10 research outputs found

    Survivre en marge et lutter pour la reconnaissance : Les populations de Cité Lajoie à Port-au-Prince

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    Cet article analyse les stratĂ©gies de survie et les formes de luttes pour la reconnaissance menĂ©es par les habitants de CitĂ© Lajoie, un bidonville situĂ© en bordure du quai de Port-au-Prince. Fruit d’un travail de terrain rĂ©alisĂ© dans la CitĂ© au dĂ©but de 2007, il remet en question certaines thĂ©ories relatives Ă  la capacitĂ© des populations marginalisĂ©es de rĂ©aliser des actions collectives ainsi que d’avoir une subjectivitĂ© collective et des intĂ©rĂȘts communs, et ce, Ă  la lumiĂšre des actions entreprises par les rĂ©sidents de CitĂ© Lajoie.This article analyzes the strategies of survival and the struggles for recognition by inhabitants of CitĂ© Lajoie, a shantytown located on the seaside of Port-au-Prince. It is based on field notes for a survey carried out in this city in 2007. In light of the actions undertaken by the population of CitĂ© Lajoie, I question certain theories relating to the capacity or incapacity of marginal populations to carry out collective actions, to have a collective subjectivity and common interests

    La capacitĂ© d'action collective des populations marginalisĂ©es dans le cadre des stratĂ©gies de lutte pour la reconnaissance : les cas de CitĂ© de l'Éternel Ă  Port-au-Prince (HaĂŻti) et de la Sierra Santa Catarina (Mexico)

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    Cette thĂšse analyse la capacitĂ© d’action collective des populations marginalisĂ©es situĂ©es respectivement dans un bidonville appelĂ© CitĂ© de l’Éternel Ă  Port-au-Prince (HaĂŻti) et dans des campements Ă  la Sierra Santa Catarina, Iztapalapa (Mexico). À Port-au-Prince, avant la chute de la dictature des Duvalier, des «tontons macoutes» envahirent un terrain situĂ© en bordure du quai de la capitale, prĂšs du boulevard Harry Truman. AprĂšs s’y ĂȘtre installĂ©s, ils ont procĂ©dĂ© Ă  la vente de parcelles destinĂ©es Ă  la construction de logement Ă  des particuliers. Mais aprĂšs la chute de Jean-Claude Duvalier, en 1986, des gens de la populace en ont profitĂ© pour envahir ce qui restait de ces terrains marĂ©cageux. AprĂšs l’occupation, ils se sont organisĂ©s pour dĂ©fendre collectivement leur propriĂ©tĂ© avant d’entreprendre, par la suite, des dĂ©marches pour y amener des services et obtenir la rĂ©gularisation de leur situation sur ces territoires. À la Sierra Santa Catarina, des populations conduites par des militants d’un Front populaire ont occupĂ© des terrains situĂ©s au pied d’une montagne de sable afin d’accĂ©der Ă  la propriĂ©tĂ© et de construire leur demeure. À l’instar des populations de la CitĂ©, ces gens se sont organisĂ©s pour amĂ©nager des espaces, y Ă©riger des logements provisoires, monter la garde afin de ne pas ĂȘtre dĂ©guerpis par les forces de police. Tout en travaillant pour accĂ©der Ă  leur maniĂšre aux services de base, elles entreprennent des actions auprĂšs des institutions publiques afin d’obtenir la rĂ©gularisation de leur situation. Par rapport Ă  la capacitĂ© d’action collective de ces populations, les thĂ©ories sociologiques sont divisĂ©es. D’un cĂŽtĂ©, certains auteurs soutiennent la thĂšse de l’incapacitĂ© de ces populations d’avoir des intĂ©rĂȘts collectifs et d’agir en consĂ©quence. Selon eux, sans une mĂ©diation sociale ou Ă  dĂ©faut d’une agrĂ©gation et d’une reprĂ©sentation politiques, ces populations sont incapables d’avoir une subjectivitĂ© collective. De l’autre, des auteurs pensent qu’à partir des liens d’amitiĂ© de parentĂ© et de voisinage, indĂ©pendamment de leurs situations socioĂ©conomiques, ces populations peuvent crĂ©er des stratĂ©gies de subsistance et de luttes qui leur permettent de trouver des solutions Ă  des problĂšmes tant individuels que collectifs. S’agissant des populations qui envahissent des terrains en milieu urbain pour habiter, les actions de ces gens lĂ  sont dĂ©finis dĂ©jĂ  comme une forme d’action collective inscrite dans des rapports sociaux qui se caractĂ©risent par la diffĂ©renciation entre les groupes sociaux dans l’accĂšs Ă  la propriĂ©tĂ©. Ainsi, leurs revendications de reconnaissance et de rĂ©gularisation auprĂšs des instances Ă©tatiques sont dĂ©terminĂ©es par leur mode d’accĂšs aux biens et aux richesses inĂ©galement rĂ©parties en HaĂŻti et au Mexique. Les populations des deux territoires ont entrepris diverses dĂ©marches auprĂšs de certaines institutions et rĂ©alisĂ© des actions collectives soit pour amener des services de base tels que l’eau et l’électricitĂ©, soit pour obtenir de l’État la reconnaissance des territoires envahis, c’est-Ă -dire leur jonction Ă  la cartographie de la ville. Cette reconnaissance implique non seulement l’installation des services rĂ©guliers au bĂ©nĂ©fice de la population mais aussi l’octroi Ă  chaque propriĂ©taire de son titre de propriĂ©tĂ©. Si dans le cas de la Sierra Santa Catarina les dĂ©marches sont entreprises auprĂšs des institutions publiques, dans celui de Port-au-Prince, ce sont les ONG ou les agence de coopĂ©ration qui sont touchĂ©es et qui fournissent certains services Ă  la population conformĂ©ment Ă  la prioritĂ© de leurs bailleurs de fonds. Les interventions auprĂšs de l’État se font plutĂŽt dans le but d’obtenir une autorisation de fonctionnement d’une association locale. Il ressort des approches thĂ©oriques et des actions collectives rĂ©alisĂ©es par ces populations qu’on ne peut pas dire qu’elles sont incapables d’avoir une subjectivitĂ© collective et des intĂ©rĂȘts communs sans une agrĂ©gation et une reprĂ©sentation politique. À partir de diffĂ©rents liens entre les individus, des associations sont crĂ©Ă©es lesquelles permettent d’établir une mĂ©diation entre les populations et d’autres organismes. Dans le cas des campements, les actions collectives sont certainement mises Ă  contribution par quelques leaders. Cela participe de toute une tradition politique au Mexique. NĂ©anmoins, dans certains campements, des populations parviennent Ă  tenir tĂȘte jusqu’à rĂ©voquer certains leaders. Au-delĂ  de leur situation socioĂ©conomique, de l’emprise de certains dirigeants de campement, de l’indiffĂ©rence de l’État (dans le cas de Port-au-Prince, notamment), ces populations font preuve d’une Ă©tonnante capacitĂ© critique de leur situation tant dans leurs relations avec les dirigeants des associations et des campements que par rapport Ă  l’État. Ceci pourrait soulever des doutes quant Ă  la possibilitĂ© qu’elles soient rĂ©ellement ou inconsciemment manipulĂ©es. Cela suggĂšre la possibilitĂ© d’actions collectives autonomes de portĂ©e critique lĂ  oĂč les circonstances le permettent Mots clĂ©s : Marginalisation, action collective, reconnaissance, DĂ©brouille, capacitĂ© critique, bidonvilles, instrumentalisation politique, reconnaissance fragmentĂ©e.This thesis analyzes the collective action of marginalized populations located respectively in CitĂ© de l’Éternel» in Port-au-Prince (Haiti) and in « Sierra Santa Catarina », Iztapalapa (Mexico City). In Port-au-Prince, before the fall of the dictatorship of Duvalier, the “tontons macoutes” invaded a terrain located on the edge of the quay of the capital, close to the boulevard Harry Truman. After being installed there, they proceeded to sell of lots intended for the construction of private housing. But after the fall of Jean-Claude Duvalier, in 1986, a part of the population took the opportunity to invade what remained of these marshes. After the occupation, they organized collectively to defend their property before undertaking actions to bring services and to obtain the regularization of their situation. In the Sierra Santa Catarina (Mexico) populations led by militants of the Popular Front occupied ground at the foot of a sandy mountain in order to build their homes. Like the populations of «CitĂ© de l’Éternel », these people organized to keep watch in order not to be evicted by the police. While working to gain access to the basic services, they undertake actions at the public institutions in order to obtain the regularization of their situation. In relation to the capacity for collective action of these populations, sociological theories are divided. On one side, certain authors support the thesis of the incapacity of these populations to have collective interests and to act consequently. According to them, without social mediation and without aggregation and a political representation, these populations are unable to acquire a collective subjectivity. Other authors think that at the basis of ties of friendship, family and vicinity, independently of their socio-economic situations, these populations can create strategies of subsistence and fight to find solutions that are individuals as well as collective. Concerning populations that invade territory to establish their homes, their actions are already a form of collective action. They are also involved in collective action either to bring basic services such as water and electricity, or to obtain public recognition of the invaded territories. This recognition implies not only the installation of regular services for the benefit of the population but also the granting to each owner of title. In the case of the Sierra Santa Catarina the actions undertaken with respect to public institutions, while in the case of Port-au-Prince, NGO’s or cooperation agencies are directly implicated. We cannot conclude that populations are unable to have a collective subjectivity and shared interests without an aggregation and a political representation. Starting from various bonds between the individuals, associations are created which make it possible to establish mediation between the populations and other organizations. In the case of the Sierra Santa Catarina, collective action is certainly instrumentalised by leaders. That is part of a political tradition in Mexico. Nevertheless, some settlements people manage to resist their leaders. A part from the socio-economic situation, the influence of certain leaders in Mexico and the indifference of the State (in the case of Port-au-Prince, in particular), these populations show an astonishing critical capacity with respect to their situation as well as their relations with the leaders of associations and the settlements. This suggests possibility for autonomous critical collective action where circumstances allow Keys words: marginalization, collective action, recognition, smartness, critical capacity, slums fragmented recognition, denial recognitio

    La relocalisation des familles victimes de catastrophes naturelles Ă  Port-au-Prince

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    Cet article traite de la relocalisation des populations victimes de catastrophes naturelles en HaĂŻti, et met l’accent sur la prĂ©caritĂ© des conditions de vie avant et aprĂšs les catastrophes. Cinq cas y sont analysĂ©s dont deux avant le sĂ©isme du 12 janvier 2010 et les trois autres aprĂšs. Ces cas sont choisis non dans une logique de comparaison inter-casmais plutĂŽt dans une perspective d’analyse entre la situation d’avant et d’aprĂšs cette catastrophe qui a dĂ©finitivement contribuĂ© Ă  une reconfiguration des quartiers Ă  Port-au-Prince

    Casas de infinitas privaciones: ÂżGermen de ciudades para todos?

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    La presente colecciĂłn Ciudades de la Gente representa a hombres y mujeres cuya cultura popular, producto de las mezclas de todos aquellos que vivĂ­an y otros que han llegado a nuestros territorios, han hecho de lugares declarados como no aptos, lugares donde vivir, y han creado dentro de nuestras ciudades, la extensiĂłn de lo distinto. Son hombres y mujeres cuyo trabajo, el que tienen para aportar, junto al de otros y otras de su misma condiciĂłn, les ha permitido autoproducir interesantes y sin duda bellos espacios donde convivir. Los profesores e investigadores miembros del Grupo de Trabajo HĂĄbitat Popular e InclusiĂłn Social de CLACSO, nos unimos a todos aquellos hacedores que, superando los miedos y con deseos de avanzar, se atreven a caminar por lo desconocido y a no conformarse con lo conocido de otras realidades, buscando en conjunto afirmar, como derechos universales, las posibilidades de vidas dignas y de construcciones colectivas dentro de nuestras ciudades. Emprendemos la tarea de describir e interpretar el hĂĄbitat popular y la inclusiĂłn social, abriendo posibilidades para que, experimentados y debutantes lĂ­deres populares e investigadores, hablen sobre "las ciudades de la gente" de muy diversos modos

    La relocalisation des familles victimes de catastrophes naturelles Ă  Port-au-Prince

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    This essay deals with the relocation of populations affected by natural disasters in Haiti, and focuses on the precarious living conditions before and after disasters. Five cases are analyzed, including two before the earthquake of January 12, 2010 and three after. These cases are select-ed not only from a comparison across cases but in a perspective of anal-ysis between the situation before and after the catastrophe which has definitely contributed to a reconfiguration of the neighborhoods in Port-au-Prince.Cet article traite de la relocalisation des populations victimes de catastrophes naturelles en HaĂŻti, et met l'accent sur la prĂ©caritĂ© des condi-tions de vie avant et aprĂšs les catastrophes. Cinq cas y sont analysĂ©s dont deux avant le sĂ©isme du 12 janvier 2010 et les trois autres aprĂšs. Ces cas sont choisis non dans une logique de comparaison intercasmais plutĂŽt dans une perspective dïżœanalyse entre la situation d'avant et d'aprĂšs cette catastrophe qui a dĂ©finitivement contribuĂ© Ă  une reconfi-guration des quartiers Ă  Port-au-Prince.Este articulo trata de la relocalizaciĂłn de las poblaciones vĂ­ctimas de ca-tĂĄstrofes naturales en HaitĂ­, al poner acento sobre la precariedad de las condiciones de vida antes y despuĂ©s de las catĂĄstrofes. Cuatro casos son analizados, de los cuales dos antes del sismo del 12 de enero y dos des-puĂ©s. Estos casos se eligieron no en una lĂłgica de comparaciĂłn entre los casos mismos, sino en una perspectiva de anĂĄlisis entre la situaciĂłn de antes y despuĂ©s de aquella catĂĄstrofe que modifica definitivamente la configuraciĂłn de los barrios en Puerto-PrĂ­ncipe

    Entre le mouvement des femmes et le mouvement des personnes handicapées : mobilisations intersectionnelles des femmes handicapées en Haïti

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    DĂ©ployant une approche fĂ©ministe intersectionnelle et institutionnaliste, cet article documente et analyse la constitution rĂ©cente de mobilisations intersectionnelles de femmes handicapĂ©es en HaĂŻti, c’est-Ă -dire de mobilisations qui viennent politiser des expĂ©riences vĂ©cues façonnĂ©es Ă  la fois par le genre et le capacitisme comme systĂšmes imbriquĂ©s de la domination sociale. Sur la base de documents et d’entretiens rĂ©alisĂ©s entre 2018 et 2020, les auteurs retracent les conditions d’émergence de ces nouvelles organisations de femmes handicapĂ©es, mettent en lumiĂšre les caractĂ©ristiques de leur plaidoyer et en analysent les effets Ă  ce jour. Nous dĂ©montrons comment les rapports de pouvoir entre majoritaires et minoritaires viennent façonner l’activisme intersectionnel des femmes handicapĂ©es en HaĂŻti autant que les rĂ©sistances que celui-ci rencontre. Sont Ă©galement mis au jour les facteurs associatifs et institutionnels locaux, nationaux et internationaux qui facilitent ou soutiennent, d’une part, ou contraignent et posent obstacle, d’autre part, aux demandes de reconnaissance et d’intervention en faveur des femmes handicapĂ©es faites auprĂšs des institutions Ă©tatiques et des associations de la sociĂ©tĂ© civile, Ă  la fois dans le secteur des personnes handicapĂ©es et dans l’espace du fĂ©minisme en HaĂŻti.Grounded in a feminist intersectional and institutionalist approach, the authors document and analyse the recent constitution of intersectional activism by women with disabilities in Haiti, that is, of practices that politicize lived experiences shaped by gender and ableism as interwoven systems of social domination. Based on documents collected and interviews conducted between 2018 and 2020, we trace the emergence of these new organizations of disabled women, shed light on the characteristics of their advocacy and analyse its effects to this day. We demonstrate how power relations between majority and minority groupings shape the intersectional activism of women with disabilities as well as the resistances it encounters. We also reveal the local, national and international, associative and institutional factors that facilitate or constrain their work -- by enabling or posing obstacles to the demands for recognition and practical transformations in favor of women with disabilities, directed at Haitian state institutions and civil society organizations in both the disability and the feminist sectors

    Casas de infinitas privaciones : ÂżGermen de ciudades para todos? Volumen I

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    Es un placer presentar la Colección Ciudades de la Gente. Esta Colección nace de la convicción y la necesidad de guardar la memoria de un proceso de trabajo sobre dos temas de importancia para América Latina y El Caribe como son el håbitat popular y la inclusión social; tópicos con nombres tan propios en cada lugar de nuestra región favelas, villas miseria, pueblos jóvenes, etc. pero con disfunciones y sobreposiciones tan generales que nos fuerzan a verlos iguales; y es que la visión que de ellos tenemos, mås que panoråmica y esclarecedora, mås que de reconocimiento a su dinåmica desprotegida y autoproductora, es diferenciadora en los marcos legales por eso los llamamos ilegales, en los órdenes urbanos por eso irregulares y en sus formas por eso informales

    Los lugares del hĂĄbitat y la inclusiĂłn

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    Los hacedores de ciudades son hombres y mujeres cuya cultura popular, producto de las mezclas de todos aquellos que vivĂ­an y otros que han llegado a nuestros territorios, han hecho de lugares declarados como no aptos, lugares donde vivir y han creado, dentro de nuestras ciudades la extensiĂłn de lo distinto. Son hombres y mujeres cuyo trabajo, el que tienen para aportar, junto al de otros y otras de su misma condiciĂłn, les ha permitido autoproducir interesantes y sin duda bellos espacios donde convivir.PresentaciĂłn; PrĂłlogo; CapĂ­tulo I. Informalidad incidente en Brasil y MĂ©xico; CapĂ­tulo II. Dimensiones de la exclusiĂłn; CapĂ­tulo III. Habitantes productores de hĂĄbitat y vivienda; CapĂ­tulo IV. PolĂ­ticas pĂșblicas de vivienda en cuatro paĂ­ses de LatinoamĂ©rica; CapĂ­tulo V. Visiones panorĂĄmicas y reconocimientos (Parte 1); CapĂ­tulo VI. Visiones panorĂĄmicas y reconocimientos (Parte 2); Anexos; Autores
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