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    Des juridictions d’exception pour « protéger » et « redresser » la jeunesse ? Les tribunaux pour mineurs sous la dictature franquiste (1939-1975)

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    International audienceIn 1918, in the same period as other Western countries, Spain set up juvenile courts which favored rehabilitation over punishment and aimed at isolating minors from adults and protecting them. This so-called “protective” judicial model actually created jurisdictions that infringed ordinary rules of law and did not provide minors with the same procedural guarantees as adults. This study shows how Franco’s regime strengthened the exceptional powers of these jurisdictions (specific procedures and norms, prerogatives related to both repression and protection, criminalization of non-offending conducts) and used them as a tool for repression, social control and transmission of Francoist values. Through our analysis of the Spanish case, we seek to contribute to the definition of the links between special courts and dictatorial regimes.Dans le sillage des autres pays occidentaux, l’Espagne met en place en 1918 des tribunaux pour enfants dont le but est de séparer les mineurs des adultes et de les protéger, de les rééduquer plutôt que de les punir. De fait, ce modèle judiciaire dit « protecteur » institue des juridictions qui dérogent aux principes du droit commun et ne fournissent pas aux mineurs les mêmes garanties de procédure qu’aux adultes. Le but de cette étude est de montrer en quoi le franquisme accentue et utilise le caractère exceptionnel de ces juridictions (procédure et normes différentes de celles en vigueur dans les tribunaux pour adultes, compétences qui tiennent à la fois de la répression et de la protection, criminalisation de conduites non délictuelles) pour en faire un outil répressif, de contrôle social et de transmission de ses valeurs. À la lumière du cas espagnol, il s’agit de préciser la nature des liens qu’entretiennent des juridictions d’exception avec un régime dictatorial

    ‘L’affaire Michel del Castillo’, une campagne de protestation contre les maisons de redressement espagnoles (1957-1959)

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    Tanguy. A child of our time, Michel del Castillo’s first novel, depicts the dreadful three years the author spent in Barcelona’s main reformatory school, the Asilo Durán. Its publication in France in 1957 gave rise to a short but intense press campaign in Spain during the winter of 1958. This protest movement was launched by Mercedes Fórmica, a lawyer who had feminist views despite her close ties to Franco’s regime. She made possible for del Castillo and progressive experts to openly criticize the handling of juvenile delinquency through policies and institutions they judged archaic. This “del Castillo affair”, a unique case in the history of juvenile delinquency management in Spain between 1939 and 1975, caused a significant but short-lived uproar. Nevertheless, in the long run, it tarnished even more the bad image of Spanish reformatory schools and of the scariest of them, the Asilo Durán.En 1957, Michel del Castillo publie son premier roman, Tanguy, dans lequel il raconte les trois années d’horreur qu’il a passées dans la principale maison de redressement barcelonaise, l’Asilo Durán. La parution de l’ouvrage en France entraîne la naissance, en Espagne, d’une campagne de presse aigüe et circonscrite dans le temps (hiver 1958-1959). Ce mouvement de protestation est impulsé par une avocate féministe et pourtant proche du régime franquiste, Mercedes Fórmica ; cette dernière donne la parole à del Castillo ainsi qu’à des spécialistes réformistes de l’enfance irrégulière, qui critiquent vigoureusement des méthodes et des établissements qu’ils jugent archaïques. Unique dans l’histoire de la prise en charge de l’enfance irrégulière en Espagne de 1939 à 1975, cette « affaire del Castillo » fait grand bruit mais n’a qu’une postérité limitée. Elle contribue cependant, à plus long terme, à noircir l’image déjà sombre des maisons de redressement espagnoles et de la plus sinistre d’entre elles, l’Asilo Durán

    Justice des mineurs, Église, contrôle social et croisade morale dans l’Espagne de Franco (années 1940 et 1950)

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    In the years following the Spanish Civil War, children’s courts in Barcelona and Valencia played a major role in monitoring juveniles and their families, who were often from the lower classes. They sought to intervene in the privacy of family life by imposing moral standards decreed by the “New State”. This article demonstrates that, in contributing to this moral crusade, the children’s courts worked hand in hand with the Catholic Church, with the Phalange keeping a low profile. Judgment of juveniles, whether they were thought to be dangerous or merely in danger, was another domain in which the Franco regime sought to express its nationalist and catholic ideals.En los años de la posguerra civil española, los tribunales tutelares de menores de Barcelona y de Valencia ejercen un control social intenso sobre los jóvenes de los que se encargan, así como de sus familias - con frecuencia provenientes de un origen modesto. Tratan de inmiscuirse en su vida privada con el fin de imponer las normas morales del « Nuevo Estado ». Este estudio muestra que en esta cruzada moral, una asociación de causas relaciona la justicia de los menores con la Iglesia católica, mientras que la Falange no aparece más que de manera marginal. La responsabilidad sobre la juventud peligrosa y en peligro constituye, de este modo, un dominio en el que se manifiesta la esencia nacionalcatólica del régimen franquista.Dans les années de l’après-guerre civile espagnole, les tribunaux pour mineurs de Barcelone et de Valence exercent un contrôle social intense sur les jeunes qu’ils prennent en charge ainsi que sur leurs familles, souvent d’origine modeste. Ils cherchent à s’immiscer dans leur vie privée afin d’imposer les normes morales du « Nouvel État ». Cette étude montre que dans cette croisade morale, une coalition de causes unit la justice des mineurs et l’Église catholique, la Phalange n’apparaissant que de façon marginale. La prise en charge de la jeunesse dangereuse et en danger constitue ainsi un domaine dans lequel s’exprime l’essence nationale-catholique du régime franquiste

    La rééducation des jeunes déviants dans les maisons de redressement de l’Espagne franquiste (1939-1975)

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    This dissertation analyzes the fate of children and teenagers sent to Spanish reformatory schools between 1939 and 1975. It compares the official norm of youth deviance produced by Franco's state with the actual treatment of minors in three institutions: the Asilo Durán in Barcelona, the Colonia San Vicente Ferrer in Valencia and, to a lesser extent, the Casa tutelar San Francisco de Paula in Sevilla. The turbulent history of reformatorios and their antiquated methods reflect the failings of the Spanish State (structural lack of means, strong influence of the Catholic Church). The study of laws shows that Francoism innovates very little in the field of youth deviance management. It merely abrogates the limited reforms of the Republican era and reactivates the policy implemented under the Primo de Rivera Dictatorship. The inmates of reformatory schools are incarcerated for two main motives: theft and indiscipline. They are not from traditional working class neighborhoods: social frailty and related deviant behaviors are rather caused by the loss of roots due to the war and the deep mutations of Spanish society. Children of “reds” only accounted for a minority of inmates of the Asilo Durán and of the Colonia San Vicente Ferrer. Reformatorios are nevertheless a component of the policy of repression, social control and charity set up by Franco's dictatorship with the support of the Catholic Church.Ce travail de thèse porte sur le destin des enfants et des adolescents envoyés en maisons de redressement (reformatorios) de 1939 à 1975. Il confronte la norme produite par l'État franquiste en matière de déviance juvénile aux réalités de la prise en charge des mineurs dans trois institutions particulières : l'Asilo Durán de Barcelone, la Colonia San Vicente Ferrer de Valence et, dans une moindre mesure, la Casa tutelar San Francisco de Paula de Séville. L'histoire heurtée et le caractère archaïque des reformatorios révèlent les carences de l'État espagnol (manque structurel de moyens, place considérable de l'Eglise catholique). Dans le domaine de la prise en charge de la déviance juvénile, le franquisme n'invente rien ou presque : il se contente d'abroger les réformes limitées mises en place par la Seconde République pour en revenir au dispositif de la Dictature de Primo de Rivera. Les pensionnaires de maison de redressement sont internés pour deux motifs principaux : le vol et l'indiscipline. Ils ne viennent pas majoritairement de quartiers populaires dans lesquels une population ouvrière est installée depuis longtemps : c'est plutôt le déracinement, lié à la guerre et aux mutations profondes de la société espagnole, qui provoque la fragilité et favorise la déviance. Il apparaît que les enfants de « rouges » ne représentent qu'une minorité des pensionnaires de l'Asilo Durán et de la Colonia San Vicente Ferrer. Néanmoins, les reformatorios constituent un des maillons de la chaîne répressive, de contrôle social et de bienfaisance mise en place par la dictature franquiste avec l'appui de l'Eglise catholique

    L'huile d'olive

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    L'espadrille

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    Péchés de jeunesse. La rééducation des jeunes déviant.es dans les maisons de redressement de l’Espagne franquiste (1939-1975)

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