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    Y a-t-il un messianisme kafkaïen ?

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    Dans son livre Le Temps messianique, Gérard Bensussan parle d’un « messianisme kafkaïen ». Cette expression paraît poser un certain nombre de problèmes : comment associer à l’œuvre de Kafka, sombre et apparemment désespéré, l’idée d’un messianisme faisant signe vers une forme d’espérance ? Comment, en outre, comprendre les références à la venue du Messie sous la plume d’un Kafka dont le rapport à la tradition juive est pour le moins complexe ? En dépit de cet aspect problématique, nous voudrions montrer en quoi il est possible et fécond de parler d’un messianisme kafkaïen. Présent dans les fragments et récits écrits au cours de la guerre dans les Cahiers in-octavo, ce messianisme est à comprendre au prisme de l’effondrement de la Raison historique, et de la nécessité d’affronter le « négatif » au cœur de l’histoire.In Le Temps messianique, Gérard Bensussan speaks of a “kafkaesque’s messianism”. This expression raises several questions: how can we associate the concept of a messianism, which leans toward a form of hope, to Kafka’s work, which is so dark and even desperate? Moreover, how can we understand that in the Cahiers in-octavo, Kafka refers to the coming of the Messiah whereas his relation to the jewish tradition is so complex? Despite these difficulties, we would like to explain why it seems possible and even fertile for us to speak of a “kakfaesque’s messianism”. Present in the fragments and stories written by Kafka during the First War, this messianism has to be analyzed through the prism of the collapse of the historical Reason and the necessity of facing the “negative” inside the historical process

    Violence et langage : Une lecture de la «

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    Quels liens unissent le droit et la violence ? Peut-il y avoir une violence pure de cette relation au pouvoir ? C'est en 1921 que Walter Benjamin se pose ces questions, et publie « Pour une critique de la violence ». Partant des situations les plus concrètes que lui donne à penser la politique, il emmène son analyse dans le champ du mythe, de la théologie, inaugurant une articulation nouvelle entre le concept de violence et la philosophie du langage. Ce travail se propose d’analyser ce texte ligne à ligne afin d’en rendre la vivacité philosophique, la force politique, et le mystère poétique

    Introduction

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    À l’origine de ce travail sur Walter Benjamin, il y eut la lecture « inquiète » du texte de Kafka « Devant la loi ». Ce texte, qui semble presque virer au cauchemar, pose en creux une question d’ordre philosophique : pourquoi la loi est-elle infranchissable et effrayante (transcendante) alors même qu’elle ne dépend que de celui qui se trouve face à elle, de celui qui la fonde, l’institue ? La loi précède-t-elle l’être qui s’y confronte, ou lui succède-t-elle ? C’est bien dans cette tension qu..

    Première partie : la violence juridique et le langage

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    « Zur Kritik der Gewalt » est d’abord un texte qui pense la violence, et qui la pense en tant qu’elle appartient à la sphère du droit : du pouvoir et de la justice. Le titre lui-même pose d’emblée une question de langage : une question de traduction, qui est symptomatique de ce qui est en jeu dans cette première partie du texte. Penser la Gewalt, c’est penser à la fois la violence (qu’elle soit comprise comme un droit naturel ou un produit historique) et l’autorité (la loi). Or, au début de c..

    Think out the metamorphosis : four readings of Kafka in German philosophy : (Walter Benjamin, Theodor W. Adorno, Hannah Arendt, GĂĽnther Anders)

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    Ce travail vise à scruter quatre lectures de Kafka dans la philosophie allemande. Pourquoi ces philosophes ont-ils rencontré et interprété Kafka ? La première hypothèse est d’ordre biographique : leurs découvertes de Kafka sont marquées par le sentiment d’une proximité personnelle à l’égard ce qu’il donne à lire. Kafka est l’écrivain d’un certain moment, où le rapport à la langue ne va pas de soi, où l’expérience de l’exil prédomine, et où les mutations historiques rendent les contours de la subjectivité flous. La seconde hypothèse est philosophique : leurs lectures se fondent sur la nécessité de philosopher autrement, afin d’intégrer ces mutations. On ne peut plus penser selon les catégories du sens, de l’identité, de la conscience - mais il faut accepter que le sujet découvre en lui un étranger. Le défi que Kafka dresse devant ces philosophes serait donc de pouvoir « penser la métamorphose ». Celle du sujet, mais aussi celle que subit la philosophie au contact de la littérature. Et enfin, celle que Kafka invente dans l’ensemble de son œuvre, dont nous montrons qu’elle est irriguée par le « devenir-animal ».We are focusing on studying four readings of Kafka in german philosophy. Why have these philosophers met and interpreted Kafka ? Our first hypothesis is a biographical one : their reading of Kafka’s books are influenced by the feeling of a proximity between his life and their experiences. Kafka represents a crisis : in his work, the language is not innate anymore, experiencing exile is prevailing, the historical mutations affect the concept of subjectivity. The second hypothesis concerns the philosophy itself : because of these mutations, the traditional metaphysical categories of sense or consiousness are obsolete ideas. The subject is becoming a stranger. Kafka is challenging philosophers to « think out the metamorphosis », the subject’s metamorphosis, the philosophy’s metamorphosis, and finally, the one Kafka invented, which is everpresent in his works, the notion of a « becoming-animal »

    Troisième partie : de la violence mythique à la violence divine : le langage en question

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    C’est à partir de cette quête d’une violence de pure manifestation que commence la dernière séquence du texte. Elle entretient à l’égard de tout le reste de l’essai un rapport étrange : elle est à la fois un prolongement de la réflexion, qui cherche ici à aboutir en se fondant sur les avancées philosophiques qui l’ont précédée, et néanmoins une forme de rupture. Rupture dans le ton, qui se fait plus décidé (« il faut finir », dirait Beckett, il faut donc trancher, affirmer ce qu’à terme l’on ..

    Conclusion : Benjamin, aujourd’hui ?

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    « La logique profonde de cet essai met en œuvre une interprétation du langage » : cette intuition derridienne fut à l’origine d’un travail dans lequel nous avons cherché, en suivant presque ligne à ligne le texte de Benjamin, à en montrer la pertinence, en la développant et en l’interrogeant à tous les niveaux où elle pouvait intervenir. Pour finir, il semble nécessaire d’en interroger la portée. Pourquoi avoir lu ce texte à partir de la question des liens entre la violence et le langage ? Il..

    Violence et langage

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    Quels liens unissent le droit et la violence ? Peut-il y avoir une violence pure de cette relation au pouvoir ? C'est en 1921 que Walter Benjamin se pose ces questions, et publie « Pour une critique de la violence ». Partant des situations les plus concrètes que lui donne à penser la politique, il emmène son analyse dans le champ du mythe, de la théologie, inaugurant une articulation nouvelle entre le concept de violence et la philosophie du langage. Ce travail se propose d’analyser ce texte ligne à ligne afin d’en rendre la vivacité philosophique, la force politique, et le mystère poétique

    Think out the metamorphosis : four readings of Kafka in German philosophy : (Walter Benjamin, Theodor W. Adorno, Hannah Arendt, GĂĽnther Anders)

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    Ce travail vise à scruter quatre lectures de Kafka dans la philosophie allemande. Pourquoi ces philosophes ont-ils rencontré et interprété Kafka ? La première hypothèse est d’ordre biographique : leurs découvertes de Kafka sont marquées par le sentiment d’une proximité personnelle à l’égard ce qu’il donne à lire. Kafka est l’écrivain d’un certain moment, où le rapport à la langue ne va pas de soi, où l’expérience de l’exil prédomine, et où les mutations historiques rendent les contours de la subjectivité flous. La seconde hypothèse est philosophique : leurs lectures se fondent sur la nécessité de philosopher autrement, afin d’intégrer ces mutations. On ne peut plus penser selon les catégories du sens, de l’identité, de la conscience - mais il faut accepter que le sujet découvre en lui un étranger. Le défi que Kafka dresse devant ces philosophes serait donc de pouvoir « penser la métamorphose ». Celle du sujet, mais aussi celle que subit la philosophie au contact de la littérature. Et enfin, celle que Kafka invente dans l’ensemble de son œuvre, dont nous montrons qu’elle est irriguée par le « devenir-animal ».We are focusing on studying four readings of Kafka in german philosophy. Why have these philosophers met and interpreted Kafka ? Our first hypothesis is a biographical one : their reading of Kafka’s books are influenced by the feeling of a proximity between his life and their experiences. Kafka represents a crisis : in his work, the language is not innate anymore, experiencing exile is prevailing, the historical mutations affect the concept of subjectivity. The second hypothesis concerns the philosophy itself : because of these mutations, the traditional metaphysical categories of sense or consiousness are obsolete ideas. The subject is becoming a stranger. Kafka is challenging philosophers to « think out the metamorphosis », the subject’s metamorphosis, the philosophy’s metamorphosis, and finally, the one Kafka invented, which is everpresent in his works, the notion of a « becoming-animal »

    Les philosophes lisent Kafka

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    Entre les années 1930 et les années 1950, quatre philosophes dont les liens intellectuels, biographiques et affectifs s'avèreront nombreux (Walter Benjamin, Hannah Arendt, Günther Anders et Theodor W. Adorno) se mettent à lire Franz Kafka. Dans un élan presque compulsif fait d'admiration, d’identification et de fascination, ils commencent chacun, simultanément, à écrire sur lui. Kafka dresse devant eux un défi : celui de penser à travers son œuvre les multiples métamorphoses qu’ils sont eux-mêmes en train de vivre : métamorphose de l’homme, du sujet, du sens, et surtout de la philosophie, qui se défigurent alors sous l’impulsion de l’Histoire. Eparpillés, les textes de ces quatre auteurs sont pour la première fois ici rassemblés et interprétés ensemble, dessinant un carrefour de l’histoire de la pensée. Car à travers ces quatre rencontres se constituent les prémices de ce qu’on appellera l’Ecole de Francfort, et se dessinent les jalons d’une forme inédite jusqu’alors de modernité philosophique. Dans cet essai qui mêle histoire des idées, philosophie et littérature, Léa Veinstein montre que les philosophes ont lu et lisent Kafka avec une intensité lumineuse – preuve s’il en faut que cette œuvre demeure une matière vive et féconde, qui aujourd’hui encore nous saisit et nous donne à penser
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