128 research outputs found

    Ordinary Artists: From Paradox to Paradigm?

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    The theme of this first Biens symboliques / Symbolic Goods dossier is “ordinary artists”—that is to say those musicians, painters, writers, dancers or actors who are neither rich nor famous. The practicalities (working conditions, career instability, the necessity of doing more than one job, etc.) of carrying out their work, and the way they perceive these practicalities (as relegation, or in hope of future recognition) are understood in terms of the paradoxical situation in which these artists find themselves: one that is at once banal (since it concerns most artists), and unconventional (since it derogates from the ideology of originality which governs the world of the arts). The sociology of artistic work, conscious of the part played by social structures, falls within a greater body of recent research into minor or partial modes of artistic recognition, while at the same time paying homage to more classical sociologists such as Howard Becker, Pierre Bourdieu, and Raymonde Moulin. Thanks to articles by Audrey Millet, Serge Katz, Adrien Pégourdie, and Jérémy Sinigaglia, the category of “ordinary” is understood via varied artistic disciplines (plastic and graphic arts, audiovisual media, theatre, classical music, dance) and in very different historical or contemporary contexts, but it is also employed from the perspective of another kind of producers of symbolic goods—intellectuals— in the article by Pierre Bataille, which is dedicated to former students of the prestigious École normale supérieure, who have pursued a form of “downgraded” career path. The dossier ends with an interview with Howard Becker, whose work on “dance musicians” helped form the concept of ordinary artists.Ce premier dossier thématique de Biens symboliques / Symbolic Goods porte sur des artistes qui, parce qu’ils ne sont ni riches ni célèbres, sont qualifiés d’« ordinaires ». Les modalités concrètes d’exercice de leur activité (conditions de travail, instabilité des carrières, nécessité de cumuler des emplois, etc.) et la manière dont ils les vivent (comme une relégation ou non, avec des espoirs de reconnaissance future ou non) sont comprises au regard de leur situation paradoxale, à la fois banale (parce que concernant la majorité des artistes) et non conventionnelle (car dérogeant à l’idéologie de la singularité qui régit les univers artistiques). Cette sociologie du travail artistique attentive aux structures sociales au sein desquelles il s’accomplit s’inscrit dans la lignée de plusieurs travaux récents autour des modes mineurs ou partiels de la reconnaissance artistique, tout en convoquant l’héritage de sociologues plus classiques comme Howard Becker, Pierre Bourdieu ou Raymonde Moulin. Grâce aux articles d’Audrey Millet, Serge Katz, Adrien Pégourdie et Jérémy Sinigaglia, cette catégorie de « l’ordinaire » est appréhendée au travers de disciplines artistiques variées (arts plastiques et graphiques, audiovisuel, théâtre, musique, danse) mais elle est aussi mise au travail à partir des autres producteurs de biens symboliques que sont les intellectuels, dans l’article de Pierre Bataille consacré aux anciens élèves de l’École normale supérieure ayant connu un parcours « déclassé » d’enseignants du secondaire. Le dossier se termine par un entretien avec Howard Becker, dont le travail sur les « musiciens de danse » est en partie à l’origine de cette notion d’artistes ordinaires.Este primer número temático de Biens symboliques / Symbolic Goods trata de artistas que, ya que no son ni ricos ni famosos, son calificados de « ordinarios ». Las modalidades concretas de ejercicio de su actividad (condiciones de trabajo, inestabilidad de las carreras, necesidad de acumular empleos, etc.) y la manera como lo viven (como una relegación o no, con la esperanza de un futuro reconocimiento o no) se comprenden en relación a su situación paradójica, a la vez banal (ya que afecta a la mayoría de los artistas) y no convencional (puesto que quebranta la ideología de la singularidad que rige los universos artísticos). Esta sociología del trabajo artístico, que considera las estructuras sociales en las que el trabajo artístico se desarrolla, se inscribe en la línea de varios trabajos recientes en torno a los modos menores o limitados de reconocimiento artístico, retomando también la herencia de sociólogos más clásicos como Howard Becker, Pierre Bourdieu o Raymonde Moulin. Gracias a los artículos de Audrey Millet, Serge Katz, Adrien Pégourdie y Jérémy Sinigaglia, la categoría de artistas « ordinarios » es aprehendida a través de disciplinas artísticas variadas (artes plásticas y graficas, audio-visual, teatro, música, danza) pero también es abordada a partir de otros productores de bienes simbólicos, como lo son los intelectuales, en el articulo de Pierre Bataille sobre los ex alumnos de la Escuela normal superior cuya trayectoria en tanto profesores de secundaria muestra un descenso de categoría social. El número se termina con una entrevista a Howard Becker cuyo trabajo sobre los « músicos de danza » se encuentra, en parte, al origen de la noción de artistas ordinarios. (Traducción Paola Diaz

    Sociologues en soi, sociologues pour soi

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    La sociologie de l’art et de la culture est-elle un sous-champ de la sociologie ? On peut parler de sous-champ de la sociologie de l’art et de la culture si on parvient à mettre en évidence l’existence d’une population de sociologues de l’art et de la culture à la fois en soi et pour soi, c’est-à-dire à la fois objectivement et subjectivement distincte de la population des sociologues dans son ensemble. L’étude de l’espace des congrès de l’AFS – notamment au prisme de l’analyse de réseaux – révèle que ni les seuls communicant·e·s du réseau thématique [RT] de sociologie de l’art et de la culture (RT14), ni l’ensemble des communicant·e·s sur l’art et la culture ne constituent un groupe distinct et fortement investi dans une seule et même spécialité sociologique. Ainsi, les spécialités ne font pas nécessairement les spécialistes. L’article montre enfin que si une partie des sociologues de l’art et de la culture ont un haut degré de spécialisation objective et subjective, cela ne suffit pas à faire exister un véritable sous-champ.This paper investigates whether there is such a thing as a subfield of the sociology of art and culture. This requires proving that a population of sociologists of art and culture exists both in itself and for itself, meaning that it is both objectively and subjectively distinct from the population of sociologists taken as a whole. Informed by network analysis, our study of the space of the congresses held by the Association française de sociologie (AFS) reveals that neither the speakers in the thematic network of the sociology of art and culture (RT14) nor the sociologists who present papers on art and culture form a distinct group with a strong investment in the same sociological speciality: specialities do not necessarily make specialists. Lastly, the paper shows that while some sociologists of art and culture are objectively and subjectively specialized to a high degree, this is not enough to constitute a genuine subfield.¿ La sociología del arte y la cultura es un sub-campo de la sociología ? Podemos hablar de sub-campo de la sociología del arte y la cultura si logramos evidenciar la existencia de una población de sociólogo.a.s del arte y la cultura en sí y para sí, es decir, objetivamente y subjetivamente diferente de la población de sociólogo.a.s en su conjunto. El estudio del espacio del congreso de la AFS – especialmente a la luz del análisis de redes – revela que ni lo.a.s ponentes de la red temática [RT] de sociología del arte y la cultura (RT14), ni el conjunto de los ponentes en arte y cultura, constituyen un grupo diferenciado y fuertemente consagrado a una única especialidad sociológica. Así, los especialistas no necesariamente “hacen de” especialistas. Finalmente el artículo muestra que si bien una parte de los sociólogos del arte y la cultura poseen un alto grado de especialización objetiva y subjetiva, ello no basta para hacer existir un verdadero sub-campo

    Artistes ordinaires : du paradoxe au paradigme ?

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    Ce premier dossier thématique de Biens symboliques / Symbolic Goods porte sur des artistes qui, parce qu’ils ne sont ni riches ni célèbres, sont qualifiés d’« ordinaires ». Les modalités concrètes d’exercice de leur activité (conditions de travail, instabilité des carrières, nécessité de cumuler des emplois, etc.) et la manière dont ils les vivent (comme une relégation ou non, avec des espoirs de reconnaissance future ou non) sont comprises au regard de leur situation paradoxale, à la fois banale (parce que concernant la majorité des artistes) et non conventionnelle (car dérogeant à l’idéologie de la singularité qui régit les univers artistiques). Cette sociologie du travail artistique attentive aux structures sociales au sein desquelles il s’accomplit s’inscrit dans la lignée de plusieurs travaux récents autour des modes mineurs ou partiels de la reconnaissance artistique, tout en convoquant l’héritage de sociologues plus classiques comme Howard Becker, Pierre Bourdieu ou Raymonde Moulin. Grâce aux articles d’Audrey Millet, Serge Katz, Adrien Pégourdie et Jérémy Sinigaglia, cette catégorie de « l’ordinaire » est appréhendée au travers de disciplines artistiques variées (arts plastiques et graphiques, audiovisuel, théâtre, musique, danse) mais elle est aussi mise au travail à partir des autres producteurs de biens symboliques que sont les intellectuels, dans l’article de Pierre Bataille consacré aux anciens élèves de l’École normale supérieure ayant connu un parcours « déclassé » d’enseignants du secondaire. Le dossier se termine par un entretien avec Howard Becker, dont le travail sur les « musiciens de danse » est en partie à l’origine de cette notion d’artistes ordinaires.The theme of this first Biens symboliques / Symbolic Goods dossier is “ordinary artists”—that is to say those musicians, painters, writers, dancers or actors who are neither rich nor famous. The practicalities (working conditions, career instability, the necessity of doing more than one job, etc.) of carrying out their work, and the way they perceive these practicalities (as relegation, or in hope of future recognition) are understood in terms of the paradoxical situation in which these artists find themselves: one that is at once banal (since it concerns most artists), and unconventional (since it derogates from the ideology of originality which governs the world of the arts). The sociology of artistic work, conscious of the part played by social structures, falls within a greater body of recent research into minor or partial modes of artistic recognition, while at the same time paying homage to more classical sociologists such as Howard Becker, Pierre Bourdieu, and Raymonde Moulin. Thanks to articles by Audrey Millet, Serge Katz, Adrien Pégourdie, and Jérémy Sinigaglia, the category of “ordinary” is understood via varied artistic disciplines (plastic and graphic arts, audiovisual media, theatre, classical music, dance) and in very different historical or contemporary contexts, but it is also employed from the perspective of another kind of producers of symbolic goods—intellectuals— in the article by Pierre Bataille, which is dedicated to former students of the prestigious École normale supérieure, who have pursued a form of “downgraded” career path. The dossier ends with an interview with Howard Becker, whose work on “dance musicians” helped form the concept of ordinary artists.Este primer número temático de Biens symboliques / Symbolic Goods trata de artistas que, ya que no son ni ricos ni famosos, son calificados de « ordinarios ». Las modalidades concretas de ejercicio de su actividad (condiciones de trabajo, inestabilidad de las carreras, necesidad de acumular empleos, etc.) y la manera como lo viven (como una relegación o no, con la esperanza de un futuro reconocimiento o no) se comprenden en relación a su situación paradójica, a la vez banal (ya que afecta a la mayoría de los artistas) y no convencional (puesto que quebranta la ideología de la singularidad que rige los universos artísticos). Esta sociología del trabajo artístico, que considera las estructuras sociales en las que el trabajo artístico se desarrolla, se inscribe en la línea de varios trabajos recientes en torno a los modos menores o limitados de reconocimiento artístico, retomando también la herencia de sociólogos más clásicos como Howard Becker, Pierre Bourdieu o Raymonde Moulin. Gracias a los artículos de Audrey Millet, Serge Katz, Adrien Pégourdie y Jérémy Sinigaglia, la categoría de artistas « ordinarios » es aprehendida a través de disciplinas artísticas variadas (artes plásticas y graficas, audio-visual, teatro, música, danza) pero también es abordada a partir de otros productores de bienes simbólicos, como lo son los intelectuales, en el articulo de Pierre Bataille sobre los ex alumnos de la Escuela normal superior cuya trayectoria en tanto profesores de secundaria muestra un descenso de categoría social. El número se termina con una entrevista a Howard Becker cuyo trabajo sobre los « músicos de danza » se encuentra, en parte, al origen de la noción de artistas ordinarios. (Traducción Paola Diaz.

    La fratrie comme ressource: Le rôle des aînés dans les parcours scolaires des enfants de familles nombreuses

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    De nombreuses enquêtes statistiques montrent que le fait de grandir au sein d'une famille nombreuse a un effet négatif sur les devenirs scolaires. Une enquête par entretiens auprès d'une vingtaine de ces familles nous permet de mettre en évidence les conditions dans lesquelles la taille de la fratrie affecte les parcours scolaires, mais aussi comment la fratrie peut, a contrario, devenir une ressource, en particulier dans les familles les plus démunies en capitaux culturels. L'article propose ainsi d'analyser les modalités et les effets de l'accompagnement scolaire et culturel assuré par des aînés de familles nombreuses. S'il est possible d'observer, sous certaines conditions, des effets scolaires bénéfiques pour les cadets, on peut noter également des effets " en retour " de cette intervention fraternelle sur la scolarité des aînés eux-mêmes et sur les pratiques éducatives des parents

    “Ordinary Artists?” An Interview with Howard S. Becker

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    M.P. & G.B.: Could you tell us about the origin of the expression “dance musicians” in Outsiders? What did it mean at the time? H.S.B.: The reason I added the adjective “dance” to the noun “musicians” was to distinguish the people I was talking about from other kinds of musicians playing in other organized settings at the same period. Who were these others? I think I was probably quite aware of at least the following specialized groups who were in the musicians’ union but were not “my kind of..

    « Artistes ordinaires ? » Entretien avec Howard S. Becker

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    M.P. & G.B. : Pouvez-vous nous parler de l’origine de l’expression « musiciens de danse » dans Outsiders ? Qu’est-ce que cela signifiait à l’époque ? H.S.B. : J’ai ajouté le complément « de danse » au nom « musiciens » de manière à faire la différence entre les gens dont je parlais et les autres musiciens qui jouaient dans d’autres contextes organisés à la même époque. Qui étaient-ils ? J’en connaissais au moins quelques-uns. Par exemple, il y avait ceux qui adhéraient au syndicat des musicie..

    Le consentement à la domination littéraire. Degrés et diversité de ses formes chez les écrivains "les moins reconnus" de l'univers littéraire

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    À partir de l’étude des manières de faire et de voir que mettent en œuvre, dans les différents contextes de leur activité littéraire, des écrivains dominés, l’article souligne la complexité de leurs rapports à la domination littéraire. Ces derniers revêtent des formes multiples que l’on s’efforce de préciser, en adoptant une posture critique vis-à-vis du légitimisme culturel. Le consentement, en tant que forme parmi d’autres possibles de rapport à la domination, est plus particulièrement examiné. Un aperçu de la variété de ses degrés et de ses formes est donné au travers de quelques résultats d’une enquête par questionnaires et par entretiens. L’analyse présente successivement trois types de variations des degrés et des formes du consentement : selon les différentes instances de consécration littéraire, selon les enquêtés (« variations interindividuelles ») et selon les contextes que chacun d’eux rencontre (« variations intra-individuelles »)

    The dominated writers in the literary game : definition of the space of investment and relations to literary stakes

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    Notre recherche porte sur des écrivains très peu reconnus de Rhône-Alpes (i.e. publiés chez de petits éditeurs régionaux sans légitimité littéraire, à compte d’auteur ou en autoédition). Elle s’attache à décrire et à expliquer leur investissement dans les différentes dimensions de l’activité littéraire (l’écriture, la publication, les activités publiques, etc.). Elle repose principalement sur une enquête par questionnaires auprès de 503 écrivains, répartis en plusieurs degrés de reconnaissance (les « très peu reconnus » forment une sous-population de 163 enquêtés), et sur des entretiens approfondis avec 31 auteurs très peu reconnus. À partir de l’objectivation de leurs modes d’existence littéraire (lieux d’édition et de visibilité, genres publiés, etc.), de leurs ressources extra-littéraires (position et origines sociales, niveau de diplôme, etc.), et de leurs niveaux de compétences et d’ambitions littéraires, notre analyse montre dans un premier temps que ces auteurs ne sont pas des « amateurs » évoluant dans un espace différent de celui des « professionnels », mais des membres dominés du jeu littéraire, au même titre (mais pas au même niveau) que les écrivains reconnus. Elle s’intéresse ensuite à la pluralité des degrés et des formes de leurs investissements dans cinq types d’enjeux littéraires différents, et elle met au jour des variations intra-individuelles en fonction des types d’enjeux considérés. Parce que l’engagement des enquêtés révèle des degrés de reconnaissance et de connaissance des manières légitimes de jouer au jeu littéraire, notre travail est aussi l’occasion d’une réflexion sur les rapports que des acteurs dominés entretiennent à la domination.Our research is about Rhône-Alpes writers with low recognition (i.e. published by little regional publishing houses without literary legitimacy, with the author’s financial participation, or privately printed). It aims to describe and to explain their investment in the different dimensions of literary activity (writing, publishing, public activities, etc.). It is based mainly on a survey by questionnaires answered by 503 writers, analysed in their various degrees of recognition (those with “low recognition” form a subpopulation of 163 respondants), and on in-depth interviews with 31 authors with low recognition. From the objectivation of their literary ways of existing (places of publishing and of visibility, published genres, etc.), of their extra-literary resources (social position and origins, level of qualification, etc.), and of theirs levels of literary competences and ambitions, our analysis shows that these authors are not “amateurs” playing in a space different from the “professional” one, but dominated members of the literary game, in the same way (but not at the same level) as the recognized writers. Then, it focuses on the plurality of degrees and forms of their investments in five kinds of literary stakes, and it uncovers intra-individual variations according to the kinds of stakes which are studied. Given that the investigated authors’ involvement reveals degrees of recognition and knowledge of legitimate ways of playing the literary game, our work is also an opportunity to rethink the relations that dominated actors have with domination
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