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    1. Einleitung

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    Figurata locutio. La postérité de la pensée figurée d’Henri Suso au XVIe siècle

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    Le Dominicain Henri Suso (c. 1295-1366) est l’un des auteurs mystiques de la fin du Moyen Âge les plus célèbres, aux côtés de Maître Eckhart, Jean Tauler et Jan van Ruusbroec. Sa relation complexe aux images en fait également un des plus fascinants. Ainsi, malgré le fait que son œuvre est empreinte de théologie négative, Suso est l’auteur d’une programme iconographique destiné à accompagner son Exemplar, le recueil de ses œuvres allemandes. Son œuvre, tant latine qu’allemande, se caractérise également une réflexion approfondie et subtile sur les figures et l’allégorie en lien avec l’imagerie et l’expérience visuelle. Toutefois, la nature et le statut de ce qu’il appelle « image » (bild, imago) dans ses textes est sujet à discussion. En effet, il est très souvent difficile de déterminer avec certitude s’il traite en fait d’images au sens strict du terme ou d’expressions figurées (figurata locutio). Si la théorie de l’image et de la figure de Suso a été bien étudiée dans son contexte médiéval par plusieurs historien.ne.s de l’art et de la littérature, sa postérité durant la première modernité a jusqu’à présent été négligée, alors même qu’elle mériterait amplement d’être explorée. Dans le cadre de cette communication, nous souhaiterions nous pencher sur cette problématique, en partant de l’hypothèse que la réception de la théorie de l’image et de la figure de Suso au XVIe siècle permet de jeter un éclairage nouveau sur la nature des images (verbales, mentales et matérielles) mises en œuvre dans la littérature spirituelle de l’époque. Ainsi, ses textes allemands et latins, qui ont été largement diffusés sous différentes formes au XVIe siècle, recourent largement au processus allégorique. Les textes et les images de Suso sont littéralement imprégnés par le langage et la pensée figurés. Cette pratique d’écriture semble ancrée dans une tradition littéraire qui était alors largement diffusée en Europe et qui a pris de l’importance au cours du XVe siècle, avant d’être « re-processée » au XVIe siècle, sous l’impulsion du renouveau humaniste de l’exégèse biblique. C’est pour cette raison qu’il nous semble instructif d’explorer la réception du discours de Suso sur les images au XVIe siècle, époque à laquelle le langage et la pensée figurés prennent de nouvelles formes et directions. Notre communication s’attachera à explorer les textes et paratextes de l’Exemplar et de l’Horologium sapientiae, ainsi que plusieurs de leurs traductions françaises et/ou latines, le but étant de comprendre comment Suso était lu et compris, et plus particulièrement comment les passages de ses textes consacrés à la figure sont interprétés aux XVe et XVIe siècle. L’élément le plus remarquable du discours figuré de Suso réside dans sa manière de combiner, voire de fusionner l’allégorie théologique/typologique et l’allégorie poétique. Ses allégories prennent la forme d’une allégorie littéraire, tout en assumant la fonction d’un discours herméneutique. Afin de déterminer comment cette dimension essentielle de son œuvre a évolué et a été comprise à partir du XVe siècle, nous porterons notre attention sur plusieurs passages-clés de l’œuvre de Suso et des paratextes de ses éditions, et notamment la traduction française du prologue de l’Horologium par Jean de Neufchâteau, le prologue de l’édition de 1512 de l’Exemplar de Johan Otmar et la traduction latine de l’œuvre complet de Suso par Laurent Surius). Ce faisant, nous espérons reconstituer deux étapes de la réception de Suso durant la première modernité : une première au début du XVIe siècle et une seconde vers 1550
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