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    La construction des identitĂ©s collectives d’aprĂšs les chartes des corps de mĂ©tier (risāla) en Asie centrale

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    Cet article se propose d’explorer les formes de construction identitaire propres aux communautĂ©s d’artisans des rĂ©gions sĂ©dentaires du Turkestan occidental et oriental, dans la pĂ©riode prĂ©coloniale et coloniale (XIXe et XXe siĂšcles). MalgrĂ© l’insistance rĂ©pĂ©tĂ©e sur le fait que la profession, et plus encore l’appartenance Ă  un corps de mĂ©tier, servent communĂ©ment de fondement Ă  l’identitĂ©, les mĂ©canismes par lesquels se manifestent de tels marqueurs identitaires restent peu connus. L’étude est basĂ©e sur l’analyse d’environ deux cents “chartes de corps de mĂ©tier” (risāla), seul type de texte original issu du milieu artisanal lui-mĂȘme dont nous disposions. Nous verrons que la cohĂ©sion d’un groupe professionnel est fondĂ©e, au moins idĂ©alement, sur la revendication d’une appartenance Ă  une lignĂ©e imaginaire de maĂźtres ancestraux pour chaque corps de mĂ©tier.This article deals with the construction of collective identity among craftsmen in the predominantly sedentary regions of Western and Eastern Turkestan during pre-colonial and colonial times (nineteenth and twentieth centuries). Although it has been widely acknowledged that profession and especially affiliation to a professional group serve as a source for the construction of identity, we do not know much about the precise mechanisms through which these identity markers operate. This study is based on the research of about two hundred “crafts’ statutes” (risāla), the only kind of text originating in the craftsmen’s milieu proper which we possess. We see that the cohesion of a professional group rests largely, at least ideally speaking, on the perception of an imagined shared ancestry for each professional group

    La construction des identitĂ©s collectives d’aprĂšs les chartes des corps de mĂ©tier (risāla) en Asie centrale

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    Cet article se propose d’explorer les formes de construction identitaire propres aux communautĂ©s d’artisans des rĂ©gions sĂ©dentaires du Turkestan occidental et oriental, dans la pĂ©riode prĂ©coloniale et coloniale (XIXe et XXe siĂšcles). MalgrĂ© l’insistance rĂ©pĂ©tĂ©e sur le fait que la profession, et plus encore l’appartenance Ă  un corps de mĂ©tier, servent communĂ©ment de fondement Ă  l’identitĂ©, les mĂ©canismes par lesquels se manifestent de tels marqueurs identitaires restent peu connus. L’étude est basĂ©e sur l’analyse d’environ deux cents “chartes de corps de mĂ©tier” (risāla), seul type de texte original issu du milieu artisanal lui-mĂȘme dont nous disposions. Nous verrons que la cohĂ©sion d’un groupe professionnel est fondĂ©e, au moins idĂ©alement, sur la revendication d’une appartenance Ă  une lignĂ©e imaginaire de maĂźtres ancestraux pour chaque corps de mĂ©tier.This article deals with the construction of collective identity among craftsmen in the predominantly sedentary regions of Western and Eastern Turkestan during pre-colonial and colonial times (nineteenth and twentieth centuries). Although it has been widely acknowledged that profession and especially affiliation to a professional group serve as a source for the construction of identity, we do not know much about the precise mechanisms through which these identity markers operate. This study is based on the research of about two hundred “crafts’ statutes” (risāla), the only kind of text originating in the craftsmen’s milieu proper which we possess. We see that the cohesion of a professional group rests largely, at least ideally speaking, on the perception of an imagined shared ancestry for each professional group

    La définition des identités

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    Que signifie ĂȘtre Sarte, Kirghize, Tatar, membre de telle mahalla, de telle corporation, de tel lignage, originaire de telle vallĂ©e ou de tel aoul en Asie centrale contemporaine ? Ce numĂ©ro 19-20 des Cahiers d’Asie centrale consacrĂ© Ă  la dĂ©finition des identitĂ©s tente de jeter un Ă©clairage nouveau sur la question. Il analyse diffĂ©rents aspects de la construction identitaire dans plusieurs pays de la zone concernĂ©e : OuzbĂ©kistan, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, TurkmĂ©nistan, mais aussi Iran, Afghanistan, AzerbaĂŻdjan, principalement au cours des XXe et XXIe siĂšcles. Si le terme identitĂ© a Ă©tĂ© largement galvaudĂ© ces derniĂšres annĂ©es, la question identitaire revĂȘt une acuitĂ© toute particuliĂšre sur le terrain centrasiatique. Sur quels Ă©lĂ©ments se sont construits et se construisent encore les identitĂ©s collectives en Asie centrale ? Comment ces Ă©lĂ©ments se combinent-ils entre eux ? Quel rĂŽle y joue l’État ? Quelle place est rĂ©servĂ©e aux minoritĂ©s ? L’identitĂ© est-elle essentiellement liĂ©e Ă  l’appartenance Ă  un territoire ? Comment certains artefacts culturels sont-ils exploitĂ©s pour aiguiser la conscience identitaire ? À la recherche d’un Ă©quilibre entre les tenants de l’école soviĂ©tique, naguĂšre adeptes d’une conception essentialiste de l’ethnos, et les chercheurs occidentaux, actuellement enclins Ă  une position constructiviste, vingt chercheurs – occidentaux et centrasiatiques – tentent de rĂ©pondre Ă  ces questions, en dĂ©mĂȘlant les multiples composantes de l’identitĂ© et leur imbrication. L’ensemble du volume permet de comprendre que, sans ĂȘtre des crĂ©ations ex-nihilo totalement artificielles, les identitĂ©s collectives centrasiatiques, toujours multidimensionnelles, ont Ă©tĂ© manipulĂ©es et se sont construites par des processus de simplification et de modĂ©lisation, consistant Ă  gommer certaines diffĂ©rences pour en accentuer d’autres et Ă  remplacer des structures complexes et enchevĂȘtrĂ©es par des structures plus simples et plus lisibles, juxtaposĂ©es ou emboĂźtĂ©es
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