97 research outputs found
La science médiévale, du codex à l'imprimé
L'article est une introduction au numĂ©ro de MĂ©diĂ©vales intitulĂ© Le livre de science, du copiste Ă l'imprimeur. Il rassemble des contributions de Jean-Patrice Boudet, Antoine Calvet, Mireille AusĂ©cache, LluĂs Cifuentes, SebastiĂ Giralt et Jon Arrizabalaga, qui toutes s'attachent Ă mettre en relief les spĂ©cificitĂ©s de la transmission manuscrite de sciences mĂ©diĂ©vales telles que la mĂ©decine, l'alchimie, ou l'astrologie, selon trois axes principaux. L'Ă©tude des corpus scientifiques permet tout d'abord de reconstruire les milieux intellectuels qui les ont Ă©laborĂ©s. Elle permet aussi de cerner les Ă©tats successifs de textes mouvants, tels les antidotaires, et l'histoire complexe des fausses attributions. Enfin, le passage du Moyen Ă‚ge Ă la Renaissance, avec l'apparition et la diffusion de l'imprimerie, se traduit par un remodelage des textes et une nouvelle hiĂ©rarchie des autoritĂ©s scientifiques
Didier Barrière, Francisque Michel médiéviste et bibliomane romantique
Pourquoi retracer la vie et le parcours intellectuel de Francisque Michel (1809-1887) ? Dans un volume aux allures « très xixe » de la collection « Petite Librairie du xixe siècle », Didier Barrière répond à cette question, tout en gardant la sévère distance critique qui s’impose face à un personnage que ses contemporains ont qualifié tour à tour de « crapaud » (Eugène Burnouf), de « cuistre » (Charles Labitte), et que Sainte-Beuve aurait volontiers fait passer « de la bibliothèque » à « l’éc..
Anna Caiozzo, Images du ciel d'Orient au Moyen Âge. Une histoire du zodiaque et de ses représentations dans les manuscrits du Proche-Orient musulman
Depuis les travaux pionniers d'Aby Warburg, Franz Boll, Fritz Saxl et Wilhelm Gundel, les historiens de l'art ont insisté sur l'intérêt majeur des représentations des figures célestes. Il manquait un ouvrage d'ensemble sur les traditions iconographiques de ces représentations pour le monde islamique. Cette tâche monumentale et extrêmement ardue, tant les sources sont hétérogènes et d'une inégale richesse suivant les périodes et les supports, Anna Caiozzo, à la fois historienne de l'Islam « mé..
Histoire des sciences dans l’Occident médiéval
Programme de l’année 2018-2019 : I. Une action surnaturelle ou naturelle ? Le « contact virtuel » dans la science, la philosophie et la théologie (XIIIe-XVe siècle). — II. Le De reductione effectuum in virtutes communes d’Henri de Langenstein
La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500)
Confrontée à la nouveauté que constitua l'arrivée de la peste en Occident, la médecine savante fut apparemment mise à rude épreuve. Son inadéquation n'était-elle pas visible face à ce défi pratique ? Pourtant, l'étiologie astrologique du fléau resta assez strictement naturaliste (la grande conjonction de 1345 fut considérée comme la cause de la putréfaction de l'air tenue elle-même pour responsable de la Peste Noire de 1348). Quant au recours aux empirica merveilleux ou magiques, il fut relativement limité et toujours encadré par une logique d'application respectueuse de la théorie médicale : qu'il s'agisse des gemmes ingérées comme des médicaments ou bien portées en amulettes, ou même des sceaux astrologiques talismaniques.The medical rationality faced with the plague : medicine, astrology and magic (1348-1500). Facing the novelty created by the advent of the Plague in Western Europe, learned medicine was apparently put to the test. Was not obvious its inadequacy to the practical challenge ? Yet, the astrological aetiology of the scourge remained quite strictly naturalistic (the great conjunction occuring in 1345 being the cause of the putrefaction of the air responsible for the Black Death in 1348). Concerning the use of marvelous or magical empirica, it was rather limited and always framed by a logical and respectful applying of the medical theory, as shown by the gems ingested as medicines or carried as amulets, or even astrological-talismanic seals
Innovation et science scolastique de la nature (v. 1260 – milieu du XIVe siècle)
La scolastique scientifique fut à l’origine de nombre d’innovations qui peuvent souvent se comprendre comme un jeu subtil avec les modèles, comme on peut le voir avec la question de l’attraction magnétique dans les commentaires sur la Physique d’Aristote. Le cadre péripatéticien pouvait imposer sa logique avec tant de rigueur qu’il conduisait à des réinventions de solutions déjà trouvées préalablement comme semble l’indiquer la reformulation par les commentateurs latins de la Physique de l’idée de l’altération de proche en proche de l’air intermédiaire, situé entre l’aimant et le fer, par l’aimant. Parfois aussi la conscience de la cohérence conceptuelle d’une autorité comme Averroès pouvait conduire à lui attribuer un argument qui provenait d’une tradition ultérieure : ainsi, l’exemple du poids maximum du morceau de fer susceptible d’être déplacé par un aimant donné. Mais le modèle n’imposait pas un cadre coercitif, l’innovation et l’écart y avaient toute leur place comme le montrent les différences entre la tradition des commentateurs anglais sur la Physique et celle des commentateurs parisiens : questions différentes et ruptures témoignent de la vivacité et de la fécondité de la réflexion scolastique où le modèle est sans doute plus un stimulant qu’un carcan.Scientific scholasticism produced many innovations that can often be understood as involving subtle play with models, as can be seen in the topic of magnetic attraction in the commentaries on Aristotle’s Physics. The peripatetician framework could follow through a logic so rigorously as to lead to the re-invention of solutions that had already been found, as would appear to be attested by the formulation by Latin commentators of the Physics of the idea that the air between a magnet and a piece of iron is gradually altered by magnetic force. Additionally, the awareness of a conceptual consistency in the work of an author such as Averroes could at times lead to his being ascribed an argument that actually came from a later tradition ; for example, the maximum weight of a piece of iron that could be moved by a given magnet. Nevertheless, the use of models did not necessarily impose a conceptual straitjacket : innovation and divergences were accorded a certain role as can be seen in the differences between the tradition of English commentators on the Physics and that of Parisian commentators : different issues and disagreements bear witness to the fruitfulness of scholastic thought within which the model most likely functioned more as a stimulus than as a yoke
Agostino Paravicini Bagliani, Le Speculum Astronomiae, une énigme ? Enquête sur les manuscrits
Le Speculum astronomiae suscite depuis près d'un siècle des débats parfois passionnés. Cette œuvre, datable à peu près du milieu du xiiie siècle, qui présente les différentes parties de l'astronomia, la science des astres (astronomie et astrologie), en donnant le titre et l'incipit des ouvrages qui en traitent, pour la plupart d'origine arabe traduits en latin, a eu une importance considérable. Le chapitre 11 relatif aux imagines talismaniques, qui dresse la liste des opuscules « abominables ..
SebastiĂ Giralt i Soler, Arnau de Vilanova en la impremta renaixentista
L'image de l'un des plus cĂ©lèbres mĂ©decins du Moyen Ă‚ge, Arnaud de Villeneuve (v. 1240-1311) a Ă©tĂ© graduellement obscurcie par les Ă©paisseurs d'apocryphes, de lĂ©gendes et de malentendus, qui l'ont recouverte au fil des siècles. La recherche historique et philologique, sous l'impulsion en particulier des travaux de Juan Antonio Paniagua et grâce aussi Ă l'entreprise d'Ă©dition critique des Opera medica omnia conduite sous la direction de ce dernier, du regrettĂ© LuĂs GarcĂa-Ballester et de Micha..
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