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    Les bas-fonds de la plaine de Kairouan : de terres marginalisées à lieux d'expérimentation agricole

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    Depuis les années 1970, la plaine de Kairouan a connu un important développement de l'agriculture irriguée par les eaux souterraines et donc une augmentation de la pression foncière. Dans ce contexte, les terres de bas-fonds, longtemps marginalisées, ont été progressivement mises en valeur, et de façon différente des autres terres de plaine. À partir d'une approche systémique et diachronique, nous analysons les différentes formes de mise en valeur des bas-fonds et leurs déterminants dans le territoire d'Abida Ouest, depuis les années 1960. Avec la construction de barrages en amont et la régulation des crues qu'ils ont permise, les bas-fonds, qui étaient autrefois perçus comme impropres aux cultures à cause du risque d'inondation, sont mis en valeur, particulièrement par des jeunes. Leur exploitation est une alternative à la pression croissante sur les autres ressources foncières et aux inégalités d'accès aux eaux souterraines. Ces terres sont des lieux d'installation qui permettent à des jeunes ruraux pluriactifs d'expérimenter de nouvelles formes d'agriculture et d'accéder à de nouvelles opportunités. (Résumé d'auteur

    Elaboration of a participative approach to improve water and soil management. An application to the policies of water and soil works in central Tunisia

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    En Tunisie centrale, l'intensification agricole de l’agriculture irriguée engendre des impacts environnementaux locaux et régionaux liés à une consommation accrue en intrants et ressources, dont l’eau et le sol. En faveur d'une agriculture plus durable et pour éclairer les politiques publiques de développement agricole, il est nécessaire d’évaluer les impacts des pratiques agricoles et d’aménagement de conservation des eaux et des sols (ACES), et ceci à l’échelle d’un territoire. La question est ainsi de savoir comment mettre en oeuvre une démarche d'évaluation environnementale dans un contexte 1) de rareté de données fiables y compris statistiques, et de complexité des pratiques agricoles, 2) de proéminence des questions socioéconomiques sur les préoccupations environnementales 3) de méconnaissance de la perception des acteurs locaux sur ces questions et donc de difficulté à identifier des indicateurs pertinents (sur le plan scientifique et des acteurs) et mobilisables. Nous proposons une démarche innovante de conception et mise en oeuvre d’une approche participative regroupant différents types d’acteurs, pour leur permettre d’appréhender mutuellement leurs logiques et leurs perceptions des impacts des pratiques agricoles et des ACES. Cette démarche est conçue pour produire de l’information de qualité en valorisant les savoirs locaux, partager et prendre en compte les perceptions des différents acteurs, et enfin construire des consensus pour contribuer à l’élaboration de politiques d’ACES plus efficaces. Elle a été structurée en deux grandes étapes : la conception en communauté de pratique articulée à un diagnostic rapide participatif systémique et la mise en oeuvre d’ateliers participatifs. L’évaluation a mobilisé un double dispositif comprenant des observateurs extérieurs et une enquête de satisfaction auprès des participants. Elle s’appuie sur une grille d’évaluation de cette démarche, de ses produits et des effets induits à court terme. Le partage et la prise en compte des informations et des données collectées, mais aussi des expertises et perceptions des différents acteurs, a permis de produire des informations jugées satisfaisantes ou très satisfaisantes par la totalité des participants. Cela a nourri les connaissances de la quasi-totalité des acteurs et a contribué à une dynamique constructive d’apprentissage collectif. Notre démarche a nettement contribué à l’évolution des perceptions et à une plus forte compréhension mutuelle des agents de l’administration et des agriculteurs. Un tableau de bord regroupant les indicateurs mobilisés par chaque acteur a été discuté et a permis de mettre en évidence convergences et différences dans leurs grilles d’analyse. La structuration progressive et adaptative de la démarche, les choix des acteurs, des lieux de réalisation des ateliers et le recours à un animateur neutre ont été des facteurs très importants pour l’engagement et la mobilisation des acteurs, en particulier au niveau central, dans cet espace opérationnel de concertation sur les enjeux territoriaux, les pratiques agricoles et les ACES. Ce travail démontre l’intérêt de l’intégration de l’ingénierie de la concertation et de l’évaluation environnementale au sein d’une même démarche et sa faisabilité dans un contexte difficile pour la mise en oeuvre de politiques d’ACES.IIn central Tunisia, the agricultural intensification of irrigated agriculture generates local and regional environmental impacts, linked to an increased consumption of inputs and resources, including water and soil. In favor of a more sustainable agriculture and in order to inform public policies of agricultural development, it is necessary to assess the impacts of agricultural practices and water and soil conservation planning (WSCP), and this at the territory scale. The question is how to implement an environmental assessment approach in a context of 1) scarcity of reliable data including statistics, and complexity of farming practices, 2) prominence of socio-economic issues over environmental concerns 3) lack of knowledge of the perception of local actors on these issues and therefore of difficulty in identifying relevant indicators (scientific and of the stakeholders) and mobilizable. We propose an innovative approach to design and implement a participative approach involving different types of actors, to enable them to get more insights into each other's logic and perceptions of the impacts of agricultural practices and WSCP. This approach is designed to produce quality information by valuing local knowledge, share and take into account the perceptions of different stakeholders, and finally, build a consensus to contribute to the development of more effective WSCP policies. This approach has been structured in two main stages: the design of a community of practices articulated to a participatory systemic rapid diagnosis and the implementation of participatory workshops. The evaluation mobilized a dual mechanism including external observers and a satisfaction survey among participants. The survey is based on an evaluation grid of this approach, its outcomes and its short term induced effect. Sharing and taking into account the information and data collected, as well as the expertise and perceptions of the various stakeholders, has made possible to produce information deemed satisfactory or very satisfactory by all the participants. This nourished the knowledge of almost all the stakeholders and contributed to a constructive dynamic of collective learning. Our approach has contributed significantly to the evolution of perceptions and to a stronger mutual understanding between government officials and farmers. A dashboard grouping the indicators mobilized by each stakeholder was discussed and allowed to highlight convergences and differences in their analysis grids. The gradual and adaptive structuring of the approach, the choices of the stakeholders, the venues for the workshops and the use of a neutral facilitator were very important factors for the commitment and the mobilization of the stakeholders, in particular at the central scale, in this operational space for consultation on territorial issues, agricultural practices and WSCP. This work demonstrates the interest of integrating the engineering of consultation and environmental assessment within one approach and its feasibility in a difficult context for the ACES policies implementation

    Construction d’une démarche participative pour améliorer la gestion de l’eau et du sol. Une application aux politiques des aménagements de conservation des eaux et des sols en Tunisie Centrale

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    IIn central Tunisia, the agricultural intensification of irrigated agriculture generates local and regional environmental impacts, linked to an increased consumption of inputs and resources, including water and soil. In favor of a more sustainable agriculture and in order to inform public policies of agricultural development, it is necessary to assess the impacts of agricultural practices and water and soil conservation planning (WSCP), and this at the territory scale. The question is how to implement an environmental assessment approach in a context of 1) scarcity of reliable data including statistics, and complexity of farming practices, 2) prominence of socio-economic issues over environmental concerns 3) lack of knowledge of the perception of local actors on these issues and therefore of difficulty in identifying relevant indicators (scientific and of the stakeholders) and mobilizable. We propose an innovative approach to design and implement a participative approach involving different types of actors, to enable them to get more insights into each other's logic and perceptions of the impacts of agricultural practices and WSCP. This approach is designed to produce quality information by valuing local knowledge, share and take into account the perceptions of different stakeholders, and finally, build a consensus to contribute to the development of more effective WSCP policies. This approach has been structured in two main stages: the design of a community of practices articulated to a participatory systemic rapid diagnosis and the implementation of participatory workshops. The evaluation mobilized a dual mechanism including external observers and a satisfaction survey among participants. The survey is based on an evaluation grid of this approach, its outcomes and its short term induced effect. Sharing and taking into account the information and data collected, as well as the expertise and perceptions of the various stakeholders, has made possible to produce information deemed satisfactory or very satisfactory by all the participants. This nourished the knowledge of almost all the stakeholders and contributed to a constructive dynamic of collective learning. Our approach has contributed significantly to the evolution of perceptions and to a stronger mutual understanding between government officials and farmers. A dashboard grouping the indicators mobilized by each stakeholder was discussed and allowed to highlight convergences and differences in their analysis grids. The gradual and adaptive structuring of the approach, the choices of the stakeholders, the venues for the workshops and the use of a neutral facilitator were very important factors for the commitment and the mobilization of the stakeholders, in particular at the central scale, in this operational space for consultation on territorial issues, agricultural practices and WSCP. This work demonstrates the interest of integrating the engineering of consultation and environmental assessment within one approach and its feasibility in a difficult context for the ACES policies implementation.En Tunisie centrale, l'intensification agricole de l’agriculture irriguée engendre des impacts environnementaux locaux et régionaux liés à une consommation accrue en intrants et ressources, dont l’eau et le sol. En faveur d'une agriculture plus durable et pour éclairer les politiques publiques de développement agricole, il est nécessaire d’évaluer les impacts des pratiques agricoles et d’aménagement de conservation des eaux et des sols (ACES), et ceci à l’échelle d’un territoire. La question est ainsi de savoir comment mettre en oeuvre une démarche d'évaluation environnementale dans un contexte 1) de rareté de données fiables y compris statistiques, et de complexité des pratiques agricoles, 2) de proéminence des questions socioéconomiques sur les préoccupations environnementales 3) de méconnaissance de la perception des acteurs locaux sur ces questions et donc de difficulté à identifier des indicateurs pertinents (sur le plan scientifique et des acteurs) et mobilisables. Nous proposons une démarche innovante de conception et mise en oeuvre d’une approche participative regroupant différents types d’acteurs, pour leur permettre d’appréhender mutuellement leurs logiques et leurs perceptions des impacts des pratiques agricoles et des ACES. Cette démarche est conçue pour produire de l’information de qualité en valorisant les savoirs locaux, partager et prendre en compte les perceptions des différents acteurs, et enfin construire des consensus pour contribuer à l’élaboration de politiques d’ACES plus efficaces. Elle a été structurée en deux grandes étapes : la conception en communauté de pratique articulée à un diagnostic rapide participatif systémique et la mise en oeuvre d’ateliers participatifs. L’évaluation a mobilisé un double dispositif comprenant des observateurs extérieurs et une enquête de satisfaction auprès des participants. Elle s’appuie sur une grille d’évaluation de cette démarche, de ses produits et des effets induits à court terme. Le partage et la prise en compte des informations et des données collectées, mais aussi des expertises et perceptions des différents acteurs, a permis de produire des informations jugées satisfaisantes ou très satisfaisantes par la totalité des participants. Cela a nourri les connaissances de la quasi-totalité des acteurs et a contribué à une dynamique constructive d’apprentissage collectif. Notre démarche a nettement contribué à l’évolution des perceptions et à une plus forte compréhension mutuelle des agents de l’administration et des agriculteurs. Un tableau de bord regroupant les indicateurs mobilisés par chaque acteur a été discuté et a permis de mettre en évidence convergences et différences dans leurs grilles d’analyse. La structuration progressive et adaptative de la démarche, les choix des acteurs, des lieux de réalisation des ateliers et le recours à un animateur neutre ont été des facteurs très importants pour l’engagement et la mobilisation des acteurs, en particulier au niveau central, dans cet espace opérationnel de concertation sur les enjeux territoriaux, les pratiques agricoles et les ACES. Ce travail démontre l’intérêt de l’intégration de l’ingénierie de la concertation et de l’évaluation environnementale au sein d’une même démarche et sa faisabilité dans un contexte difficile pour la mise en oeuvre de politiques d’ACES

    Transaction sociale et participation - un projet de recherche-action sur le développement territorial agricole en Tunisie

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    International audienceThe focus of this paper is the contribution of social transactions sociology to a participatory research for land use planning in Tunisia. Three transactional scenes are analysed, each playing out at different scales in the context of a rural development programme: politics, research and the field. This analysis shows how the sociology of social transactions encourages: 1/ taking into account different transactional scales in the understanding of exchanges and outcomes of the participatory process and 2/ highlighting the oppositions between actors. The paper suggests that researchers and facilitators can support local actors in the accomplishment of economic, social and environmental transitions by 1/ taking emotions into account, 2/ emphasizing the role of space and time in participatory processes and 3/ enlarging the space of social transactions, i.e. blurring the rigidity of institutions and mechanisms.Cet article montre les apports de la sociologie de la transaction sociale dans une recherche participative pour l’aménagement du territoire en Tunisie. Trois scènes transactionnelles se jouant à différentes échelles dans le cadre d’un programme de développement rural sont analysées : la politique, la recherche et le terrain. Cette analyse montre comment la sociologie de la transaction sociale permet : 1/ de prendre en compte les différentes échelles transactionnelles dans la compréhension des échanges et des débouchés de la démarche participative et 2/ d’éclairer les oppositions entre acteurs. L’article avance trois manières permettant aux chercheurs et facilitateurs d’accompagner les acteurs locaux dans les transitions économiques, sociales et environnementales qu’ils mettent en œuvre : en prenant en compte 1/ les émotions, 2/ le rôle de l’espace et du temps dans les démarches participatives et 3/ en favorisant l’élargissement de l’espace des transactions sociales, c’est-à-dire en estompant la rigidité des institutions et des dispositifs

    Co-creating a Timeline for Agroecological Transition in Tunisia: Unraveling Behavioral Drivers, Agency, and Behavior Change in Agroecological Transformation

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    The effectiveness of agroecological transition pathways heavily relies on stakeholders’ understanding of behavioral changes, agency, and collective decision-making. The Blog shows how The CGIAR Initiative on Agroecology is building a comprehensive timeline of initiatives and actors that have impacted progress towards the 13 agroecological principles in the Tunisian Agroecological Living Landscape (ALL) in order to successfully enable future transitions

    Apprendre la participation au contact des facilitateurs ? Partages de compétences et de posture au sein de l'administration agricole en Tunisie

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    De plus en plus d'initiatives de développement rural au Maghreb affichent une volonté d'adopter des approches participatives. Or, pour les agents de l'administration, la mise en oeuvre de ces approches implique souvent un changement de posture et l'acquisition de connaissances et de compétences spécifiques. Comme tous les agents ne peuvent pas être formés à la participation, bon nombre d'initiatives adoptent une stratégie reposant sur une hypothèse de partage de compétences et de posture entre un petit groupe d'agents de l'administration qui sont formés à la participation et leurs collègues. Cet article vise à analyser dans quelle mesure ce partage de compétences et de posture est effectif ou non dans le cas d'une démarche participative mise en oeuvre sur un territoire rural en Tunisie. Notre analyse repose sur 12 entretiens individuels réalisés auprès d'agents de l'administration. Notre analyse montre qu'il y a eu un partage partiel entre les facilitateurs de la démarche et les agents de l'administration qui ont été impliqués. Les personnes interrogées ont notamment acquis des compétences sur les outils participatifs et pour l'une d'entre elles au moins un changement de posture est envisagé. On ne peut pas dire pour autant que leur implication dans la démarche, quel que soit son degré, ait changé leur vision sur la participation. Le partage de compétences et de posture pourrait être renforcé par une réflexion plus poussée sur la distribution des rôles et des responsabilités entre agents de l'administration lors de l'ingénierie de la démarche
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