time and after. The second part will analyse the limits to peaceful mobilisations like La Lil Tamyiz. If the movement could structure itself and expand in the country and abroad, it is currently constrained in its capacity for action. The main hardships it faces are the blocked political situation at the national level, internal rivalries among the Tuareg community and, most of all, the multiplication of armed groups who confiscated the public space while framing the use of force as the ultimate tool to access rights. This research is based on a review of the leading publications about Tuaregs in Libya, on documents and publications issued by the movement as to a selection of interviews with militants in the country and abroad via written or oral exchanges using social media (Whatsapp, Skype). Additional interviews from my PhD fieldwork in South Algeria and North Niger are also used as complementary elements regarding the experiences of former Malian and Nigerien Tuareg fighters in the “Islamic legion” who have maintained family ties in Libya.من خلال صورة الحركة المدنية المسمَّاة "لا للتمييز" التي تشكَّلَت في أوائل عام 2020 على يد مجموعة من الشباب الطوارق الذين يعود أصلهم إلى مناطق غات وأوباري وسبها في جنوب ليبيا، يهدف هذا المقال إلى التساؤل، من منظور اجتماعي-تاريخي، حول تطور التعبئة من أجل الحصول على الجنسية الليبية داخل مجتمع الطوارق من الخمسينيات إلى السياق الحالي المعقد. تضمُّ هذه الحركة على وجه الخصوص عدداً كبيراً من شباب الطوارق من أصل صحراوي ساحلي، قد وُلِدوا وتعلَّموا في ليبيا ولكنهم لا يتمتَّعون بجميع الحقوق الممنوحة للمواطنين الليبيين. فعلى سبيل المثال، لا تزال قدرتهم على التصويت محدودةً، وكذلك إمكانيَّة دخولهم في جامعات عامة محدَّدة. كما لا يمكنهم الحصول على جواز سفر. وبالتالي فإن الهدف الرئيسي للحركة هو الحصول على جنسية ليبية "كاملة" متمثلة في التجنُّس والتسجيل في سِجِلِّ الأحوال المدنية الرئيسي والحصول على دفتر عائلة. فإذا كانت مجمل هذه الفروقات تُـقيِّـدهم في الحياة اليومية في مساراتهم الشخصية والمهنية فإنها تُقدِّم أيضاً تمييزاً خفياً بين الطوارق "الليبيين" والطوارق "الساحليين". وفي الواقع إن هؤلاء الأوائل يشكّلون في الأصل جُزءاً من الجماعة السياسية «كَـلْ آجَـر» التي تأسَّسَت بين الجزائر وليبيا. وعلى الرغم من أنهم ظلُّوا دائمي الترحال بين البلدين فقد تمَّ تسجيلُهم على أنهم ليبيون عند استقلال البلاد. ومنذ ذلك الحين، أصبحوا يمتلكون دفترَ عائلة ولديهم إمكانيةُ الوصول إلى التمثيل السياسي بالإضافة إلى جميع الخدمات العامة للدولة. أمّا بالنسبة للطوارق الّذين سُمُّوا «ساحليين» فقد استقرّوا في وقت لاحق في جنوب ليبيا. إذْ لجؤوا بصورة خاصة إلى هناك في السبعينيات، عقب موجات الجفاف المتكررة في شمال مالي والنيجر، فضلاً عن سياسات السيطرة، وحتى القمع، التي مارسَتْها بحقِّهم سلطاتُ مالي والنيجر آنذاك. فبالإضافة إلى إيجاد ظروف معيشية وفرص عمل أفضل هناك، كانت ليبيا في عهد القذافي أيضاً وسيلةً لبعض الأقليات السياسية للطوارق للقدوم والتدرب على استخدام السلاح قبل إطلاق حركات تمرُّدٍ في التسعينيات. وبالتالي فقد عاد عدد منهم فيما بعد إلى البلاد مع عائلاتهم. وعلى الرغم من قضاء عقود في البلاد والطلبات المتكررة للتجنُّس فإن الأوراق الوحيدة التي بحوزتهم هي بطاقات الهوية بالإضافة إلى أرقام إدارية متغيّرة. هذا التمييز الدائم داخل هذه الجماعة له حالياً آثار على تمثيلها السياسي وعلى قدرتها الأوسع على الحصول على الاعتراف بها كجزء شرعي لا يتجزأ من الكل الوطني. وهكذا، سيركِّز الجزء الأول من هذا المقال على هؤلاء الناشطين الشباب، الذين وَرِثوا العلاقاتِ الوظيفيةَ بين نظام العقيد القذافي والطوارق القادمين من النيجر ومالي والذين في الوقت نفسه يمثّلون "جيلاً جديداً" يستخدم وسائل التواصل الاجتماعي والمظاهرات والعناوين العامة للسلطات السياسية كوسيلة يُؤمل منها إنجاح الإجراءات الإدارية التي عرفَت عقوداً من التقلُّبات أثناء سقوط نظام القذافي وبعده. الجزء الثاني مخصَّص لتحليل القيود التي تواجهها التعبئة السلمية مثل «لا للتمييز» التي تمكنت بالتأكيد من تنظيم نفسِها والانتشار في البلاد وخارجِها والتي كانت بالمقابل وما تزال قدرتُها على العمل تَعترضها العوائقُ السياسية على الصعيد الوطني والمنافسات داخل مجتمع الطوارق، بل أكثر من ذلك، تعترضها انتشار الجماعات المسلحة في الجنوب والتي تُصادِر بعنفها الفضاءَ العامّ، وتجعل من ذلك، في خطابها، الوسيلة الأكثر فعالية للحصول على الحقوق على المدى الطويل. يعتمد هذا البحثُ على كلٍّ من المراجع الفِهرِسية المتعلقة بالطوارق في ليبيا والوثائق والمنشورات الصادرة عن الحركة، وخاصةً على مجموعة مختارة من المقابلات التي أُجرِيَت شفهياً أو كتابياً عبر شبكات التواصل الاجتماعي (سكايب Skype وواتسأب WhatsApp) - مع ناشطين وناشطات مقيمين ومقيمات في جنوب ليبيا أو خارجها. كما استَخدمتُ الحواراتِ التي أُجرِيَت خِلالَ إقاماتي الميدانية الخاصة بأطروحتي في جنوب الجزائر وفي شمال النيجر استخدمتُها كمَلاحِقَ نظراً للشهادات التي تُقدِّمها عن الخبرة القتالية لبعض الطوارق الماليين والنيجيريين داخل الفيلق الإسلامي وعن محافظتهم على الروابط الأسرية في ليبيا

    Power mediations in the Sahara-Sahel : the role of Algeria and Libya in conflict management for Northern Mali and Niger (2006-2018)

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    Cette thèse analyse l’exercice de la puissance algérienne et libyenne à travers les médiations conduites au Sahara-Sahel entre 2006 et 2018 au Nord du Mali et du Niger. Il est fait l’hypothèse que la médiation reflète l’exercice de la puissance par les États car elle mobilise les mêmes ressources sociales, économiques, politiques dans leurs composantes formelles et informelles, ce qui leur permet de se démarquer sur la scène régionale et internationale au travers de leurs interactions avec les acteurs en conflit.En dépit des critiques envers les médiateurs algériens et libyens sous le régime du Colonel Kadhafi, leurs actions servent dans une certaine mesure à imposer leurs intérêts, à les maintenir ou du moins à les afficher publiquement. Cependant, au vu des transformations de la conflictualité au cours des années 2000, la puissance n’est plus l’apanage des seuls États algérien et libyen, elle a pu être acquise dans ses composantes informelles et illégales par les acteurs maliens et nigériens eux-mêmes qu’ils soient étatiques ou non. Le déploiement de puissance se heurte alors à des contestations, des résistances et même à des contournements. Ses registres diplomatiques et militaires d’expression sont même battus en brèche par les groupes contestataires pour des périodes plus ou moins prolongées. Si les développements au Nord du Mali, depuis 2012, tendent à contredire sa force, la puissance se maintient néanmoins aujourd’hui dans la capacité à produire un certain type de discours quant au modèle de résolution de conflit à privilégier dans la région, mettant ainsi en compétition les approches des acteurs pour la paix qu’ils soient locaux, régionaux ou internationaux.This thesis analyzes the exercice of the Libyan and Algerian power through the mediations conducted in Sahara-Sahel between 2006 and 2018 in Northern Mali and Niger. The assumption made suggests that mediation mirrors the exercice of power by the States, insofar as it mobilizes the same social, economic and political ressources, both formal and informal, allowing these States to stand out on the regional and international stages through their interactions with the parties to the conflicts. Despite the critiques adressed to the Algerian and Libyan mediators under the regime of Colonel Gaddafi, to some extent, these actions enabled these stakeholders to pursue and maintain their own agenda, or at least to display it publicly. However, given the transformations affecting the conflictuality in the middle of the 2000's, power is no longer a privilege of the Libyan and Algerian States. It has been gradually acquired, in its informal and illegal components, by the Malian and Nigerian stakeholders, wether state-related or not. Although the events in Northern Mali since 2012 tend to contradict its reach, this power is still prevalent today through the capacity to produce a certain type of narrative regarding the model of conflict resolution to favour in the region, with competitive approaches being developed by local, regional or international peace stakeholders

    Médiations en puissance au Sahara-Sahel : Le rôle de l’Algérie et de la Libye dans la gestion de conflits au Nord du Mali et au Nord du Niger (2006-2018)

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    Cette thèse analyse l’exercice de la puissance algérienne et libyenne à travers les médiations conduites au Sahara-Sahel entre 2006 et 2018 au Nord du Mali et du Niger. Il est fait l’hypothèse que la médiation reflète l’exercice de la puissance par les États car elle mobilise les mêmes ressources sociales, économiques, politiques dans leurs composantes formelles et informelles, ce qui leur permet de se démarquer sur la scène régionale et internationale au travers de leurs interactions avec les acteurs en conflit. En dépit des critiques envers les médiateurs algériens et libyens sous le régime du Colonel Kadhafi, leurs actions servent dans une certaine mesure à imposer leurs intérêts, à les maintenir ou du moins à les afficher publiquement. Cependant, au vu des transformations de la conflictualité au cours des années 2000, la puissance n’est plus l’apanage des seuls États algérien et libyen, elle a pu être acquise dans ses composantes informelles et illégales par les acteurs maliens et nigériens eux-mêmes qu’ils soient étatiques ou non. Le déploiement de puissance se heurte alors à des contestations, des résistances et même à des contournements. Ses registres diplomatiques et militaires d’expression sont même battus en brèche par les groupes contestataires pour des périodes plus ou moins prolongées. Si les développements au Nord du Mali, depuis 2012, tendent à contredire sa force, la puissance se maintient néanmoins aujourd’hui dans la capacité à produire un certain type de discours quant au modèle de résolution de conflit à privilégier dans la région, mettant ainsi en compétition les approches des acteurs pour la paix qu’ils soient locaux, régionaux ou internationaux.This thesis analyzes the exercice of the Libyan and Algerian power through the mediations conducted in Sahara-Sahel between 2006 and 2018 in Northern Mali and Niger. The assumption made suggests that mediation mirrors the exercice of power by the States, insofar as it mobilizes the same social, economic and political ressources, both formal and informal, allowing these States to stand out on the regional and international stages through their interactions with the parties to the conflicts. Despite the critiques adressed to the Algerian and Libyan mediators under the regime of Colonel Gaddafi, to some extent, these actions enabled these stakeholders to pursue and maintain their own agenda, or at least to display it publicly. However, given the transformations affecting the conflictuality in the middle of the 2000's, power is no longer a privilege of the Libyan and Algerian States. It has been gradually acquired, in its informal and illegal components, by the Malian and Nigerian stakeholders, wether state-related or not. Although the events in Northern Mali since 2012 tend to contradict its reach, this power is still prevalent today through the capacity to produce a certain type of narrative regarding the model of conflict resolution to favour in the region, with competitive approaches being developed by local, regional or international peace stakeholders.Programme doctoral en Science politiqu

    Quand la puissance se disperse : les relations entre le Sahara-Sahel et le Maghreb depuis la chute du colonel Kadhafi (2011-2018)

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    Cet article suit, dans une perspective chronologique, les évolutions des relations entre le Maghreb (Algérie et Libye) et le Sahara-Sahel (Mali, Niger) depuis la chute de Kadhafi en 2011. Il s’intéresse à la fois aux pratiques contestataires des acteurs saharo-sahéliens et aux réponses diplomatiques qui y sont apportées en se concentrant sur la diplomatie algérienne. Si celle-ci a été pensée comme capable de combler le vide politique laissé par la Libye, l’Algérie tente aujourd’hui de combiner mesures sécuritaires et engagement dans la médiation politique, ce qui crée, dans un contexte diplomatique internationalisé, une tension permanente entre le recours aux méthodes de gestion passées des relations avec le Sahara-Sahel et leur nécessaire adaptation.When power disperses: the relationships between the Sahara-Sahel and the Maghreb since the fall of Colonel Gaddafi (2011-2018) This article follows, from a chronological perspective, the evolutions of the relationships between the Maghreb (Algeria and Libya) and the Sahara-Sahel (Mali and Niger) since the fall of Gaddafi’s regime in 2011. It analyzes both the contentious behaviours of local stakeholders and the diplomatic responses to them formulated especially by Algeria. If Algiers’s strategy was originally designed to fill in the political void left by Libya, it is now trying to combine security constraints and political involvement through mediation. As a result, the country’s foreign policy regarding the region is today torn between old practices derived from its past experiences and their necessary adaptation to the current internationalized context of the Sahara-Sahel

    « Regarder l'Autre ». Entretien avec Bertrand Badie

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    [...] Le souci d’éclairer les évolutions de l’espace mondial contemporain, des « Printemps » arabes à la valorisation de la déviance comme arme politique, forme [...] le fil conducteur de ce volume. Les 26 auteurs ici rassemblés, qui ont accompagné d’une façon ou d’une autre l’évolution de la pensée de Bertrand Badie, rendent ainsi hommage à ses travaux et à sa sociologie de l’international. [...

    Experimental determination of organelle targeting peptide cleavage sites using transient expression of GFP translational fusions

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    The majority of nuclear-encoded organellar proteins contain a cleavable presequence which is necessary for protein targeting and import into the correct cellular compartment. Knowledge about targeting-peptide cleavage sites is essential for the structural and functional characterization of the mature organellar proteins as well as for a deeper understanding of the import process. Because of the low consensus and high variability of presequences, bioinformatics of targeting-peptide cleavage fails to predict the length of the targeting peptide with high confidence. Therefore, we have developed a rapid and robust method to experimentally determine the cleavage site of the transit peptide for proteins imported into mitochondria or plastids. The protein precursor with GFP fused to its C-terminus is transiently expressed in cells (for animal proteins) or protoplasts (for plant proteins), allowing translocation into organelles, and removal of the transit peptide. After lysis, the matured protein is immunopurified using an anti-GFP antibody coupled to magnetic beads. The N-terminal amino sequence is then determined by Edman microsequencing or mass spectrometry. The method has been validated using proteins with known targeting peptide sequences and is suitable for animal and plant organelle-targeted proteins

    Dossier : Libye(s) en devenir. Déchiffrer le changement sociopolitique en diachronie et à plusieurs échelles

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    Depuis la thawra fibrayir (« la révolution de février ») et la chute du régime de Mu’ammar Kadhafi, la Libye connaît des changements sociopolitiques majeurs. Si la recherche s’est surtout attachée à analyser les conflits et à mettre en lumière les contradictions et les intérêts géopolitiques sous-jacents, la dimension sociale des transformations post- 2011 reste en grande partie encore à étudier, en particulier la pluralité des modes de mobilisation et de participation politiques, qui s’inscrivent à la fois dans les cadres locaux et au sein d’une histoire et d’une géographie des mobilisations plus larges. Ce dossier entend poser les jalons d’une analyse attentive à cette dimension sociale et diachronique afin de questionner les formes du politique et, notamment, les dynamiques de reconstruction de la sphère publique et des luttes pour y prendre part. Malgré les difficultés d’accès au pays, chercheurs et chercheuses documentent et questionnent ces expérimentations et pratiques politiques au plus près des actrices et acteurs, en dehors des institutions, en portant un intérêt particulier aux variations des échelles (du macro au micro) et des temporalités (du passé au présent, et inversement). La pluralité de ces approches et des terrains invite ainsi à porter la réflexion au-delà de la « faillite de l’État » et des téléologies, pour penser le conflit et ses instances. Rédacteur en chef (dossier thématique) : François Dumasy, historien, IEP, CHERPA, Aix-en-Provence, France Rédacteur en chef (varia) : Nessim Znaien, historien, Université de Marburg, Allemagne Rédcateur en chef (chroniques) : Eric Gobe, politiste, Iremam, Cnrs, Aix Marseille Université, Aix-en-Provence, Franc
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