168 research outputs found

    La personne et son nom : avant-propos

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    La "personne" et son "nom" sont deux moyens servant à identifier un particulier (une personne), ou une communauté, et leur rôle s\u27épuise là. Les enveloppes que sont les noms ne donnent pas accès à l\u27être propre de la personne qui reste voilée sous elles. Deux questions demeurent ainsi toujours ouvertes : "Qui est-il ?", question posée par les autres, dans la communauté, et "Qui suis-je ?"  que se pose chacun, qu\u27il soit une personne réelle ou un personnage fictif. Laissons saint Augustin clore cet avant-propos : Je suis devenu à moi-même une question.

    La personne, le nom et l'identité : questions, concepts et illustrations dans Austerlitz de W.G. Sebald

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    Nous verrons que la distinction "nom commun / nom propre" est assise sur de mauvais critères, à savoir ceux de "signification" et de "détermination", et qu\u27elle est infondée —, nous consacrons tout d\u27abord notre attention sur le vocable même de "personne". Nous remonterons le fil diachronique de sa genèse. C\u27est d\u27une création conceptuelle en effet, de l\u27"invention" d\u27une notion, qu\u27atteste ce mot de "personne" avec lequel une seconde inscription du particulier de l\u27homme se dit dans la langue. Nous verrons que la genèse de ce mot de "personne" s\u27opère elle aussi — comme le passage du neutre "ça" au particulier de l\u27âme dans le poème de Tardieu — dans un mouvement descendant, qui va du monde divin d\u27en-haut à celui, sublunaire, d\u27en bas. Le mot a en effet d\u27abord servi à répondre à une question fondamentale que l\u27interprétation théologique des textes des Écritures posait : Qui parle ici

    L’homme sans qualités : une écriture d'évitement au service des possibles

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    Abstract : In The Man without Qualities, the author and his main character, Ulrich, use indetermination (in the sense of stratagems) to escape from a Real World that they consider unsatisfactory, and to open up other potentialities such as the unforeseeable magical instants offered by daylight mysticism. This article analyses how Musil, in order to give shape to this utopic quest, “avoids” particularization, be it stylistic or narrative

    Compte rendu de Eugenio Coseriu, Sprachkompetenz Grundzüge der Theorie. des Sprechens, 2e Édition revue et corrigée par Heinrich Weber, Tubingen, Gunter Narr Verlag, 2007, 299 p.

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    Nous voyons que Coseriu pousse très haut l\u27exigence de clarté et de rigueur des tâches de cette science du langage. Son souci est d\u27en retracer les lignes, en reprenant les bons acquis de la tradition, auxquels il renvoie (chapitre premier). Sa conception de la créativité du langage vient de Humboldt. Chez Humboldt, energeia (concept aristotélicien) s\u27applique en tout premier lieu à la parole individuelle, mais elle s\u27applique aussi à la langue comme "totalité de la parole" de même qu\u27à une langue particulière (p. 13).              Pour Coseriu, la langue est un "produit culturel de l’homme", et son étude ne se laisse pas réduire au fonctionnement des seules données biologiques. La parole renvoie à la capacité intellectuelle et créatrice des locuteurs d\u27une culture. Et la science du langage doit s’attacher à expliquer l’usage quotidien qu\u27en fait le locuteur (naïf), à rendre compte de sa capacité à se créer lui-même une compétence, depuis un savoir et une technique (intuitifs) déterminés culturellement

    Dire la pluralité sous un entier singulier : figures de saisie et formes de langue

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      Abstract: This article elucidates the means and the forms by which German, Middle High German, Gothic, and French express a plurality with a singular entity. The forms are diverse and function at different levels. This transcendental semantic phenomenon can occur at the lexical level, among successive utterances, as well as in a certain kind of proposition involving “assertion displacement.” Deriving from the same Indo-European theme, ke/o, one particle (ge- for German and Middle High German, ga- for Gothic, and co-/com- for French) plays a crucial role in this process. Key terms: connection; enunciation; impersonal; singular ; plurality; Gothic particle ga-; German particle ge-;

    La personne et son nom

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    La question de Sein et de Haben dans le parfait actif allemand : esquisse d'une méthodologie

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    Résumé          Pour rendre compte des parfaits périphrastiques de l’allemand contemporain – et en particulier des cas « inexpliqués » que les grammaires qualifient d’« exceptions » –, il faut reconsidérer la question dans son ensemble, c’est-à-dire  intégrer d’une part les données diachroniques, (car l’« état des lieux » sur lequel se basent les analyses syntaxiques ou sémantiques des grammaires a été faussé par la force niveleuse de l’analogie qui uniformise) et d’autre part reconsidérer la structure même de ces formes verbales dans l’assiette propositionnelle dans laquelle elles sont insérées.          Ces formes périphrastiques en sein et haben se rencontrent dans des propositions où opèrent des structures attributives (voir les travaux de J. M. Zemb) dont Sein et haben assurent la base verbale. Ils y fonctionnent comme des verbes attributifs, opérant une attribution d’un « contenu » résultatif ou non-résultatif sur un support (le sujet dans la cas de l’attribution directe, l’objet dans le cas de l’attribution indirecte).          La question de ces formes périphrastiques du parfait se rapporte ainsi à deux questions de nature attributive :  1. Quelle est la nature aspectuelle de l’attribut (la forme participiale) qui doit être attribué ? La considération d’« entier » vs. « fragmentaire » (du sujet comme de l’attribut) de même que celle l’« unique » (singulier vs. pluriel),  qui permettent de fines analyses sémantiques se révèlent être essentielles.            2. Quels sont les critères de l’attribution sur tel ou tel support (sujet ou objet) ? Et de quelle façon le support en est-il affecté ? Le critère de son degré d’affectation apparaît et est corrélé avec celui de sa détermination.

    Genèse du monde, architectonique de la pensée

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    Nous apportons dans cette contribution de nouvelles réflexions au champ ouvert par celles conduites à partir de l\u27étude du texte biblique de la Genèse.1 Nous avions considéré la parole divine face à l\u27informe de la matière et rapporté le principe à l\u27œuvre dans ce récit de la Création au tracé d\u27une ligne délimitant des formes. Nous avions reconnu trois pouvoirs à ce principe : un pouvoir de séparation (le pouvoir sécant), un pouvoir de regroupement (de rassemblement), un pouvoir de gouvernement (de gouvernance). Nous avions examiné comment des formes parfaites surviennent, sur la seule injonction divine, dans une immédiateté saisissante, ignorant tout des lois de la successivité et par là de la séquence "aspectuelle" classique (début-développement-fin). Avec la naissance de l\u27"organisé", nous avions assisté à la naissance concomitante de la "perfectivité".2 Nous reprenons ici cette immédiateté qui suspend toute considération de temps, annulant la distinction, aussi infime fût-elle, entre un "avant" et un "après". Cette immédiateté dans laquelle fusionnent et co-ïncident le vouloir-désir de Dieu et la Création de ses formes, nous voulons la questionner à même la parole divine : qu\u27en est-il de l\u27immédiateté, que nous avions constatée dans l\u27œuvre, dès lors que nous l\u27interrogeons du côté de la pensée de l\u27"organisateur" ? Et que signifie que notre questionnement s\u27adresse au Créateur, et non plus à la Création ? Nous inversons les pôles de l\u27agir divin — Schelling dirait que nous considérons maintenant le principe "affirmant" et non plus l\u27"affirmé", le principe "affirmant" étant conçu comme étant en avance sur le principe "affirmé", l\u27être.3 Notes : 1 Cf. Daviet-Taylor, F., "Du tracé de la ligne dans la Genèse : naissance du nombre, de la limite et de la perfectivité ", Dumas, Ch., Gangl, M. (éds), Le théâtre du monde, Mélanges offerts à Manfred Eggert, Université d\u27Angers, 2006, p. 67-85) 2 Ibid. 3 Cf. Daviet-Taylor, 1993, 49. Nous avions découvert dans cet article des considérations étrangement jumelles entre le philosophe F. W. J. Schelling et le linguiste Gustave Guillaume dans leur approfondissement du rapport entre la puissance (le virtuel) et l\u27acte (le réel actualisé). Ces considérations éclairent également cette contribution. Citons cet aphorisme de Schelling : "L\u27affirmatif (le concept) est toujours plus grand que l\u27affirmé (la chose)."  In Œuvres métaphysiques, p. 33, aphorisme 58

    La personne, le corps, la mort

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    Résumé Cette contribution s’est attachée à interroger les conditions de possibilité du “récit de la mort”, étant donné l’unicité de l’événement de “mourir”. Cette unicité entraîne un traitement particulier dans la langue dont la prise en charge ne peut être faite qu’à la troisième personne : “quelqu’un est mort”, “il est mort”, “il y a eu de nombreux morts”, “es hat gestorben”. Cette restriction rend compte à elle seule de la nature essentiellement “impersonnelle” du “mourir”. Le caractère impersonnel du “mourir” se révèle pleinement dans la syntaxe : plus particulièrement, dès que le nombre de morts (lors d’une épidémie) l’emporte sur le pluriel de morts“particulières”, la construction impersonnelle survient, qui rend compte du “phénomène”, traité comme un phénomène “météorologique” (il meurt chaque jour tant d’enfants dans le monde / il pleut beaucoup en Bretagne). Le paramètre du temps (la mort au passé) corrobore ce traitement impersonnel de la mort innombrable “rapportée” : une chronique allemande rapporte : *il a mouru (es hat gestorben), la structure “personnelle” encore présente avec être (ils sont morts, sie sind gestorben) étant définitivement écartée. L’étude convoque des extraits de deux livres de Robert Antelme ainsi que d’une chronique médiévale allemande

    Annoncer, Ă©couter, comprendre : messages et messagers bibliques dans la traduction gotique de Wulfila

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    Les textes bibliques offrent un champ particulièrement privilégié à l\u27approche des thèmes du message, du messager et de l\u27ambassade, donnant en effet à ces figures et à ces thèmes une envergure hors du commun : les messagers sont investis de missions qui mettent en rapport deux mondes différents, l\u27un, le monde divin ; l\u27autre, le monde terrestre, celui des hommes.  La finalité des missions touche ainsi à l\u27extrême : il faut d\u27une part annoncer des événements "extraordinaires" et d\u27autre part il faut être compris — ou ne pas devoir l\u27être, comme pour Ésaie par exemple, si tel est le projet de l\u27instance qui envoie le messager, Dieu.  Toutes les phases des missions — délivrer le message, être entendu, être compris de ceux à qui le message s\u27adresse — revêtent alors une dimension particulière. La langue se révèle jouer pleinement sa partie dans cette transmission d\u27un sens qui dépasse souvent l\u27entendement humain. Le gotique de la Bible de Wulfila en fournira ici une illustration particulièrement riche. Sont relevés les moyens (lexicaux, morphématiques) ainsi que les fonctions mobilisées (anaphore, cataphore) qui permettent l\u27expression de liens phrastiques pour assurer la connexion entre les différentes phases de la mission, qui commence avec l\u27envoi du messager. Est spécialement éclairé le rôle joué par la particule ga- qui, en assurant la composition des verbes "écouter" (gahausjan) et "voir" (gasaihvan) — les démarquant ainsi de leurs correspondants simples (hausjan et saihvan) — permettent à ces verbes composés d\u27exprimer aussi bien la visée téléologique (la finalité des missions) que la visée aspectuelle d\u27accomplissement de celles-ci : que le message soit véritablement entendu, bien compris. La langue se fait elle aussi messagère, ambassadrice du sens
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