14 research outputs found

    Les valeurs scientifiques au travail

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    Cet article a pour objet les valeurs ayant cours aujourd’hui dans le monde de la science europĂ©enne, dĂ©gagĂ©es Ă  partir d’entretiens semi-directifs avec des laurĂ©ats d’un grand prix de mĂ©decine et de biologie. CentrĂ©e sur la question, particuliĂšrement rĂ©vĂ©latrice, des prix scientifiques et de leurs effets sur la vie professionnelle, relationnelle ou privĂ©e, cette enquĂȘte visait la socialisation de la vie scientifique, dans la perspective d’une sociologie comprĂ©hensive et empirique des valeurs. L’analyse inductive du corpus nous a permis de distinguer deux grands couples d’oppositions : d’une part, entre « valeurs fondamentales » et « valeurs contextuelles » et, d’autre part, entre « valeurs publiques » (susceptibles d’ĂȘtre publiquement revendiquĂ©es, en tant que valeurs de rĂ©fĂ©rences) et « valeurs privĂ©es » (qui orientent effectivement l’action mais d’une façon difficilement revendicable en public). L’article prĂ©sente un rĂ©pertoire des valeurs contextuelles, sous la forme d’une quinzaine de couples de qualificatifs opposĂ©s (du type individuel/collectif), dont le statut axiologique varie selon les contextes.This article addresses the values prevailing today in the sphere of European science, identified through semi-directive interviews with the winners of a grand prize in medicine and biology. Focussing on the particularly revealing question of scientific prizes and their effects on professional, relational or private life, this survey addressed the socialization of scientific life from the perspective of a comprehensive and empirical sociology of values. An inductive analysis of the data revealed two main pairs of oppositions — on the one hand, between ‘fundamental values’ and ‘contextual values’ and, on the other, between ‘public values’ (that can be publicly proclaimed, as reference values) and ‘private values’ (which effectively guide the action but can hardly be proclaimed publicly). The article presents a list of contextual values in the form of some fifteen pairs of opposites (e.g. individual/collective) whose axiological status varies according to context.Este artĂ­culo tiene por objeto los valores que tienen curso hoy en el mundo de la ciencia europea, logrados a partir de entrevistas semidirigidas con laureados de un gran premio de medicina y biologĂ­a. Centrada en la cuestiĂłn, especialmente reveladora, de los premios cientĂ­ficos y de sus efectos sobre la vida profesional, relacional o privada, esta investigaciĂłn contemplaba la socializaciĂłn de la vida cientĂ­fica, en la perspectiva de una sociologĂ­a comprensiva y empĂ­rica de los valores. El anĂĄlisis inductivo del corpus nos permitiĂł distinguir dos grandes pares de oposiciones : por una parte, entre “valores fundamentales” y “valores del contexto” y, por otra parte, entre “valores pĂșblicos” (susceptibles de reivindicarse pĂșblicamente, como valores de referencia) y “valores privados” (que orientan efectivamente la acciĂłn pero de una manera difĂ­cilmente reivindicables en pĂșblico). El artĂ­culo presenta un repertorio de los valores del contexto, en forma de una quincena de pares de calificativos opuestos (del tipo individual /colectivo), cuyo estatuto axiolĂłgico varĂ­a segĂșn los contextos

    De la sociologie critique Ă  la sociologie de la critique. Dialogue avec Dominique Bertelli

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    Dans un article paru dans Questions de communication (8, 2005), Dominique Bertelli a voulu dĂ©montrer combien le travail de Joseph Jurt et de Pierre Verdrager sur la rĂ©ception journalistique de la littĂ©rature par la presse Ă©tait dĂ©passĂ©. Pierre Verdrager entre en controverse avec son discutant et rĂ©pond dans cet article point par point aux critiques dont il a fait l’objet L’auteur dĂ©fend sa dĂ©marche en montrant que la posture a-critique n’est peut-ĂȘtre jamais si utile et nĂ©cessaire que lorsqu’elle prend le sens critique pour objetIn a recently published article, Dominique Bertelli wanted to show how much Joseph Jurt and Pierre Verdrager's work on the journalistic reception of literature by the press media was outdated. Pierre Verdrager opens here a controversy with his critic and, in this article, he replies point by point to the attacks his work faced. The author argues for his approach by showing that the a-critical posture is never so useful and necessary than when it deals with the critical sense

    Le mariage et le placard

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    Cet article, qui prend appui sur une enquĂȘte qualitative menĂ©e en France en 2012 et 2013 auprĂšs de 37 personnes ayant un projet de mariage avec une personne de mĂȘme sexe, alors mĂȘme que le « mariage pour tous » Ă©tait dĂ©battu et votĂ© Ă  l’AssemblĂ©e nationale, vise Ă  comprendre les enjeux spatiaux, tant gĂ©ogra­phiques que sociaux, liĂ©s Ă  l’accĂšs des couples de mĂȘme sexe au mariage civil. Pour ce faire, on envisage successivement trois Ă©lĂ©ments clĂ©s : les alliances, les tĂ©moins et les mots utilisĂ©s dans le cadre nuptial. La conclusion de l’enquĂȘte est ambivalente : si l’accĂšs des couples de mĂȘme sexe au mariage civil constitue bien un pas de plus vers l’égalitĂ© des sexualitĂ©s, il ne conduit pas toujours Ă  la fin du « placard », voire constitue pour certains une occasion de plus d’y rester enfermĂ©.This article, which is based on a qualitative survey conducted in France in 2012 and 2013 with 37 people having proposed marriage with a person of the same sex, just when the “marriage for all” was debated and voted on in the parliement, seeks to understand the spatial, geographic and social issues related to the access of same-sex couples to civil marriage. To do this, we successively consider three key elements: the alliances, witnesses and the words used in the marriage context. The conclusion of the survey is ambivalent: if access to civil marriage for same-sex couples constitutes a step towards equality of sexualities, it does not always lead to the end of the “closet” or constitutes for some people one more opportunity to stay locked up

    Mes ratés de terrain

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    Je propose dans cet article de faire retour sur les ratĂ©s de terrain qui sont survenus au cours de ma vie de chercheur afin d’en tirer quelques enseignements. L’idĂ©e que je dĂ©fends est que, dans l’énonciation en sciences humaines, un ratĂ© de terrain vaut toujours mieux que pas de terrain du tout. La trivialitĂ© d’une telle affirmation paraĂźt moins forte dĂšs lors qu’on s’avise des dĂ©nonciations du « mythe du terrain » auxquelles se livrent complaisamment certains intellectuels se rĂ©clamant des sciences sociales.I propose in this paper to return to the failures that have occurred during my life as a researcher in order to learn some lessons. I argue that, in human sciences, a failure in fieldwork is always better than no fieldwork at all. The triviality of such an assertion seems less strong when we pay attention to the denunciations of the “myth of fieldwork” made by some complacent intellectuals claiming to belong to social sciences.Mis trabajos de campo que han falladoCon este artĂ­culo pretendo analizar los fracasos en los trabajos de campo que acaecidos durante mi vida de investigador, me han permitido comprender mejor algunas cosas. En mi opiniĂłn, en el campo de las ciencias humanas, mĂĄs vale un fracaso que ningĂșn trabajo de campo. La trivialidad de tal afirmaciĂłn parece menos grave cuando osa uno enfrentarse al «mito del trabajo de campo» al que se libran indulgentemente algunos intelectuales apelando a las ciencias sociales

    Mes ratés de terrain

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    Je propose dans cet article de faire retour sur les ratĂ©s de terrain qui sont survenus au cours de ma vie de chercheur afin d’en tirer quelques enseignements. L’idĂ©e que je dĂ©fends est que, dans l’énonciation en sciences humaines, un ratĂ© de terrain vaut toujours mieux que pas de terrain du tout. La trivialitĂ© d’une telle affirmation paraĂźt moins forte dĂšs lors qu’on s’avise des dĂ©nonciations du « mythe du terrain » auxquelles se livrent complaisamment certains intellectuels se rĂ©clamant des sciences sociales.I propose in this paper to return to the failures that have occurred during my life as a researcher in order to learn some lessons. I argue that, in human sciences, a failure in fieldwork is always better than no fieldwork at all. The triviality of such an assertion seems less strong when we pay attention to the denunciations of the “myth of fieldwork” made by some complacent intellectuals claiming to belong to social sciences.Mis trabajos de campo que han falladoCon este artĂ­culo pretendo analizar los fracasos en los trabajos de campo que acaecidos durante mi vida de investigador, me han permitido comprender mejor algunas cosas. En mi opiniĂłn, en el campo de las ciencias humanas, mĂĄs vale un fracaso que ningĂșn trabajo de campo. La trivialidad de tal afirmaciĂłn parece menos grave cuando osa uno enfrentarse al «mito del trabajo de campo» al que se libran indulgentemente algunos intelectuales apelando a las ciencias sociales

    Comment lit-on un « premier roman » ? La réception des « premiers romans » par la presse

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    On pourrait s’interroger sur l’opportunitĂ© de traiter de la rĂ©ception journalistique des « premiers romans » au nom d’une critique « nominaliste » du fait qu’un tel objet n’existerait pas dans la rĂ©alitĂ©. Je comprends d’autant mieux ce soupçon que je le partageais lorsqu’a Ă©tĂ© lancĂ©e l’idĂ©e de travailler sur les premiers romans. Ce soupçon, je l’avais Ă©prouvĂ© non pas en poĂ©ticien ou, plus platement, en amateur de littĂ©rature, mais en sociologue pour lequel compte au premier chef le fait de sa..

    Créer du vivant

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    La figure de l’artiste a Ă©tĂ© abordĂ©e Ă  de nombreuses reprises et de bien des façons par les chercheurs en sciences sociales. Ernst Kris et Otto Kurz ont, par exemple, analysĂ© ses lĂ©gendes ; Andrew Martindale ou Xavier Barral I Altet ont Ă©tudiĂ© son statut au Moyen Âge ; la dimension psychologique, quant Ă  elle, a Ă©tĂ© analysĂ©e par Otto Rank ou encore par Rudolf et Margot Wittkower. Plus rĂ©cemment, ont Ă©tĂ© publiĂ©es aux États‑Unis des Ă©tudes qui insistent sur la dimension Ă©volutive du statut d’ar..

    Mes ratés de terrain

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    I propose in this paper to return to the failures that have occurred during my life as a researcher in order to learn some lessons. I argue that, in human sciences, a failure in fieldwork is always better than no fieldwork at all. The triviality of such an assertion seems less strong when we pay attention to the denunciations of the “myth of fieldwork” made by some complacent intellectuals claiming to belong to social sciences

    Sexualités et espaces publics

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    La revue GĂ©ographie et cultures propose de questionner Ă  la fois la dimension spatiale des sexualitĂ©s et la dimension sexuelle des espaces sous le prisme de l’espace public. Nous faisons le pari que l’expression « espace public » employĂ©e au singulier et au pluriel permet d’envisager la fabrique des identitĂ©s individuelles, le dĂ©ploiement des pratiques spatiales et la construction des territoires dans ce qu’ils ont de sexuel. Trois approches seront abordĂ©es dans ce numĂ©ro. La premiĂšre concerne les rapports sociaux, avec notamment la perpĂ©tuation des effets de domination de genre et le poids de l’hĂ©tĂ©ronormativitĂ© dans l’inĂ©gal accĂšs aux espaces publics et Ă  leurs ressources. La seconde porte un Ă©clairage sur les rapports des acteurs aux normes et aux territorialitĂ©s. Enfin, la dimension spatiale des sexualitĂ©s sera mobilisĂ©e sous l’angle des revendications politiques et sociales, des rĂ©sistances et des mobilisations telles que le droit Ă  la ville, les manifestations festives ou les performances

    Premiers romans

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    Les premiers romans ne sont-ils qu'un bruyant phénomÚne éditorial et médiatique ? N'offrent-ils pas plutÎt au chercheur ou à l'écrivain l'occasion de saisir comment se dessine, à la croisée de l'ordinal et du générique, une entrée en littérature dans ce qu'elle suppose de jeux parfois complexes d'identités et d'identifications ? Mais que les premiers romans aient pour seul souci de commencer, rien n'est moins sûr : entre fantÎmes et mélancolie, entre relecture et réécriture, ils ne cessent en fait de se débattre avec les questions de la disparition et de la fin. Ainsi, bien plus qu'ils ne renseignent sur une improbable mort de la littérature, les premiers romans nous invitent à relever un défi, celui de cette méconnaissance fondamentale qui préside, selon Giorgio Agamben, à toute visée critique
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