Bien-être en Île-de-France : derrière une hausse générale, des disparités territoriales croissantes

National audienceLa fracture socio-spatiale s'est-elle aggravée ces dernières années en Île-de-France ? À partir d'une méthode originale inspirée des travaux d'Amartya Sen, mesurant la distribution du bien-être en Île-de-France entre 1999 et 2006, Lise Bourdeau-Lepage et Élisabeth Tovar dressent un constat plutôt pessimiste : la hausse générale du bien-être masque un accroissement des disparités territoriales et le décrochage du Nord de Paris, de plus en plus défavorisé

Émeutes, ségrégation urbaine et aliénation politique

Les trois semaines d’émeutes urbaines d’octobre et novembre 2005 constituèrent un épisode de violence collective exceptionnel, même en France où la tradition protestataire est vive. Leur ampleur, leur concentration dans le temps, leur caractère spectaculaire ont attiré l’attention de la presse internationale. On s’est intéressé ici aux dimensions sociales et structurelles de ces émeutes, en commençant par souligner les effets des différences entre les villes sur le plan démographique, sur celui de la situation de l’emploi et du logement, s’agissant de la ségrégation spatiale et des discriminations. Prenant pour ensemble de référence les communes de plus de 65 000 habitants hors Île-de-France et les communes de plus de 25 000 habitants en Île-de-France, soit environ 210 villes, l’article précise les déterminants sociaux de l’émergence des émeutes dans certaines de ces communes et pas dans les autres.Three weeks of urban riots of October and November, 2005, were an exceptional collective episode of violence, even in France where the tradition of protest is lively. Their scale, their concentration in the time, their spectacular character drew the attention of the international press. We are interested here in the social and structural dimensions of these riots, underlining first the effects of the differences between cities on a demographic plan, on that of the employment situation and housing, as regards to the spatial segregation and discriminations. Taking for reference set the municipalities of more than 65 000 inhabitants except Île-de-France and the municipalities of more than 25 000 inhabitants in Île-de-France, that is approximately 210 cities, the article clarifies the social constraints of the emergence of the riots in some of these cities and not in the others

Dossier : Paris / Île de France

Le lustre de Paris, les prestiges de l’Histoire, déposés en ce royaume de l’Île-de- France, oublions-les un instant : c’est ici la besogne, un grand chantier ouvert dans les doutes d’un temps qui hésite sur le sens à donner à l’avenir – chance ou menace ? Pourtant, comme il est dit ici, « le futur s’écrit au présent ». Conscient de ce qu’entre le legs d’un passé qui a vieilli, et l’image idéale que cette région et sa ville-lumière orojettent encore sur un pays où la décentralisation prend forme, une identité nouvelle est « en construction » qui devra tout aux initiatives du présent. Pour mieux agir, on estime les urgences, on se concerte, on rassemble ses forces. « On ne se bat pas pour 70 km. On ne durcit pas son âme pour se rendre en Seine-et- Marne » dit quelque part Bernard Frank. Nous sommes donc allés le coeur tendre, par toute la région, recueillir la parole des uns, observer les actions des autres. Animation, partenariats, plans lecture, nouvelles constructions ou restructurations… c’est donc une manière de point au milieu du gué, de coup de chapeau tiré à l’invention où, avec les moyens du bord et sachant puiser dans les ressources naturelles, le bibliothécaire confine au pataphysicien, mettant à l’épreuve sa science des solutions imaginaires pour doubler le cap des Tempêtes

Internal Migration and Regional Population Dynamics in Europe: France Case Study

The paper examines the patterns of internal migration and population change in France over the recent decades at departément and commune scales. Regional population change is controlled by both natural increase and internal migration. There are two differing patterns of natural increase: north and east France has higher natural increase and south and east has lower. The geographic pattern of internal migration has changed substantially over the last 50 years, most dramatically in the Île-de-France, which showed the highest gains between 1954 and 1962 but the highest losses between 1975 and 1982. Urban growth, which was strong in the 1950s and 1960s, reversed in the 1970s favouring small towns but recovered slightly in the last 20 years. Migration gains and losses show a quite complicated pattern of depopulation of city centres combined with slow suburbanisation and advanced periurbanisation. Periurbanisation is evident in Paris region and in nearly all large urban agglomerations. Most other cities show suburbanisation or periurbanisation at various stages of development. Out-migration shows a clear division of the country into a northern part with higher rates, and a central and southern part of the country with lower out-migration. This simple pattern is modified by higher out-migration from some cities such as Lyon or Clermont-Ferrand and from isolated rural communes scattered all over the country. Out-migration also has a regional dimension: there are shifts towards more attractive areas, in particular Alpine region and Mediterranean and Atlantic coasts. Analysis of migration between size bands of rural and urban units shows a significant deconcentration process, and a similar pattern characterises migration between population density bands. The general movement is down the urban/density band hierarchy, from higher to lower urban/density bands. Deep rural areas are not attractive and excluded from the process of counterurbanisation. In addition, unemployment was found to have a strong and very efficient impact on migration behaviour. Analysis for 1990-1999 leads to slight modification of this picture: a slow recovery of central parts of the largest urban agglomerations and less differentiated patterns than in the 1980s. Deconcentration of the French population continues but is less powerful

Maîtrise foncière, pratiques agricoles durables et protection de la ressource en eau : quels outils d’intervention sur les AAC ?

Enjeu de santé publique et de préservation des milieux, la protection des captages et de la ressource en eau fait l’objet d’une série de dispositifs mis en oeuvre à la fois de façon règlementaire et volontaire. Les acteurs de la protection, à l’échelon local, ont notamment recours à toute la gamme d’outils fonciers : de la maîtrise de l’usage du sol à l’acquisition foncière en propriété. En plus, la mise en oeuvre de pratiques agricoles durables, par le biais du bail environnemental notamment, est une orientation forte pour concilier activité agricole et protection des ressources en eau. Les expériences observables en Île-de-France font état des obstacles rencontrés pour la mise en oeuvre de ce type d’actions. La principale difficulté, en dehors de la capacité des gestionnaires, concerne le rapport entre la profession agricole et l’instrument foncier. En Île-de-France, la situation est exacerbée compte tenu du contexte de pression foncière forte