357 research outputs found

    L'illusion apolitique : adaptations, évolutions et instrumentalisations du salafisme yéménite

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    Dans son principe, le salafisme ambitionne de revenir aux sources de la religion, vise le dépassement des écoles juridiques sunnites (madhâhib) et se perçoit ainsi comme universel et atemporel. Ces prétentions à l'apolitisme et à l'universalisme apparaissent toutefois rapidement comme des leurres. A partir de l'exemple du courant salafi contemporain au Yémen qui s'auto-désigne par le nom d'ahl al-sunna (gens de la Tradition), cette contribution entend analyser les processus d'adaptation, les dynamiques internes et les phénomènes d'instrumentalisation qui malgré tout placent le salafisme au cœur du champ politique et fondent ce qui peut être appelé une illusion apolitique. Dépassant la monographie du salafisme yéménite, cette étude vise à favoriser la compréhension, par delà les a priori, de l'insertion politique d'un courant « apolitique » qui ne saurait être limitée à sa composante violente dite « jihadiste »

    Les révolutions sont-elles exportables ? 'L’effet domino' à la lumière du cas yéménite

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    L’effet de contexte contre l’effet « domino ». Au Yémen, la montée en force des mouvements protestataires et des contestations internes s’agrègent au morcellement des formes de pouvoir pour expliquer la nouveauté relative que constitue le mouvement du début 2011. Des formes revendicatives émanant de populations jeunes, qui par bien des aspects rappellent les mouvements sociaux égyptiens et tunisiens, sont rattrapées par la fragmentation des sources d’expression plus ancienne du séparatisme ou de la contestation religieuse. Pour autant, dans une situation encore très instable, le chemin d’une conciliation pourrait être trouvé, sans doute dans un dépassement des formes claniques d’allégeance et des idéologies

    Le mythe al-Zarkaoui ou la légitimation de la guerre en Iraq

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    Dans le contexte de la guerre en Iraq, l'émergence fulgurante d'Abou Moussab al-Zarqawi sur la scène médiatique et politique internationale est un cas d'école. De fait, l'apparition de cette figure nous renseigne sans doute moins sur la situation et la stratégie des insurgés en Iraq que sur les mécanismes de notre système d'information et de propagande. Rarement un ennemi aura été autant « construit » pour personnifier avec autant de perfection la menace, et pour caricaturer une situation politique pourtant particulièrement complexe. En l'espace de quelques mois au cours de l'année 2004, s'est répandue autour de cette figure de « voyou du jihad » un discours mythologique repris à l'envie par un grand nombre d'acteurs aux objectifs différents : journalistes, experts, chercheurs, décideurs et... insurgés

    Les paradoxes de la nation yéménite : entre fondements historiques anciens et remises en cause continues

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    L'idée de nation yéménite apparaît comme un paradoxe. Au carrefour de plusieurs régions stratégiques (Moyen-Orient, corne de l'Afrique, océan Indien et péninsule Arabique), le Yémen semble être malgré tout périphérique dans chacune d'entre elles . En effet, il demeure exclu du « club de riches » formé par les « pays du Golfe » et reste fréquemment stigmatisé par ses voisins qui voient en lui une source d'instabilité ; enfin ses gouvernements successifs au cours du 20ème siècle ne semblent pas particulièrement avoir cherché à faire de la Mer rouge un pôle d'intégration régionale. De fait, cette république, d'une surface équivalente à la France, située au sud du Royaume d'Arabie Saoudite et à l'ouest du Sultanat d'Oman, peuplée d'environ 24 millions d'habitants , n'a été que très rarement unifiée au cours de sa longue histoire. Pourtant, l'identification d'un peuple yéménite et d'un territoire nommé Yémen est une réalité, certes fluctuante au fil des siècles, mais présente dès avant l'avènement de l'islam au 7ème siècle de notre ère

    VARIETIES OF ISLAMISM IN YEMEN: THE LOGIC OF INTEGRATION UNDER PRESSURE

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    International audienceOne of the most remarkable features of the contemporary Yemeni political formula has been its capacity to deal with the various Islamist ideal-types through integration and cooptation rather than repression. Muslim Brothers, Salafists, violent “jihadi” fringes, Sufis, and Zaydi revivalists have all at some point collaborated with the state to a certain extent. Since the 1970s, such an equilibrium has proved rather functional, as it has reduced the level of political violence, allowed the participation of most, and maintained government stability. Yet due to internal developments and external pressures after September 11, this system has increasingly been placed in jeopardy with still unknown consequences

    Deconstructing Salafism in Yemen

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    In the middle east, Salafism has gained prominence during the last two decades. This is especially true in countries such as Kuwait and Saudi Arabia where a political version of Salafism, often labeled sahwa, emerged as a significant social movement. In Yemen, however, the main Salafist trend is characterized by an apparently apolitical stance (...)

    La guerre de Sa‘da : des singularités yéménites à l’agenda international

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    L’actuelle République du Yémen est née le 22 mai 1990 de la réunion de la République démocratique et populaire du Yémen (au Sud) et de la République arabe du Yémen (au Nord). Après une phase pluraliste (notamment marquée par les élections législatives de 1993 et la participation du parti islamiste al-Islâh (Rassemblement yéménite pour la réforme) au gouvernement de 1993 à 1997, le pouvoir s’est progressivement engagé dans un processus de monopolisation croissante des ressources institutionnelles, économiques et symboliques. Le contexte de la lutte antiterroriste a sans doute accéléré, tout en la légitimant, la disparition d’une formule politique originale fondée sur un partage du pouvoir et un faible niveau de répression. Durant les années 1990, cette formule avait indéniablement singularisé le pays à l’échelle régionale. Or, depuis l’attentat d’octobre 2000 contre le navire de guerre américain USS Cole dans le port d’Aden et les attentats du 11 septembre 2001, l’obsession sécuritaire qui structure l’essentiel des relations du gouvernement yéménite non seulement avec les États-Unis et les pays européens mais aussi, depuis peu, avec le voisin saoudien a provoqué un dérèglement des équilibres politiques. [Premier paragraphe

    Entre pressions extérieures et tensions internes, un équilibre instable au Yémen

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    Dans un village reculé du sud du Yémen, une voiture affiche fièrement sur son pare-brise le portrait du président Ali Abdallah Saleh – engagé aux côtés des Etats-Unis dans la « guerre contre le terrorisme » – et celui de M. Oussama Ben Laden. Dans cette double affiliation, il ne faut pas seulement voir une marque de duplicité que bien des analystes étrangers relèvent avec irritation. mais également la capacité du pouvoir à ne pas rompre avec une opposition islamiste perçue comme légitime par la société, et à maintenir ainsi une certaine stabilité. Avec un succès évident : le pays n’a pas connu d’attentat de grande ampleur depuis 2001 (...)

    Varieties of islamism in Yemen: the logic of integration under pressure

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    One of the most remarkable features of the contemporary Yemeni political formula has been its capacity to deal with the various Islamist ideal-types through integration and cooptation rather than repression. Muslim Brothers, Salafists, violent “jihadi” fringes, Sufis, and Zaydi revivalists have all at some point collaborated with the state to a certain extent. Since the 1970s, such an equilibrium has proved rather functional, as it has reduced the level of political violence, allowed the participation of most, and maintained government stability. Yet due to internal developments and external pressures after September 11, this system has increasingly been placed in jeopardy with still unknown consequences.632

    Les paradoxes d'une nation

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    L'idée de nation yéménite apparaît comme un paradoxe. Au carrefour de plusieurs régions stratégiques (Moyen-Orient, corne de l'Afrique, océan Indien et péninsule Arabique), le Yémen semble être malgré tout périphérique dans chacune d'entre elles . En effet, il demeure exclu du « club de riches » formé par les « pays du Golfe » et reste fréquemment stigmatisé par ses voisins qui voient en lui une source d'instabilité ; enfin ses gouvernements successifs au cours du 20ème siècle ne semblent pas particulièrement avoir cherché à faire de la Mer rouge un pôle d'intégration régionale. De fait, cette république, d'une surface équivalente à la France, située au sud du Royaume d'Arabie Saoudite et à l'ouest du Sultanat d'Oman, peuplée d'environ 24 millions d'habitants , n'a été que très rarement unifiée au cours de sa longue histoire. Pourtant, l'identification d'un peuple yéménite et d'un territoire nommé Yémen est une réalité, certes fluctuante au fil des siècles, mais présente dès avant l'avènement de l'islam au 7ème siècle de notre ère
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