78 research outputs found

    Le conflit des mesures du travail

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    La séquence historique contemporaine a vu se déployer les évaluations marchandes. D'abord, sur les marchés mondialisés des biens, la demande a progressivement renversé son rapport avec l'offre, les entreprises se disputant aujourd'hui cette ressource rare qu'est le pouvoir d'achat global. Ensuite, sur les marchés des capitaux, la transformation de la structure des marché et des modes de financement des entreprises a appuyé le renouvellement des mesures financières1. Les mesures marchandes s'érigent comme grandeur première de l'organisation2. Elles entrent dans l'organisation, redescendant le long des dispositifs d'évaluation de l'activité. Mais qu'en est-il du travail ? L'étude du travail montre que le réel se fait justement connaître au travailleur par sa résistance à la maîtrise3. L'évaluation des ressources nécessaires à la production d'un bien donné se tient depuis cette résistance à la maîtrise, indépendamment de toute exigence marchande. Le réel ne saurait s'adoucir devant les injonctions marchandes. Le travail se trouve pris dans une tension grandissante entre les évaluations hétéronomes du marché, traduites par les dispositifs de gestion, et du réel. Le compromis entre les grandeurs marchandes et techniques bascule dans la violence des rapports de force : le réel doit se soumettre. Notre texte se propose d'étudier les dynamiques, dans une entreprise industrielle, de cette disjonction du point de vue de ceux qui tiennent le travail : que faire quand les évaluations disjointes rendent le travail intenable 

    Les violences de l'innovation gestionnaire

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    Les acteurs de la conception et de la diffusion des dispositifs de gestion et des nouvelles formes d'organisation revendiquent le monopole de l'innovation gestionnaire légitime : eux seuls peuvent faire valoir le " réel " qui compte, à savoir le jugement des marchés des biens et des capitaux. A distance du processus technique de production, depuis leur maîtrise des dynamiques marchandes, ils construisent la traduction interne des évaluations marchandes externes. La satisfaction de ces évaluations est la condition de la pérennité de la firme dans un environnement concurrentiel mondialisé. Cependant le marché n'est pas le seul principe de réalité à l'œuvre. Le réel est aussi dans la matière, dans ce qui résiste à la maîtrise technique et à la connaissance scientifique. L'organisation est confrontée alors à, au moins, deux réels hétéronomes : elle doit produire pour vendre et se financer, se financer et vendre pour produire. Dés lors pourquoi les acteurs de l'innovation gestionnaire se revendiquent seuls dépositaires du réel qui compte ? Notre hypothèse, si l'on prend aussi au sérieux le point de vue du travail, est que l'innovation gestionnaire, dés lors qu'elle se forge volontairement à l'écart de la technique, traduit le rapport de forces des marchés sur les organisations. Au risque de perdre le réel du travail technique. Le monopole de l'innovation gestionnaire permet de taire la violence de ce rapport de forces sous le silence assourdissant du travail productif

    On the Eulerian Large Eddy Simulation of disperse phase flows: an asymptotic preserving scheme for small Stokes number flows

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    In the present work, the Eulerian Large Eddy Simulation of dilute disperse phase flows is investigated. By highlighting the main advantages and drawbacks of the available approaches in the literature, a choice is made in terms of modelling: a Fokker-Planck-like filtered kinetic equation proposed by Zaichik et al. 2009 and a Kinetic-Based Moment Method (KBMM) based on a Gaussian closure for the NDF proposed by Vie et al. 2014. The resulting Euler-like system of equations is able to reproduce the dynamics of particles for small to moderate Stokes number flows, given a LES model for the gaseous phase, and is representative of the generic difficulties of such models. Indeed, it encounters strong constraints in terms of numerics in the small Stokes number limit, which can lead to a degeneracy of the accuracy of standard numerical methods. These constraints are: 1/as the resulting sound speed is inversely proportional to the Stokes number, it is highly CFL-constraining, and 2/the system tends to an advection-diffusion limit equation on the number density that has to be properly approximated by the designed scheme used for the whole range of Stokes numbers. Then, the present work proposes a numerical scheme that is able to handle both. Relying on the ideas introduced in a different context by Chalons et al. 2013: a Lagrange-Projection, a relaxation formulation and a HLLC scheme with source terms, we extend the approach to a singular flux as well as properly handle the energy equation. The final scheme is proven to be Asymptotic-Preserving on 1D cases comparing to either converged or analytical solutions and can easily be extended to multidimensional configurations, thus setting the path for realistic applications

    Beyond pressureless gas dynamics: Quadrature-based velocity moment models

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    Following the seminal work of F. Bouchut on zero pressure gas dynamics which has been extensively used for gas particle-flows, the present contribution investigates quadrature-based velocity moments models for kinetic equations in the framework of the infinite Knudsen number limit, that is, for dilute clouds of small particles where the collision or coalescence probability asymptotically approaches zero. Such models define a hierarchy based on the number of moments and associated quadrature nodes, the first level of which leads to pressureless gas dynamics. We focus in particular on the four moment model where the flux closure is provided by a two-node quadrature in the velocity phase space and provide the right framework for studying both smooth and singular solutions. The link with both the kinetic underlying equation as well as with zero pressure gas dynamics is provided and we define the notion of measure solutions as well as the mathematical structure of the resulting system of four PDEs. We exhibit a family of entropies and entropy fluxes and define the notion of entropic solution. We study the Riemann problem and provide a series of entropic solutions in particular cases. This leads to a rigorous link with the possibility of the system of macroscopic PDEs to allow particle trajectory crossing (PTC) in the framework of smooth solutions. Generalized δ\delta-choc solutions resulting from Riemann problem are also investigated. Finally, using a kinetic scheme proposed in the literature without mathematical background in several areas, we validate such a numerical approach in the framework of both smooth and singular solutions.Comment: Submitted to Communication in Mathematical Science

    Conflit politique et santé de l'organisation

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    Si l'on cherche à comprendre la capacité d'une organisation à instaurer de nouveaux modes de fonctionnement dans un environnement socio-économique donné, il est nécessaire de remettre en cause la compréhension mécaniste de l'économie standard, réduisant l'organisation à la fonction de transformation des facteurs de production en produits par une coordination marchande. L'enjeu est de pouvoir aborder l'organisation non pas en référence à un modèle normatif, " mètre " de son fonctionnement, mais, au contraire comme production autonome de normes. Suite aux travaux de G. Canguilhem1, nous faisons l'hypothèse que, pour instruire la dynamique d'une organisation productive, il faut s'ouvrir à sa capacité de transformation créative de soi et de son environnement. L'organisation est alors actrice de sa " santé ", définie comme " capacité d'instituer des normes nouvelles dans des situations nouvelles "2. Le " normal " de l'organisation, c'est ici son inventivité, sa " normativité ", et sa pathologie, son impuissance à se transformer. Le corollaire de la reconnaissance d'une capacité d'inventivité est l'abandon de l'hypothèse d'environnement certain. Le changement non déterminé, l'invention, ne peuvent advenir qu'au creux d'une incertitude radicale : c'est parce qu'on ne sait pas qu'il est possible, ou nécessaire, d'inventer. Ces hypothèses complémentaires, points communs de différentes hétérodoxies3, permettent d'entrer à l'intérieur des organisations, sans rester à la lisière des marchés. Plus précisément, l'organisation se tient entre deux horizons hétérogènes de l'incertain. Le premier est celui du marché. L'organisation ne sait pas, au moins à terme, si son offre trouvera une demande, que l'on raisonne en terme de prix, volume ou qualité. Elle ne sait pas non plus quels seront les standards des marchés des capitaux, quel sera le prix de l'argent. Selon l'expression de Keynes, " pour toutes ces questions, il n'existe aucune base scientifique sur laquelle construire le moindre calcul de probabilité. Simplement, on ne sait pas "4. L'autre trouve son origine dans la matière, où plutôt dans la " résistance du réel à sa maîtrise "5. Le réel est ce qui toujours se déplace dans le travail de la matière, l'incertitude " inexorable, inépuisable et toujours renouvelée " de l'acte productif. Le travail de ces incertitude donne forme à des " espaces métrologiques "6. Les travailleurs de la matière apprennent à évaluer le réel du produit et du travail, donnant forme au " métier ", au " genre ", selon la terminologie d'Y. Clot, " évaluations partagées [organisant] l'activité personnelle de façon tacite "7. Ceux qui travaillent le marché traduisent, dans l'organisation, les évaluations des marchés des biens, actuelles et futures. Aujourd'hui en position de force, l'évaluation des marchés des capitaux impose sa mesure, sans incertitude possible8. L'espace productif est constitué des évaluations hétérogènes émises par les professionnels en charge de l'incertain. L'enjeu de l'organisation, pour assurer sa subsistance, est d'articuler, de mettre en cohérence ces évaluations issues d'incertitudes hétérogènes. A minima, elle se doit tout à la fois de vendre et produire pour rémunérer le capital. Dit autrement, selon la terminologie proposée par l'économie des grandeurs, l'organisation est un "  dispositif de compromis destinés à gérer les tensions entre plusieurs natures, et impliquant au moins les natures marchande et industrielle "9. L'organisation doit produire les formes articulant les évaluations hétérogènes émises par les professionnels des marchés et de la transformation de la matière sous la contrainte actionnariale. C'est ici que se déploie son inventivité pratique, à même d'assurer sa " santé ", c'est-à-dire son adaptation et sa transformation. Le compromis est le produit de cette dynamique. Il marque la création d'une mise en correspondance de grandeurs hétérogènes, sans possibilité de mise en mesure par un troisième terme10, par l'orientation vers un " bien commun qui dépasserait les deux formes de grandeur confrontés en les comprenant toutes deux "11. Ce compromis est un produit commun, non l'objet d'une normativité unique, prenant corps dans des objets équivoques, marquant une mesure commune depuis des mondes distincts12. Se créé alors un " espace commun de calcul "13, autorisant une pratique coordonnée des professionnels affrontant des formes hétérogènes d'incertitude. Mais le compromis n'est pas la seule forme d'articulation des grandeurs hétérogènes. Sans orientation vers un bien commun, une grandeur peut s'ériger dans le seul rapport de forces. L'organisation soumet une incertitude à l'autre, perdant leur articulation ou activant le déplacement du travail de l'une. Dit autrement, suivant Canguilhem, la " maladie ", envisagée comme perte du lien entre les horizons marchand et technique sous contrainte de rentabilité, peut être soit étroitesse de l'agir et soumission à une norme unique, donc mortification, soit moment vers une nouveau développement, une nouvelle forme de santé : " développement de la maladie dans l'histoire du sujet, ou bien développement de l'histoire du sujet dans la maladie. Rien n'est écrit d'avance " écrit Y. Clot14. Laisser voir l'activité de l'organisation et son histoire, c'est suivre son développement, aux frontières de la santé et du pathologique, du compromis et du rapport de force, des mondes marchand et industriel, vers de nouveaux arrangements, de nouveaux choix, ou vers la contradictions, la mortification. L'objet de l'étude de l'organisation est la construction, commune ou unilatéral, de ce rapport, donc du débat, public ou silencieux, autorisé ou interdit, créatif ou sclérosé, sur la qualité des biens et du travail15, sur leurs valeurs et mesures. Lors d'une thèse en convention CIFRE16, menée dans une entreprise aéronautique, nous avons cherché à rendre compte des dynamique du rapport des normativités techniques et marchandes, par l'étude du débat critique, souterrain et public, des dispositifs de gestion et de la stratégie par les acteurs de production et de marché, et les responsables de l'organisation. La notion de modularité17, instrumenté par les dispositifs de gestion de projet, doit réagencer le rapport pratique des grandeurs marchande et industrielle, dans un rapport de force de la normativité marchande sur la normativité technique. Si " le contenu d'un module, [...] peut demeurer invisible [aux yeux de l'intégrateur] "18, les évaluations techniques des producteurs ne doivent plus s'afficher, mais se soumettre aux évaluations du projet, traduisant, en interne, les évaluations marchandes. Les producteurs avouent perdre leurs capacités de production dans " le silence assourdissant sur la question de la qualité du travail " et du produit19. Mais la question reste ouverte de déterminer s'il s'agit d'une moment de l'histoire de l'organisation, vers une santé centrée sur la modularité, ou d'une pathologie réductrice, excluant l'incertitude technique, et donc la capacité de produire

    Les violences de l'innovation gestionnaire

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    Les acteurs de la conception et de la diffusion des dispositifs de gestion et des nouvelles formes d'organisation revendiquent le monopole de l'innovation gestionnaire légitime : eux seuls peuvent faire valoir le " réel " qui compte, à savoir le jugement des marchés des biens et des capitaux. A distance du processus technique de production, depuis leur maîtrise des dynamiques marchandes, ils construisent la traduction interne des évaluations marchandes externes. La satisfaction de ces évaluations est la condition de la pérennité de la firme dans un environnement concurrentiel mondialisé. Cependant le marché n'est pas le seul principe de réalité à l'œuvre. Le réel est aussi dans la matière, dans ce qui résiste à la maîtrise technique et à la connaissance scientifique. L'organisation est confrontée alors à, au moins, deux réels hétéronomes : elle doit produire pour vendre et se financer, se financer et vendre pour produire. Dés lors pourquoi les acteurs de l'innovation gestionnaire se revendiquent seuls dépositaires du réel qui compte ? Notre hypothèse, si l'on prend aussi au sérieux le point de vue du travail, est que l'innovation gestionnaire, dés lors qu'elle se forge volontairement à l'écart de la technique, traduit le rapport de forces des marchés sur les organisations. Au risque de perdre le réel du travail technique. Le monopole de l'innovation gestionnaire permet de taire la violence de ce rapport de forces sous le silence assourdissant du travail productif.dispositif de gestion;gestion de projet;EVA;modularité;conception;innovation

    Conflit politique et santé de l'organisation

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    Si l'on cherche à comprendre la capacité d'une organisation à instaurer de nouveaux modes de fonctionnement dans un environnement socio-économique donné, il est nécessaire de remettre en cause la compréhension mécaniste de l'économie standard, réduisant l'organisation à la fonction de transformation des facteurs de production en produits par une coordination marchande. L'enjeu est de pouvoir aborder l'organisation non pas en référence à un modèle normatif, " mètre " de son fonctionnement, mais, au contraire comme production autonome de normes. Suite aux travaux de G. Canguilhem1, nous faisons l'hypothèse que, pour instruire la dynamique d'une organisation productive, il faut s'ouvrir à sa capacité de transformation créative de soi et de son environnement. L'organisation est alors actrice de sa " santé ", définie comme " capacité d'instituer des normes nouvelles dans des situations nouvelles "2. Le " normal " de l'organisation, c'est ici son inventivité, sa " normativité ", et sa pathologie, son impuissance à se transformer. Le corollaire de la reconnaissance d'une capacité d'inventivité est l'abandon de l'hypothèse d'environnement certain. Le changement non déterminé, l'invention, ne peuvent advenir qu'au creux d'une incertitude radicale : c'est parce qu'on ne sait pas qu'il est possible, ou nécessaire, d'inventer. Ces hypothèses complémentaires, points communs de différentes hétérodoxies3, permettent d'entrer à l'intérieur des organisations, sans rester à la lisière des marchés. Plus précisément, l'organisation se tient entre deux horizons hétérogènes de l'incertain. Le premier est celui du marché. L'organisation ne sait pas, au moins à terme, si son offre trouvera une demande, que l'on raisonne en terme de prix, volume ou qualité. Elle ne sait pas non plus quels seront les standards des marchés des capitaux, quel sera le prix de l'argent. Selon l'expression de Keynes, " pour toutes ces questions, il n'existe aucune base scientifique sur laquelle construire le moindre calcul de probabilité. Simplement, on ne sait pas "4. L'autre trouve son origine dans la matière, où plutôt dans la " résistance du réel à sa maîtrise "5. Le réel est ce qui toujours se déplace dans le travail de la matière, l'incertitude " inexorable, inépuisable et toujours renouvelée " de l'acte productif. Le travail de ces incertitude donne forme à des " espaces métrologiques "6. Les travailleurs de la matière apprennent à évaluer le réel du produit et du travail, donnant forme au " métier ", au " genre ", selon la terminologie d'Y. Clot, " évaluations partagées [organisant] l'activité personnelle de façon tacite "7. Ceux qui travaillent le marché traduisent, dans l'organisation, les évaluations des marchés des biens, actuelles et futures. Aujourd'hui en position de force, l'évaluation des marchés des capitaux impose sa mesure, sans incertitude possible8. L'espace productif est constitué des évaluations hétérogènes émises par les professionnels en charge de l'incertain. L'enjeu de l'organisation, pour assurer sa subsistance, est d'articuler, de mettre en cohérence ces évaluations issues d'incertitudes hétérogènes. A minima, elle se doit tout à la fois de vendre et produire pour rémunérer le capital. Dit autrement, selon la terminologie proposée par l'économie des grandeurs, l'organisation est un "  dispositif de compromis destinés à gérer les tensions entre plusieurs natures, et impliquant au moins les natures marchande et industrielle "9. L'organisation doit produire les formes articulant les évaluations hétérogènes émises par les professionnels des marchés et de la transformation de la matière sous la contrainte actionnariale. C'est ici que se déploie son inventivité pratique, à même d'assurer sa " santé ", c'est-à-dire son adaptation et sa transformation. Le compromis est le produit de cette dynamique. Il marque la création d'une mise en correspondance de grandeurs hétérogènes, sans possibilité de mise en mesure par un troisième terme10, par l'orientation vers un " bien commun qui dépasserait les deux formes de grandeur confrontés en les comprenant toutes deux "11. Ce compromis est un produit commun, non l'objet d'une normativité unique, prenant corps dans des objets équivoques, marquant une mesure commune depuis des mondes distincts12. Se créé alors un " espace commun de calcul "13, autorisant une pratique coordonnée des professionnels affrontant des formes hétérogènes d'incertitude. Mais le compromis n'est pas la seule forme d'articulation des grandeurs hétérogènes. Sans orientation vers un bien commun, une grandeur peut s'ériger dans le seul rapport de forces. L'organisation soumet une incertitude à l'autre, perdant leur articulation ou activant le déplacement du travail de l'une. Dit autrement, suivant Canguilhem, la " maladie ", envisagée comme perte du lien entre les horizons marchand et technique sous contrainte de rentabilité, peut être soit étroitesse de l'agir et soumission à une norme unique, donc mortification, soit moment vers une nouveau développement, une nouvelle forme de santé : " développement de la maladie dans l'histoire du sujet, ou bien développement de l'histoire du sujet dans la maladie. Rien n'est écrit d'avance " écrit Y. Clot14. Laisser voir l'activité de l'organisation et son histoire, c'est suivre son développement, aux frontières de la santé et du pathologique, du compromis et du rapport de force, des mondes marchand et industriel, vers de nouveaux arrangements, de nouveaux choix, ou vers la contradictions, la mortification. L'objet de l'étude de l'organisation est la construction, commune ou unilatéral, de ce rapport, donc du débat, public ou silencieux, autorisé ou interdit, créatif ou sclérosé, sur la qualité des biens et du travail15, sur leurs valeurs et mesures. Lors d'une thèse en convention CIFRE16, menée dans une entreprise aéronautique, nous avons cherché à rendre compte des dynamique du rapport des normativités techniques et marchandes, par l'étude du débat critique, souterrain et public, des dispositifs de gestion et de la stratégie par les acteurs de production et de marché, et les responsables de l'organisation. La notion de modularité17, instrumenté par les dispositifs de gestion de projet, doit réagencer le rapport pratique des grandeurs marchande et industrielle, dans un rapport de force de la normativité marchande sur la normativité technique. Si " le contenu d'un module, [...] peut demeurer invisible [aux yeux de l'intégrateur] "18, les évaluations techniques des producteurs ne doivent plus s'afficher, mais se soumettre aux évaluations du projet, traduisant, en interne, les évaluations marchandes. Les producteurs avouent perdre leurs capacités de production dans " le silence assourdissant sur la question de la qualité du travail " et du produit19. Mais la question reste ouverte de déterminer s'il s'agit d'une moment de l'histoire de l'organisation, vers une santé centrée sur la modularité, ou d'une pathologie réductrice, excluant l'incertitude technique, et donc la capacité de produire.compromis;délibération;convention;conception;modularisation;ingénieur

    Les figures diversifiées des consultants et experts en prévention des RPS

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    National audienceL’objectif de cet article est d’analyser l’activité des consultants et experts en prévention des risques psychosociaux (RPS), acteurs décisifs de plus en plus mobilisés. Cette analyse s’opère ici au regard de la dimension stratégique et politique du champ d’intervention des RPS, caractérisé par une prescription juridique et conceptuelle incomplète, favorisant le développement de figures diversifiées d’intervenants externes. Nous présenterons ainsi le consultant co-constructif, le consultant adaptatif, le consultant militant, l’expert conseil, l’administrateur de la preuve et l’initiateur

    Lanthanides extraction processes in molten fluoride media. Application to nuclear spent fuel reprocessing

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    This paper describes four techniques of extraction of lanthanides elements (Ln) from molten salts in the general frame of reprocessing nuclear wastes; One of them is chemical: the precipitation of Ln ions in insoluble compounds (oxides or oxifluorides); the others use electrochemical methodology in molten fluorides for extraction and measurement of the progress of the processes: first electrodeposition of pure Ln metals on an inert cathode material was proved to be incomplete and cause problems for recovering the metal; electrodeposition of Ln in the form of alloys seems to be far more promising because on one hand the low activity of Ln shifts the electrodeposition potential in a more anodic range avoiding any overlapping with the solvent reduction and furthermore exhibit rapid process kinetics; two ways were examined: (i) obtention of alloys by reaction of the electroreducing Ln and the cathode in Ni or preferably in Cu, because in this case we obtain easily liquid compounds, that enhances sensibly the process kinetics; (ii) codeposition of Ln ions with aluminium ions on an inert cathode giving a well defined composition of the alloy. Each way was proved to give extraction efficiency close to unity in a moderate time

    François Hubault (coord.), Risques psychosociaux : quelle réalité, quels enjeux pour le travail ?

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    L’ouvrage collectif, coordonné par François Hubault, rassemble treize communications du séminaire de Paris 1 qui s’est déroulé les 8, 9 et 10 juin 2009 sur le thème : « Risques psychosociaux (RPS) : quelle réalité, quels enjeux pour le travail ? ». François Hubault, dans l’introduction de l’ouvrage, pose deux questions absolument essentielles pour qui s’intéresse aux relations entre santé et travail. La première est celle de l’opposition entre rupture et continuité : quelle réelle nouveauté s..
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