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    Attirer, recruter et retenir les enseignants en zones rurales : une analyse des politiques du Burkina Faso en la matière

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    Les pénuries d’enseignants sont actuellement l’un des principaux freins à la réalisation de la scolarisation primaire universelle et de qualité et l’Afrique subsaharienne figure parmi les régions les plus touchées par ces pénuries (ISU, 2014). Plusieurs recherches montrent que les pénuries d’enseignants sont généralement plus importantes dans les zones rurales et éloignées. Deux principales raisons expliquent l’ampleur du problème. D’une part, les zones rurales des États d’Afrique subsaharienne présentent généralement les taux de scolarisation les moins élevés (ISU, 2006 ; Mulkeen et Chen, 2008), ce qui concentre les efforts d’augmentation de la couverture scolaire dans ces zones et induit une augmentation importante de la demande d’enseignants. D’autre part, les zones rurales font face à des difficultés importantes pour attirer, recruter et retenir des enseignants de qualité (Mulkeen et Chen, 2008 ; UNESCO-BREDA, 2009). En réponse, plusieurs États d’Afrique subsaharienne ont mis en place des politiques de gestion visant à assurer la disponibilité d’enseignants dans les écoles rurales. Cette thèse vise à 1) décrire les instruments d’action publique mis en place pour attirer, recruter et retenir les enseignants dans les zones rurales burkinabè ; et 2) documenter la mise en œuvre de ces instruments d’action publique. Notre analyse s’appuie sur les théories économiques de l’offre et la demande, appliquées au secteur éducatif et au marché du travail des enseignants, et sur le modèle d’analyse de la mise en œuvre des politiques éducatives proposé par Honig (2006). Pour comprendre les effets de ces politiques, nous avons opté pour une approche qui consiste à reconstituer les trajectoires professionnelles d’une cohorte d’enseignants. Plus précisément, nous avons utilisé les données administratives disponibles pour reconstruire les trajectoires professionnelles d’un échantillon de 100 enseignants ayant reçu leur première affectation dans une région du Burkina Faso en 2005. Les données concernent divers indicateurs, tels que les différentes affectations, l’avancement professionnel et la rémunération. Nous avons également mené des entrevues individuelles avec un sous-échantillon de la cohorte. Nos analyses montrent que les deux types de mesures mises en œuvre, qui s’inscrivent dans le modèle de déficit rural (Ankrah-Dove, 1982), sont efficaces à court terme pour attirer les enseignants dans les zones rurales, mais ont une efficacité limitée à long terme pour les retenir dans les zones rurales les plus difficiles du pays. Les contributions de notre recherche sont multiples. Tout d’abord, elle a permis de réaliser une analyse fine de l’évolution historique des politiques de gestion des enseignants dans le contexte spécifique d’un pays d’Afrique subsaharienne francophone. Sur le plan méthodologique, nous proposons une approche novatrice et adaptée aux contextes particuliers des pays d’Afrique subsaharienne pour analyser la mise en œuvre des politiques de gestion de l’offre et la demande des enseignants. Nous démontrons également le grand intérêt de l’analyse des trajectoires des enseignants comme outil méthodologique dans l’analyse des effets de la mise en œuvre des politiques relatives aux enseignantes. Finalement, sur le plan de la contribution sociale, nous proposons 17 pistes d’amélioration des politiques actuelles qui se veulent les plus pertinentes possible dans le contexte spécifique du Burkina Faso et possiblement celui d’autres pays d’Afrique subsaharienne francophone faisant face à des défis de même nature.Teacher shortages constitute one of the main obstacles to achieving quality universal primary education and Sub-Saharan Africa (SSA) remains the region most affected by these shortages (UIS, 2014). There is evidence that teacher shortages are in general more acute in rural and remote areas (RRAs) in this region. There are two main reasons for this situation. First, compared with urban areas, the RRAs of SSA have the lowest school access ratios (Mulkeen & Chen, 2008; UIS, 2006). Efforts to enlarge coverage are therefore concentrated on these areas, which induces an important increase of teacher demand. Second, RRAs usually face great difficulties attracting, recruiting and retaining quality teachers (Mulkeen & Chen, 2008; UNESCO-BREDA, 2009). This has led several SSA countries to design policies aimed at ensuring the availability of teachers in rural schools. In this thesis, we pursue two objectives: 1) describe the policy instruments in place to attract, recruit and retain teachers in Burkina Faso rural areas; and 2) document the implementation of these policy instruments. Our investigation was guided by labor market theories, in particular supply and demand theories as applied to the education sector and teacher labor markets, and Honig’s (2006) model for analyzing contemporary education policy implementation. To understand the effects of education policies, one can draw on various methodological approaches. After reviewing these approaches, we opted for an approach that consists in reconstructing the professional trajectories of a cohort of teachers. More specifically, we used available administrative data to reconstruct the professional trajectories of a sample of 100 teachers who received their first appointment in a region of Burkina Faso in 2005. The data covered items such as their various postings, their career advancement and their remuneration. We also conducted individual interviews with a sub-sample of the cohort. Our analyses show that the two types of policy measures implemented, based on the rural deficit model (Ankrah-Dove, 1982), are effective in the short term to attract teachers in RRAs but have limited long-term effectiveness in retaining them in most hardship RRAs. The contributions of our research are multiple. First, it offers a fine-grained analysis of the historical evolution of teacher management policies in the context of a French-speaking Sub-Saharan African country. From a methodological point of view, the approach we developed is both innovative and specifically relevant to the Sub-Saharan African context when analyzing the implementation of policies designed to manage teacher supply and demand. Our research also demonstrates the significant value of using the analysis of teachers’ professional trajectories as a methodological tool for evaluating the effects of teacher policy implementation. Finally, with regard to to social relevance, we suggest 17 avenues for improving current policies in Burkina Faso. Although they are specifically grounded in the context of this country, these avenues can also be relevant for other French-speaking Sub-Saharan African countries that are experiencing challenges of a similar nature

    Mise en oeuvre des politiques éducatives internationales et représentations des acteurs de l'éducation au Burkina Faso : vers la réalisation des objectifs de l'éducation pour tous?

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    À ce jour, la réalisation des objectifs de l'Éducation pour tous se fait encore attendre. Le Rapport mondial de suivi sur l'EPT 2008 indique que 25 pays sur 129 sont loin de réaliser l'EPT. Avec 33 millions d'enfants non scolarisés, la région de l'Afrique subsaharienne est la plus touchée par les difficultés inhérentes à la réalisation des objectifs de l'EPT, et ce malgré les avancées des dernières années. Le Burkina Faso semble être l'un des pays d'Afrique de l'Ouest les plus touchés par ces difficultés, bien qu'il soit le bénéficiaire des plus importants montants d'aide au développement de toute la région. La compréhension de cette situation implique un éclaircissement quant à l'articulation entre les politiques éducatives internationales et nationales visant la réussite des objectifs de l'Éducation pour tous. Dans cette optique, la présente recherche s'intéresse à la mise en oeuvre des politiques éducatives internationales et aux représentations des acteurs de l'éducation au Burkina Faso afin d'évaluer les possibilités de réalisation des objectifs de l'Éducation pour tous. Cette recherche, qualitative et exploratoire, s'appuie sur les courants phénoménologiques et interprétatifs. Afin de répondre à nos objectifs de recherche, une première collecte de données, basée sur un corpus de documents officiels, a donné lieu à une analyse de contenu permettant de comparer les politiques éducatives nationales aux politiques éducatives internationales. Par la suite, la réalisation de 14 entretiens de recherches, menés auprès d'acteurs sociaux et étatiques de l'éducation au Burkina Faso, a permis d'identifier leurs représentations. Finalement, dans une démarche interprétative et après présentation des résultats, leur interprétation fut effectuée dans une analyse transversale et discursive. Nous nous sommes ainsi attachées à évaluer l'écart entre les politiques éducatives internationales, le mécanisme de mise en oeuvre au niveau national et les représentations des acteurs, quant aux possibilités d'assurer l'atteinte des objectifs de l'Éducation pour tous au Burkina Faso. Les résultats de la recherche démontrent que les directives internationales s'accordent toutes sur les grands objectifs de l'EPT et sur les grandes orientations internationales du développement de l'éducation. Ces objectifs sont tous mis en oeuvre dans les politiques éducatives nationales, sans nécessairement faire l'objet d'adaptations importantes. Au niveau des stratégies, l'influence de la Banque mondiale est majeure. L'État doit se plier aux conditionnalités liées au financement, ce qui soulève des questionnements quant à liberté réelle pour l'État de mettre en place des stratégies adaptées à son contexte éducatif. L'étude des représentations des acteurs à également permis d'identifier une prédominance de la Banque mondiale. Finalement, l'évaluation des résultats démontre que, à l'heure actuelle, l'atteinte des six objectifs de l'Éducation pour tous est incertaine dans les délais fixés par le Cadre d'action de Dakar. Seuls les objectifs en lien avec l'alphabétisation des adultes et la Scolarisation primaire universelle semblent en voie d'être atteints pour 2015. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Analyse de politiques éducatives, Politiques éducatives internationales, Éducation Pour Tous, Burkina Faso, développement des pays du Sud

    Anxiety following mild traumatic brain injury

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    Purpose/Objective: The goals of the present study were (1) to document the prevalence of anxiety-related disorders and anxiety symptoms at 4, 8, and 12 months post-injury in individuals with mild traumatic brain injury (mTBI) while considering pre-injury history of anxiety disorders and (2) to verify whether the presence of anxiety in the first months following mTBI was associated with more symptoms present one year after the injury. Research Method/Design: One hundred and twenty participants hospitalized after an accident and having sustained mTBI were assessed at 4, 8, and 12 months post-accident with the Mini-International Neuropsychiatric Interview, the Hospital Anxiety and Depression Scale and questionnaires assessing fatigue, irritability, perceived stress, cognitive difficulties, depression, insomnia, and pain. Results: At 4 months, 23.8% of participants presented with at least one anxiety-related disorder compared to 15.2% at 8 months and 11.2% at 12 months. Overall, 32.5% presented with at least one anxiety disorder over the first 12 months post-mTBI. Participants with a history of anxiety (20.5%) were significantly more anxious following their accident. Individuals who were anxious 4 months after the accident presented with more symptoms in different areas 12 months post-injury compared to non-anxious individuals. Conclusions/Implications: The present results highlight that anxiety should be evaluated and managed carefully as it appears to be a key factor in the persistence of other mTBI-related symptom

    Violences sexuelles en milieu universitaire au Québec : rapport de recherche de l’enquête ESSIMU

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    Cette recherche, intitulée « Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire(ESSIMU) : Ce qu’en disent étudiant.es, enseignant.es et employé.es », a permis d’établir un portrait des violences sexuelles se déroulant en contexte universitaire au Québec. Cette enquête d’envergure provinciale regroupe 12 chercheures provenant des 6 universités suivantes : Université du Québec à Montréal, Université de Montréal, Université Laval, Université de Sherbrooke, Université du Québec en Outaouais et Université du Québec à Chicoutimi. L’équipe interdisciplinaire et interuniversitaire compte également le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel et le Service aux collectivités de l’UQAM. Afin de documenter les situations de violence sexuelle vécues en milieu universitaire (VSMU), l’équipe ESSIMU a réalisé en 2016 une vaste étude auprès de 9 284 répondant.es dans 6 universités québécoises francophones. Le questionnaire, administré en ligne, a permis de rendre compte d’un large éventail de manifestations de violence sexuelle vécues par l’ensemble de la communauté universitaire (étudiant ou travaillant à l’université). La mesure de victimisation distinguait le harcèlement sexuel (comportements verbaux et non verbaux qui traduisent des attitudes insultantes, hostiles et dégradantes), les comportements sexuels non désirés (comportements verbaux et non verbaux à caractère sexuel, offensants, non désirés ou non réciproques, incluant la tentative de viol et l’agression sexuelle) et la coercition sexuelle (chantage en retour de récompenses)
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