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Perceptions du changement climatique, impacts environnementaux et stratégies endogènes d'adaptation par les producteurs du Centre-nord du Burkina Faso
Le changement climatique représente une menace potentielle majeure pour la viabilité des ménages ruraux d'Afrique subsaharienne qui vivent principalement de l'exploitation des ressources naturelles. Cette étude a pour but d'analyser les perceptions des producteurs agricoles du changement climatique, ses impacts sur l'environnement, les stratégies d'adaptation et les relations qui existent entre ces différents aspects. Des enquêtes ont été réalisées au travers de discussions de groupes et d'un questionnaire individuel administré à 300 ménages dans le Centre-nord du Burkina Faso. Un modèle Logit binaire a permis d'identifier les facteurs qui influencent les perceptions locales du changement climatique et le choix des stratégies d'adaptation. L'étude montre que les producteurs perçoivent une baisse des pluies (76,7 %), une hausse des températures (97 %) et des vents violents (98,7 %). Le niveau d'éducation du chef de ménage, la taille, l'appartenance à une organisation paysanne et le nombre de bovins déterminent cette perception. La dégradation des terres se traduit essentiellement par des sols dénudés, la réduction des ligneux et la faiblesse des rendements agricoles. Les principales stratégies d'adaptation sont l'adoption des techniques de conservation des eaux et des sols (CES), la possession de fosses fumières, l'irrigation et l'adaptation variétale. Les facteurs déterminants de cette adaptation sont la possession de pioches et de pelles, l'appartenance à une organisation paysanne, la formation en technologies agricoles et l'accès au crédit. L'adoption d'une stratégie d'adaptation par un producteur dépend de sa perception du changement climatique et de ses causes, ses impacts négatifs sur l'environnement et des moyens disponibles pour apporter des solutions
Transhumance et gestion des ressources naturelles au Sahel : contraintes et perspectives face aux mutations des systèmes de productions pastorales
En région sahélienne du Burkina Faso, l’élevage est de type extensif basé essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles. Les pratiques traditionnelles actuelles ne permettent plus de répondre efficacement aux problèmes d’alimentation et d’abreuvement des animaux. L’amplitude des mouvements des pasteurs, la transhumance, est devenue plus importante et les séjours dans les zones d’accueil deviennent de plus en plus longs. Ce travail fait une situation de référence de la pratique de la transhumance et des perspectives face aux grandes mutations des systèmes de production pastoraux en cours. Le travail a consisté à effectuer des travaux d’enquêtes à passage unique chez 111 transhumants de la région du Sahel. Ces enquêtes ont été couplées avec des interviews semi-structurées auprès de 16 personnes ressources des services techniques, ONG/Associations travaillant avec des transhumants. Les investigations ont montré que la transhumance est due en majeurs partis aux déficits en ressources fourragères et hydriques (88 %). Le calendrier, l’itinéraire suivi et les temps de séjour dépendent de la disponibilité des ressources pastorales des zones d’attache, de transit et d’accueil. Ainsi, une partie des transhumants du Sahel se déplace vers les parcours de la zone du Béli et la République du Mali tandis qu’une autre va vers le Gourma, le Bénin et le Togo. Les difficultés liées à cette mobilité sont l’accès à l’eau (19,4 %), les agressions et vols d’animaux (19,7 %), les dégâts des champs (41 %) et les taxes (21 %). L’analyse des contraintes permet de formuler des propositions relatives à : i) l’aménagement de l’espace pastoral, ii) les mécanismes de sécurisation des aménagements, iii) l’amélioration de l’environnement de la transhumance, iv) la formation des acteurs de la transhumance.In the Sahelian region of Burkina Faso, the dominant livestock keeping system is the pastoral system characterized by a high dependence on natural resources. Currently, the traditional practices are not any more able to respond efficiently to the recurrent animal’s feeding and watering problems. The range of herd mobility, the transhumance has become more important and the stays in the destination sites are becoming longer. This present work aims to make a baseline on the transhumance practices and its perspectives in the context of ongoing great mutation of livestock production system in the Sahel. Household surveys with 111 transhumant pastoralist, coupled with semi structured interview with 16 key informants were conducted. Results show that, transhumance is an animal production system in expansion in the Sahel. Herd mobility is mainly due to lack of forages and water resources (88%). Departure to, and return from transhumance as well as the time spent in transit zones and the distance travelled depend on the availability of pastures resources. The itinerary analyses showed a first group of transhumant having their destination toward Béli and Republic of Mali, and the second group move southward to Gourma region of Burkina Faso, and neighbouring countries such Ghana, Benin and Togo. The main constraints of transhumance are access to watering point (19.4 %), conflicts and animals rob (19.7 %), crops fields damage (41 %) and high taxes payment (21 %). Action to be taken for the future of transhumance, are creation of pastoral zones (47%), digging of pastoral wells (53%) and dam (52%); and establishment and maintenance of transhumance routes (21%). Based on the analyses of the constraints, propositions were formulated for adaptation and improvement of the production system in relation to the key issues and challenges: i) the creation of pastoral zones, ii) securisation of transhumance routes and pastures areas iii) improvement of transhumance practices and iv) capacity building of transhumant pastoralists
Adaptation de l’élevage bovin de l’Ouest du Burkina Faso aux sécheresses récurrentes
L’élevage est confronté aux difficiles conditions climatiques. Pour s’adapter à cette situation, plusieurs stratégies sont développées. Mais sont-elles efficaces. Pour contribuer à appréhender le phénomène, la présente étude a été conduite. Elle avait pour objectif d’examiner la perception et l’impact des sécheresses récurrentes sur les pratiques pastorales de même que les stratégies d’adaptations développées. Ainsi, elle s’est appuyée sur une enquête individuelle à passage unique auprès de 200 ménages de pasteurs et d’agropasteurs de la province du Noumbiel. Les résultats montrent que l’alimentation du bétail est basée sur le pâturage naturel (100%) qui est soumis aux effets des sécheresses récurrentes. Ces sécheresses apparaissent comme la manifestation majeure du changement climatique. En effet, elle influe le plus négativement sur l’alimentation du bétail (79,5) et sur la production laitière (59%). Pour faire face à cette situation, plusieurs mesures d’adaptation dont la diversification du troupeau (81%), la transhumance nationale (85%), l’achat d’aliments bétail (87%) sont prises par les éleveurs. L’analyse permet de dégager quatre catégories d’acteurs selon leurs capacités d’adaptation. De ces quatre, seule la catégorie C1 représentant 16,5% de l’échantillon, s’adapte le mieux aux effets néfastes des sécheresses. En somme, notre étude démontre que les éleveurs du Noumbiel ont adopté des stratégies d’adaptation pour faire face à l’impact des sécheresses récurrentes sur leurs activités d’élevage. Ils ont cependant des capacités de résilience globalement faibles.
English title: Adaptation of cattle breeding in Western Burkina Faso to recurrent droughts
Livestock farming is confronted with difficult climatic conditions. To adapt to this situation, several strategies have been developed. But are they effective? To help understand the phenomenon, this study was conducted. The objective of this study was to examine the perception and impact of recurrent droughts on pastoral practices as well as coping strategies developed. Thus, it was based on a one-pass individual survey of 200 pastoralist and agropastoralist households in Noumbiel province. The results show that livestock feed is based on natural grazing (100%) which is subject to the effects of recurrent droughts. These droughts are emerging as the major manifestation of climate change. Indeed, it has the most negative impact on livestock feed (79.5) and milk production (59%). To cope with this situation, several adaptation measures including herd diversification (81%), national transhumance (85%), and the purchase of animal feed (87%) are taken by livestock farmers. The analysis identifies four categories of actors according to their adaptive capacities. Of these four, only category C1, made up of 33 transhumant pastoralists and representing 16.5% of the sample, is best suited to the adverse effects of droughts. In sum, our study shows that pastoralists in Noumbiel have adopted coping strategies to cope with the impact of recurrent droughts on their livestock activities. However, they have globally weak resilience capacities
Perceptions du changement climatique, impacts environnementaux et stratégies endogènes d’adaptation par les producteurs du Centre-nord du Burkina Faso
Le changement climatique représente une menace potentielle majeure pour la viabilité des ménages ruraux d’Afrique subsaharienne qui vivent principalement de l’exploitation des ressources naturelles. Cette étude a pour but d’analyser les perceptions des producteurs agricoles du changement climatique, ses impacts sur l’environnement, les stratégies d’adaptation et les relations qui existent entre ces différents aspects. Des enquêtes ont été réalisées au travers de discussions de groupes et d’un questionnaire individuel administré à 300 ménages dans le Centre-nord du Burkina Faso. Un modèle Logit binaire a permis d’identifier les facteurs qui influencent les perceptions locales du changement climatique et le choix des stratégies d’adaptation. L’étude montre que les producteurs perçoivent une baisse des pluies (76,7 %), une hausse des températures (97 %) et des vents violents (98,7 %). Le niveau d’éducation du chef de ménage, la taille, l’appartenance à une organisation paysanne et le nombre de bovins déterminent cette perception. La dégradation des terres se traduit essentiellement par des sols dénudés, la réduction des ligneux et la faiblesse des rendements agricoles. Les principales stratégies d’adaptation sont l’adoption des techniques de conservation des eaux et des sols (CES), la possession de fosses fumières, l’irrigation et l’adaptation variétale. Les facteurs déterminants de cette adaptation sont la possession de pioches et de pelles, l’appartenance à une organisation paysanne, la formation en technologies agricoles et l’accès au crédit. L’adoption d’une stratégie d’adaptation par un producteur dépend de sa perception du changement climatique et de ses causes, ses impacts négatifs sur l’environnement et des moyens disponibles pour apporter des solutions.Climate change represents a major potential threat to the viability of rural households in sub-Saharan Africa who live mainly from the exploitation of natural resources. The purpose of this study is to analyze farmers’ perceptions of climate change, its environmental impacts, coping strategies and the relationships between them. Surveys were conducted through group discussions and an individual questionnaire administered to 300 households in north-central Burkina Faso. A Logit binary model identified factors that influence local perceptions of climate change and the choice of adaptation strategies. The study shows that farmers perceive a decrease in rainfall (76.7 %), a rise in temperatures (97 %) and strong winds (98.7 %). The determinant factors of this perception are education level of the household head, household size, belonging to a peasant organization and number of cattle. Land degradation mainly results in bare soils, reduced woody vegetation and low agricultural yields. The main adaptation strategies are the adoption of water and soil conservation techniques (WSCT), possession of manure pits, irrigation and the use of adapted varieties. The determining factors of this adaptation are the availability of picks and shovels, belonging to a peasant organization, training in agricultural technologies and access to credit. The adoption of an adaptation strategy by a farmer depends of his perception of climate change and its causes, its negative impacts on the environment and the means available to provide solutions
Perceptions du changement climatique, impacts environnementaux et stratégies endogènes d’adaptation par les producteurs du Centre-nord du Burkina Faso
Climate change represents a major potential threat to the viability of rural households in sub-Saharan Africa who live mainly from the exploitation of natural resources. The purpose of this study is to analyze farmers’ perceptions of climate change, its environmental impacts, coping strategies and the relationships between them. Surveys were conducted through group discussions and an individual questionnaire administered to 300 households in north-central Burkina Faso. A Logit binary model identified factors that influence local perceptions of climate change and the choice of adaptation strategies. The study shows that farmers perceive a decrease in rainfall (76.7 %), a rise in temperatures (97 %) and strong winds (98.7 %). The determinant factors of this perception are education level of the household head, household size, belonging to a peasant organization and number of cattle. Land degradation mainly results in bare soils, reduced woody vegetation and low agricultural yields. The main adaptation strategies are the adoption of water and soil conservation techniques (WSCT), possession of manure pits, irrigation and the use of adapted varieties. The determining factors of this adaptation are the availability of picks and shovels, belonging to a peasant organization, training in agricultural technologies and access to credit. The adoption of an adaptation strategy by a farmer depends of his perception of climate change and its causes, its negative impacts on the environment and the means available to provide solutions
Effet de l’utilisation de rations améliorées sur la rentabilité zoo-économique de l’embouche ovine paysanne en région Centre-Nord du Burkina Faso
L’embouche ovine est une activité de plus en plus pratiquée. Cependant, les résultats restent mitigés. Cette étude avait pour objectif d’améliorer les performances zoo-économiques de l’embouche ovine dans deux villages (Sian et Fanka) de la région du Centre-Nord du Burkina Faso. Trois lots de 19, 20 et 21 béliers ont été utilisés. Les animaux du lot 1 ont été alimentés aux rations paysannes. Les ovins du lot 2 ont reçu la ration améliorée composée de 50% de paille de sorgho, 20% de fanes de niébé et 30% d’Aliment Concentré embouche ovine-INERA (AC-INERA). Ceux du lot 3 ont bénéficié de la ration améliorée comprenant 50% de paille de sorgho et 50% de AC-INERA. Les Gains Moyens Quotidiens des béliers du lot 2 (89,59 g/animal) et du lot 3 (86,06 g/animal) ont été significativement (P< 0,05) plus élevés que ceux du lot 1 (70,65 g/animal). Une marge bénéficiaire moyenne de 10876 F CFA par tête a été dégagée avec les animaux du lot 2 contre respectivement 9474 F CFA et 5963 F CFA pour les ovins des lots 3 et 1. L’étude a montré qu’il est possible d’allier performance pondérale et performance économique à partir d’une meilleure valorisation des ressources locales.
English title: Effect of the use of improved rations on the zoo-economic profitability of sheep fattening in the North-Center region of Burkina Faso
Sheep fattening is an activity that is increasingly practiced. However, results remain mixed. The objective of this study was to improve the zoo-economic performance of sheep fattening in two villages (Sian and Fanka) in the North-Center region of Burkina Faso. Three groups of 19, 20 and 21 rams were used. The animals in group 1 were fed with farmer's rations. The animals in group 2 received the improved ration composed of 50% sorghum straw, 20% cowpea tops and 30% concentrated sheep feed from INERA. Those in group 3 benefited from the improved ration comprising 50% sorghum straw and 50% concentrated sheep feed from INERA. The average daily gain of rams in group 2 (89.59 g/animal) and group 3 (86.06 g/animal) were significantly (P<0.05) higher than those in group 1 (70.65 g/animal). An average profit margin of 10876 F CFA per head was obtained with the animals of group 2, compared to 9474 F CFA and 5963 F CFA for the sheep of groups 3 and 1, respectively. The study showed that it is possible to combine weight performance and economic performance through better use of local resources.