87 research outputs found
L’« érotique critique» de Louis Marin
Louis Marin laisse derrière lui une œuvre considérable par son volume, par l’étendue de son questionnement et de son champ d’investigation, par la vigilance théorique qui s’y déploie et par l’acuité de ses analyses. De ses recherches et de son enseignement (notamment à l’Ecole des hautes études en sciences sociales depuis 1978), il reste plus de trois cents articles, dont certains ont été repris ou recueillis dans la quinzaine d’ouvrages publiés de son vivant, jusqu’à celui qui paraissait déb..
The “Erotic criticism” of Louis Marin
Louis Marin left behind him a considerable work, in its volume, its range of questioning and its field of investigation, in the display of theoretic vigilance and in the acuteness of his analysis. From his research and teaching (notably at the Ecole des hautes Ă©tudes des sciences sociales from 1978 onwards), more than 300 articles remain, some of which have been gathered and put together in the fifteen or so books published whilst he was alive, including the one published at the beginning of ..
La peinture dans la rumeur du langage
Selon une très ancienne tradition, la peinture, cette « poésie muette », serait vouée au silence. Cette assignation appelle un examen qui se déploie en trois temps : une exploration philologique, tout d’abord, des nombreux mots qui disent l’absence de sons ou l’absence du langage ; une analyse esthético-poétique des conditions sous lesquelles le passage d’un régime des genres (à l’enseigne de l’Ut pictura poesis) à un régime de l’art (définitoire de la modernité) a pu être pensé comme passage d’une peinture parlante ou sonore à une peinture définitivement et radicalement muette ; un réexamen philosophique, enfin, de ce grand paralogisme contemporain qui, sous couleur de dénoncer le logocentrime et l’« impérialisme linguistique », aura évacué la poïèse verbale avec le logos, se privant ainsi des ressources du sens, lequel est lié à la possibilité du langage tout en restant irréductible à la signification linguistique
La narration figurée dans la Figuration narrative
La Figuration narrative constitue un terrain d’étude parfaitement appropriĂ© pour traiter des conditions et des modalitĂ©s sous lesquelles une image peut raconter une histoire, produire un rĂ©cit. GĂ©rald Gassiot-Talabot, qui fut l’« animateur » de ce mouvement, s’est employĂ© dès 1965 Ă en justifier le nom en envisageant d’une part quelques-unes des formules narratives utilisĂ©es dans l’art du passĂ©, depuis les peintures pariĂ©tales de la prĂ©histoire, et en mettant d’autre part en place une typologie des diffĂ©rentes catĂ©gories formelles exploitĂ©es par les peintres concernĂ©s. L’analyse proposĂ©e ici procĂ©dera de manière hypothĂ©tico-dĂ©ductive en s’organisant autour de quelques points thĂ©oriques cruciaux : comment se marque dans l’image la durĂ©e nĂ©cessaire Ă la consĂ©cution Ă©vĂ©nementielle ? Que faut-il pour que l’indication du mouvement y coagule en indice narratif ? Quelle part nos infĂ©rences prennent-elles dans la production d’une cohĂ©rence narrative ? Comment la Figuration narrative rĂ©invente-t-elle les rapports entre le support (cycle, diptyque, triptyque ou polyptyque), le plan (espace de construction) et la scène (espace reprĂ©sentĂ©)Â
Hors cadre : entretien avec Hubert Damisch
– Il n’y a plus de vérité du tout, puisque vous arrangez les faits comme il vous plaît.– J’arrange les faits de façon à les rendre plus conformes à  la vérité que dans la réalité […]André Gide Alors que se multiplient les théories des images et que l’idée d’une « pensée des images » s’est progressivement imposée, il nous a semblé important de rencontrer Hubert Damisch. On sait le rôle critique décisif qui a été le sien dans la redéfinition épistémologique dont l’histoire de l’art a fait l’obje..
Un genre à repenser, une formule à renouveler ?
Les deux débats précédents ont mis en évidence à la fois la pérennité et la souplesse de la monographie d’artiste comme exercice caractéristique du travail de l’historien de l’art. Issu d’une tradition longue de plusieurs siècles, le genre devait jusqu’à récemment répondre encore à des contraintes et à un modèle qui pouvaient paraître immuables ; mais depuis plusieurs décennies la rencontre entre l’histoire de l’art et d’autres disciplines, en particulier les sciences humaines, et le débat su..
Par delà le principe de plaisir esthétique
The question of aesthetic evaluation, which was so central in Kant’s philosophy, was later almost forgotten by the speculative tradition of continental philosophy, but it has been the object of many theories and has become a veritable <em>quaestio disputata</em> in the analytic tradition and in its recent European developments. The French reception of these works, and notably of Nelson Goodman’s and Arthur Danto’s books, is the context in which one must understand the debates which have put this question to the forefront in the 1990s, particularly in Jean-Marie Schaeffer, Gérard Genette and Rainer Rochlitz. Genette’s thesis probably was the most debated, because of its author’s renowned and fundamental contributions to poetics, but also because of its own radicality
La politique des auteurs : au-delà du jugement de goût
Qu’il s’agisse de textes ou d’œuvres d’art, la question de l’auctorialité, en général, n’est pas simple. Elle implique, évidemment, ce qui commençait de s’énoncer à l’époque des Lumières sous le concept de « droit d’auteur ». Les réponses variables que la loi y apportera plus tard, une fois qu’elle l’aura enregistrée dans ses tables (la première loi sur la propriété littéraire est promulguée le 19 juillet 1793, à l’instigation de Lakanal), ne livreront jamais qu’une partie des données en jeu ..
La description du tableau : la peinture et l'innommable
Vouilloux Bernard. La description du tableau : la peinture et l'innommable. In: Littérature, n°73, 1989. Mutations d'images. pp. 61-82
Le tableau « en récit »Diderot et Fragonard
Jean-Honoré Fragonard, Les Débuts du modèle. Vers 1771. Protocole Un passage de Jacques le Fataliste et son Maître embarque Fragonard dans une scène de fiacre on ne peut plus mouvementée. Lisons : Jaques en déshabillant son Maître lui dit aimez-vous les tableaux ?Le Maitre. – Oui, mais en récit, car en couleur et sur la toile, quoique j’en juge aussi décidément qu’un amateur, je t’avouerai que je n’y entends rien du tout ; que je serais bien embarrassé de distinguer une École d’une autre ; qu..
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