123 research outputs found

    En passant par : une expression en voie de grammaticalisation?

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    International audienceIn this paper, we analyse the morpho-syntactic and semantic functioning of the expression en passant par in French, in synchrony as well as in diachrony (1500-2011). A corpus-based study brings clearly out two very different behaviours of this expression respectively in the sixteenth century and in Modern French. All differences revealed by our analysis suggest an obvious evolution that results in a coexistence in contemporary French of a free construction corresponding to the gerund of the verb passer 'to pass' followed by a PP in par (e.g. J'ai vu une boulangerie en passant par cette rue) with the non compositional expression en passant par, similar in many ways to prepositions (e.g. Il a tout lu de Montaigne à Gary en passant par Gautier et Balzac). Neither lexicographers nor linguists acknowledge this prepositional status of en passant par. In order to explain this double behaviour of en passant par in Modern French, we study the hypothesis of an ongoing grammaticalization, and test it on the basis of data drawn from written literary and journalistic texts. More generally, this study brings to the fore the semantic and functional consequences of the categorial change that currently affects the gerund of the motion verb passer in French when followed by par.Dans cet article, j'examine le statut morpho-syntaxique de l'expression "en passant par" en français en synchronie et en diachronie (1500-2011), cette expression n'ayant que très peu attiré l'attention des linguistes. A côté des emplois libres de cette construction (ex. Il m'a aperçu en passant dans la rue), je m'intéresse à des emplois qui semblent présenter un certain degré de figement et apparaissent dans des contextes syntaxiques spécifiques (ex. Il a tout lu de Montaigne à Gary en passant par Gautier et Balzac). Dans ces emplois 'figés', par son comportement syntaxique et sémantique, la structure "en passant par" est très proche des prépositions, statut qui ne lui est reconnu ni par les lexicographes ni par les linguistes. Par ailleurs, les contraintes lexicales qui pèsent sur ces emplois figés sont beaucoup moins fortes que celles qui pèsent sur les emplois libres, d'où la possibilité d'avoir comme complément un éventail beaucoup plus large de SN. Pour expliquer ce double fonctionnement en français moderne, j'étudie l'hypothèse d'une grammaticalisation en cours, et la teste au moyen d'une étude sur corpus synchronique et diachronique

    Le sens de manière comme critère de définition d'un paradigme

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    http://blogs.univ-tlse2.fr/dejanstosic/files/2016/08/Stosic_2011.pdfInternational audienceUsually defined as the way of performing or effecting an action, the manner is one of the most complex linguistic concepts. It is generally studied in syntax and more recently in lexical semantics. This paper provides an alternative view to the syntactic approach of the manner that fails both to formally define the adverbials of manner and to semantically describe the concept of manner. Showing that there are many different ways of expressing manner in language, we emphasize the necessity of taking into account in its study not only syntactic constituents (ex. I sing well) but also many other lexical (ex. to run), morphological (ex. quick-ly), grammatical (ex. How she sings!) and suprasegmental means of its expression. So, the onomasiological perspective that we adopt in this work allows us to bring to the fore some regularities common to all kinds of expressions of the manner. Thus, what we usually call manner appears in interpretation when one diversifies processes, states and qualities by introducing some qualitative specificity processed by various syntactic, semantic, grammatical, morphological or suprasegmental means and/or operations.Face à l'impuissance de l'approche syntaxique à dégager un paradigme de formes exprimant la manière et à en proposer une caractérisation sémantique pertinente, nous avons voulu par cette étude esquisser une alternative en nous focalisant sur les aspects sémantiques de la problématique. Cela nous a permis de suggérer la nécessité d'une approche plus globale de la manière prenant en compte non seulement les moyens d'expression syntaxiques, mais aussi lexicaux, morphologiques, grammaticaux et suprasegmentaux. L'avantage de cette démarche, qui s'appuie sur un éventail de faits très riche, est qu'elle permet de mieux saisir les caractéristiques fondamentales du concept de manière à travers toute la diversité de ses formes d'apparition dans la langue, caractéristiques qui se retrouvent d'un mode d'expression à l'autre. Grâce à ces régularités, nous avons défini la manière comme une catégorie sémantique complexe (et non comme une primitive) susceptible d'être décomposée en plusieurs traits plus basiques. Son rôle dans la langue est de diversifier un procès, un état ou une qualité par une spécificité qualitative, à l'aide de différents types de procédés linguistiques allant de la prosodie à la syntaxe en passant par le lexique, la grammaire et la morphologie. Si, dans la langue, un " paradigme de manière " il y a, ses critères de définition sont à chercher plutôt du côté du sens

    Manner of motion, evaluative and pluractional morphology

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    International audienceSeveral works inspired by Talmy's typology provided a very complete survey and description of various kinds of linguistic elements and strategies across languages for expressing two basic components of motion events: path and manner. This research has mainly focused on lexical and syntactic means of expressing path and manner and how these elements are combined in a sin- gle clause. Morphological means are mentioned when talking about encod- ing the path of motion but hardly ever when studying the expression of man- ner. This article shows that some languages widely use many affixational and non-affixational processes of "evaluative" and "pluractional" morphol- ogy to express manner (e.g., Serbian leteti 'to fly' > letuckati 'to flutter', Zoque wit 'to walk' > witwitnay 'to walk aimlessly'). This research mainly focuses on data from Serbian, but also offers a comparative perspective to highlight the widespread use of such morphological means in encoding manner. It pays particular attention to the role of morphology in the linguistic expression of manner in the semantic domain of motion

    Formes et sens : de l’unicité à la variabilité. Études sur le temps et l’espace

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    International audienceDu point de vue de la langue, aucun rapport nécessaire ne lie une forme et un sens : l’arbitraire du signe linguistique autorise en théorie un nombre infini de signifiants pour un même signifié. L’étonnante diversité de formes susceptibles de prendre en charge, souvent à des niveaux d’analyse différents, une même valeur sémantique occupe grammairiens et linguistes depuis les toute premières réflexions sur le langage. L’existence de milliers de langues ne fait qu’accroître la profusion de formes et de structures véhiculant effectivement une signification donnée – à supposer bien sûr qu’au moins certaines valeurs sémantiques se retrouvent dans différentes langues. Il est cependant bien connu que les langues sont loin d’utiliser toutes les formes potentielles admissibles par le système, c’est-à-dire que toutes les combinaisons théoriquement prévues par un système linguistique ne sont pas nécessairement attestées, que ce soit en phonétique, en morphologie ou au niveau lexical. Plutôt que d’exploiter au maximum la combinatoire offerte par le système de leur langue lorsqu’il est nécessaire d’inventer un nouveau terme, les locuteurs ont en effet tendance à élargir le sens d’expressions existantes, par économie, mais aussi parce que c’est une façon d’intégrer ce que l’on ne connaît pas encore à ce qui est déjà connu. Le principe de l’économie linguistique a ainsi pour conséquence indirecte de freiner la profusion des signes. Du fait de cette économie sur le plan de la forme, de nombreux morphèmes, lexèmes et structures sont souvent chargés de plusieurs sens. L’arbitraire du signe et la malléabilité des éléments linguistiques signifiants sont à l’origine d’une multitude de problèmes théoriques en sciences du langage, et ceci que l’étude de la langue soit abordée par le biais de la forme, du sens ou des deux à la fois. Ce numéro thématique a pour objectif d’examiner le jeu complexe de la forme et du sens en se focalisant sur des cas où plusieurs éléments formels prennent en charge une même valeur sémantique et sur ceux où une même expression « amalgame » plusieurs significations, dans une perspective unilingue ou comparative. Limitée aux domaines sémantiques de la temporalité et de l’espace, la discussion sur les principes qui respectivement imposent le maintien de l’uni(ci)té ou engendrent une modification du rapport entre forme et sens s’appuie sur deux ressorts principaux : la polysémie et la variabilité linguistique au sens large du terme

    When evaluative morphology, pluractionality and aspect get tangled up: a case study of French suffixed verbs

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    International audiencePluractionality is "the phenomen[on] where a certain derivational morphological marking on a verb [...] indicates that the event denoted by this verb is, in some sense, pluralized: repeated in time, distributed in various locations, holds of many participants, etc." (Greenberg 2010). In French, evaluative suffixes, when joined to verbal bases to build derived verbs, often function as pluractionality markers (e.g., mordre 'bite', mordiller 'nibble, lit. bite off small bites several times'). This paper focuses on the relation between evaluation and aspect/pluractionality and shows that verbal evaluation involves a modification of the internal structure of the event expressed by the verb, which in turn has an influence on its lexical aspect, and on its argumental structure

    Marcher comme une reine/ Nager comme une sirène. Les verbes de déplacement et les compléments de manière en comme

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    The aim of this paper is to explore the relation between lexical and syntactic encoding of manner in French by studying the combinatory potential of a small set of manner of motion verbs with comparative comme ‘as’ clauses (e.g. Maria marche comme une reine. ‘Maria walks like a queen’). Following Stosic (2009), we assume that the manner interpretation of some motion verbs is due to the presence in their lexical meaning of some more basic features such as: speed (courir ‘run’), bearing / posture (marcher ‘walk’, boiter ‘limp’), force (jaillir ‘gush out’), aimlessness (errer ‘wander about’). In accordance with Moline (2008), we hypothesize that the comparative comme clauses combined with such verbs instantiate the semantic feature that activates a manner interpretation of the studied verbs. We also take into account some motion verbs that do not express manner such as monter ‘go up’, tomber ‘fall’ and descendre ‘go down’ in order to bring to the fore the meaning of comparative comme clauses following them. This corpus-based study finally shows that in many cases there is a very strict correlation between manner features encoded by verbs and the meaning of comme clauses. However, this correlation does not always hold, owing to the fact that manner complementation can apply to many other features of the lexical meaning of the verb

    Evaluation et pluriactionnalité: une mise au point qui s'impose

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    International audienceConfronter les notions d'évaluation et de pluriactionnalité pour cerner leurs limites et leurs intersections

    La préposition 'par' et l'expression du déplacement : vers une catégorisation sémantique et cognitive de la notion de "trajet"

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    International audienceResearch on the expression of motion in language mainly focused on the semantics of verbs or verbal predicates and rarely analysed in detail the functioning of dynamic prepositions. This work deals with the preposition 'par' which allows to locate a mobile entity ("trajector") during the median phase of a movement. It tries, in particular, to distinguish the uses of this marker denoting a real "path" from those which rather indicate an "imprecise" localization. In "path" situations, it turns out that the preposition 'par' is associated with verbs that express a change of relation and location and show, as a result, a transitional or telic aspect. On a more spatial plane, the landmarks selected by this preposition (in order to locate the moving trajector) define space portions that can be crossed. They also have the ability to relate, directly or indirectly, the initial and final entities of a movement. These aspectuo-temporal and spatial properties lead to a first semantic and cognitive delimitation of the notion of path.L'article propose à la fois une description détaillée du sens spatial de la préposition 'par' (ex : Le chat est entré par la fenêtre) et une caractérisation sémantique et cognitive de la notion de " trajet ". En effet, la notion de " trajet " a souvent été abordée dans les analyses sémantiques des marqueurs dynamiques mais sans que des définitions précises et, encore moins, convergentes en soient véritablement proposées. On considère, en général, que le mouvement d'une entité-cible constitue un trajet si cette entité se déplace d'un site initial à un site final en parcourant une ou plusieurs entités qui mettent en relation ces deux zones. La préposition 'par' intervient essentiellement dans l'expression de ce type de configuration spatiale, ce qui indique que son sémantisme est étroitement lié à la notion de " trajet ". L'étude des usages spatiaux majeurs de la préposition 'par' est, de ce fait, un bon moyen de circonscrire le concept de " trajet " aussi bien du point de vue sémantique que cognitif. Dans cet article, nous mettons en évidence certaines caractéristiques spatiales et aspectuo-temporelles du concept de " trajet " en observant l'association de 'par' aux SN désignant des entités spatiales ainsi que sa combinaison avec les verbes

    "Marcher comme une reine / Nager comme une sirène". Verbele de deplasare şi complementele de mod introduse prin "comme"

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    International audienceThe aim of this paper is to explore the relation between lexical and syntactic encoding of the manner in French by styding the combinatory of a small set of manner of motion verbs with comparative comme clauses (e.g. Maria marche comme une reine. 'Maria is walking as a queen'). Following Stosic (2009), we assume that the manner interpretation of some motion verbs is due to the presence in their lexical meaning of some more basic features such as : SPEED (courir 'run'), BEARING/POSTURE (marcher 'walk', boiter 'limp'), FORCE (jaillir 'gush out'), AIMLESSNESS (errer 'wander about'), and so on. According to Moline (2008), we make a hypothesis that the comparative comme clauses combined with such verbs instantiate the semantic feature that activate a manner interpretation of studied verbs. We also take into account some motion verbs that do not express manner such as monter 'go up', tomber ' and descendre 'go down' in order to bring to the fore the meaning of comparative comme clauses following them. This corpus based study finally shows that in many cases ther is a very strict correlation between manner features encoded by verbs and the meaning of comme clauses. However, this correlation is not always displayed which is due to the fact that manner complementation can apply to many other features of the lexical meaning of the verb.L'objectif de cet article est d'examiner le rapport entre le condage lexical et l'expression syntaxique de la manière en français à travers l'étude de la combinatoire de quelques verbes de manière de déplacement avec les propositions comparatives en comme (ex. Maria marche comme une reine). Dans le prolongement de Stosic (2009), nous partons de l'idée que l'interprétation de manière observable dans le cas de nombreux verbes de déplacement est due à la présence dans leur sens de traits tels : VITESSE (courir), ALLURE (marcher, boiter), FORCE (jaillir), ABSENCE DE BUT (errer), etc. En suivant Moline (2008), nous faisons l'hypothèse que les comparatives en comme combinées avec de tels verbes instancient le trait à l'origine de l'interprétation de manière. Nous étudions également quelques verbes neutres du point de vue de la manière (ex. monter, descendre, etc.) pour définir à la fois le rôle et le sens des comparatives susceptibles de les accompagner. Il s'agit d'une étude sur corpus

    Les noms d'idéalités et la nominalisation

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    International audienceDans cet article, nous examinons quelles propriétés syntaxiques et sémantiques doit présenter un verbe pour que le nom dérivé qui lui est associé puisse désigner ce qu’on peut appeler, à la suite de Husserl, des « idéalités ». Après avoir brièvement rappelé les caractéristiques ontologiques de ce que le philosophe allemand entendait par « objet idéal », nous présentons les propriétés linguistiques qui légitiment l’existence d’une classe de noms correspondante. Nous étudions ensuite un fragment de corpus de noms dérivés à l’aide de plusieurs suffixes afin de vérifier nos intuitions sur les conditions de formation des nominalisations « idéales ». Nous présentons enfin quelques éléments de réponse à la question posée, à partir de l’examen de cinq couples de verbes et de noms construits avec le suffixe -tion: décrire/description, démontrer/démonstration , expliquer/explication, modifier/modification et construire/construction
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