140 research outputs found

    First archaeobotanical plant macro-remain analysis from the Middle Bronze Age wetland settlement of Viverone (Viverone “Emissario” Project: campaign Viv16)

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    YesThe first archaeobotanical studies of the Middle Bronze Age lakeshore settlement demonstrate the enormous potential of this site for appropriate analyses. On the basis of the well-preserved layers a multitude of plant remains and wide diversity of species are present at this site. Evidence of emmer, spelt, tetraploid naked wheat, hulled barley, peas and broad beans conforms to the basic cultural crop spectrum of the Middle Bronze Age. The wild plants originate from various locations in the direct vicinity and allow an insight into the landscape at that time. Numerous wild plants were intentionally used by the settlers. Fruits gathered include cornelian cherries, hazelnuts, crab apples and a diversity of berries. Furthermore, archaeobotanical analyses support observations already made on site that within the settlement there are at least two functionally different areas. While in section 50/51 the layers contain the remains of daily food preparation, section 7 indicates a link to animal fodder.National Geographi

    Sidérurgies africaines : esprits, tabous et croyances

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    International audienceLe fer, métal inconnu dans la nature, nécessite un procédé complexe pour l’extraire du minerai. Mais au delà des règles physico-chimiques, les gestes des métallurgistes ont été guidés par des croyances freinant parfois les innovations techniques

    Lecture historique, économique et spatiale de la production sidérurgique : les sites de réduction du village de Wol (pays dogon, Mali)

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    International audienceSince 2002, within the framework of the international and interdisciplinary research project “Human Demographic and Paleoclimatic Changes in West Africa,” directed by Eric Huysecom, a paleometallurgical element was added whose objective was to study the rise of iron production in Dogon Country, from its origins to the present. As of 2010, about one hundred iron smelting sites have been located, mapped, and studied for the first time. Flourishing between the 11th and 19th centuries, traditional iron production was gradually replaced by European imports from 1900 onwards. At least seven different technological traditions have been characterized in different geographic areas. Based on the levels of metallurgical waste and site spatial organization, iron smelting was apparently geared toward markets of different scales. Small production sites or workshops were for local, probably village consumption. Others were oriented toward regional production within Dogon Country. For these smelting villages, ironworking was a major economic activity. Finally, in certain areas, intensive, large-scale production was oriented toward the sale of iron in foreign or external markets. The rise of regional and large-scale iron production had profound effects on the landscape due to the exploitation of natural resources (ore, charcoal, clay, etc.) and the development of ironworking sectors (mining, smelting, smithing). The study of the material remains of these activities (mine shafts, furnaces, blacksmith forges) and their effects on the terrain has permitted the reconstruction of iron production histories. In this paper, we are going to integrate the archaeogeographical data with that from ethnohistory. This will bring the region into focus using a combination of spatial, symbolic, and temporal reference points. And, this territorial or regional focus will also express the history of a people and their society and the reflect the dynamic and permanent creation and development of its cultural roots. We will base our presentation on the analysis of the spatial and temporal dimensions of iron production at the Dogon metallurgical site of Wol in the Seno Plain.Depuis 2002, dans le cadre du projet international et interdisciplinaire « Peuplement humain et évolution paléoclimatique en Afrique de l’Ouest » dirigé par Eric Huysecom, un volet paléométallurgique s’est donné pour but d’étudier le développement de la production du fer en pays dogon, depuis ses origines jusqu’à nos jours. Dans l’état actuel de nos connaissances (2010), une centaine de sites de réduction ont été pour la première fois répertoriés, cartographiés et étudiés. Florissante entre le 11e et le 19e siècle de notre ère, la production traditionnelle du fer dans cette région d’Afrique a cessé progressivement à partir du 20e siècle, supplantée par les importations de fer européen. Au moins sept traditions techniques ont été caractérisées dans différentes zones géographiques. Selon le volume des déchets métallurgiques et leur organisation spatiale, les sites de réduction semblent avoir alimenté des marchés différents. De petits ateliers fonctionnaient dans le cadre d’une économie locale, produisant du fer uniquement pour le village des sidérurgistes. Quelques établissements jouaient un rôle dans l’économie régionale et leurs produits étaient distribués à l’échelle du pays dogon. Dans ces villages, la sidérurgie était une activité économique importante. Enfin, certaines localités avaient mis en place une production intensive, où le surplus était destiné à un marché extérieur. Le développement de l’industrie sidérurgique a entraîné une profonde modification du paysage par l’exploitation des ressources naturelles (minerai, bois, argile, etc.) et par l’aménagement des différents secteurs d’activités (extraction, réduction, forgeage). L’étude de ces vestiges matériels (puits de mine, fourneaux, déchets métallurgiques, etc.) et de leurs inscriptions géographiques permet de reconstituer l’histoire de la production du fer car ils sont la matérialisation de la mémoire des métallurgistes. Dans cet article, nous allons associer la démarche de l’archéogéographie aux données issues de l’ethnohistoire. Cela nous conduira à placer le territoire au centre de notre questionnement car il procède de la combinaison de références spatiales, symboliques et temporelles. Mais il est tout autant l'expression de l’histoire des hommes et de leur société, et le reflet d’un « enracinement culturel » dynamique et permanent de ces derniers. Nous baserons notre démonstration sur l’analyse de l’organisation spatiale et temporelle d’un atelier sidérurgique dogon, (Wol, plaine du Séno)

    La place de la production du fer dans l’Afrique de l’Ouest médiévale

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    International audienceEn Afrique subsahélienne, la sidérurgie est la plus vieille, la plus répandue et la plus importante des métallurgies qui y ait été pratiquée. Sa trajectoire, qui s’inscrit donc dans le temps long – au moins trois millénaires –, décline avec l’importation du fer européen à partir du XVe siècle et s’achève à partir du début du XXe siècle. À la période médiévale, celle de la mise en place de l’urbanisation, du commerce transsaharien, de l’arrivée de l’Islam, et de la fondation et succession des royaumes, la production et l’usage du fer sont généralisés. Ce métal n’est plus rare, il a remplacé depuis plusieurs siècles la pierre pour les outils agricoles et artisanaux. Il s’échange sous forme brute ou déjà transformé en objet. Mais quelle est la véritable place de cette activité humaine dans le développement des sociétés ? Est-elle centrale ou périphérique ? Est-elle un enjeu économique, politique ou sociétal pour les pouvoirs en place ? Est-ce que la place de la production du fer est différente selon le type de régime politique ?Au-delà de l’analyse des questions strictement techniques liées à la production du fer, la paléométallurgie permet d’aborder d’une façon originale des questions plus générales. Les fluctuations dans la production et la consommation des métaux et des objets métalliques offrent l’opportunité de questionner les besoins d’une population et ainsi en creux d’approcher la démographie et les dynamiques de peuplement. La localisation des lieux de production des matières premières, des produits bruts ou manufacturés traduit le système de réseaux et de contrôle dans lequel s’effectuent les activités techniques et les échanges. Les circuits, la nature des produits et l’identité des acteurs de cette activité peuvent alors être restitués.Dans cet article, sera présenté un projet de recherche ayant pour objectif de recueillir toutes les occurrences archéologiques sur la production et l’usage du fer afin de réinterroger, siècle après siècle, la relation entre la production du fer et les différentes hégémonies politiques qui ont traversé le temps et l’espace. À partir de cartes rétrospectives, nous suivrons l’impact de la sidérurgie sur la vie et les activités des populations médiévales qui ont séjourné entre les zones sahélienne et soudano-sahélienne. Cette réexploitation des données archéologiques permettra également de visualiser les vides géographiques, chronologiques et méthodologiques à combler afin d’atteindre pleinement la restitution de l’histoire du fer

    Fer et scorie :contribution des données sidérurgiques à l’histoire des sociétés ouest-af icaines

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    In sub-Saharan Africa, iron industry is the oldest, most widespread and most important of the metallurgies practised there. Three millennia old at least, it is highlighted by African archaeologists to characterize the period between prehistory and the opening of the continent to Western technical influences. But what do we know about this very long period that is sometimes perceived as indefinite and immobile? By using the chronological category "Protohistory" instead of "Pre-colonial Period", archaeologists have sufficiently questioned what this periodization of African history represented. Is there sufficient understanding of the place and role of iron and the craftsmen who produced it in African societies in the periods following its introduction?This research proposes to overcome these pitfalls by developing retrospective maps that answer the following questions: where, when, how, how much and for whom was iron produced in Africa? It is therefore fully inspired by geohistory, which consists in mobilizing the tools of the geographer to compose an explanation of events and periodicities, starting from the hypothesis that the localization of social phenomena is a fundamental dimension of their own logic and that geohistory leads to questioning and historicizing the divisions of the World. At the same time, the production of retrospective maps leads to the identification of all the data relating to a phenomenon and to the evaluation of their qualitative and quantitative relevance.Before embarking on a history of iron in Africa, it is essential to begin by establishing a knowledge assessment that highlights data and methods. The study area chosen follows a north-south transect (Mali, Burkina Faso, Ghana, Togo and Benin) which offers the advantage of freeing itself from identical environmental and political blocks and is one in which I have conducted a great deal of research. The creation of a database containing all the information on iron associated with a geographic information system had never been done for the African context. It has made it possible to re-examine, century after century, the relationship between the iron industry and the various political hegemonies that have crossed time and space.Beyond the analysis of issues related to ancient ironworking in West Africa, this work is also an advocacate for paleometallurgy. This science allows a different approach to more general questions. Fluctuations in the production and consumption of metals and metal objects offer the opportunity to interrogate the needs of a population and thus to approach demography and settlement dynamics. The location of the places where raw materials, raw or manufactured products are produced reflects the system of networks and of control within which technical activities and exchanges take place. The circuits, the nature of the products and the identity of the actors in this activity can then be restored. Finally, the abandonment and transformation of a technical process reflect the innovation and adaptability of craftsmen, as well as the dissemination of ideas. The analysis of these mechanisms makes it possible to appreciate the conception of those who make and modifies matter, in other words the way they see the world and how they can modify it.En Afrique sub-saharienne, la sidérurgie est la plus vieille, la plus répandue et la plus importante des métallurgies qui y soit pratiquées. Ancienne d’au moins trois millénaires, elle est mise en exergue par les archéologues africanistes pour caractériser la période qui sépare la préhistoire de l’ouverture du continent aux influences techniques occidentales. Mais que sait-on de cette très longue période que l’on perçoit parfois comme indéfinie et immobile ? En substituant la catégorie chronologique de « Protohistoire » à celle de « Période précoloniale », les archéologues ont-ils suffisamment interrogé ce que représentait cette périodisation de l’histoire africaine. La place et le rôle du fer et des artisans qui le produisent au sein des sociétés africaines durant les époques qui suivent son introduction sont-ils suffisamment compris.La présente recherche propose de dépasser ces écueils en élaborant des cartes rétrospectives qui permettent de répondre aux questions suivantes : où, quand, comment, combien et pour qui a-t-on produit du fer en Afrique ? Elle s’inspire donc pleinement de la géohistoire qui consiste à mobiliser les outils du géographe pour composer une explication des évènements et des périodicités, partant de l’hypothèse que la localisation des phénomènes de société est une dimension fondamentale de leur logique même et que la géohistoire amène à questionner et à historiciser les découpages du Monde. La production de cartes rétrospectives conduit dans le même temps à recenser toutes les données d’un phénomène et à évaluer leur pertinence qualitative et quantitative.Avant d’entreprendre une histoire du fer en Afrique, il est indispensable de commencer par établir un bilan des connaissances qui mette en lumière les données et les méthodes. La zone d’étude choisie suit un transect nord-sud (Mali, Burkina Faso, Ghana, Togo et Bénin) qui offre l’avantage de s’affranchir de blocs environnementaux et politiques identiques et dans lequel j’ai mené de nombreuses recherches. La constitution d’une base de données regroupant toutes les informations sur le fer associée à un système d’information géographique n’avait jamais été réalisée pour le contexte africain. Elle a permis de réinterroger, siècle après siècle, la relation entre la sidérurgie et les différentes hégémonies politiques qui ont traversé le temps et l’espace.Au-delà de l’analyse des questions relatives à sidérurgie ancienne en Afrique de l’Ouest, ce travail est également un plaidoyer pour la paléométallurgie. Cette science permet d’aborder d’une façon différente des questions plus générales. Les fluctuations dans la production et la consommation des métaux et des objets métalliques offrent l’opportunité de questionner les besoins d’une population et ainsi en creux d’approcher la démographie et les dynamiques de peuplement. La localisation des lieux de production des matières premières, des produits bruts ou manufacturés traduit le système de réseaux et de contrôle dans lequel s’effectuent les activités techniques et les échanges. Les circuits, la nature des produits et l’identité des acteurs de cette activité peuvent alors être restitués. Enfin, l’abandon et la transformation d’un procédé technique traduisent l’innovation et l’adaptabilité des artisans, ainsi que la diffusion des idées. L’analyse de ces mécanismes permet d’apprécier la conception de celui qui fait et qui modifie la matière, en d’autre terme la façon dont il voit le monde et comment il peut le modifier

    Fer et scorie :contribution des données sidérurgiques à l’histoire des sociétés ouest-af icaines

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    In sub-Saharan Africa, iron industry is the oldest, most widespread and most important of the metallurgies practised there. Three millennia old at least, it is highlighted by African archaeologists to characterize the period between prehistory and the opening of the continent to Western technical influences. But what do we know about this very long period that is sometimes perceived as indefinite and immobile? By using the chronological category "Protohistory" instead of "Pre-colonial Period", archaeologists have sufficiently questioned what this periodization of African history represented. Is there sufficient understanding of the place and role of iron and the craftsmen who produced it in African societies in the periods following its introduction?This research proposes to overcome these pitfalls by developing retrospective maps that answer the following questions: where, when, how, how much and for whom was iron produced in Africa? It is therefore fully inspired by geohistory, which consists in mobilizing the tools of the geographer to compose an explanation of events and periodicities, starting from the hypothesis that the localization of social phenomena is a fundamental dimension of their own logic and that geohistory leads to questioning and historicizing the divisions of the World. At the same time, the production of retrospective maps leads to the identification of all the data relating to a phenomenon and to the evaluation of their qualitative and quantitative relevance.Before embarking on a history of iron in Africa, it is essential to begin by establishing a knowledge assessment that highlights data and methods. The study area chosen follows a north-south transect (Mali, Burkina Faso, Ghana, Togo and Benin) which offers the advantage of freeing itself from identical environmental and political blocks and is one in which I have conducted a great deal of research. The creation of a database containing all the information on iron associated with a geographic information system had never been done for the African context. It has made it possible to re-examine, century after century, the relationship between the iron industry and the various political hegemonies that have crossed time and space.Beyond the analysis of issues related to ancient ironworking in West Africa, this work is also an advocacate for paleometallurgy. This science allows a different approach to more general questions. Fluctuations in the production and consumption of metals and metal objects offer the opportunity to interrogate the needs of a population and thus to approach demography and settlement dynamics. The location of the places where raw materials, raw or manufactured products are produced reflects the system of networks and of control within which technical activities and exchanges take place. The circuits, the nature of the products and the identity of the actors in this activity can then be restored. Finally, the abandonment and transformation of a technical process reflect the innovation and adaptability of craftsmen, as well as the dissemination of ideas. The analysis of these mechanisms makes it possible to appreciate the conception of those who make and modifies matter, in other words the way they see the world and how they can modify it.En Afrique sub-saharienne, la sidérurgie est la plus vieille, la plus répandue et la plus importante des métallurgies qui y soit pratiquées. Ancienne d’au moins trois millénaires, elle est mise en exergue par les archéologues africanistes pour caractériser la période qui sépare la préhistoire de l’ouverture du continent aux influences techniques occidentales. Mais que sait-on de cette très longue période que l’on perçoit parfois comme indéfinie et immobile ? En substituant la catégorie chronologique de « Protohistoire » à celle de « Période précoloniale », les archéologues ont-ils suffisamment interrogé ce que représentait cette périodisation de l’histoire africaine. La place et le rôle du fer et des artisans qui le produisent au sein des sociétés africaines durant les époques qui suivent son introduction sont-ils suffisamment compris.La présente recherche propose de dépasser ces écueils en élaborant des cartes rétrospectives qui permettent de répondre aux questions suivantes : où, quand, comment, combien et pour qui a-t-on produit du fer en Afrique ? Elle s’inspire donc pleinement de la géohistoire qui consiste à mobiliser les outils du géographe pour composer une explication des évènements et des périodicités, partant de l’hypothèse que la localisation des phénomènes de société est une dimension fondamentale de leur logique même et que la géohistoire amène à questionner et à historiciser les découpages du Monde. La production de cartes rétrospectives conduit dans le même temps à recenser toutes les données d’un phénomène et à évaluer leur pertinence qualitative et quantitative.Avant d’entreprendre une histoire du fer en Afrique, il est indispensable de commencer par établir un bilan des connaissances qui mette en lumière les données et les méthodes. La zone d’étude choisie suit un transect nord-sud (Mali, Burkina Faso, Ghana, Togo et Bénin) qui offre l’avantage de s’affranchir de blocs environnementaux et politiques identiques et dans lequel j’ai mené de nombreuses recherches. La constitution d’une base de données regroupant toutes les informations sur le fer associée à un système d’information géographique n’avait jamais été réalisée pour le contexte africain. Elle a permis de réinterroger, siècle après siècle, la relation entre la sidérurgie et les différentes hégémonies politiques qui ont traversé le temps et l’espace.Au-delà de l’analyse des questions relatives à sidérurgie ancienne en Afrique de l’Ouest, ce travail est également un plaidoyer pour la paléométallurgie. Cette science permet d’aborder d’une façon différente des questions plus générales. Les fluctuations dans la production et la consommation des métaux et des objets métalliques offrent l’opportunité de questionner les besoins d’une population et ainsi en creux d’approcher la démographie et les dynamiques de peuplement. La localisation des lieux de production des matières premières, des produits bruts ou manufacturés traduit le système de réseaux et de contrôle dans lequel s’effectuent les activités techniques et les échanges. Les circuits, la nature des produits et l’identité des acteurs de cette activité peuvent alors être restitués. Enfin, l’abandon et la transformation d’un procédé technique traduisent l’innovation et l’adaptabilité des artisans, ainsi que la diffusion des idées. L’analyse de ces mécanismes permet d’apprécier la conception de celui qui fait et qui modifie la matière, en d’autre terme la façon dont il voit le monde et comment il peut le modifier

    Archéométallurgie du fer en Afrique : Entre pérennité des savoirs et diversité des pratiques

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    International audienceLes métallurgistes africains sont parmi les premiers à maîtriser les techniques de transformation de la roche ferrifère en un métal utile pour l’agriculture et la guerre. Actuellement, les vestiges sidérurgiques les plus anciens découverts en Afrique datent du début du 1er millénaire avant notre ère. Ils proviennent des sites de Gasiza et Kabucusi au Rwanda. Les recherches archéologiques ont montré d’une part l’ancienneté et l’importance de la métallurgie du fer dans le développement des sociétés, et d’autre part une exceptionnelle diversité des pratiques. En effet, pour produire du fer les hommes ont multiplié les choix techniques à un degré inégalé sur d’autres territoires. Mais quelle est la signification d’une telle diversité ? Basée sur plusieurs exemples ouest-africains, notre communication mettra en lumière cette variabilité et discutera de son interprétation en terme d’histoire des techniques et de dynamiques de peuplement

    Fer et scorie :contribution des données sidérurgiques à l’histoire des sociétés ouest-af icaines

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    In sub-Saharan Africa, iron industry is the oldest, most widespread and most important of the metallurgies practised there. Three millennia old at least, it is highlighted by African archaeologists to characterize the period between prehistory and the opening of the continent to Western technical influences. But what do we know about this very long period that is sometimes perceived as indefinite and immobile? By using the chronological category "Protohistory" instead of "Pre-colonial Period", archaeologists have sufficiently questioned what this periodization of African history represented. Is there sufficient understanding of the place and role of iron and the craftsmen who produced it in African societies in the periods following its introduction?This research proposes to overcome these pitfalls by developing retrospective maps that answer the following questions: where, when, how, how much and for whom was iron produced in Africa? It is therefore fully inspired by geohistory, which consists in mobilizing the tools of the geographer to compose an explanation of events and periodicities, starting from the hypothesis that the localization of social phenomena is a fundamental dimension of their own logic and that geohistory leads to questioning and historicizing the divisions of the World. At the same time, the production of retrospective maps leads to the identification of all the data relating to a phenomenon and to the evaluation of their qualitative and quantitative relevance.Before embarking on a history of iron in Africa, it is essential to begin by establishing a knowledge assessment that highlights data and methods. The study area chosen follows a north-south transect (Mali, Burkina Faso, Ghana, Togo and Benin) which offers the advantage of freeing itself from identical environmental and political blocks and is one in which I have conducted a great deal of research. The creation of a database containing all the information on iron associated with a geographic information system had never been done for the African context. It has made it possible to re-examine, century after century, the relationship between the iron industry and the various political hegemonies that have crossed time and space.Beyond the analysis of issues related to ancient ironworking in West Africa, this work is also an advocacate for paleometallurgy. This science allows a different approach to more general questions. Fluctuations in the production and consumption of metals and metal objects offer the opportunity to interrogate the needs of a population and thus to approach demography and settlement dynamics. The location of the places where raw materials, raw or manufactured products are produced reflects the system of networks and of control within which technical activities and exchanges take place. The circuits, the nature of the products and the identity of the actors in this activity can then be restored. Finally, the abandonment and transformation of a technical process reflect the innovation and adaptability of craftsmen, as well as the dissemination of ideas. The analysis of these mechanisms makes it possible to appreciate the conception of those who make and modifies matter, in other words the way they see the world and how they can modify it.En Afrique sub-saharienne, la sidérurgie est la plus vieille, la plus répandue et la plus importante des métallurgies qui y soit pratiquées. Ancienne d’au moins trois millénaires, elle est mise en exergue par les archéologues africanistes pour caractériser la période qui sépare la préhistoire de l’ouverture du continent aux influences techniques occidentales. Mais que sait-on de cette très longue période que l’on perçoit parfois comme indéfinie et immobile ? En substituant la catégorie chronologique de « Protohistoire » à celle de « Période précoloniale », les archéologues ont-ils suffisamment interrogé ce que représentait cette périodisation de l’histoire africaine. La place et le rôle du fer et des artisans qui le produisent au sein des sociétés africaines durant les époques qui suivent son introduction sont-ils suffisamment compris.La présente recherche propose de dépasser ces écueils en élaborant des cartes rétrospectives qui permettent de répondre aux questions suivantes : où, quand, comment, combien et pour qui a-t-on produit du fer en Afrique ? Elle s’inspire donc pleinement de la géohistoire qui consiste à mobiliser les outils du géographe pour composer une explication des évènements et des périodicités, partant de l’hypothèse que la localisation des phénomènes de société est une dimension fondamentale de leur logique même et que la géohistoire amène à questionner et à historiciser les découpages du Monde. La production de cartes rétrospectives conduit dans le même temps à recenser toutes les données d’un phénomène et à évaluer leur pertinence qualitative et quantitative.Avant d’entreprendre une histoire du fer en Afrique, il est indispensable de commencer par établir un bilan des connaissances qui mette en lumière les données et les méthodes. La zone d’étude choisie suit un transect nord-sud (Mali, Burkina Faso, Ghana, Togo et Bénin) qui offre l’avantage de s’affranchir de blocs environnementaux et politiques identiques et dans lequel j’ai mené de nombreuses recherches. La constitution d’une base de données regroupant toutes les informations sur le fer associée à un système d’information géographique n’avait jamais été réalisée pour le contexte africain. Elle a permis de réinterroger, siècle après siècle, la relation entre la sidérurgie et les différentes hégémonies politiques qui ont traversé le temps et l’espace.Au-delà de l’analyse des questions relatives à sidérurgie ancienne en Afrique de l’Ouest, ce travail est également un plaidoyer pour la paléométallurgie. Cette science permet d’aborder d’une façon différente des questions plus générales. Les fluctuations dans la production et la consommation des métaux et des objets métalliques offrent l’opportunité de questionner les besoins d’une population et ainsi en creux d’approcher la démographie et les dynamiques de peuplement. La localisation des lieux de production des matières premières, des produits bruts ou manufacturés traduit le système de réseaux et de contrôle dans lequel s’effectuent les activités techniques et les échanges. Les circuits, la nature des produits et l’identité des acteurs de cette activité peuvent alors être restitués. Enfin, l’abandon et la transformation d’un procédé technique traduisent l’innovation et l’adaptabilité des artisans, ainsi que la diffusion des idées. L’analyse de ces mécanismes permet d’apprécier la conception de celui qui fait et qui modifie la matière, en d’autre terme la façon dont il voit le monde et comment il peut le modifier

    Histoire(s) et diversité des métallurgies africaines

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    International audienceTo write a history of the processes and techniques involved in metallurgy in Africa, one expects to start at the beginning. Alas, this initial period of elaboration remains an enigma in regards to time (when does metallurgy appear in Africa?), conduct (what metals were first produced and what processes were employed?), and development (how do metallurgical practices diffuse?). The answers to this enigma have been a point of contention and debate for more than a century, a debate which has been amplified over the years and thus only aggravated the diversity in points of view. The true underlying question in the conflict is critical (and can often take some rather polemic turns): is Africa another cradle development of metallurgy or not? Were these techniques developed independently by Africans or introduced from other regions? Moving beyond these elements of debate, for which it is important to comprehend what data and what criticisms are involved, in this communication we will attempt to demonstrate that the originality of the African continent does not reside uniquely in the precocious nature of metallurgical techniques – a point that remains unsettled –, but rather in the plurality of regional, perhaps even local, historical trajectories that associate autonomous technical developments with the large scale circulation of materials and finished objects. Understanding the singularity of African societies in this respect remains a significant challenge to research. For this reason we will finish our presentation with the questions that palaeometallurgy can answer by enumerating the archaeological remains required and the analytical tools that can be employed.Pour écrire l’histoire de procédés et de techniques comme la métallurgie en Afrique, on s’attendrait à commencer par le commencement. Hélas, cette période de mise en place reste encore une énigme : énigme dans le temps (quand la métallurgie est-elle apparue en Afrique ?), dans la conduite (quel métal fut produit en premier ? quels sont les procédés mis en œuvre ?) et dans le développement (comment la métallurgie s’est-elle diffusée ?). La réponse à cette énigme fait débat depuis plus d’un siècle et sa dimension sensible s’est même amplifiée au cours des années, aggravant la diversité des points de vue. Car la question qui sous-tend ces différends est majeure (et peut prendre des tours très polémiques) : l’Afrique est-elle ou pas un autre berceau de la métallurgie ? Ces savoir-faire ont-ils été inventés indépendamment par des Africains ou bien importés d’autres régions ?Au-delà des débats, dont il est important de saisir sur quelles données et quelles critiques il repose, on tentera dans cette communication de mettre en évidence que l’originalité du continent africain ne réside pas uniquement dans la précocité des techniques métallurgiques – point qui n’est du reste pas réglé –, mais sur une pluralité de trajectoires historiques régionales, voire locales, qui associent des développements techniques autonomes et des circulations de matériaux ou d’objets finis à grande échelle. Comprendre la singularité des sociétés africaines sur ce plan reste un défi de la recherche. C’est pour cela qu’on conclura cette communication sur les questions auxquelles peut répondre la paléométallurgie, en énumérant les vestiges archéologiques dont elle a besoin et les outils analytiques à sa disposition
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