10 research outputs found

    « Musa levis gloria magna » : la recusatio chez les poètes élégiaques des Lumières

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    Les cheveux flottants, l’élégie a traversé les siècles de sa démarche inégale, et fait résonner ses chants déliés sans jamais se fixer en un lieu. Comme son inspiration, ses inflexions sont vagabondes mais reconnaissables à leur étrange façon d’imposer leur légèreté avec une morgue discrète. Peu de formes poétiques ont poussé aussi loin l’art de cultiver l’indécision sur l’ambition qu’elles poursuivent : à l’âge classique, l’élégie reste le genre insaisissable apparu lorsque les poètes antiques ont brigué une gloire en dehors de la grande tradition héroïque et donné au roman du cœur ses lettres de noblesse poétiques. Ses diverses métamorphoses et les débats qui ont accompagné sa survie littéraire n’ont jamais effacé cette ambiguïté constitutive, qui fait d’elle un genre en quête de reconnaissance dans un système de hiérarchie qu’elle contribue, de par son existence même, à renverser. C’est ainsi qu’au xviiie siècle, l’élégie a participé de près à l’effervescence problématique de la poésie, en un siècle dont la métromanie peut se comprendre à la fois comme signe d’une vigueur et comme symptôme d’un déclin. Dans ce contexte, l’élégie a focalisé un certain nombre de questions qui renvoient plus ou moins directement à la « crise de la poésie » qui affecte le siècle.Hair unbound, the elegy has crossed the centuries with an uneven step, its nimble melodies reverberating but never confining themselves to a single place. Its inflections, like its inspiration, are erratic but discernible for their odd way of imposing their gracefulness with a discrete hauteur. In few poetic forms has the art of cultivating indecision about the objective pursued been taken so far: in the Enlightenment, the elegy remains the elusive genre that appeared when the poets of Antiquity sought glory outside the great heroic tradition and accorded the romance a poetic status. Its various metamorphoses and the debates accompanying its literary survival have never erased that constitutive ambiguity, making the elegy a genre seeking recognition in a system of hierarchy that its very existence helped overthrow. Thus, the elegy was an important factor in the problematic effervescence of poetry in the eighteenth century, a time when metromania was understood as both a sign of vigor and a symptom of decline. In this context, the elegy focused on a certain number of questions that refer, more or less directly, to the “crisis of poetry” that marked the century

    Les paradoxes d’un poète: Piron et la postérité

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    Once famous for his scandalous Ode to Priapus and quite forgotten thereafter, Piron is an author worth being read anew to gain an insight into how a poet could claim a place in the civil and literary society. Considering posterity with irony is a common demeanour among poets in his time. Some of them are aware that they are practising a fugitive form of art and self-mockery can merge with praise of their dignified vocation in their works. Resolute evanescence and wilful levity can lead to a complex conception of how they want to accede to or hide from posterity. Piron, as some other poets, yearns for an hic et nunc recognition, proclaiming: «Être c’est tout, avoir été n’est rien» (to be is everything, to have been is nothing). Still far from being a cursed poet, he cannot give up his desire to address the generations to come. Piron’s work shows an obsessive concern for poetic glory, usually seen as unachievable, regardless of all the efforts the poet can make. Sometimes he names and shames the vain desire of posterity and sometimes he proudly asks for his right to achieve literary immortality. There is a paradox inherent in being a self-declared “light poet”: conspicuous modesty does not prevent him from being conscious and proud of his talent. Piron is paradigmatic of this particular stance: arrogant humbleness is to be found throughout his work and makes him part of a poetical family that can be described by its will to reconcile an ideal of levity and an ambition to give literary dignity to a minor form of poetry. Still a young poet, Piron wrote an epitaph where he calls himself the «poète qui ne fut rien» (the poet who was nothing) only to end his life and career with an Apothéose de Binbin (his nickname), where he playfully claims for himself a well-deserved immortality. An accurate scrutiny of Piron’s work, presenting such an ambiguous sample of attitudes towards posterity, could lead to a useful reassessment of the Enlightenment poetry and poetics

    Piron, ou l’apothéose du poète qui ne fut rien

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    'L'Art d'aimer' au siècle des Lumières

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    L’Art d’aimer, ce chef d’oeuvre d’Ovide, a eu une influence capitale sur les écrivains du siècle des Lumières mais ce n’est que maintenant que cet ouvrage fait l’objet de l’attention des dix-huitiémistes. En élaborant un ‘art’ d’aimer, Ovide comblait ce profond désir de théoriser le monde si difficilement saisissable des sentiments humains, désir qui a également été l’une des grandes obsessions du siècle des Lumières. Dans L’`Art d’aimer’ au siècle des Lumières Stéphanie Loubère retrace et décrit l’impact et la réception de l’ouvrage d’Ovide, depuis les fidèles traductions en vers du début du 18ème siècle jusqu’aux autres imitations poétiques, réécritures, et modernisations qu’il a inspirées cinquante ans plus tard. L’Art d’aimer de Gentil-Bernard, salué par Fréron comme étant ‘un des ouvrages les plus célèbres de ce siècle’ fait l’objet d’une attention particulière. Gentil-Bernard, ne cherchant plus à adapter ou à imiter l’original, exprimait une conception sensualiste de l’amour qui était neuve par le lien qui lui faisait réunir plaisir et savoir. L’auteur documente le déclin du modèle ovidien à mesure que les oeuvres de fiction libertines augmentent en popularité, et retrace sa transformation en d’autres parodies d’écriture didactique qui vont du traité juridique au catéchisme. Stéphanie Loubère aborde son étude du libertinage du 18ème siècle à partir de la nouvelle perspective de la réception de l’oeuvre d’Ovide. Elle apporte une contribution d’une valeur inestimable à la compréhension de la tradition classique pendant le siècle des Lumières, à la fois pour les classicistes et pour les spécialistes de la littérature du 18ème siècle. Liste des illustrations Introduction I. L’héritage ovidien 1. Le modèle des arts d’aimer: Ovide 2. Fortune et influence de l’Ars amatoria au dix-septième siècle 3. Traductions et imitations II. 1736-1750: les batailles érotiques et esthétiques de l’art d’aimer 4. Voltaire et son Mondain 5. D’Alègre, Voisenon et Gouge de Cessières: le refus de l’artifice III. Un point d’équilibre: L’Art d’aimer de Gentil-Bernard 6. L’auteur et le texte 7. L’art de jouir ou le credo sensualiste 8. De l’imitation à l’invention d’un nouvel art d’aimer IV. L’Art d’aimer en crise à la fin du dix-huitième siècle 9. La dispersion du modèle ovidien au milieu du siècle 10. Le regain des Remèdes à l’amour 11. 1770-1815: Une effervescence problématique 12. L’Art d’aimer impossible d’André Chénier Conclusion Bibliographie Index<br/

    « Musa levis gloria magna » : la recusatio chez les poètes élégiaques des Lumières

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    Les cheveux flottants, l’élégie a traversé les siècles de sa démarche inégale, et fait résonner ses chants déliés sans jamais se fixer en un lieu. Comme son inspiration, ses inflexions sont vagabondes mais reconnaissables à leur étrange façon d’imposer leur légèreté avec une morgue discrète. Peu de formes poétiques ont poussé aussi loin l’art de cultiver l’indécision sur l’ambition qu’elles poursuivent : à l’âge classique, l’élégie reste le genre insaisissable apparu lorsque les poètes antiques ont brigué une gloire en dehors de la grande tradition héroïque et donné au roman du coeur ses lettres de noblesse poétiques. Ses diverses métamorphoses et les débats qui ont accompagné sa survie littéraire n’ont jamais effacé cette ambiguïté constitutive, qui fait d’elle un genre en quête de reconnaissance dans un système de hiérarchie qu’elle contribue, de par son existence même, à renverser. C’est ainsi qu’au xviiie siècle, l’élégie a participé de près à l’effervescence problématique de la poésie, en un siècle dont la métromanie peut se comprendre à la fois comme signe d’une vigueur et comme symptôme d’un déclin. Dans ce contexte, l’élégie a focalisé un certain nombre de questions qui renvoient plus ou moins directement à la « crise de la poésie » qui affecte le siècle.Hair unbound, the elegy has crossed the centuries with an uneven step, its nimble melodies reverberating but never confining themselves to a single place. Its inflections, like its inspiration, are erratic but discernible for their odd way of imposing their gracefulness with a discrete hauteur. In few poetic forms has the art of cultivating indecision about the objective pursued been taken so far: in the Enlightenment, the elegy remains the elusive genre that appeared when the poets of Antiquity sought glory outside the great heroic tradition and accorded the romance a poetic status. Its various metamorphoses and the debates accompanying its literary survival have never erased that constitutive ambiguity, making the elegy a genre seeking recognition in a system of hierarchy that its very existence helped overthrow. Thus, the elegy was an important factor in the problematic effervescence of poetry in the eighteenth century, a time when metromania was understood as both a sign of vigor and a symptom of decline. In this context, the elegy focused on a certain number of questions that refer, more or less directly, to the “crisis of poetry” that marked the century

    Les almanachs d’amour au siècle des Lumières

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    « Hériter en soi aux XVIIe et XVIIIe siècles »

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    Penser l’héritage à l’âge classique

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